Chapitre soixante-huit. (Deuxième partie)

Bonsoir !

Comment allez-vous ?

Vous passez de bonne vacance ?

Je dois vous avouer que je suis super contente de l'avoir fini plus tôt que prévu, vu que ce week-end je vais au mariage de ma cousine ! Je ne suis pas très bavarde ce soir, en fait, je sais surtout pas quoi dire. (La fatigue? Surement...)

Bonne lecture !

Sur ceux, je vous embrasse et vous souhaite de passer une bonne semaine !

_______

Louis Tomlinson

Quelques heures plus tôt...

16 février.

« Tu sais que ce crétin de bouclette va arriver en retard ? » Me fit remarquer Zayn.

« Je sais, j'ai calculé son temps d'arrivé. » Je fronce le bout de mon nez. « Si je l'ai appelé, c'est uniquement pour qu'il nous sert de chauffeur. »

Mes orbes océans sont rivés sur mes mains, où je fis craquer à tour de rôle mes phalanges. Je pose mes coudes contre le comptoir, pianotant mes doigts contre le marbre, pensif. Le bar étant remplis d'étudiants de fraternité, ainsi que des étudiants n'en appartenant pas, Zayn et moi fûmes contrains de nous installer au comptoir. Mon regard dévie sur le barman, qu'est en train d'essuyer les verres en cristal avec un chiffon.

« Il vaut mieux pour lui s'il souhaite rentrer. » Affirme le basané dans un petit rire.

Le serveur scrute son entourage, le regard perdu vers l'horizon. Si je devais compter le nombre de fois où son chiffon à tournoyer à l'intérieur de son verre, je dirais très exactement trente-neuf. Zayn me fixe longuement, dans l'espoir que je rajoute autre chose. Mais, me connaissant depuis lycée maintenant, il sait que je ne rajouterai rien. Dans un soupir, il lève son doigt en air pour capter l'attention du barman

« Hé, toi ! » Il appelle en claquant des doigts.

Le barman ne réagit pas, nous ignorant.

Et entre nous, il n'a aucune excuse à faire cela : le fond musical était au minimum et les discussions ne sont pas bruyantes au point à ce que nous sommes forcés de hausser le ton pour nous faire entendre. Je soupire, gratifiant à mon garde du corps d'un coup de coude. Je lui désigne le cendrier situait à quelques centimètres de lui du doigt, lorsque son regard se reporta sur moi.

Zayn hoche la tête, renverse le cendrier en verre sur le comptoir, où il a jeté les coquilles de pistache et les cendres de ces cigarettes et le saisit. Sans ménagement, il le cogne bruyamment pour que le barman réalise notre présence. Le jeune homme sursaute lorsqu'il revint parmi nous sur Terre, faisant maladroitement tomber son verre en cristal.

« Élu crétin de l'année. » Chantonne le basané à mes côtés, je regarde les morceaux de verre s'éparpillaient au sol.

« Veillez excuser mon collègue, c'est son premier jour. »

Une jeune blonde aux yeux noisette prend le relais, après avoir réprimandé son collègue de travail. Elle le chasse vulgairement dans les cuisines, jurant d'un air désespéré contre ce dernier. Et quel ne fut pas ma surprise de voir la demoiselle, se pencher exagérément sur le comptoir, de sorte à ce qu'on puisse avoir une vue plongeante sur sa voluptueuse poitrine, lorsque Zayn et moi lui accorde un tant soit peu d'attention. Dans un froncement de sourcil, je remonte les manches de mon pull à mes coudes, fixant avec curiosité mes poils : ils ne se redressent pas.

Pourquoi diable ne se redressaient-ils pas ?

« Qu'est-ce que je vous sers, messieurs ? »

« Gin pour moi. » Commence Zayn, il me pointe ensuite avec son pouce. « Et bière pour lu.. »

Elle nous adresse un large sourire chaleureux, remplaçant une mèche blonde derrière son oreille. Je plonge mes prunelles dans les siennes, noisettes et elle en profite pour soutenir mon regard. Remarquant mon désintéressement, elle le détourne vers Zayn. La demoiselle jusque-là penchée entre nous, elle incline son corps à sa droite, se mettant presque dos à ma personne. Et juste au moment où elle s'apprête à lancer un sourire de séduction à mon garde du corps, je me manifeste dans un raclement de gorge.

« Vodka. » Le coupai-je en milieu de phrase. « Ça sera vodka pour moi. » Elle acquiesce et se précipite pour préparer nos commandes, camouflant derrière elle sa mine déçue.

