Bonus 2: Le mal est fait
Aryn:
Dimanche 1er janvier 2017:
J'agis comme un automate. Le retour jusqu'à chez moi, ce fait dans le brouillard total. Je ne sais pas comment j'ai fait pour prendre le métro, ni comment j'ai mis la clé dans la serrure de ma porter d'entrée. C'est un mauvais rêve et je vais me réveiller. Le mal que je ressens dans le bas de mon dos et à l'intérieur de ma poitrine, est fictif. Je ne me suis pas réveillé, nu, dans le même lit que Logan. Nous n'avons pas couché ensemble cette nuit. Nous nous sommes pas embrassés. Ce n'était certainement pas la plus belle nuit de ma vie. Surtout, je n'ai pas donné ma première fois à mon meilleur ami, complètement bourré. Et pour finir, Logan ne m'a pas abandonné comme une merde.
Je rentre chez moi, en sécurité. Là, où je pourrais me laisser aller. Repenser à tout ça, trouver une solution pour arranger la situation.
- Kochanie, czy to ty ?* me demande maman, dans sa langue natale: le polonais, lorsque je referme la porte derrière moi. *Chérie c'est toi ?
- Tak mamo*, je lui réponds et ma voix lointaine sans émotions me surprends. *Oui, maman
Je n'ai pas le temps de faire d'autre mouvement, que ma mère me saute dessus pour me serrer dans ses bras.
- Szczęsliwego nowego roku, Kochanie*, chantonne maman avant de déposer un baiser sur ma joue. *Bonne année, mon chéri
Je lui rends son étreinte mais les mots reste coincés dans ma gorge. Mon année à très mal commencé. Je dois lutter pour me retenir, encore un peu, le temps que j'atteigne ma chambre. A mon tour, j'embrasse sa joue et me décolle. Je cours dans mon antre en laissant ma mère dans le salon. J'ai atteint mes limites.
À peine la porte fermée, je me jette sur mon lit, pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai mal. Horriblement mal. Je me sens trahis, humilié. Logan m'a tout remis sur le dos mais il était là aussi, avec moi et il était consentent. Pour ma part, je me rappelle de chaque détails, de chaque caresses, de chaque baisers. J'avais envie de coucher avec lui. Je le désirais, plus que n'importe qui. L'alcool m'a juste aidé à le dire.
J'ai vus le regard qu'il m'a lancé, lorsque je me suis réveillé. Un regard plein de haine, de mépris. Il me déteste. Il regrette. A cause d'une pulsion, que je n'ai pas pu retenir, j'ai perdu mon meilleur ami. Je m'en veux. Je n'aurais pas du le rejoindre dehors et lui parler de cette foutu action. Pourquoi je n'ai pas fermé ma gueule ?
Mes sanglots me bloquent la respiration mais je ne parviens pas à me calmer. Je me suis sentis tellement sale, en émergent. C'était ma première fois et je ne sais même pas si Logan était au courant. En seize ans d'amitié, il ne m'a jamais fait autant souffrir que ce matin. Même lorsque je l'ai vus embrasser Avery pour la première fois.
Je suis amoureux de lui. Et il vient de me jeter de la plus horrible des manière. Je rêvais de pouvoir le toucher, gouter ses lèvres, sur lesquelles j'ai trop souvent fantasmé. Une part de moi, voulait lui donner ma virginité depuis longtemps. Mais le rêve vient de ce transformer en cauchemar. Naïvement, je pensais, qu'en se réveillant Logan allait me dire qu'il voulait être avec moi. Que nous serions un couple dorénavant, qu'il allait rompre avec Avery, pour que l'on soit ensemble. Quelle belle illusion ! Je suis si stupide.
Je serre le poing et frappe mon matelas. J'ai honte. Pas d'avoir coucher avec lui mais de lui avoir montrer mes sentiments. Sentiments qu'il a balayé d'un revers de main. Il a pris du plaisir lui aussi, je le sais, je l'ai vu. Il a aimé notre étreinte. Alors pourquoi me fuir de la sorte, au lieu de rester pour en parler ? J'ai besoin de réponse. Alors la main tremblante, je récupère mon portable. Une pointe de déception apparait, en voyant que Logan n'a pas cherché à me joindre. D'habitude, il s'inquiète tout le temps, lorsqu'on rentre d'une soirée. Pour savoir si je suis bien rentré, si je me sens bien, si je ne suis pas malade. Là, rien. J'arrive tant bien que mal, à taper un message à son intention.
