Chapitre soixante-huit. (Première partie)

Bonsoir, mes beautés !

J'espère que vous allez bien ?

Je vous remercie de m'avoir donnée votre avis sur le mini lemon du précédent chapitre. Ou plutôt merci surtout de m'avoir assuré sur le côté non-perverse de la 'chose'. Le 'grand' lemon va bientôt arriver, j'ai même d'ailleurs une petite idée de quand exactement il se passera. Rien est encore écrit, mais tout est dans ma tête.

En gif => Une déesse.

En vidéo => Une musique que vous devez trop écouté !

Je dédicace ce chapitre à  @Emma-Ambre => tu comprendras pourquoi

Je vous aimes !

Passez une excellente semaine

Je vous souhaite une bonne lecture !

__________

Je suis face au miroir, la tête inclinée en avant. Mon regard est rivé sur mes mains, qui sont noyées dans l'eau du robinet que j'ai ouvert au maximum. Je les sens se crisper dû à mes nombreux frottages. C'est horrible. Ça devait faire la septième fois que je me les lave. À la réalisation, une expression apeurée a animé mes traits. Même si je sais que le liquide visqueux, auquel mes doigts ont été imprégnés est parti il y a belle lurette. Mon esprit ne pu s'empêcher de rejouer ce moment fatidique, où Louis a atteint son apogée.

Je suis confuse et brusquée.

Mais encore, je suis partagé par l'excitation, la surprise et le dégoût.

Ai-je perdu la tête ?

« Vi disgusto così tanto ? (Je te dégoûte tant que ça ?) »

La voix semi-aiguë de mon Britannique m'expulse de mes pensées.

Je me fige un petit instant, avant d'inspirer profondément.

Les lèvres pincées, je lève la tête pour observer son reflet à travers le miroir. Louis est trempé et assis en boxer au centre de la cabine de douche. Ses cheveux au style décoiffé sont devenus raide, perdant de son volume. Son jean est roulé en boule à mes pieds, ainsi que ses chaussures. Le pommeau qu'il a réussi à atteindre, en cognant accidentellement le fil lorsqu'il a essayé de se relever est à ces pieds. Heureusement, que j'ai fermé les robinets juste après l'avoir trempé. Tel que je le connais, je sais qu'il en aurait profité pour m'arroser.

« Hé ! » Je l'ignore et nettoie la tache sur mon haut de pyjama que son 'ami' m'a gentiment gratifié. « Ti proibisco di ignorare me ! (Je t'interdis de m'ignorer !) » Il essaye de se relever sur ces jambes. « Adriana ? » Mais il retombe maladroitement sur ses fesses, grognant. « Tutto me che volevo... (Tous que je voulais moi...) » Il marque une pause, j'éteins les robinets du lavabo et me tourne pour lui faire fasse.

« Non mi schifo. (Tu ne me dégoûtes pas.) » Le coupai-je en m'avançant jusqu'à la cabine, m'accroupissant face à lui. « Diciamo che mi ha sorpreso. (Disons que j'ai été surprise.) » Il me pointe du doigt, s'amusant à entrechoqué ses chaussettes courtes l'une contre l'autre.

« Voilà ce qu'est cool entre nous. » Il désigne d'un mouvement de la main nos deux personnes respectives. « On a ce.. Tu sais ? Ce langage codé auquel nous sommes sûrs que personne pourra nous comprendre. » Il plaque sa main contre le carrelage et me tend la main, sachant qu'il n'arriverait pas à se relever sans mon aide.

« Excepter ceux qui parlent italien. » Me marmonnai-je à voix basse, saisissant sa main. « Allez vie.. »

« Je vais vomir. » Bredouilla-t-il dans un hoquet.

Je  me dépêche de tirer sur sa main, tandis qu'il pousse la sienne de son  côté contre le sol, en s'accrochant du mieux qu'il peut au carrelage  avec la seconde. Instinctivement, j'enroule son bras droit autour de mon cou. Je mords l'intérieur de ma joue lorsque son poids se superpose au mien, entourant mon bras gauche autour de sa taille.  Je le sors promptement de la cabine, criant comme une cinglé, quand il  me prend par surprise en pivotant face à moi, cherchant à presser ses  lèvres aux miennes. Je lâche mon emprise sur la personne et le pousse de toutes mes forces vers la toilette.

Ne tenant même plus sur ces jambes, Louis s'effondre sans énormément de difficulté sur ces côtes contre le carrelage. Un juron, suivi de près par un grognement de douleur, échappe de sa bouche lorsque son front rencontre la cuvette. L'air coupable, je plaque mes mains contre mes lèvres. Je crois que j'y suis allé un tout petit peu trop fort. Louis n'eut pas le temps de lâcher un second juron, qu'un flot de vomis s'est extirpé de sa gorge.  Je me précipite à son chevet, plaçant ses grandes mains contre le bord  de la cuvette, pour lui permettre de garder l'équilibre et ne pas  flancher.

« Oh, bon sang, Louis.. » Soupirai-je, en lui frottant doucement le dos. « Combien de verre as-tu bu ? »

Il vomit pour seule réponse.

Je secoue la tête et lâche cette fois un plus long soupir.

'Chérie, arrête de te plaindre ! Je te rappelle qu'il fait tout ça sans broncher lorsque TOI tu es bourrée !'

Me rappelle ma merveilleuse amie imaginaire.