« Quoi ? » M'interroge innocemment Zayn.

« J'ai bien cru qu'elle allait te dévorer. » Il pousse un petit rire, qu'il arrête immédiatement en remarquant que je ne le suis pas.

« Tu sais bien qu'il n'y a que ma femme qui compte. » Je hoche la tête.

« Comment va Judith ? » Il m'adresse un sourire éblouissant.

« Bien. Quand Tony prendra la relève cet été, on va peut-être essayer à avoir un enfant. » Me confia-t-il sur un ton rêveur.

« Je n'ai plus besoin qu'on me chaperonne. » Marmonnai-je sous ma barbe, scrutant les traits rêveurs de mon interlocuteur.

Alors, il a déjà pensé à fonder une famille...

Pensai-je tout bas.

Du haut de ces vingt-cinq années, Zayn a toujours été ce même garçon mature aux allures de bad boy, que j'ai rencontré lors d'une des nombreuses soirées de charité organisé par ma mère. À l'époque de ces dix-huit ans, il travaillait en tant qu'homme de ménage dans une des plus célèbres salles de réception de Bradford, afin de pouvoir financer ces études en tant qu'agent de sécurité. Quant à moi, j'en avais quatorze et on ne peut pas dire que notre rencontre s'est déroulée dans la norme. Je ne supportais plus de participer aux mascarades de ma mère.

J'ai donc volontairement 'oublié' de vérifier ma glycémie. C'était la première fois que je faisais preuve d'autant de négligence. Mais psychologiquement, je n'arrêtais pas de me répéter que c'était mieux de tomber dans les pommes, plutôt que de participer aux grands discours de ma génitrice. Lorsque les symptômes de l'hypoglycémie ont surgi, je ne pensais pas que je m'effondrai aussi rapidement de fatigue et qui plus est près des cuvettes. Zayn m'a trouvé. Et c'est à cet instant que mes parents ont décidé qu'il valait mieux, qu'une personne bienveillante surveille mes faits et gestes.

Et j'entends par-là par mes gardes du corps.

« Tu comptes m'abandonner ? » Demandai-je dans une toute petite voix.

« Non. » Je le regarde dans les yeux, suspicieux. « Je dois beaucoup à ta famille. Tu le sais ça, hein ? Même si de base, je ne voulais pas devenir garde du corps, la formation qu'ils m'ont payée se rapproche tout de même de celle de l'agent de sécurité. » Compréhensif, je hoche la tête. « Je ne t'abandonnerai pas, Louis. » Me rassure-t-il finalement dans un sourire franc.

« Mais et si tu ne leur devais plus rien ? »

Son sourire s'agrandit face à mon inquiétude.

Pourquoi sourit-il bêtement ?

Il sait que malgré mon caractère spécial, il compte pour moi.

« Je te connais. » Il souffle contre le comptoir pour retirer la cendre. « Par coeur. » Il balance des pichenettes contre les coquilles vides des pistaches. « Je sais quoi faire lorsque tu te trouves en hypoglycémie et en - dieu merci ça n'est jamais arrivé - hyperglycémie. Avoir une trousse de pharmacie avec moi est pratiquement devenu mon quotidien. Je sais nous défendre si on te persécute comme lorsque tu étais enfant. D'ailleurs, je t'ai récemment vu faire l'une des prises que je t'ai appris sur Jackson sur le terrain pour le faire taire. » Il me tapote doucement le dos. « Argh ! Je n'ai jamais été aussi fier de 'mon enfant' ! Oh, mais aussi ? Je n'ai même plus besoin que tu t'adresses à moi pour te faire comprendre, Louis. Un simple regard suffit. » Il racle sa gorge. « Et connaissant ton impatience, je doute qu'un nouveau garde du corps puisse aussi bien te comprendre que Tony et moi. »

« Et connaissant la fidélité que tu portes à mes parents, je suppose que tu ne leurs as pas épargnés chaque détail de ma vie, hm ? » Une moue désolée se forme à mon visage.

« Ils s'inquiètent pour toi, s'intéressent à ta vie et se préoccupent de ce que tu fais. Tu sais bien que je ne peux pas leur mentir. » Je lâche un long soupir.

« Est-ce qu'ils savent pour Ad.. »

« Uniquement ta mère. » Le regard fixé sur le comptoir, je me fige, poussant nerveusement un petit rire. « Tu sais ce que ça veut dire ? » Mais avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, la serveuse me devance.

