Chapitre trente-trois.
« C'est encore faux ! » M'alerta Louis en gribouillant sur mon brouillon à l'encre rouge. « Fais un effort, Adriana, bon sang ! Concentre-toi. » M'encouragea-t-il sur un ton serein, en passant brièvement ces doigts dans sa chevelure.
Comment ça c'était - encore - faux ?
Afin d'avoir le coeur net, c'est les paupières grandes entrouvertes, que j'entrepris de saisir ma feuille de brouillon entre mes doigts et de la collait à mon visage.
Je pris une profonde inspiration, avant d'expirer lentement, puis pris le temps de lire minutieusement chacune de mes calculs. Lorsque je ne comprenais toujours pas l'origine de mes erreurs, je décidai de porter mon regard sur la correction que Louis venait de me mettre en évidence en rouge, grognant de déception.
« Awn ! » Je baissai lâchement la tête, faisant la moue.
Décidément, je n'arriverai jamais à faire la différence entre les taux de marque, les taux de pénétration ou bien encore le seuil de rentabilité. Je m'affalai sur mon siège après avoir relâché d'entre mes doigts ma feuille de brouillon, que j'observai flotter quelques laps de secondes dans les airs, avant d'atteindre le bois de mon bureau.
Mes prunelles vertes se posèrent sur Louis, qui s'était littéralement affalé sur la partie droite de mon bureau. Il avait calé son minois contre ces bras croisaient, me laissant ainsi uniquement la vue de son profil gauche. Ces paupières que je pouvais deviner lourde par l'ennui de me répéter au moins une dizaine de fois la même chose, avaient fini par se clos, tandis que ces traits faciaux ne démontraient aucune expression.
Ce qui était bon signe pour moi, non ?
Moi qui pensais l'ennuyer avec mes maigres connaissances.
« Au lieu de me regarder, tu devrais t'y remettre. » Mes pommettes se chauffent instantanément à son commentaire.
« Oh, e-euh.. » Je vins passer timidement mes doigts à travers ces cheveux, afin de lui retirer une poussière imaginaire. « C-c'est j-juste que t-tu avais juste une 'poussière' dans tes cheveux. » Bégayai-je mal à l'aise.
Rapidement, je détournai immédiatement mon regard à ma feuille de brouillon.
Lorsque je m'apprêtais à retirer mes doigts de sa soyeuse chevelure châtain, Louis m'en empêcha en me saisissant aussitôt le poignet. Ce geste surprenant m'envoya un hoquet de surprise, m'incitant à reporter mon attention sur sa personne.
Il n'avait pas bouger de sa position.
L'unique chose qui a changé, c'était que dorénavant seul son bras droit lui servait d'oreiller. Ces paupières étaient toujours clos et l'expression de son visage était toujours aussi neutre, voir paisible. Je papillonnai des cils, confuse. Il n'y a même pas une minute de cela, il souhaitait que je persévère dans la compréhension des calculs, maintenant ? Il ne voulait plus que je ne bouge.
Je pris doucement une profonde inspiration, quand je sentis finalement ces longs doigts épais traçaient des traits aléatoires et imaginaires au dos de ma main. Mon corps ne tarda pas à agir face à doux geste innocent, qui venait de m'envoyer une petite décharge de frisson à travers mon buste, pour au final s'éterniser au niveau de mon bas-ventre.
Alors que j'expirai doucement l'air profondément inspiré quelques secondes plus tôt, Louis guida de nouveau ma main à sa chevelure. Il prit minutieusement soin de plonger mes fins doigts à l'intérieur, l'incitant à poursuivre mes précédentes caresses.
« Continue. » Me souffla-t-il dans une toute petite voix innocente.
Pourquoi à chaque fois qu'il prenait ce ton, mes pensées se dirigent instantanément vers celui d'un enfant ?
Je ne pus m'empêcher d'esquisser un faible sourire face à sa demande, retraçant doucement la courbe de sa joue du bout de mon pouce. Quand il me retourna sans vraiment se rendre compte mon sourire, je profitai de la sortie de sa pommette proéminente pour la tracer à son tour. Le faible grincement de sa chaise m'indiqua que Louis avait décidé de restreindre le peu d'espace qui séparer nos deux corps.
Je ne bougeai guère, le laissant faire, plongeant cette fois-ci entièrement mes doigts dans sa masse capillaire. Tel que je le ferais pour un animal, j'entrepris d'exercer un doux massage sur son crâne. Et c'est en l'entendant ronronner, joueur, face à mon geste, que j'éclatais sincèrement de rire, secouant avec amusement mon visage de gauche à droite.