Pourquoi faut-il qu'elle ai - parfois - raison ?

'J'ai tout le temps raison....'

Je l'ignore et reporte de nouveau mon regard sur Louis : décidément, il est mal au point. Quand il tousse, je lui tapote le dos. Et lorsqu'il recommence à vomir, je la lui frotte. Je plonge parfois mes doigts dans sa chevelure châtain, pour dégager ses mèches rebelles qui collaient à son front. Patiente, j'attends qu'il finit de se vider l'estomac pour tirer la chasse d'eau. J'étouffe un cri et lui tape le bras, quand il saisit ma main pour essuyer sa bouche induit de bave au dos.

'Quelle petite-amie idéale à multi-fonction tu fais !'

Rigole ma mégère.

'Tu  lui fais ses courses, lui tiens compagnie, prends soin de lui, remplis -  certains - de ses besoins, pour finalement finir en essuie-tout ! Comment le vis-tu ?'

Je roule intérieurement des yeux.

N'ayant pas été assez rapide pour me rétracter, son corps vint écraser le mien. Prise au dépourvue, je me retrouve désormais plaqué dos au carrelage. Par chance, mon crâne a cogné d'un petit bond innocent cette dernière. Mais cela ne m'a pourtant pas empêché de pousser un couinement. Vaincue, je rabats mes bras de chaque côté de ma taille.  J'essuie le dos de ma main baveuse sur sa chemise trempée, fronçant mes  sourcils quand il commence à gigoter comme un asticot contre mon corps.

Qu'est-ce qu'il cherche à faire encore ?

'Te baiser brutalement.'

Réponds cette peste d'une voix grave, ayant pour seul unique but d'imiter le célèbre héros 'Fifty shades of Grey' : Christian Grey.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Je me redresse sur mes coudes, l'observant s'accrocher à mon buste. « Louis ? » Il ne répond pas, frottant sa joue contre ma poitrine.

Je passe un bras autour de son cou et lève ma main gauche pour agripper le bord le lavabo. Ainsi, grâce à cet appui, j'arrive à me redresser doucement en tailleur. Louis en fait de même sans objection, se contentant de jouer avec mes boucles blondes. Je plaque mes mains contre ses épaules et le pousse pour créer un certain espace entre nous. Je penche ma tête sur le côté, lorsqu'il cherche désespérément à presser à deux reprises sa tempe au mien. En plus de l'horrible odeur d'alcool que sa bouche dégage, voilà maintenant que celle du vomi vint s'ajouter à la liste.

Constatant mon refus, il abandonne, enfouissant son visage au creux de mon cou. Profitant des quelques mètres d'espaces qui séparent nos poitrines, je défais les boutons de sa chemise.  Je mords ma lèvre, en voyant les lignes construites et distinctes de sa  musculature défiler sous mes yeux après chaque bouton déboutonné.  Je lutte contre ma curieuse envie de les explorer à l'aide de ma  bouche, fermant un instant les yeux pour essayer de reprendre mes  esprits. Le bout de son nez se frotte à ma peau, m'envoyant de léger spasme agréable à travers mon corps.

Son geste m'a fait revenir à la réalité.

« Lou-Louis ! » Je râle, boudant. « Je sais que tu le fais exprès pour que je décède... » Ma voix ferme et assurée devint faible, à peine audible.

Je sens son sourire se dessiner contre ma chair.

Ma réaction le satisfait et il n'hésite pas à me le faire savoir, en soufflant chaudement contre ma mâchoire. Je suffoque, plaque mes mains chaudes en plein coeur de son torse. Je remonte mes mains le long de cette dernière, essayant tant bien que mal de ne pas creuser mes ongles contre sa chair. Arrivée à ces épaules, je lui retire sa chemise. Je ramasse le bout de tissus trempé au sol et le lance dans la cabine de douche pour éviter qu'une flaque se forme.  Je prends en coupe le visage de mon Britannique entre mes petites mains  et le redresse, un sourire narquois inscrit au coin de mes lèvres.

« Quoi ? » Demande-t-il, incrédule.

« Il est l'heure pour toi de te débarrasser de cette horrible odeur de vomis et d'alcool. » Je tapote ses joues, embrassant le bout de son nez.

« Qu'est-ce que tu vas me faire ? »

'Héhé, tu flippes hein ?'

Je  ne fais pas attention à la réponse provocatrice de ma conscience,  répondant comme si ce fut la chose la plus évidente au monde.

« Un bain de bouche. »

**

Trente minutes plus tard...

- à l'écoute - Ernie Halter - Black coffee in bed

Après une demi-heure de lutte, pour essayer de le faire tenir sur ces jambes. J'ai finalement réussi à le déshabiller, le séché, puis l'habillé dans des vêtements confortables. J'ai pris soin de lui faire deux bains de bouche au moins. L'odeur de l'alcool, mixé à l'odeur de vomis été tout simplement insupportable. C'est presque un miracle que je ne me suis pas encore évanouie, lorsque j'ai accidentellement senti son haleine.

Ew.

Beurk, beurk !

'Ohlala, sale chochotte ! Combien de fois il a senti le tiens, tu crois ?!'

Je déteste cette conscience.

Je grimace et secoue rapidement la tête pour chasser cette horrible pensée de mon esprit. Du calme Adriana, c'est du passé maintenant. Ne pense plus à cette puanteur. Et entre nous, je préfère encore son odeur de phacochère que 'ça'. J'entoure son bras droit autour de mon cou, pour l'inviter à s'appuyer sur ma personne. De mon côté, j'enroule mon bras gauche autour de sa taille, avant de nous diriger jusqu'à la sortie de la salle de bains.