« Et voilà vos boissons, les garçons ! »

Oh oui.

Je sais exactement ce que ça veut dire.

La serveuse dépose nos verres respectifs l'un face à l'autre. J'observe cette dernière effectuer une dernière tentative de séduction envers Zayn, qui l'a repousse gentiment en rétractant simplement son visage lorsqu'elle essaye de le toucher, prétextant avoir vu une tâche sur sa barbe de quelques jours. Je tapote mes doigts contre mon verre, effectuant instinctivement le décompte sur le temps où son regard se reposera de nouveau sur moi, lorsqu'elle réalisera le désintéressement de Zayn.

« Une minute et vingt-sept secondes. » Elle arque un sourcil confus, m'adressant un large sourire hypocrite.

« Je vous demande pardon ? » Le visage impassible, je lui explique les faits.

« C'est le temps que tu as mis pour de nouveau t'intéresser à moi. » Je fis volontairement tomber mon verre de vodka par terre. « Tu devrais te dépêcher pour ramasser tous ça. Je doute que ton patron veuille savoir, que tu embêtes les clients en leur faisant du charme, en plus de gaspiller l'alcool à tous vent. Oh ? » Je claque des doigts. « Et je veux un autre verre aussi. »

« Mais quel genre de fils de.. » Elle n'eut pas le temps d'achever son juron, que Zayn fit également tomber son verre d'alcool par terre, me soutenant ainsi dans ma cause.

« Au compte fait, je veux également un verre de vodka. » Dit-il innocemment. « Apporte-nous la bouteille, ma belle. »

La serveuse s'exécute sans ajouter un mot de plus.

Dans un sourire de satisfaction, Zayn étire fièrement ses bras, nouant ses doigts ensembles pour les faire craquer. Il penche son visage à quelques millimètres du comptoir et souffle dessus pour balayer les résidus de cendre et de coquille de pistache éparpillée un peu partout sur le marbre. La musique qui s'est faite discrète jusque-là à augmenter de décibel au cours de la soirée, au point que je puisse reconnaître le groupe : Portugal. The Man.

- à l'écoute - Portugal. The Man - Modern Jesus

« Tu sais ? » Le basané pose son sac à dos contre le meuble, l'ouvrant. « Bouclette a peut-être tendance à jouer l'abruti, mais sache que sur ce point-là.. » Il en extirpe un bouquin de couleur rouge, qui fait la taille d'un dictionnaire. « Il n'a pas tort. » Il pose le livre contre le comptoir et le fait doucement glisser jusqu'à moi. « Je l'ai gardé au cas où. » Dit-il, tapotant son doigt contre la couverture. « Ce n'est pas pour se moquer de toi qu'il t'a conseillé ce livre, mais pour te faire comprendre que sans expérience, le pourcentage que votre première fois soit réussie est de moins cinq cent soixante-cinq. » Je roulai des yeux face à ce chiffre qui ne rime à rien. « Le moment parfait n'existe pas, elles sont souvent catastrophiques. »

Alors, le moment parfait n'existe pas ?   

Mes orbes azurés se portent sur la couverture où j'ai pu lire le nom du titre : Kamasutra.

« On l'appelle le 'livre de l'amour'. » Expliqua-t-il, pendant que j'ouvris le bouquin sur une page au hasard.

« L-la position du compas ? » Je fronce les sourcils, perplexe, interrogeant Zayn du regard.

« Oh ? » Il se mit bêtement à rire. « C'est lorsque ta partenaire est adossé au lit sur ces mains, le buste relevé. » M'instruit-il en me mimant les grands gestes. « Et que tu toi tu es.. » Il se tut, raclant exagérément sa gorge, lorsque le serveuse revient avec notre commande. « Tu sais, quoi ? Laisse tomber ! » Il ferme brutalement le livre et place mon verre de vodka entre mes doigts. « Contente-toi de lire les grands classiques et tout ira bien. » Il saisit son verre, puis la lève pour m'encourager à en faire de même, avant de boire d'une traite.

« Est-ce.. » Je pince ma lèvre, fixant bêtement la couverture rouge du livre. « Est-ce que je vais lui faire mal ? » Il pose bruyamment son verre contre le meuble ricanant.

« Oh non, bien au contraire ! » Il me gratifie d'une tape contre mon épaule. « Tu vas lui faire du bien. » Je déglutis nerveusement, serrant mon verre plein entre mes doigts. « Qu'elle t'en redemandera encore, encore et encore. »

Je pris une profonde inspiration.