<Moi>:
« Logan... Il faut qu'on parle,
on ne peut pas rester comme ça.
J'ai besoin de te parler. »
Je verrouille mon téléphone et le pose sur mon oreiller. Rien ne va. Je me sens seul et malheureux. C'est dans ces moments-là où j'aurais besoin de mon père. Malheureusement il n'est plus là. Il me manque. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Des petits coups contre ma porte me font sursauter. Je m'essuie le visage, baigné de larmes.
- Oui ? je parviens à dire la vois cassée.
- Mlodszy brat, to ja. Czy mogę wejsć ?* raisonne la voix de ma grande soeur Eli. *Petit frère, c'est moi. Je peux rentrer ?
J'inspire et expire plusieurs fois, pour reprendre une voix et une respiration normale, avant d'accepter. Eli ouvre prudemment la porte et laisse passer sa tête, dans l'encadrement.
- Tout va bien Aryn ? Maman m'a dit que tu n'avais pas l'air dans ton assiette en rentrant. T'as soirée ne s'est pas bien passée ?
Tout en parlant, ma grande soeur, Elena, de son nom complet, s'assoit sur mon lit. D'un geste tendre, elle passe une main dans mes cheveux. Si je pouvais pleurer, je le ferais mais j'ai épuisé mon cota de larmes.
- Parle-moi Aryn, me souffle-t-elle inquiète en effleurant mes cernes.
- Je me suis disputé avec Logan et il ne veut pas me parler, je parviens à dire la voix étranglée.
Cette vérité, me fait échapper une larme solitaire. Ce n'est pas complètement un mensonge. Mais je ne peux pas dire à ma soeur, que j'ai couché avec mon meilleur ami.
- Ne te mets pas dans cet état-là, je suis sûr que ça va vite s'arranger. Après tout c'est Logan et toi. Votre amitié est trop précieuse pour être gâchée, me dit Eli tendrement.
Cette fois-ci, ce n'est pas juste une petite engueulade, que l'on peut régler autour d'un verre. Elena me prend dans ses bras. Automatiquement, je me sens un peu mieux. Il ne reste pas grand chose de ma famille. Mon père est décédé il y a bientôt quatre ans, dans un accident de voiture. Ma mère, qui est infirmière de nuit, se noie dans le travail depuis. Je suis proche d'Elena, nous sommes que deux. Avec son fils, James, de cinq ans. Le géniteur de mon neveu s'est barré lorsqu'il a su que ma soeur était enceinte. Il n'a pas supporter le fait de devenir parent à vingt ans. Ma grand-mère maternelle, est repartit vivre en Pologne après la mort de son mari. Alors ma mère, Elena et James sont tout ce que j'ai.
Ma porte de chambre, s'ouvre une deuxième fois, la petite tête de Jamie apparait. Hésitant, il s'approche jusqu'à nous et saute sur mon lit.
- Bonne année Tonton, me dit-il tout sourire avant d'embrasser ma joue.
Je le prends dans mes bras et lui dépose un baisser sur le haut de son crâne. Ma soeur nous sert dans les deux contre elle.
- Les hommes de ma vie, réplique-t-elle en resserrant son étreinte.
Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un petit rire. J'oublierais presque ce qui s'est passé quelque heure plus tôt. Presque.
Lundi 2 janvier 2017:
J'aurais du resté chez moi. Comme je le voulais. Les mains tremblantes, que je camoufles dans les poches de mon blouson, je traverse la cours du lycée. J'ai n'ai eu aucune nouvelles de Logan et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Il n'a pas répondu à mes appels, ni à mes sms sauf un pour m'envoyer « je n'ai rien à te dire. », puis plus rien.
Tout en gardant la tête baissée, je regagne mon cassier. J'ai tout fait pour me faire tout petit. Ne pas me faire repérer par les autres membres de l'équipe. Aujourd'hui, j'ai juste besoin de mes vrai amis: Hayden, Dani et Mary. Je ne supporterais pas les autres.