Nous zigzaguâmes jusqu'à son lit, ma main libre survole dans les airs dans l'espoir de trouver un moyen d'appui dans le vide. Bien sûr, je n'ai rien trouvé.  Je tape sur sa main, quand il s'amuse à me pincer à plusieurs reprises  mon nez et à tirer mes joues comme une mamie gâteau, enclenchant ces  éclats de rire. Je sens mon corps se pencher à ma droite, n'arrivant plus à soutenir son poids sur mes épaules. Merde, merde ! Je vais tomber et atterrir la tête la première contre la moquette.

Non de dieu !

Il est hors de question qu'il m'écrase une nouvelle fois par terre.

Le relevé est déjà une abominable épreuve.

Je rétracte ma tête juste à temps, quand il essaye d'emprisonner mon visage entre ses mains. Il râle, mais avant qu'il ne me gratifie d'un coup d'épaule, je le pousse sur le lit. Il tombe dans un fou rire sur son dos, portant ses grandes mains à son ventre. Je souffle bruyamment pour relâcher ma frustration, enfouissant mes doigts dans mes cheveux pour les torturer. Finalement, je les rejette à mon dos, plaquant mes mains à mes hanches.

Cet enfant m'a exténué.

Je ne ressemble tout de même pas à 'ça' lorsque je suis bourrée ?

'Non, chérie. Toi ? T'es pire !'

Me rassure avec ironie la petite peste.

« Tu es pas possible ! » Grondai-je, en jetant dramatiquement mes mains en l'air.

« Tout comme toi lorsque tu es bourrée. » Admit-il dans un petit rire. « Et même souvent, lorsque tu ne l'es pas ! »

« Même pas vrai. » Bredouillai-je en faisant la moue.

Je m'avance jusqu'à lui pour saisir la couverture situait au bord de son lit.  Sachant que Louis ne se relèvera plus de son emplacement, je sais qu'il  est inutile de sacrifier encore plus d'énergie que j'en ai déjà. Et juste au moment où j'allais saisir la housse de couette, il s'empare de mon poignet et tire sans ménagement dessus. Je tombe maladroitement contre son torse dur. Ses bras serpentent vivement autour de ma taille et se nouent au bas de mon dos.  Je retins ma respiration quand il me sert contre lui, donnant un coup  contre son biceps pour lui faire comprendre qu'il m'étouffe.

Louis rit, desserre que très légèrement l'emprise de ses bras pour me laisser respirer. Il bascule nos corps sur le côté, surplombant dorénavant le mien. Dans un râle attrayant, il écrase sa pulpeuse bouche contre la mienne. Le coeur battant, je ferme les paupières et me laisse guider par les mouvements passionnés de ses lèvres. Haletante, je plaque ma main contre sa joue, prolongeant langoureusement son baiser. Nos langues se caressent, luttent pour surprendre l'autre, refusant de se laisser dominer. Mais au final, nous savons tous les deux qu'elles finiront par s'accorder dans un joli ballet.

Éprise par cet échange, j'en arrive - presque - à oublier l'horrible goût de réglisse dû à son bain de bouche.  Manquant d'air, je détourne d'un geste ferme, presque agressif ma tête,  inspirant profondément ce nouvel air qui asphyxie mes poumons. Mon corps se tortille, lorsque sa bouche couvre de baiser ma poitrine à travers mon haut. Des mitrades de frissons naviguent, taquin, à travers chaque parcelle de mon buste, pour au final exploser au creux de mon ventre. Lentement, je palpe sa hanche et remonte le long de sa côte.

Il a encore obtenu un 'oui' à son caprice.

Quel enfant !

« Infine... (Enfin...) » Susurre-t-il entre chaque syllabe.

« Odio quando fai così... (Je déteste quand tu fais ça...) » Je caresse son épaule et son biceps, trouvant refuge à son flanc.

« No, ciò che è falso. (Non, c'est faux.) » Sa respiration est lourde, chaude et saccadée. « Lo si ama. (Tu adores ça.) » Mes joues devinrent rouges pivoine.

La tête dressée à quelques mètres du mien, Louis me contemple sans rajouter quoi que ce soit. La zone qui occupe son lit et son bureau est éclairée par la lampe de chevet, ce qui le permet de m'examiner sans difficulté. Ses prunelles percent sans gêne les miens, tandis que ses doigts se promènent à la courbe de ma bouche. Je n'entends que les battements sauvagement de mon coeur durant ces faits. Et afin de vérifier l'étendue du sien, je plaque timidement ma paume contre sa poitrine gauche.

Mon dieu, il bat tout aussi sauvagement que le mien !

« C-c'est.. » Il racle sa gorge pour l'éclaircir. « Il bat comme ça à chaque fois que tu es près de moi. » Il pince ses lèvres, l'air coupable. « Je ne sais pas comment arrêter ça. Tu sais ? Parfois, c'est vraiment infernal. »

« In-infernal ? » Il hoche la tête.