Puis, j'ai suivi Zayn en buvant mon verre d'une traite.

Aujourd'hui. 


17 février.

- à l'écoute - Jack Johnson - I got you

La lumière du jour qui a filtré les rideaux de ma chambre, s'abat sur mon minois, me poussant ainsi à ouvrir les yeux. N'ayant pas dit mon dernier mot, je lutte dans l'espoir de récupérer quelques minutes de plus de sommeil en me recroquevillant sur moi-même. Allongé sur le ventre, je plante mon visage contre un doux oreiller, mais réalise dans la seconde qui suit qu'il est bien trop petit pour me couvrir entièrement de la lumière. C'est donc paresseusement, vaincu, que j'ouvre mes paupières. La bouche pâteuse, je pousse un grognement de mécontentement.

Je prends connaissance de l'objet que je considérai comme un coussin : c'est en fait le bonhomme de neige en peluche d'Adriana. En parlant d'Adriana, elle a disparu. Son côté du lit est vide. D'habitude, c'est toujours moi le premier levé. Si un animal pouvait la définir ça serait bien une marmotte. Que lui arrive-t-il ? Je pousse un second grognement, quand je prends conscience que chaque fibre de mon corps est endolorie, lorsque j'essaye de me redresser sur mes genoux. Je grimace à la vue de la peluche, le prends par le cou et profite de l'absence d'Adriana pour le lancer de l'autre côté de la pièce.

Comment a-t-il atterri dans mes bras celui-là, d'ailleurs ?

Adriana ne peut-elle pas ranger son jouet après chaque réveil ?

Je plaque ma main contre ma bouche pour étouffer mes bâillements, que je passe ensuite contre ma nuque endolorie pour la masser. Je les enfouis ensuite dans mes cheveux pour les ébouriffer, jetant un rapide coup d'oeil à mes alentours : une plaquette de doliprane et un verre d'eau est soigneusement posé sur ma table de chevet. La porte de ma salle de bains, d'habitude fermée est entrouverte et la chemise que je portais hier est pendue sur le chauffage. Sans me poser de question, j'avale deux pilules de doliprane, n'étant pas assez apte pour réfléchir à quoi que ce soit.

Ce mal de crâne est infernal.

« Qu'est-ce qui a bien pu se passer hier soir ? » Me grondai-je sur un ton désespéré, n'ayant pas l'habitude des trous de mémoire.

Je pose mon verre d'eau sur la table de chevet, palpant mon corps et mon visage pour vérifier que je n'ai rien de casser. Une petite bosse s'est formée en plein milieu de ma tempe. Je sens mon 'ami' légèrement engourdi, ce qui est plutôt étrange puisque que mon Italienne n'est même pas présente pour le réveiller. Mes sourcils se plissent quand je prête plus attention au chauffage, où je remarque que mon boxer est également étendu près de ma chemise. Quelques flashs se bousculent dans mon esprit, amplifiant d'autant plus mon mal de crâne.

Un bar.

La couverture d'un livre rouge.

Plusieurs verres de vodka descendue.

Des éclats de rire.

Un préservatif fruité.

Pour finir par des gémissements.

Voilà les seules choses que j'ai pu réussir à extirper lors de ces minis flashs.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Toc ! Toc !

Je n'eus pas le temps de répondre 'entrée' qu'on me devance en ouvrant la porte. Mes prunelles glacées s'orientent aussitôt vers la petite ouverture, fixant une frimousse aux boucles dorées se frayer un chemin pour entrer : Adriana. Un large sourire enjoué et chaleureux souligne ses pulpeuses lèvres roses, lorsque nos regards se rencontrent.

Mon organe vital gratifia ma cage thoracique d'un violent coup, en la voyant maintenir un plateau de gaufre et un grand verre de jus d'orange entre ses mains. Instinctivement, je porte ma main contre ma poitrine gauche, l'observant sans ciller s'avancer jusqu'à mon bureau pour poser le plateau, après qu'elle ai fermé la porte de ma chambre d'un coup de pied.

C'est pour moi ça ?

« Hai dormito bene ? (Tu as bien dormi ?) » Ma tête s'incline sur le côté pour accompagner les mouvements de sa main, lorsqu'elle caressa ma joue.

« Sei andato a letto con me ? (Tu as dormis avec moi ?) » Elle hoche positivement la tête. « Allora, sì. Ho dormito bene. (Alors, oui. J'ai bien dormi.) » Je tends mon bras pour saisir son poignet, mais elle m'arrête en levant son index en l'air.