« J-je me demandait.. » Commence-t-il après avoir repris un minimum de sérieux. « Si ce soir tu serais libre pour venir à mon match ? » Je retirai ma main de ces cheveux, la posant sur la table.
« Louis, j-je.. » Il rouvrit ces paupières, me dévoilant ces yeux azurés emplis d'espoir.
« S'il-te-plaît. »
Oh non, Louis.
Pourquoi me fais-tu donc ces yeux-là ?
Je détournai rapidement mon regard sur le côté.
« Je te rappelle que je ne suis plus à ta disposi.. »
« Si tu ne viens pas, je vais tout faire pour rester sur le banc de touche. » J'arquai un sourcil, reportant mon regard sur lui, interrogateur.
« C'est une blague, j'espère ? » Il haussa à son tour un sourcil.
« Est-ce que tu m'as déjà vu 'blaguer' ? »
« Pense à tes coéquipiers qui ont besoin de toi, Louis ! » Jetai-je sous le choc.
« Mais moi, j'ai pas besoin d'eux ! » Jeta-t-il à son tour au tac-au tac.
« Comment tu peux dire ça ? » M'écriai-je sans changer pour autant de ton.
« Parce que c'est la stricte vérité. »
« Pourquoi souhaites-tu que je vienne dans ce cas ?! »
Et là, je me demande vraiment s'il va arriver à se justifier.
Seigneur, décidément il a réponse à tous !
« Parce que tu n'es pas 'eux'. »
« Qui suis-je alors pour toi ? » Soupirai-je bruyamment agacé en jetant mes mains en l'air.
Louis se redressa correctement face à la table, calant son coude gauche contre le dossier de ma chaise. Il profita pour se tourner à demi-face à moi, ces - foutues - perçantes yeux bleus, étaient plongé droit dans les miennes. Je déglutis difficilement, sentant aussitôt l'entièreté de mon corps se paralyser, lorsqu'il élimina progressivement l'espace qui séparer nos deux visages.
Quel merveilleux jeu d'acteur...
Me souffla ma conscience totalement admirative.
« Mon échappatoire. » Susurra-t-il faiblement comme s'il s'agissait d'un secret, en écrasant doucement le bout de son nez au mien.
« D'a-d'accord.. » Bredouillai-je, vaincue, en sentant mes joues s'enflammaient. « T-ta ga-gagné. »
Comme toujours.
**
- à l'écoute - Late night habit - Hell of a ride.
Juste à temps.
Le match auquel Louis m'a invité - ou plutôt - m'a supplié d'assister venait tout juste de débuter.
Instinctivement, je balayai les gradins du regard, à la recherche d'une place potable. Mais très vite, mon regard tomba sur Louis, qui venait de traverser le terrain à une vitesse éclair, la balle à ces pieds. Il essayait au mieux qu'il pouvait d'éviter ces adversaires qui ce sont collé de chaque côté de sa personne, afin de récupérer le ballon.
Mon coeur eut un raté lorsque l'un d'entre eux, lui fit un croche-pied pour récupérer l'objet de désir. Mais Louis eut très vite l'intelligence de passer le ballon à l'un des joueurs de son équipe, dont je connaissais guère le nom, mais reconnaissais qui faisait partie de sa fraternité. J'expirai doucement de soulagement, sursautant au bruyant son du sifflet, qui indiqua que le joueur numéro neuf de l'équipe d'Albuquerque venait de marquer un but.
Déjà 1-0 ça été rapide !
« Adriana ? » Je pivotai mon visage à ce timbre de voix féminin qui m'est étrangement familier. « Tu te souviens de moi ? Abbigail, présidente de la fraternité Gamma Phi et.. »
« 'Soeur' par sororité de Mindy. » La coupai-je en hochant la tête. « Oui, je me souviens de toi. » Souriais-je doucement.
Elle fit valser sa chevelure rouge pétante à l'arrière de ces épaules, emboîtant le pas jusqu'à moi. Très vite, sa tenue de cheerleader universitaire m'indiqua parfaitement le rôle, ainsi que de ces autres camarades, allaient interpréter ce soir. Elle allait encourager l'équipe de soccer d'Albuquerque à la victoire, comme à chaque match jouait par les garçons.
Une fois arrivée près de ma personne, elle croisa ces bras contre sa poitrine, regardant avec fierté les autres membres de son équipe s'échauffait au bord du terrain. Elle n'hésita pas à jeter un oeil aux membres de l'équipe adverse, qui en fit de même, me démontrant une expression de dégoût quand la capitaine de l'équipe adverse la salua d'un signe de la main.
Mais cela ne l'a pas empêché de lui retourner 'joyeusement' son salue.
Quel hypocrite.