« Oui, infernal. » Confirma-t-il. « Si mon coeur se contente uniquement que de battre ça ne m'aurait pas dérangé. Oh non, crois-moi ! J'ai attendu beaucoup trop longtemps ce moment, où je pouvais réellement le ressentir présent dans ma poitrine. » Il se tut, soupirant. « Mais non, il a fallu qu'il me mitraille de plusieurs émotions à la fois. C'est frustrant. Tu ne sais plus où donner de la tête. Ça me rend fou. Complètement fou ! Sais-tu qu'une seule de tes caresses sur mon corps peut soit le faire picoter ou soit violemment le faire vibrer ? » Me questionna-t-il bêtement, choqué.  « Mais au final quoi qu'il arrive, tout fini par se concentrer à mon  bas-ventre et automatiquement mon pénis prend une putain d'ampleur que  ça me fait un mal de chien. »

Ses  mots crus ont été tellement crachés avec tellement de confiance,  d'aplomb et d'assurance que ça ne fait que redoubler ma gêne. Sachant que je suis nature assez pudique, il aurait tout de pu me ménager.  Mais non, il a choisi la facilité, en déballant ses pensées salaces qui  - d'après ce que j'ai compris - ont longtemps fusé dans son esprit  jusqu'à maintenant.

Je lui faisais réellement un tel effet ?

Ô Dieu du ciel.

Je cache mon visage rougi par la gêne contre son torse.

«  Moi qui avais l'habitude de me rincer sous l'eau glacée pour chasser la  douleur, je me rends compte qu'en fait depuis tout ce temps, il y  existe une autre méthode plus pratique. » Je fuis son regard, quand il essaye de plonger le sien dans les miens.

« Louis, c'est vraiment embarrassant. Arrête ç... »

« Et bordel ! Voilà ce que ça donne, lorsque je te fréquente trop : je m'abêtis ! » Il me coupe, m'ignorant.

Attendez, quoi ?

'Ha-ha, le respect !'

Je savais qu'elle allait se montrer : ma propre conscience ne me respecte même pas.

Non, mais je rêve là !?

Il n'a pas osé me dire ça ?

'T'a déjà oublié, chérie ?! Ce gars ne ment jamais...'

Je suis vexée, outrée et me mets à le pincer.

'Va falloir t'y faire, tu as une mauvaise influence intellectuelle sur lui.'

« La solution était tellement simple ! Il fallait simplement que tu touches à la zone la plus érogène de mon corps pour complètement me soulager. Hé, mais arrête ! » Il ricane, gigotant doucement à mes pincements. « Tu sais, ma beauté ? Je me suis longtemps demandé pourquoi toutes ces émotions arrivaient toutes à la fois et pas une à la fois. Et c'est seulement récemment, que je suis arrivé à la conclusion que c'est souvent dû à la fréquence de tes caresses. » J'abandonne après l'avoir gratifié d'une tape au dos, marmonnant.

« Tu as vraiment réfléchi à tous 'ça' ? » Il hausse ses épaules, allongeant sa tête contre mon épaule.

« Oui, pas toi ? » Souffla-t-il faiblement.

'Et en plus, il est sérieux...'

Ce genre de réponse ne devrait même plus t'étonner, petite conscience.

J'agite négativement la tête pour seule réponse.  Je remercie le ciel de pouvoir enfin respirer correctement à pleins  poumons, quand il écarte son corps du mien pour se poser à mes côtés. Je commençais à clairement manquer d'air. Mes doigts s'enfouissent dans sa soyeuse chevelure, où je me permets de jouer distraitement avec. Louis ronronne, puis clos ses paupières. Il frotte sa joue contre ma clavicule dans un petit sourire, tandis que j'élimine l'espace qui sépare nos visages.

J'effleure délicatement ma lèvre inférieure le bout des siens, gagnant un plus grand sourire de sa part. Il mordille une parcelle de peau de mon épaule et lorsque je gigote, il recommence avec une nouvelle.  Nous restâmes un moment enlacé l'un contre l'autre, moi caressant ses  doux cheveux et lui, succombant progressivement aux bras de Morphée.  Mais avant qu'il ne rejoigne définitivement le pays des licornes  bleues, il prononce faiblement mon prénom avec une phonétique italienne.

« Adriana ? » Son accent est d'autant plus prononcé, que lorsqu'il parle dans sa langue natale. « J-je.. Je t'ai.. » Mon coeur manque un battement et j'ai bien cru avoir une attaque sur le coup.

Silence.

'Quoi ? Pourquoi il ne dit plus rien ?'

Crie ma conscience, paniquée.

« Lou-Louis ? »

Mes prunelles vertes tombent à son angélique visage :

Il s'est endormi.

'Le fils de pute, il a osé !'

Hurle de nouveau ma peste, outrée.

« Dite-moi que c'est une blague ? »

Les petits ronflements adorables qui s'expulsent de sa bouche affirment, en effet, que s'en est pas une. Je râle intérieurement, maudissant cette liqueur alcoolisée qu'il s'est 'amusé' à ingurgité tout au long de la soirée.  Après m'être assurée qu'il soit bien endormi, je glisse un oreiller  sous sa tête afin de libérer mon épaule et me lève lentement. Aussitôt hors du lit, Louis tapote ma place dans un grognement de mécontentement.

'Comme par hasard, tu réagis là, hein !? Tssss, fils de pute va !'

Gronde ma conscience, en colère maintenant.