Confus, j'arque un sourcil, louchant sur son doigt quand elle tapote le bout de mon nez. Et lorsque je m'apprête à objecter, elle le pose au creux de ma bouche et je ne pus m'empêcher d'y déposer un chaste baiser dessus sans la quitter un seul instant des yeux. Adriana mord l'intérieur de sa joue et saisit le verre de jus d'orange. Pensant qu'elle allait me le tendre, j'anticipe son geste en déviant mon bras tendu en direction du verre. Mais, tous que je gagnai fut le versement du contenu au sommet de ma tête.

Qu'est-ce que... ?

« Qu'est-ce qui te prends ? » Hurlai-je, en essuyant d'un revers de ma main les gouttes de jus d'orange qui perle contre mon visage.

« 'Ça' ! » S'écria-t-elle, en se penchant pour me donner un bisou contre ma petite bosse au front. « C'est pour avoir dit qu'en m'a présence, je t'abêtis ! » Elle me tire puérilement la langue et s'installe sur une chaise face à moi.

« Pourquoi je dirais une telle chose ?! » Elle se place face à mon bureau, découpant un morceau de gaufre qu'elle enfouit dans sa bouche. « Ce n'était pas pour moi ? » Elle pouffe amèrement, faisant valser ses cheveux blonds derrière ces épaules.

« Après le cauchemar que tu m'as fait subir hier soir ? » Pointa-t-elle, en m'envoyant un regard noir. « Certainement pas ! » Je passe mes doigts dans mes cheveux trempés, soupirant.

« Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire ? » Elle se fige, s'empourprant.

Elle pince sa lèvre, baissant son regard face à son assiette qu'elle trouve soudainement très intéressante. Je lève les yeux au plafond face à son silence, me débarrassant de ma couverture trempée. Sans prendre le temps de me répondre, Adriana découpe un nouveau morceau de sa gaufre qu'elle enfouit sa bouche. Évidemment, il a fallu qu'elle pousse exagérément le plus délicieux et exquis des gémissements - comme si elle venait de manger son dernier repas - dans le seul but de me provoquer.

Satan s'est emparé de son corps.

« Je déteste quand t'es bourré. » Me confia-t-elle dans un soupir. « Tu ne te souviens jamais de rien. Quoi que.. » Elle se tut, pensive. « Il vaut mieux pour toi et ta fierté que tu ne te souviennes plus ri.. »

« Ma fierté ?! » M'écriai-je, outré, me fichant complètement de l'avoir coupé. « Ce n'est pas moi qui m'amuse à courir et à gesticuler de partout quand je suis bourré ! » Elle se tourne vers moi, le regard noir.

« Oui, et bien ce n'est pas moi qui m'amuse à faire une thèse sur ce qui se passe dans mon corps lorsque je suis excité ! » Rétorqua-t-elle au tac-au-tac, me prenant au dépourvu.

J'ai fais 'ça' moi ?

Non, pas possible...

« Ce n'est pas moi non plus qui fait des promesses que je suis incapable de tenir ! » Elle grimace, grognant.

« Je ne fais jamais ça ! T'as inventé tout 'ça' pour me taquiner ! » Me fit-elle remarquer en me pointant du doigt.

« Est-ce que tu pourrais juste.. » Je lève ma main en signe de paix. « Éviter de hurler, ma beauté ? » Je masse ma tempe, espérant que les pilules de doliprane fasse rapidement effet. « Mes mots ont été inventés de toutes pièces pour te taquiner, oui, mais pas tes gestes ! » La bouche entrouverte, elle lève les yeux au ciel, pouffant amèrement.

« Oui et bien ce n'est pas moi qui éjacule sur la tenue des gens ! » Elle plaque brutalement sa main contre sa bouche les yeux ronds.

« QUOI ? » Je hurle scandalisé, jetant mes mains en l'air. « Tu m'as violé ?! » L'accusai-je, choqué.

« Je ne t'ai pas violé ! » Elle se défend aussitôt, hurlant sous le même ton que moi.

J'en ai - presque - oublié mon mal de crâne.

Oui, j'ai bien dit presque.