J'ai le malheur de lever la tête et la tourner, dans la direction des cris. L'équipe est regroupée dans un coin du couloir. Logan est parmi eux. Nos regards se croisent une seconde, avant qu'il ne décide de couper le contact. Tout de suite après, il prend Avery dans ses bras pour l'embrasser. Mon coeur se sert et une boule se forme dans mon ventre. J'ai envie de vomir. Le voir là, sa bouche collée à celle de sa copine. Ses même lèvres que j'ai gouté et qui me hante depuis. Je me sens mal. Je suis prêts à éclater en sanglots.
Ne supportant plus cette scène, je pars m'enfermer dans les toilettes. En me regardant dans le miroir, je prends peur. On peut clairement voir que je suis malheureux et brisé. Mes yeux sont cernés, brillant et rouge. Signe que je retiens des larmes. Mon teint est blanc. C'est écrit en énorme sur mon front que je ne vais pas bien. Peut-être que je devrais sécher les cours pour éviter toutes questions. Non. Je me le refuse. Hors de question de donner raison à Logan et lui montrer que je suis blessé.
Je me passe de l'eau sur le visage, pour tenter d'effacer toute trace de mal être. Je souffle un bon coup et prends sur moi pour rejoindre ma salle de cours. J'ignore tout le monde. Finalement, je croise les doigts pour ne voir personne. Si je vois l'un de mes trois amis, je pourrais me mettre à pleurer dans leurs bras.
- Salut Aryn, me lance Matthew lorsque j'arrive devant la salle.
Je sursaute au son de sa voix. C'est l'un de nos coéquipier. L'un des rares à ne pas trainer constamment avec les autres membres de l'équipe. Je lui fait un léger signe de la main avant d'entrée et de m'installer à mon bureau. Je sais d'avance que Logan ne prendra pas sa place à mes côtés. Cette simple pensée me fait trembler et je me pince les lèvres pour ne pas pleurer. Je suis vraiment faible. Je donnerais tout ce que j'ai pour être comme Logan et m'en foutre royalement de ce qu'il s'est passé. Mais malheureusement je ne peux pas. C'est difficile de surmonter ça lorsqu'on aime la personne concernée.
Je sais ce qu'il me reste à faire. Je vais être fort. Ne rien laisser paraitre devant lui. Je vois Matthew s'assoir seul. Ne réfléchissant pas plus longtemps, je récupère mes affaires et me dirige vers lui.
- Je peux m'assoir à côté de toi ? je lui demande une fois à sa hauteur.
Il parait surpris par ma question mais se ravise très vite et il me lance un grand sourire avant d'accepter. Je ne perds pas de temps pour prendre place. Je sais que Logan allait faire la même chose, je préfère prendre les devants. Je dois juste tenir jusqu'à ce soir. Ne pas lever la tête lorsqu'il entre à son tour. Me faire violence pour ne pas le regarder. Mais bordel que ça fait mal d'être ignorer de la sorte. J'ai l'impression qu'on m'enfonce un couteau en plein coeur. C'est comme si notre amitié et tout ce qu'on a construit ensemble est en train de s'effriter.
Lundi 9 janvier 2017:
Une semaine. J'ai tenu une semaine avant de réellement craquer, publiquement. D'habitude, j'arrive à tenir jusqu'à mon retour à la maison. Une fois dans ma chambre, à l'abris de tout regard, je laisse parler mes larmes. J'arrivais à souffrir en silence. Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce midi, où Avery s'est vantée de la super nuit qu'elle et Logan ont passé ensemble, samedi. Alors je me suis enfui en courant. Laissant mes amis en plan.
Enfermé dans une cabine, dans les toilettes au lycée. Je pleure, comme je n'ai jamais pleuré de ma vie. Même cette semaine. Mes sanglots me coupe la respiration. Mes larmes coulent en continue sur mes joues. J'ai vomi mon repas, en imaginant Logan et Avery coucher ensemble. Je ne supporte pas les images dans ma tête. Une nausée remonte. Je me penche à dessus de la cuvette mais je vomi de la bile. J'ai tellement mal. Je le déteste. Il n'a pas le droit de me faire mal comme ça. Il me l'avait promis. Il m'avait juré de ne jamais me faire souffrir. Tu parles ! Ce n'est qu'un menteur. Il n'en a rien à faire de moi. Et c'est surement ça, qui me fait le plus mal.