Je  n'eus pas d'autre choix que de sacrifier mon bonhomme de neige en  peluche, que je glisse entre ses bras pour éviter qu'il ne se réveille. Il se calme et câline aussi fort qu'il pouvait ma peluche dans ses grands bras. L'expression de son visage est de nouveau paisible et satisfait.  Pour une personne qui râle à chaque fois que j'enlace une peluche dans  mes bras, Louis semble parfaitement à l'aise avec ma peluche dans les  siens. Les bras croisés contre ma poitrine, je le contemple, souriant bêtement.

Il est adorable.

'Ah, l'amour... ! Comment peux-tu.. ? Et après le coup de bâtard qu'il de te... Arrrgh ! AU SECOURS ! Quelqu'un peut me dire où se trouve la sortie de ce cerveau ?'

S'écrie désespérément cette pimbêche.

Oh, la fer...

« ... T'es sérieux, Harry ? »

Mes petites oreilles curieuses ont tout de suite été captivé par une conversation qui ne me concerne pas. Étant de nature curieuse, je veux évidemment savoir ce qui se passe. Je saisis rapidement la housse de couette plié au bord du lit, la déplie et couvre mon Britannique pour ne pas qu'il attrape froid. Si c'est le cas, il va évidemment me le reprocher. Et pas jusqu'à la fin de ma vie, non, jusqu'à ce que nous atterrissions vers l'au-delà. Phrase, certes, assez exagéré dit comme ça, mais avec lui, on peut s'attendre à tous.

« Après toutes ces fois où je t'ai accueillie chez moi, tu oses me rejeter ? »

La voix féminine se fit de plus en plus forte au point que je puisse la reconnaître : Mindy. Je pivote face à la porte entrouverte de la chambre, vers laquelle je me dirige à pas de loup jusqu'à la cage d'escalier.  Discrètement, je descends les cinq premières marches, stoppant à la  sixième qui me donne une vue d'ensemble sur l'entrée de la fraternité.  Au risque d'avoir un torticolis, je me tortille le cou dans tous les  sens, apercevant enfin le minois de Mindy couverte par la capuche de sa  veste. Harry est face à elle, la main plaquée contre l'encadrement de la porte pour l'empêcher de passer.

« Ça c'est parce que ta présidente de maison n'a pas interdit qu'un étudiant d'une autre fraternité couche dans le sien. » Se justifia-t-il.

« Tu n'as qu'à rien lui dire ! » Suggéra-t-elle. « S'il-te-plaît, Harry ! Je n'ai nulle part où aller ! »

« C'est mort, Mindy. » Refusa catégoriquement le bouclé. « Si je fais ça, il va me tuer ! » Il a pointe du doigt. « Et après le coup que t'a fait à son Italienne, il vaut mieux pas pour toi qu'il te voit ici. Ou voir même qu'il ne sache pas que tu as couché ici. » Elle pousse amèrement un rire.

« T'es sérieux ? Adriana a besoin d'amour ! Elle est désespérée à trouver son Prince Charmant ! Si tu l'as connaissait aussi bien que moi, tu penserais la même chose. Je ne dis pas qu'elle court après l'argent, parce qu'on d'accord, qu'elle n'aurait jamais visé Avery sinon. Mais, après une personne qui lui donne toute l'attention qu'elle a toujours recherchée chez un homme.  Et il s'avère que Louis semble aussi désespéré qu'elle en amour, ce qui  lui a permis de trouver le pigeon idéal pour combler son manque  d'affection. » Elle claque ses doigts. « Réveille-toi, Harry ! Combien tu paries qu'après la remise de diplôme, elle ne sera plus avec lui ? Elle en a rien à foutre de ton président. Non, je me corrige. » Pouffa-t-elle, en levant son index en l'air. « Personne en a rien à foutre de ton président. Il est tellement vide de sentiment et de réaction, que même si on donnait tout l'or du monde aux femmes JAMAIS aucune d'entre elles ne voudraient sortir avec lui. Je suis même sûre et certaine que si demain Adriana le quitte, il en aura rien à faire non plus ! Je n'imagine même pas le calvaire qu'elle doit vivre, ma Rocchetti. La pauvre ! Son manque d'amour lui a décidément fait faire n'importe quoi cette année. En tout cas, s'il y a bien une chose que je sais chez elle, c'est qu'elle n'a de yeux que pour Avery. »

Ha-ha !

J'inspire profondément, les poings serrés.

Comment ose-t-elle affirmer avec autant de conviction de telles choses ?

« C'est bien connu chez les femmes, non ? Quand elles n'ont pas ce qu'elles veulent, elles choisissent la facilité. » Conclut-elle fièrement, comme si elle venait de dire la phrase la plus pertinente de l'année.

« Oui, effectivement. Et c'est pour ça que tu écartes les jambes à chaque mec qui vient se frotter à toi ? »

'Bien dit, la bouclette ! Tape mentalement ma main inexistante !'

Hurle tout émoustillée ma conscience.

Mindy n'a même pas eu le temps de lui répondre, qu'il lui claque la porte au nez. Je sursaute, surprise par son geste. C'est bien la seconde fois que je vois Harry réagir de cette manière. Lui, qui d'habitude fait toujours l'imbécile. La première fois que je l'ai vu aussi 'direct' envers une personne, c'était avec Tyler. J'ignorai que Louis ne voulait pas qu'un étudiant d'une autre fraternité couche dans la sienne. Mais le connaissant maintenant assez bien, ça ne m'étonne même pas.

Woah, décidément !

Les garçons de cette fraternité ont vraiment une peur bleue de lui.