Connaissant la maladresse de mon Italienne, la panique s'empare de mon corps. Je me lève de mon lit et palpe chaque parcelle de ce dernier. Et pour être plus précis, en particulier au niveau de mon bassin. Dieu merci, je n'ai rien de casser ! Mes iris azurés se reposent sur Adriana, où j'ai pu remarquer que la couleur de son minois a rapidement tourné au rose. Elle a clos ses paupières pendant mon inspection, qu'elle ouvre après une minute de silence.

« Tu me taquines, pas vrai ? »

« TU es le seul fautif là-dedans ! » Souligne-t-elle, les bras croisés contre sa poitrine.

« JE suis le seul fautif, là-dedans ? » Je me pointe du doigt. « Hé ! Je te signale qu'il faut être deux pour ce genre de chose. » Elle secoue négativement la tête.

« Ce que TU m'as fait faire n'a besoin que la présence d'une seule personne. »

Sérieusement ?!

Elle ose se moquer de moi en plus ?

« Bah voyons ! » Balbutiai-je, en roulant des yeux.

« Est-ce que tu insinues que je mens ? » Elle se lève de sa chaise et vint se placer face à moi. « Regarde-moi comme tu as l'habitude de le faire dans les yeux et vois par toi-même si je mens ! » Cracha-t-elle sans ciller, je plonge mon regard dans les siennes. « Tu es celui qui s'est jeté sur moi ! » Commence-t-elle en plantant son index au coeur de mes pectoraux. « Tu es celui qui m'a réclamé des baisers, alors que tu puais l'alcool à des kilomètres ! » Elle tapote mon torse. « Tu es celui qui m'a embarrassé comme jamais durant ton - long - monologue sur ton 'ami' ! » Mon regard tombe un instant sur mon pénis, avant de retourner dans les siennes. « Tu es celui qui m'a réclamé du plaisir, prétextant que tu étais dur comme fer et que ça te faisait un mal de chien ! » Elle pose sa main libre au sommet de sa poitrine. « Et pourtant ? Je t'ai dit de t'arrêter, mais non ! Monsieur voulait continuer parce qu'il allait perdre le contrôle sinon ! » Elle pose ses mains sur ses hanches, fulminantes.

Et bon dieu !

Je ne pus m'empêcher de trouver ça sexy.

« Quitte à parler de viol, ici, si je n'avais pas fais ça.. » Elle me mitraille d'un regard sévère. « C'est moi qui me serais faite violé hier soir ! » Bien trop fier pour admettre mon erreur, j'agite de gauche à droite mon visage.

« Tu mens. » Elle grogne bruyamment comme un chaton.

« Je ne t'ai pas violé, c'est clair ?! » Elle jette dramatiquement ses mains en l'air.

« Prouve-le moi dans ce cas. » Elle mord sa lèvre inférieure, orientant sa tête vers mon étagère à trophée.

« Louis, j'ai une preuve, mais j-je ne pe-peux pas te dire... » Ses joues s'enflamment, ce qui éveille ma curiosité. « Tous que je te demande, c'est de me croire, d'accord ? » Je penche mon visage de sorte à ce que ma bouche arrive à la hauteur de son oreille, susurrant.

« Prouve-le moi. » Insistai-je, en prenant soin de décortiquer chaque syllabe.

Elle me fit volte-face, la mâchoire contractée.

Ses orbes verts me lancent des éclairs.

« Je n'ai pas pu te violer pour la seule et unique raison.. » Commence-t-elle tout bas. « Parce que j'ai mes règles ! » Elle crie de rage, cognant mon torse pour me pousser. « Voilà, t'es content ? » Embarrassée, elle me contourne pour se diriger jusqu'à la sortie. « Idiota ! »

Elle pousse un juron à son dos, avant de claquer la porte derrière elle. Cette fois, ce fut au tour de mes joues de s'enflammer. Je porte innocemment ma main contre la zone de mon torse, où ses poings se sont cognés, la frottant doucement. Je secoue la tête, réalisant qu'il m'est impossible de supprimer mon sourire d'imbécile heureux.

N'est-elle pas adorable, mon Italienne ?


**

18 février.

- à l'écoute - The Bright Light Social Hour - Ghost dance

« Vous avez sérieusement cru que j'allais encore annuler l'entraînement ? » Pouffe à gorge déployée mon coach. « Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il grêle, qu'une tornade fasse son apparition.. » Énumère-t-il, joyeusement. « Moi, vivant ?! Jamais je ne ferais ça ! Enfin, pas tant que je ne serais cloué au lit avec plus de quarante de fièvre ou encore lorsque je suis en réunion pour la communauté d'étudiant en tout cas ! »

Ses rires s'amplifient bruyamment, fier de nous avoir arnaqués. D'habitude, on gérait nous-même notre temps de musculation. Ignorant les commentaires sarcastiques de mon coach, j'inspire profondément, avant de lentement expirer, à chaque fois que je soulève mes altères, que je reporte dans la seconde qui suit à ma poitrine. Philip, un des joueurs défenseurs de l'équipe, s'assure que je ne finisse pas écraser sous le banc de musculation, tout en effectuant le compte. Au bout de cent, on tournera pour ne pas puiser rapidement nos forces.