Je veux rentrer chez moi et retrouver la sécurité de mes draps. Mais je n'ai pas la force de me lever. De plus maman est surement à la maison et si elle me voit débarquer dans cet état, elle me poserait des questions. Je ne veux pas lui donner les réponses qu'elle attend.
Je n'arrive plus à retenir mes hoquets. Après ce que me fait vivre Logan, il ne mérite pas que je pleure comme ça pour lui, mais je n'arrive pas à me contrôler. J'ai constamment mal à la poitrine. De plus, je sais parfaitement que Logan embrasse Avery expert dès qu'il me voit. Manière de m'enfoncer encore un peu plus et de bien me rappeler que je ne suis rien pour lui. Juste une erreur. Après dix-sept passé ensemble, c'est tout ce que je suis aujourd'hui. Une erreur.
- Aryn, m'appelle la voix d'Hayden.
Je me mords le poing pour empêcher mes sanglots de s'entendre. Mon ami est inquiet, je l'entends au son de sa voix. Je ne peux pas lui répondre, aucun son ne sort de ma gorge et il saura automatiquement que je pleure.
- On se fait du souci pour toi Aryn, continue Hayden en tapant contre la porte.
Je pourrais lui ouvrir et tout lui raconter. Logan ne le supporterais pas et il me déteste déjà alors un peu plus un peu moins, cela ne changera pas grand chose. Pourtant une partie de moi, ne veut pas que notre relation se dégrade encore plus. Putain même après tout ça, je cherche encore à le protéger.
- Merde, Aryn ouvre ou je défonce la porte. Je t'entends pleurer, enchaine-t-il.
Je me résigne. Hayden en est tout à fait capable. Dans un geste complètement inutile, je m'essuie les joues avec mes manches. Je tousse plusieurs fois pour dénouer ma gorge. Les mains tremblantes, je déverrouille la porte. Je vois le visage de Hayden se décomposer lorsqu'il me voit. Mon ami pose une main sur mon bras. Je sais que chez lui, c'est comme si il me prenait dans ses bras. C'est un signe de soutien.
- Qu'est-ce qu'il se passe Aryn ? me demande-t-il d'une voix douce.
D'autres larmes coulent, sans que je les contrôle. J'hésite à lui raconter la vérité. Hayden est le mieux placé pour me comprendre. Mais je ne le ferais pas. J'ai beaucoup trop honte d'avouer à quelqu'un que Logan m'a jeté comme une merde.
- C'est juste que... me voix se coupe et je ravale un sanglot, à la fin du mois ça fera quatre ans que mon père est décédé. C'est toujours une période un peu dure.
Un mensonge qui n'en ait pas réellement un, puisque c'est le cas. Ce n'est juste pas la raison de ma crise d'aujourd'hui. Hayden hoche la tête avec un moue peiné. Il ne sait pas quoi dire mais je ne lui en veux pas.
- Tu es sûr que ce n'est pas en rapport avec Logan ? me questionne-t-il et je relève vivement la tête en écarquillant les yeux, en voyant ma réaction Hayden reprend vite, j'ai remarqué que depuis une semaine, vous ne vous parlez plus.
Bien sûr que Hayden l'a vu. Il observe tout. Il ne parle pas beaucoup et il est souvent discret mais ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas attentif à ce qui l'entour. Je me pince les lèvres et secoue négativement la tête.
- Viens, on sort, m'ordonne gentiment Hayden et je n'ai pas d'autre choix de le suivre puisqu'il me tire par le bras.
Je le suis à travers les couloirs. Je ne pose aucune question, j'ai confiance en mon ami. Depuis une semaine, je me mets à penser, que tout serait plus simple si j'étais tombé amoureux de Hayden. Lui, il s'assume, il n'a aucune honte. Il ne m'aurait jamais mis dans cette situation. Je secoue la tête pour chasser ses pensées. Hayden est juste un ami et je ne le voit pas autrement. De plus il est tellement amoureux de Gabriel Arleins, qui serait incapable de sortir avec quelqu'un d'autre.
Je fronce les sourcils en voyant que Hayden nous conduis en dehors du lycée. Sans un mot, nous nous dirigeons vers un parc. Il fait frais mais ça fait bu bien. J'ai l'impression de pouvoir enfin respirer correctement. On s'assoit tous les deux sur un banc. Je crois que Hayden aussi à besoin de réfléchir, parce qu'il ne cherche pas à parler. Et c'est ce que j'aime avec lui. Il ne bombarde pas de question. Il laisse faire les gens à leur rythme.