'Dis donc ! Ton Britannique les a bien dressés ! Sais-tu combien de personnes espèrent désespérément exercer un pouvoir sur des êtres humains plutôt que sur les animaux ?  Et encore pour les animaux, les dresseurs sont obligé de faire des  bruits bizarres pour qu'ils se rendent compte de leur existence....'

Je savais qu'elle allait encore sortir quelque chose.

« Et ça écoute aux portes maintenant ! » Le timbre rauque du bouclé me propulse hors de mes pensées.

« Et bien.. » Je ris nerveusement, le saluant d'un mouvement de la main quand il se place au pied de la cage d'escalier. « En fait, tu vas rire, parce que.. »

« Je sais que tu ne m'aimes pas beaucoup, mais fait moi plaisir ne parle pas de cette confrontation à Louis. » Je fronce les sourcils, intrigué.

« Et pourquoi je ferais ça ? » Il roule des yeux, marmonnant quelque chose sous sa barbe.

« Évidemment, on ne peut jamais être tranquille ! » Il passe ses doigts dans ces boucles, posant ses mains sur ces hanches. « Qu'est-ce que tu veux ? »

« Je sais que tu es en quelque sorte le confident de Louis.. » Il lève ses mains en l'air, pouffant amèrement.

« Je t'arrête tout de suite ! » Il les fait valser. « Je ne sais rien, je ne connais rien ! »

Menteur.

D'accord, il veut jouer à ça ?

Je le fusille du regard, croisant mes bras contre ma poitrine. Harry soutient le mien sans broncher, le visage impassible. J'essaye de lire une quelconque émotion dans ces orbes, mais rien. Je dois être beaucoup trop loin ou bien fatigué. J'entrepris donc d'utiliser une autre méthode. Je lui tourne le dos, remontant très lentement les marches des escaliers.

« Tant pis pour toi.  Je suis sûr que Louis sera enchanté de savoir que depuis bien avant la  Saint-Valentin, tu aurais pu lui être utile à sa vengeance contre Mindy. Mais qu'à la place ? Tu as préféré rien lui dire juste pour le laisser mijoter dans son coin... »

« Je n'ai jamais dit ça ! » Je hausse mes épaules, ravi qu'il ne puisse pas voir mon sourire moqueur.

« Entre toi et moi, qui il croira, tu penses ? » Je l'entends soupirer longuement.

« Une anecdote. » Je pivote sur moi-même, les yeux pétillants d'espoir. « Une seule et unique anecdote. » Dit-il en levant son index. « Et c'est tous que tu auras. » J'acquiesce, le gratifiant d'un large sourire colgate.

Je l'ai bien eu.

**

18 février.

- à l'écoute - Fanny Andersen - Rollercoaster

« Ad, tu veux bien m'aider ? » S'écrie Eleanor juste assez fort pour que je puisse l'entendre depuis l'inventaire.

« J'arrive ! »

J'arrête de mettre les anti-vols dans chaque vêtement et rejoint ma collègue en caisse.  Profitant d'être dos à la cliente, Eleanor me fit les gros yeux,  désignant d'un geste de la tête la file d'attente qui se trouve derrière  sa cliente actuelle. J'ai bien cru que ma mâchoire allait s'écrouler par terre. Bon sang ! J'arriverai jamais à l'heure au point de rendez-vous qu'Harry m'a donnée à ce rythme.

J'inspire profondément et me reprends en main. J'affiche un large sourire plastifié au coin des lèvres et arrête de me lamenter. Il manquerait plus que ça, tiens ! Sans attendre, je me précipite aux côtés d'Eleanor, qui est en train de retirer les anti-vols avant d'encaisser un vêtement. Je les plie un par un, avant de les mettre dans un grand sac en carton rose où le nom de l'enseigne est bien distinct.

« Au revoir, madame. Passez une bonne après-midi ! »

Nous dîmes en choeur sur un ton enjoué. Nous enchaînâmes rapidement avec les nouvelles clientes qui suivent. On essaye de rester calme, accueillante, chaleureuse et souriante tout en répondant à leurs questions en ce qui concerne les soldes de cette été. Après plusieurs minutes qui m'a semblé des heures, je n'ai jamais été autant heureuse de voir Coleen et une nouvelle vendeuse que je ne connais pas prendre notre relève. Notre journée est enfin terminée ! J'ai bien cru que ça n'allait jamais être le cas, quel soulagement.

Eleanor et moi, nous nous dirigeâmes jusqu'à nos casiers respectifs après avoir salué nos collègues de travail. On se change tout en parlant de tout et de rien, comme nous avons l'habitude de le faire.  Je lui ai confié qu'à cause de mes examens et de ma semaine de relâche,  je n'allais pas être présente ces deux prochaines semaines. Cette dernière râle, mais elle ne se rend pas compte de tout le boulot que je dois fournir derrière, étant donner que l'anglais n'était pas ma langue natale. Mes yeux s'arrondissent, lorsque je prends enfin le temps de jeter un oeil à ma montre.

16h14.

Oups ?

J'avais promis à Harry d'être là à 15h30.

« ... Quelle chance ! Parfois, moi aussi, j'aimerais bien retourner à la fac ! Quoi que... Me prendre la tête entre deux bouquins, non merci. Surtout que tu es italienne, non ? Arrgh ! Profite bien de ta seconde semaine de con.. »

« Merde ! » M'écriai-je paniqué.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » Je ferme mon casier après avoir récupéré mon sac à main. « J'ai rendez-vous avec un 'ami' et j'ai une heure de retard. » Elle éclate de rire.