Pour cause de pluie, le coach a décidé - ou plutôt - exigé qu'on se réunisse tous dans la salle de musculation du gymnase, qui se trouvait près du terrain de soccer au cas où le temps se calmera. Grande erreur de sa part, puisqu'il n'a fait qu'empirer. Arrivé au bout de mon exercice, j'échange ma place avec mon coéquipier. Je soulève mon débardeur pour essuyer mon visage transpirant, laissant apparaître la ligne 'v' de mon torse, ainsi les quatre carrées de mes abdominaux à l'air. Retourner à mon casier pour une simple serviette serait une perte de temps.

Je jette un coup d'oeil à mes alentours, me disant peut-être que je devrais prendre exemple sur la plupart de mes camarades du soccer en me mettant aussi torse nu, avant que la soie de mon débardeur ne devienne qu'une serviette trempée de sueur. Je me fraye un chemin jusqu'au distributeur de boissons, évitant d'écraser les mains de mes confrères qui travaillent leurs fessiers, leurs abdominaux au sol ou encore leurs cuisses. Je me serre un verre d'eau bien frais, maudissant intérieurement notre entraîneur qui à le don de pousser nos limites par la colère.

Si on devait faire une statistique, sur le taux de colère de tous les étudiants réunis dans cette salle, il serait un peu plus de cent soixante-cinq...

« Capitaine ! » M'interpella discrètement Peter, profitant que le coach soit occupé à hurler sur un de nos confrères. « Tu devineras jamais qui je viens de voir dans la salle à côté sur le tapis de course ! » Se moqua-t-il, m'intriguant.

« Qui ? » Il se penche à mon oreille, pendant que je savoure la fraîcheur de ma boisson.

« Jones. » J'acquiesce, faisant claquer ma langue contre mon palais. « Tu veux qu'on s'en occupe ? » S'enquit-il, amusé.

« Non, je vais le faire. » Je désigne le coach d'un mouvement du visage. « Gardez-le occupé. »

« Compris ! »

Alors Avery est ici ?

Je fronce le bout de mon nez, passant à côté de Peter, puis discrètement derrière le coach, après avoir fait signe à mon collègue d'empirer sa bêtise pour pas que je me fasse repérer. Je me dirigeai à la salle d'à côté, où je repère cinq de mes autres coéquipiers, ainsi qu'Avery, qui se trouvait dos à ma personne, au fond de la salle près des tapis de course. Les écouteurs enfouis dans ses oreilles et les poings levés face à sa poitrine, il est concentré sur sa course.

Les lèvres pincées, je frotte mes mains, marchant avec assurance jusqu'à la carrure de mon ennemi de toujours. Je contourne l'appareil de course de sorte à ce que je sois face à lui. Il m'ignore, lève même ses yeux au plafond pour ne pas rencontrer mes iris bleus. Un sourire moqueur s'arque au coin de ma lèvre inférieure. Je cale mes coudes à chaque coin de l'écran tactile et incline ma tête pour voir à quelle vitesse il court : la vitesse est de huit kilomètres par heure.

Lui qui est, d'habitude, si bavard, il est silencieux et concentré sur son activité. Pensif, je pianote mes doigts au bord de l'écran électrique, fixant un bref instant les gouttelettes de sueurs perlaient le long de sa tempe. Voyant qu'il ne réagit toujours pas en ma présence, je promène avec curiosité mes doigts sur l'écran, augmentant et baissant volontairement la vitesse de course. La respiration bruyante et saccadée, Avery plante ses ongles dans sa peau pour contrôler sa colère.

« Je sais ce que tu essayes de faire. » Grinça-t-il entre ses dents, je lève un sourcil. « Tu essayes de me perturber durant mon sport. » Conclut-il. « Sache que ça ne marchera pa... » J'augmente la vitesse du tapis au maximum. « Bordel ! » Il marche maladroitement sur son lacet défait et trébuche à plein ventre contre le tapis.

