Chapitre trois.
J'étais complètement sous le choque.
Jamais je n'aurais pensée que ce genre de chose pourrait un jour lui arriver.
Spécialement à lui.
Avery n'étais pas un garçon à problème.
Il était studieux, honnête, responsable, mature, en plus d'être un sportif de haut niveau.
C'était d'ailleurs grâce au basket qu'il a réussi à obtenir une partie de sa bourse d'étude.
Le reste ? Il le devait uniquement à son sérieux travail en cours.
« Hé, Rocchietti ? » M'interpella une voix familière. « Rocchietti, ça va ? » Je sentis une légère secousse au niveau de mes épaules : Tyler.
« Euh.. Quoi ? » Je porta instinctivement mon regard émeraude à son visage. « Désolée.. Le matin ne me réussie jamais.. » M'excusai-je aussitôt en sentant mes joues légèrement se teindre.
Tyler émit un petit rire en s'accroupissant face à moi pour ramasser mon matériel, éparpillait toujours au centre du couloir. Il saisit ensuite mon sac à mes pieds pour soigneusement ranger mes livres et quelques produits cosmétiques. Je l'imita, en empoignant rapidement mon trieur et mes livres, les logeant à l'intérieur.
Je le remercia d'un sourire " passe partout " saisissant mon sac gentiment avant de le saluer.
C'est lorsqu'il me tourna le dos pour reprendre sa route que je perdis mon sourire.
Tyler a toujours était un bon ami.
Il a était la première personne à m'aborder lors de mon arrivée aux Etats-Unis, soit à ma première année de faculté. Il a était également la première personne à se moquer de mon accent italien, de me mettre en garde sur les multiples mots, phrases, qu'un américain type pourrait utiliser vulgairement ou avec de « mauvaises » attentions à mon égard.
Mon meilleur souvenir a était le jour où il a fermement insisté à me faire visiter la fac, alors que lui-même ne connaissait pas les lieux. Ce jour-là, on s'est perdu six fois dans l'établissement. Malgré le désagréable sentiment de nos jambes qui ressemblaient plus à du coton, qu'autre chose, nous avons ris, nous avons passer un agréable moment. Nous avons appris à nous connaître et ce fut à ce moment là, que j'ai compris que nous deviendrons rapidement inséparable.
« Il paraît que le collocataire d'Avery a péter les plombs en voyant l'état de leur chambre ce matin. » Lança un des étudiants à son ami tout en suivant le rythme des autres garçons jusqu'à leur bâtiment de sorte à pouvoir surement le " massacre " .
« C'est plutôt compréhensible.. » Rétorqua son ami dans une grimace. « Si l'on saccageait ma chambre pour rien je serais dans le même état qu'eux... »
Soudainement, ce fut le " pour rien " qui m'envoya instantanément dans une seule et unique pensée.
Celui du client étrange de Victoria's Secret.
« Et je vous promets de ne pas faire de la vie d'Avery un enfer. » Je resta un moment figée sur place à cette pensée alors que les deux individus passèrent à côté de moi, dérivant sur un nouveau sujet de conversation. Non.. Tout cela n'était qu'une coïncidence, n'est-ce pas ?
Je fus tantôt réveillée de mes songes lorsque j'aperçue au loin une tignasse couleur corbeau se diriger à ma direction. Avery. Il était accompagné de ces coéquipiers du basket qui ne semblaient pas cotiser ces actes de violences émis dans son dortoir. De grands sacs poubelles empoignèrent leurs mains, je devinais donc instinctivement qu'ils étaient en train de faire le " grand " nettoyage d'automne.
Je voulu m'approcher pour entendre ce qu'ils se disent, mais mes jambes refusaient catégoriquement d'avancer sur le carelage.
Je me rendis très vite compte que je n'avais eu nullement le besoin d'emboîter le moindre pas, puisque toute l'équipe étaient déjà arrivés à ma direction.
Comme toujours Avery passa à côté de moi sans me jeter un seul regard.
J'avais l'impression de subir une sanction à chaque fois que ça se produit...
Une sanction, d'ailleurs, bien méritée à moi-même et ma timidité soudainement naissante.
« Tu devrais sérieusement arrêter de fréquenter ta loufoque de coloc, Rocchietti ! » Se moqua gentiment une de mes connaissances : Mindy. Je pivota sur moi-même, lui faisant volte-face. « Tu deviens aussi rêveuse qu'elle. »
Enchérit-elle dans un petit rire en exerçant une petite pression contre le bout de mon nez, me faisant ainsi loucher au passage sur son doigt.
Je secoua de gauche à droite mon visage, battant maladroitement des cils. Très vite, le cuir chevelu brun de Mindy me fit face, ainsi que ces grands yeux chocolats. Elle me gratifia d'un large sourire, en retirant son doigt, toujours aussi amusée par ma position stoïque.