« Pour ne rien changer ! »

Je lève les yeux au ciel et la salue en lui faisant une bise contre sa joue. Eleanor m'en fit de même, avant d'extirper son téléphone de son sac pour vérifier ces messages. J'ai exactement presque une heure de retard. Et Dieu merci, je n'avais pas rendez-vous avec Louis.  Tel que je le connais, il m'aurait probablement hurlé un quart d'heure  dessus, en me répétant sans cesse ce qu'il allait faire de moi, que je  n'étais 'pas possible' et oh ? Et aussi que je le rendais fou.

Et bla-bla-bla.

Il sait tout autant que moi que je ne l'écoute jamais...

Je fis la moue à cette pensée, soufflant bruyamment lorsque j'arrive au café où Harry et moi avons - normalement - rendez-vous : personne. Évidemment, il a dû partir. Il n'est pas aussi... Spéciale que Louis.  Sachant qu'il n'est pas patient, je me suis d'ailleurs, toujours  demandé comment a-t-il eu le courage de m'attendre quatre heures sous la  pluie à notre premier rendez-vous ? Quoi que 'premier rendez-vous' est un bien grand mot.

'Ma pauvre idiote, tu ne savais même pas que s'en était un !'

Je roule intérieurement des yeux.

« Pssssssssst ! » Je me balaye mon regard à mes alentours : personne.

Est-ce qu'on s'adresse à moi ?

Non, pas possible.

« Pssssssssst ! » J'ignore ce bruit agaçant. « Pssssssssst ! » Mais il semble persister à mon dos. « Pssssssssst ! » Cette fois, on tapote mon épaule. « Pssssssssst ! » On tire ma queue-de-cheval. « Pssssssssst ! » On tire plus fort sur ma queue-de-cheval, je pousse un cri choqué.

« M-mais.. » Je tourne sur moi-même, surprenant l'individu x en le giflant sans ménager ma force. « Ça va pas, oui !? » Mon courage fut récompensé par un cri de fillette. « Ha-Harry ? »

'Et après c'est moi la 'peste' ? Alors que TOI tu as reconnues cette pauvre bouclette par son cri de fillette ? Tssss !'

Elle ne s'arrêtera donc jamais...

« Arrrgh, putain ! »

Harry grogne, portant sa main contre sa joue. Je prends une seconde pour contempler sa tenue étrange. Il porte des lunettes de soleil à forme de coeur et un chapeau de cow-boy, ce qui cache ses soyeuses jolies boucles. Son corps est couvert par un trench marron glacé. Il ne porte qu'un jean slim noir et des bottines rouges pétantes. Je porte ma main à ma bouche, étouffant un fou rire.

'Halloween, c'est le 31 octobre !'

Se moque également ma conscience.

« C'est quoi 'ça' ? » Je désigne sa tenue de la tête au pied.

« Je veux rester discret. » Rétorqua-t-il, l'évidence sonnant clairement dans sa voix.

« Et bien, c'est pas avec cette tenue que tu passeras inaperçu. » Il empoigne mon poignée et me tire à l'intérieur du café.

Je le laisse faire sans broncher, jetant un oeil derrière moi : personne. Pourquoi il veut rester discret ? Ce n'est pas comme s'il était l'ennemi public numéro un d'Omega. D'après ce que j'ai compris, tous ces frères de fraternité détestent tout autant que Louis, Avery. Nous avons commandé tous les deux un café. Comme il n'y avait pas moins de quinze clients, notre commande a rapidement été préparée. Dans un battement de cils, je reporte mon regard sur sa personne, qui nous a guidés au fond de la salle près des toilettes.

« Tu n'es pas sérieux ? » Bien sûr, il a fallu qu'il me laisse la chaise qui se trouve près de la porte des toilettes des hommes.

« Quoi ? » M'interroge-t-il innocemment, je pointe du doigt les toilettes. « Ah. »

Ah ?

C'est tous qu'il trouve à dire ?!

« Ne veux-tu pas être galant et échanger nos places ? » Il secoue de gauche à droite la tête, souriant au coin.

« Je ne crois pas, non. » Il me pointe sa joue rose. « Et certainement pas après ça. » Je le fixe, ébahie par ces paroles.

« Tu as bien insinué que j'avais, je cite : 'des fesses plates' ! » Rétorquai-je au tac-au-tac.

« Quoi ? Tu préférais que je dise à Tommo que t'avais des fesses aussi grosses qu'une citrouille ? » Je me tape mentalement le front. « C'est bien ce que je disais. » Il pointe son visage du pouce. « Je gagne ! » Affirma-t-il fièrement.

Il se fiche de moi, là ?

S'attendait-il à ce que je m'excuse ?

Ce n'était que de la légitime défense.

Si j'avais pu, je lui aurais même fait saigner du nez.

Parfois,  dans des situations telles que celle-ci, je me rends compte que mes  frères ont été mes héros, en ce qui concerne l'art d'apprendre à une  femme à se défendre. Dans une grimace amplis de dégoût, je saisis le dossier de ma chaise.  Je la tire doucement, avant de finalement la lâcher lorsque la porte  des toilettes des hommes s'entrouvrent sur un homme aux cheveux gris.  Il m'adresse un large sourire et j'en fis de même par politesse, que je  supprime immédiatement lorsqu'une immonde odeur a asphyxié mes poumons.