« Juste parce que je l'ai invitée une fois à une soirée des Gamma, cette idiote pense que nous sommes 'amies'. » Me confia-t-elle en roulant des yeux. « Pathétique, n'est-ce pas ? » Je haussai simplement mes épaules pour seule réponse.
Comment puis-je donc juger une personne que je ne connaissais pas ?
Abby se contenta simplement de secouer la tête face à ma réponse - qui n'était pas vraiment une en réalité - puis, se tourna pour faire complètement face. Je battis des cils, incrédule, ne sachant pas ce qu'elle me voulait personnellement. Après tout, ce n'était pas comme si je la connaissais depuis dix ans.
C'est après un instant d'observation, qu'elle inclina son visage sur le côté, tapotant distraitement ces doigts contre le bout de son menton.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » S'enquit-elle finalement.
« Oh, e-euh.. » Je raclai légèrement ma gorge afin de l'éclaircir. « J-je suis venue voir Louis. » Elle fronça les sourcils, jetant un bref regard à l'arrière de ces épaules sur ce dernier en plein match.
« Oh, non ! » S'exclama-t-elle dramatiquement en portant sa main sur son coeur. « Ne me dis pas qu'il a trouvé un autre moyen de te faire du chantage ? » Mes yeux s'entrouvrent de surprise.
« Quoi ? » M'écriai-je en secouant négativement la tête. « Oh non, pas du t... »
« Oh, et bien tu n'as rien à faire là dans ce cas. » Me coupa-t-elle sèchement.
Je fronçai les sourcils, complètement perdue face à son changement d'humeur. J'entrepris de plonger mes orbes émeraude droit dans les siennes, la questionnant du regard.
Qu'est-ce qui lui prend ?
Il n'y a même pas trois secondes, elle semblait être inquiète pour moi que Louis ait trouvé un nouveau moyen pour me faire chanter. Et là ? C'était comme si ces dix dernières secondes ce sont effacé, pour faire face à..
Son véritable visage.
« Excuse-moi ? » Elle leva les yeux au ciel, l'air agacé.
« Tu m'as très bien entendue. » Soupira-t-elle sur un ton las. « Tu n'as rien à faire là. » Elle avait pris soin de décortiquer chaque syllabe de peur que je ne comprenne pas. « C'est logique, non ? Tu n'es plus à ces ordres et donc n'est plus obligée de le tenir constamment compagnie. Tu es libre maintenant, grâce à moi ! Le seul moyen de pression qui l'avait sur toi a.. » Mon visage se décomposa et je n'écoutai plus ce qu'elle me disait.
« Oh mon dieu. » Murmurai-je faiblement à moi-même. « Louis qu'est-ce que je t'ai fait ? » Poursuivis-je comme si Abby n'était plus là, sentant une vague de culpabilité grandir aussitôt en moi.
« ... Louis est à moi. Et uniquement à moi, comprendo chica ? »
Pourquoi me parlait-elle en espagnol ?
Je suis italienne, idiota !
« Maintenant qu'Avery est au courant de tes sentiments, j'aimerais, si possible, que tu te concentres uniquement que sur lui, ma belle. Oh, et ne me remercie pas. Tout le plaisir était pour m.. »
Prise de pulsion, je décidai qu'il était temps de la faire taire.
Mes doigts ce sont instinctivement serraient en poing, au point d'apercevoir mes phalanges. Une rage, mêlait à la culpabilité d'avoir accusé une personne innocente, grandissait soudainement en moi. Et à cet instant, je savais que les cours de self-défense que j'ai minutieusement étudiée avec mes frères, avant mon arrivé aux États-Unis ne m'ont pas servis à rien.
Sans lui laissait le temps de poursuivre son monologue, auquel je n'avais qu'écouté qu'une phrase sur deux, je levai mon poing en l'air et lui cognai violemment le visage. Prise au dépourvue, Abby tomba au sol sur son postérieur dans un cri perçant et aiguë, plaquant instantanément ces mains à son nez afin de vérifier l'ampleur des dégâts.
Mon dieu ce que ça fait du bien !
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Hey, comment allez-vous ? Et oui, déjà le premier décembre omg ! Quelqu'un à acheter un calendrier de l'avant ? :') Je profite que toute la semaine je n'aie RIEN pour vous poster un nouveau chapitre. Ce soir, j'ai été inspirée aha donc je l'ai rapidement fini de le taper ! Et comme je n'aime pas garder mes chapitres hors ligne, je me suis dis : pourquoi pas directement le poster ? Donc j'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à me dire TOUTES vos impressions dans les commentaires !
Ps : Enfin, vous savez qui a posté la lettre d'Adriana ;)
Des réactions ?
Ps2 : N'oubliez pas d'écouter la musique en média elle est au top =>
♥
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