Je fis la moue en baissant instinctivement la tête, alors qu'elle jeta un coup d'oeil à l'arrière de mon épaule. Je suis absolument sûre à quatre-vingt dix-neuf pour cent qu'elle a...
« Si tu n'arrive pas à exprimer tes sentiments oralement, tu devrais essayer l'écris. » Me conseilla-t-elle en reprenant son sérieux.
« Quoi ? » Mon visage se redressa aussitôt face à elle.
« Avery. » Répondit-elle comme si c'était la réponse la plus évidente au monde. D'ailleurs, quand cela me concerne, c'était souvent LA réponse la plus évidente au monde. « Je pense que tu devrais lui écrire une lettre. »
« Moi ? Ecrire une lettre ? » Riais-je nerveusement en secouant la tête. « Je n'aie pas la même créativité que Gwen.. »
« Personne ne te demande d'inventer quoi que ce soit, Ad. » Me coupa-t-elle en roulant des yeux. « Il s'agit là d'exprimer tes sentiments que tu ne peux déclarer oralement ! » S'exclama-t-elle sur un ton un peu plus sévère.
Mindy a toujours était une conseillère hors paire au niveau des garçons. Même si la plupart n'ont jamais étaient bons avec elle, elle a toujours su se relever au bon moment et reprendre sa vie en main. Elle détestait plus que tout avoir un quelconque regret dans sa vie, ayant perdue très jeune ces parents dans un accident de voiture.
Elle avait seulement cinq ans lorsque son oncle l'a recueillie.
Elle ne s'est jamais entendue avec ces cousines, qui jalousaient l'attiude de leur père envers elle. Alors, Mindy a décidée de reporter toute son attention sur ma personne en agissant souvent comme une soeur. Ma soeur. Comme si je n'en avais pas déjà assez à la maison. Mais, je dois reconnaître que ça faisait énormément de bien de se sentir « protégée » de la sorte, surtout lorsque toute votre famille se situe à l'autre bout du pays.
« Fais-moi plaisir, penses y. » Je hochais postivement la tête alors qu'elle empoigna joyeusement mon avant bras. « Allez viens, faut que je passe prendre mes lunettes de soleil dans ma voiture avant qu'on ne me les voles. » Je roulais des yeux en emboîtant le pas à ces côtés.
« Tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même. » Elle sourie avant de hausser innocemment ses épaules. « Sérieusement, Min' il y a vraiment que toi pour mettre ainsi en évidence des lunettes de marque ! »
Je soupirais d'exaspération en suivant promptement ces pas. Du moins, j'essayais. Mindy prit soin de couper à travers le terrain verdoyante, quitte à prendre le risque de ce recevoir les jets d'eau des arrossages automatiques implanter dans les herbes.
Lorsque enfin nous arrivons au parking de la faculté, je fus surprise de voir ma voiture garée à sa place habituelle, soit : face au dortoir de la fac.
J'écarquillais mes paupières que j'entrouvre en grands tel deux soucoupes : la dernière fois que j'avais quittée ma voiture, c'était dans le parking des employés à Victoria's Secret. Il avait un pneu crevé et était garé dans un coin que j'avais jugée bon qu'il serait en sécurité pour le laisser là-bas, ce qui m'a contrainte à revenir jusqu'ici à « pied ».
« ... T'aurais vu la tête de Mark à ce moment-là c'était tout juste hilarante ! »
S'exclama-t-elle dans un éclat de rire. J'avoue. Je n'avais absolument rien écouter, bien trop occupée à me demander comment ma voiture est arrivée jusqu'ici.
Je décidais de m'échapper un instant des griffes de Mindy, prenant soin de l'indiquer que je revenais dans une petite minute. Elle acquiesça en enfourchant ses lunettes de soleil toute souriante.
J'accourais jusqu'à mon véhicule dont j'examina instinctivement la moindre parcelle, cherchant une rayure, une infraction ou autres : rien du tout. Je fronçais mes sourcils, me demandant comment avait-elle pu rouler jusque là, surtout que j'étais l'unique personne à posséder les clés. Mais en plus de cela, le pneu était crevé dans mes souvenirs. Je dirigea mes pas jusqu'à ma portière, m'accroupissant face au fameux pneu que j'avais trouvée percer la nuit dernière. Je décida d'exercer quelques douces pressions contre la roue du bout de mon pouce que je trouvais dorénavant dur.
J'en étais venue à une seule et unique conclusion : quelqu'un avait changé mon pneu en plus d'avoir fait un double de mes clés.
Je me redressa en tapotant mes mains l'une contre l'autre pour chasser la saleté de mes doigts, mes iris intensément verdâtre furent attirer par une demi-feuille plié en deux de couleur bleu ciel, coinçait juste en dessous du pare-brise. C'est le visage légèrement incliné sur le côté que je m'avança délicatement jusqu'à celle-ci, le pivotant de tous les côtés ayant intérieurement espoir que mon « sauveur » montrerait le bout de son nez. Mais rien. Je posa mon sac sur le toit pour ne pas abîmer le capot, extirpant soigneusement le papier bleu du pare-brise.