Mais qu'est-ce qu'il a fait là-dedans ?

'Chérie, tu veux un dessin ? Oh, non ! Tu préfères que je te l'épelle, peut-être ?'

Je la chasse de mon esprit, elle rit.

'Di-arr-hée.'

Je la déteste.

« Non, je ne peux pas ! » M'écriai-je, en jetant mes mains en l'air.

« Chochotte. » Marmonne-t-il sous sa barbe, ça se voit que ce n'est pas lui qui est confronté à la puanteur.

« Come Louis è stato in grado di affidare un idiota ? (Comment Louis a pu se confier a un crétin pareil ?) » Me demandais-je désespérément.

Tant pis, je resterai debout.

Plus vite on aura fini, plus vite, je pourrais partir d'ici.

« Traduction ? » Considérant que mon café n'est plus assez chaud, j'en bois plusieurs gorgées.

« Qu'est-ce qui s'est passé entre Mindy et toi ? » Il agite son index de gauche à droite.

« Ah non, non ! J'ai entendu 'Louis' dans ta langue bizarre, là. » Je souffle, agacé, le regardant bêtement boire sa boisson.

« Italien. » Dis-je, en le fusillant du regard. « C'est de l'italien. » Il retire ses lunettes de soleil et me gratifie d'un sourire pervers.

« Tu veux un dessin ? » Il se tortille malicieusement les sourcils.

Pourquoi faut-il que des personnes de son espèce s'amusent à me polluer mon innocent esprit ?

'Pour que tu puisses enfin baiser brutalement ton Britannique !'

J'en peux plus d'elle.

« Ew. » Je toussote exagérément. « Beurk, beurk, beurk ! » Il éclate de rire.

« Oh, putain ! Décidément, vous vous complétez parfaitement. » Conclus le bouclé. « Vous êtes aussi innocent l'un que l'autre. » Je m'empourpre, détournant ma tête vers une autre direction pour que ma gêne passe inaperçu.

« Comment se fait-il que Mindy n'a nulle part où aller ? Oh, et comment se fait-il aussi que tu n'étais pas bourré le soir du 16 février ? » J'entends les mouvements de ses doigts pianotaient contre la table.

« Pour Mindy : sa nouvelle présidente de maison l'a jeté dehors, après qu'Abby a été virée de ces fonctions de présidente. » Il m'explique, me laissant en état de choc.

Ce qui veut dire que Mindy est à la rue maintenant ?

'On ne récolte que ce que l'on sème... !'

La pimbêche a décidée d'être philosophe maintenant : de mieux en mieux.

« Certainement une rancoeur de fillette. Et pour le 16 février : je suis arrivé en retard au point de rendez-vous. Et comme j'étais le seul sobre et donc apte à conduire, je n'allais pas me mettre à boire aussi. » Répondit-il, nonchalant. « Si seulement t'aurais vu les têtes de Zayn et de Louis, tu aurais été morte de rire ! » Ricane-t-il bon coeur.

Oh, crois-moi, Harry...

Je l'ai bel et bien vu.

« Adriana ? » Mes orbes émeraude se reposent sur ce dernier, interrogateur. « Si tu as l'occasion de jeter un oeil sur son poignée gauche.. » Commence-t-il, en tirant sur la manche de sa veste. « Tu verras normalement une cicatrice au niveau de ces veines... » Il me désigne de son doigt sa veine radiale. « Là. »

« Qu-quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce qu'il a fait ? » Je ne me rends pas compte que je venais de lui bombarder de questions, la panique parlée pour moi. « I-il se taille les veines... ? »

Ma phrase est laissée en suspend, qu'on se demanderait presque si c'est une question ou une affirmation. Mon ton peiné est clairement distinct dans mon timbre. Harry m'adresse une grimace, le regard fuyant. Face à cette déclaration, la première pensée qui me traverse l'esprit est évidemment : est-ce que Louis se couper les veines ? Non. Je le saurais ! Il y a deux jours encore, je l'ai déshabillé lorsqu'il était saoul et tout semblait aller pour le mieux. Sans énoncer un mot, Harry boit d'un trait le reste de son café, avant de se lever de sa chaise.

« C-c'est pas vraiment ça... » Il se pince la lèvre, l'air coupable de m'avoir lâché une telle bombe. « Tu devrais aller lui poser la question. » Il me pointe du doigt. « Ma-mais, s'il-te-plaît.. ? » Il marque une pause, raclant sa gorge. « Fais-le subtilement. De sorte à ce qu'il ne sache pas que ça vient de moi, tu vois le 'truc' ? » Je lâche un rire sans humour.

« Non, mais je rêve ! Tu oses me demander ça, alors que tu m'as dit que tu allais me raconter une de ces anecdotes !? Non mais c'est le monde à l'envers, là ! » Il acquiesce, se grattant de manière embarrassé sa nuque.

« Je sais, je suis navré pour ça. » Mon regard est confus. « Mais c'est pas à moi de le faire. » Lâche-t-il faiblement, avant de passer à côté de moi. « Ce n'est pas mon histoire. »

'En fin de compte, c'est lui qui t'a bien eu.'

Et le pire dans tous ça c'est qu'il n'a pas tort : ce n'est pas son histoire !

Et merde !

Je me suis bien fait avoir.

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