Alors je réfléchis. Je repense à toute notre histoire avec Logan. Jusqu'à l'année dernière, je ne me posais aucune interrogation sur mes sentiments envers mon meilleur ami. C'est lorsque Hayden nous a avouer être gay, que tout est venu. Je me rappelle que l'on était tous à table un midi et Logan a demander à Hayden si la fille de notre cours d'anglais l'attirait. Cette fille draguait notre ami ouvertement. Il nous a alors regardé et lâché le plus naturellement possible que non, cela ne risquait pas, puisqu'il était déjà amoureux d'un garçon. Du Hayden tout craché.
J'ai été surpris bien entendu. Déjà, à l'époque, il était plutôt froid et distant avec les gens. Il était déjà plus grand et plus costaud que la plus part des étudiants. De part des rumeurs, il avait, aussi déjà, cette étiquette de mauvais garçon. Alors, je ne l'aurais jamais crus gay. Comme quoi, ne jamais se fier au apparence.
Quoi, qu'il en soit, j'avais cogité toute la journée par rapport à cette nouvelle. Je m'étais posé des questions sur moi-même. Ne demandait réellement si j'étais branché fille. Aucune ne m'avait vraiment plus. Je ne les regardais pas. Et c'est là, où je m'étais rendus compte, que je regardais plus le corps de mon meilleur ami. Je le trouvais beau. Lorsqu'à la télé, je voyais deux hommes s'embrasser, je me surprenais à me demander à quoi cela ressemblerais de faire la même chose avec Logan. Puis, il y avait tout ce que je ressentais quand on était ensemble. Le coeur qui battais plus vite, les papillons dans le ventre, les mains qui tremblaient. Le fait que je pensais tout le temps à lui. Que je rêvais de lui, que je l'imaginais lui pour me toucher. La réalité m'avait alors frappé, j'étais tombé amoureux de lui.
Vendredi 13 janvier 2017:
Je suis tellement naïf. Stupidement j'ai cru qu'on pourrait mettre notre problème de côté et ce comporter en adulte. Mais je me suis trompé. Logan m'ignore toujours et cela est encore pire sur le terrain. Cet entraînement ne ressemble a rien. Je suis défenseur et Logan attaquant. Il fait comme si je n'existais pas. Je prends sur moi pour ne rien laisser paraitre mais c'est dur. Nous avons un match demain soir et si il se comporte comme ça, nous ne gagnerons jamais.
Je suis épuisé. Autant physiquement que moralement. J'ai déjà bien du mal à me donner à fond et son comportement, n'arrange rien. J'ai tenu bon jusqu'à aujourd'hui mais là je ne tiens plus. Qu'il le veule ou non, après l'entrainement, nous aurons une conversation. Je ne supporte plus cette situation.
C'est presqu'une délivrance lorsque le coach siffle la fin. On se dirige tous vers les vestiaires. Comme d'habitude, je prends ma douche dans une cabine, que je peut fermer. Je laisse des larmes de frustration, couler, se mélangeant avec l'eau. Est-ce que cette douleur va un jour disparaitre ? Dans des moments de faiblesses, j'ai tenté de joindre Logan mais à chaque fois il ne me répond pas.
Je me dépêche de me laver et me sèche le plus vite possible. Une fois habillé, je sors de la cabine. Bien sûr l'équipe est encore au complet, je les ignore se moquer de je ne sais qui, pour je ne sais quoi. Je récupère mes affaires et salut les joueurs. A l'extérieur du gymnase, je me cale contre le mur pour guetter la sortit de Logan. J'attends au moins vingt minutes avant de le voir franchir les portes.
- Logan, je l'appelle en arrivant derrière lui.
Je le vois se crisper et pousser un long soupire. Mon coeur se serre. Il ne veut clairement pas me parler. D'ailleurs il ne se retourne même pas. Je ferme les paupières pour retenir mes larmes. Je m'interdis de craquer devant lui.
- On ne peut pas continuer comme ça. On a un match demain, on doit jouer ensemble, que tu le veuille ou non, je reprends en croisant les doigts pour ne pas qu'il remarque ma voix cassée.