Je le déplia parcourant instinctivement les lignes des yeux.
« On dit que les plus beaux yeux sont ceux d'une femme qui reçoit un cadeau..
Pourquoi n'étais-ce pas le cas pour toi ?
Ps : Pas la peine de me remercier d'avoir changé ta roue, ce fut un plaisir. x »
**
« Excusez-nous pour ce petit retard, monsieur ! »
S'écria Mindy dans une grimace. Un silence. Pesante, régna dans la grande salle, que j'en rougissais presque de gêne. Je n'aimais pas être en retard.
Être en retard c'est affronter tous les regards méprisants de ces jeunes étudiants studieux.
Chose que je n'étais pas tellement si vous voulez tous savoir.
J'ai toujours était une élève « moyenne ».
Je n'étais ni trop bonne, ni trop mauvaise. Tout simplement moyenne, qui bosser ces partiels une semaine avant le Jour J, tout le contraire de Mindy qui passer la plupart de son temps dans des soirées mondaines et souriait à ses indéterminables chute de note à chaque semestre. Mais..
Cela n'arrêta pas Mindy pour autant, croyez-moi !
Elle empoigna délicatement mon poignet, qu'elle tire, pour forcer mon entrée étant cachée derrière les grandes portes de l'amphithéâtre. Elle gratifia au professeur un sourire forcée, nous frayant un chemin parmi les escaliers jusqu'au centre de l'amphi, qui semblait selon elle les seules places décentes.
Je n'avais pas réussie à entendre les marmonnements du professeur, mais il semblait l'avoir entendue dire quelque chose du genre " Et que ça ne se reproduit plus, mesdemoiselles ! "
L'homme d'âge-moyen fit volte-face au tableau où il a soigneusement pris soin de projeter, les statistiques de la base de consommation moyenne chez un américain. Base de consommation, d'ailleurs, à constante progression.. Chez moi, on ne dépenser même pas un quart de ce qu'un américain dépensait en une semaine. Mes parents faisaient énormément de sacrifices pour que les aînés puissent avoir une meilleure vie. Certain on réussit, d'autres sont encore à la recherche de « soi-même », alors que les tout petits vivaient agréablement et sans soucis pour l'instant. Pour l'instant.
J'émis un sursaut, mes pensées venant de faire un vol plané jusqu'à la dure réalité à l'entente des portières de l'amphithéâtre de nouveau s'entrouvrir.
« Oh, c'est pas vrai ! » S'écria le professeur en pivotant son visage face aux grandes portes. « Qui est-ce, encore ?! » Souffla-t-il d'agacement en fronçant les sourcils.
« Navré du retard, monsieur. J'ai été pris par les embouteillages ce matin... »
Ce timbre de voix..
A la fois douce, mi-rauque et mi-aiguë me paralisa sur place. Cette façon très accentué de prononcer chaque syllabe, en appuyant sur chacune d'entre elles de façon inrrévocablement sensuel et vaniteux, me rappela étrangement.. Le client étrange et « généreux » de Victoria's Secret.
Je ravala avec difficulté ma salive, déviant très lentement mon regard jusqu'à la porte.
Faite que je me sois trompée, faite que je me sois trompée, faite que je me sois...
Je le savais.
Mes craintes qu'il puisse être dans la même section qu'Avery ou de moi-même viennent d'être confirmée. Sauf, qu'il s'avère au final qu'il n'était pas dans celle d'Avery, mais.. Dans la mienne.
Oui. Cet étrange client était dans ma section économique.
C'est les paupières grandes entrouvertes tel deux soucoupes que je l'observais passer l'encadrement de la porte dans une démarche lente et assuré. Derrière lui ? Se trouver un gros malabar d'au moins deux mètres, qui semblait le suivre à la trace.
Je fronçais mes sourcils, intriguée. Qu'est-ce que..
« Hep, hep, hep ! » S'écria l'enseignant en se dirigeant promptement jusqu'au deux individus pour pouvoir barrer le passage au gros malabar. « Vous êtes pas étudiant, vous ! » Il le pointa du doigt, désignant du regard la sortie. « Deho... »
« Tu n'as aucun ordre à me donner. » Le coupa-t-il sèchement sous le sourire amusé, à ce qui semblerait être, son " patron " .
Lorsqu'il s'apprêta à émettre un pas en avant, son " patron " le stoppa en portant gentiment sa main contre son épaule. Il inclina son visage en avant, laissant quelques millimètres d'espace entre ses lèvres et son oreille, de sorte à ce que lui seul puisse entendre ses murmures et donc éviter tout scandale.
Le gros malabar pointa à son tour du doigt le professeur, reportant son regard quelques laps de seconde sur le jeune étudiant, pour finalement tourner des talons et sortir de l'amphithéâtre.
Ce grand gaillard venait de menacer clairement mon professeur d'économie sans aucune raison.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top