J'attends sa réponse mais elle ne vient pas. Il refuse de me décrocher un mot. Je ne me démonte pas.
- Tu as dis que tu voulais qu'on oublie, c'est ce que je m'efforce de faire mais apparement ce n'est pas ton cas, je réplique sentant la colère prendre possession de moi.
- Je n'ai rien à te dire, Avery m'attends, lâche-t-il froidement.
Je serre les poings. Je ne dois surtout pas les imaginer ensemble et encore moins lui laisser voir que cela me touche.
- Dis-moi une chose, quand tu couche avec elle, c'est nous que tu imagine ? C'est mes mains que tu imagine sur toi ? je lui demande en m'approchant de lui, jusqu'à arriver derrière son oreille, quand tu jouis c'est mon visage que tu vois en dessous du tien ?
Je suis moi-même surpris de l'audace dont je fais preuve. Sa réaction me fait sourire. Sa peau s'est recouverte de chair de poule et il tremble légèrement. Lui aussi a refermé ses mains.
- Tu sais quoi Logan ? Ce n'est pas le fait que l'on ait couché ensemble qui a gâché notre amitié mais ta réaction le lendemain. Tu ne t'ai jamais demandé ce que moi je voulais.
J'obtiens enfin ce que je veux. Logan se tourne d'un coup face à moi. Peut-être que si je lui dis la vérité, tout va changer. Il pourrait partager ce que je ressens. Après tout il a couché avec moi. C'est que je lui plais. De toute façon je n'ai plus rien à perdre.
- Je t'ai laissé une semaine maintenant c'est terminé. Je veux des réponses Logan, je continue prêts à déballer mon sac, pourquoi est-ce que tu m'as ignoré ? Pourquoi tu n'as pas cherché à parler avec moi ? Tu sais ce que je vis depuis une semaine ?
- Arrête ça Aryn, me répond-t-il enfin.
- Non ! J'ai couché avec toi parce que j'en avais envie et parce que je ne te vois pas uniquement comme mon meilleur ami. Je veux être avec toi Logan. Merde, je t'ai donné ma première fois !
Il écarquille les yeux surpris. Je tourne la tête pour observer les alentour, il n'y a personne. Je m'approche encore plus de lui et attend de voir sa réaction. Il ne bouge pas. Il ne tente pas de me repousser. Délicatement je pose mes lèvres sur les siennes. Je mets mes mains autour de son visage pour accentuer le baiser. Je crois défaillir en sentant Logan me répondre. Mon corps tremblent contre le sien. Je suis bien. Enfin je retrouve son gout. Aussi doucement que je suis arrivé, j'écarte ma bouche de la sienne.
- S'il-te-plait Logan, je le supplie.
- On ne peut pas faire ça Aryn, me souffle-t-il la voix tremblante.
- Pourquoi ?
- On ne pourra jamais s'afficher, me contre-t-il.
- Ce n'est pas grave, je tente désespérément.
Logan se recule de quelque pas en arrière en secouant la tête. Plus je le vois s'éloigner de moi et plus mon coeur se brise. Son argument n'est pas qu'il ne veut pas mais que l'on ne pourra pas se montrer. Je ne sais pas comment lui prouver que cela ne me dérange pas. Au contraire, je sais très bien qu'avec l'équipe et ses parents, tous homophobes, ce ne sera pas possible.
- Dis-moi que tu ne ressens rien pour moi alors. Dis-moi que tu me repousse parce que tu ne veux pas de moi, je lui demande les larmes aux yeux.
- Aryn...
- Dis-le moi ! je lui hurle.
Il me regarde enfin dans les yeux. Et ce que je vois finis de m'achever. Il souffre lui aussi. Ses pupilles reflètent de la douleur. Je veux savoir ce qu'il pense. Depuis une putain de semaine, il me fui. Maintenant il me doit des comptes.
- Tu sais que je ne peux pas te dire ça, finit-il par répondre.
- Je veux que tu sois mon petit-ami, je lui avoue en tentant une approche.
- C'est impossible. Je suis désolé Aryn mais non, réplique-t-il en se reculant.
Je m'arrête dans mon élan. Mon coeur se brise en mille morceaux. Il ne veut pas sortir avec moi. Je ne comprends pas. Il m'a pourtant fait comprendre de manière suspicieuse qu'il ressent quelque chose pour moi. Malgré ça il ne veut toujours pas.
- On s'en fiche des autres. Personne n'est obligé de savoir, j'enchaine en espérant le convaincre.
- Aryn, arrête d'insister c'est non, tranche-t-il.
Je pensais que le problème venait de là, qu'il ne voulait pas que les gens savent pour nous mais visiblement non. Je n'arrive plus à retenir mes larmes. Ça fait tellement mal, d'être rejeter par la personne la plus importante de sa vie. Lui aussi, est au bord des larmes. Il est si contradictoire. Je ne le comprends plus.
- Alors c'est tout ? On arrête là après dix-sept ans d'amitié ? je lui demande en pleurant.
- Ce n'est pas ce que je voulais, réplique-t-il.
Je réalise que cette phrase signe vraiment la fin. Je ne peux rien faire d'autre que le regarder partir. Le voir sortir de ma vie. Je pince mes lèvre pour empêcher les sanglots de me submerger. Mes larmes inondent mon visage. Je n'ai pas réussis. J'ai l'impression d'être dans le même état que samedi dernier. Je me laisse tomber par terre. Je replis mes jambes contre mon torse et je viens entourer mes bras autour de mes genoux. Je n'arrive plus à respirer correctement. Mon coeur me brule. De rage je donne un coup de poings sur le goudron. Je le hais. Je continue de frapper le sol. La douleur sur mes phalanges atténue celle de mon coeur. Je ne veux plus jamais le voir.
Vendredi 20 janvier 2017:
Le lendemain, je ne suis pas aller au match. J'ai supplié maman de m'emmener chez le médecin pour qu'il me fasse une dispense de sport. Le coach m'a gueulé dessus bien sûr et m'a ordonné de venir aux entrainements, même malade. Je suis une loque humaine. Je passe mon temps à me cacher des autres. L'équipe ne comprends pas mon comportement et le capitaine m'a carrément dit, le lundi suivant, que si je voulais partir, je le pouvais. J'y ai pensé bien sûr. J'hésite à quitter l'équipe. Je n'aurais plus à supporter de voir Logan.
Le médecin m'a dit lors du rendez-vous que je faisais une dépression. Maman m'a laissé resté à la maison pendant cinq jours, avant de me proposer d'aller quelque temps en Pologne. J'ai accepté. Cela me ferait le plus grand bien de partir d'ici. Entre Logan et l'arrivé du jour du décès de papa, rien ne va.
Alors me voilà, une semaine après mon humiliation, assis sur la terrasse de ma grand-mère à Poznań. Je suis arrivé dans l'après-midi. Mamie a été ravis de m'accueillir. Elle n'a pas compris pourquoi je débarquais pour une semaine, alors que j'ai cours. Ma grand-mère maternelle, Grazyna Karczmarz, est née en Pologne, elle a déménager en Angleterre il y a 35 ans. Ma mère avait dix ans. Elle est repartit dans sa ville natale il y a quelque année. Pour passé sa retraite tranquille. Ça me fait du bien de retrouver mes racines familiales. Que ce soit du côté maternelle ou paternelle, nous sommes polonais. C'est d'eux que je tiens mes cheveux blond, mes yeux bleus et ma peau claire. Comme dirais Eli, je suis un vrai polonais.
J'ai éteint mon téléphone, que j'ai laissé tout au fond de ma valise. Je me refuse de le regarder avant d'être rentré à Londres. Je me coupe du reste du monde. J'ai juste prévenus Hayden, Dani et Mary, tôt ce matin, par message que je partais pour une semaine et que je serais injoignable. J'ai besoin de me vider la tête. Le chocolat chaud et les pounchkis ( des beignet polonais) de mamie, m'aident grandement.
- Cieszę się ze tu jestes, kochanie*, me dit mamie, ce qui me re-connecte au moment présent. *Je suis ravis que tu sois là, chéri.
- Ja tez, babciu, tęsknilem za toba, je lui répond en souriant. *Moi aussi mamie, tu me manquais.
Elle me lance un sourire complice. La chaleur que m'apporte ma grand-mère, efface la douleur que je ressens depuis bientôt quinze jours. Peut-être que je vais rester là avec elle finalement. Pour tout oublier.
****
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !! :)
MlleLovegood
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top