« Oups ? » Il s'assoit maladroitement en tailleur sur le carrelage, alors que je m'accroupis pour lui faire face, retirant un de ces écouteurs. « Dans quelle langue dois-je te faire comprendre de ne pas t'approcher ou voir même toucher mon Italienne ? » Il m'interroge du regard, confus. « Mes informateurs m'ont mis au courant de ton.. » Je racle exagérément ma gorge. « 'Charmant' monologue à mon égard. » Il roule des yeux.

« Admets juste que tu es avec elle juste pour me prouver que j'ai tort. »

Évidemment.

Il faut toujours que tout tourne autour de lui.

« Tu essayes de montrer 'au monde' qu'en plus d'être sportif, d'avoir la richesse et l'intelligence de ton côté, tu peux aussi éprouver véritablement des sentiments pour une personne. » Il arrête son baladeur, retire le second écouteur, puis la place à ces côtés. « Tu ne l'aimes pas. Et ce n'est pas parce que tu as du mal à exprimer tes sentiments ou parce que tu ne souhaites pas les exprimer, non. » Il secoue la tête. « Mais tout simplement parce qu'il est impossible pour toi d'en éprouver. »

« Je n'ai rien à te prouver. » Il lâche un rire sans humour.

« D'après toi ? Comment Adriana va-t-elle le prendre le jour où tu lui annonceras que t'en a complètement rien à faire d'elle ? » Il plisse le bout de son nez, se relevant sur ses jambes. « Sérieusement, je suis vraiment curieux de le savoi.. »

« Contente-toi juste de la laisser tranquille. » Je l'imite, glissant mes mains dans les poches de mon survêtement. « Et tout ira mieux pour toi. » Je le contourne, marchant la tête haute jusqu'à la sortie.

« Tomlinson ? » Dos à lui, je m'arrête en milieu de chemin. « Tes informateurs t'ont aussi dit que je l'ai giflé, ce matin ? » Les lèvres légèrement séparées en 'o', je tourne les talons pour faire face à son sourire dédaigneux.

« Tu mens. » Il hausse ses épaules, nonchalantes.

« Tu crois ? » M'interrogea-t-il, provocant. « Tu sais ? J'ai dû la gifler tellement fort qu'on aurait presque dit que je lui lancé un coup de poi... »

Quoi ?

Et il est fier de lui en plus ?

Une chaleur étrange, bien différente de celle qu'Adriana me procure habituellement, me parcourt le corps. Mais, je m'en fiche. À cet instant, je ne pensai plus assez droit, pour pouvoir mettre des hypothèses sur cette nouvelle sensation. Le voir savourer, l'expression contrariée de mon visage m'a rendu hors de moi. Fulminant, je me laisse guider par mes pulsions. Je bondis sur Avery pour le gratifier d'un coup-de-poing contre son oeil gauche, ainsi qu'un second contre son nez, sous les cris d'encouragement de mes confrères également présent dans la pièce.

« Tu mens ! » Répétai-je plus fort, rendant ma voix semi-aiguë profondément rauque. « Dis-le que tu mens ! » Mais tous qu'il trouva à faire, c'est de me provoquer.

« Je l'ai giflé encore et enco... »

Je frappe sa mâchoire, donnant un second coup contre son oeil gauche. Avery pousse un râle et réplique rapidement, en me soulevant par les bretelles de mon débardeur pour échanger nos places. Son poing se dirige tout droit vers mon nez, mais j'eus le réflexe de pivoter ma tête. Cela n'a pas empêché ma mâchoire et ma bouche, par contre, d'être touché. Je pousse un grognement de douleur, ignorant l'horrible goût de sang qui s'éparpille dans ma bouche. J'attrape son t-shirt, prêt à lui lancer un coup de tête, mais nous fûmes brusquement séparés par mon coach.

« Je te déteste ! » Crachai-je hystériquement, pointant un doigt accusateur sur mon ennemi juré. « Je te déteste tellement, bordel ! » Je crache sur le carrelage, essuyant ma bouche du dos de ma main. « Écoute, tu peux t'en prendre à moi autant que tu le souhaites, mais laisse-là en dehors de nos rancoeurs ! » Je crie, essayant de contourner mon coach.

« Tomlinson, ça suffit ! » Il me foudroie d'un regard sévère, je l'ignore, poursuivant mon monologue sur un ton moqueur.

« Dommage que j'étais beaucoup trop jeune pour savourer l'expression de ton visage, lorsque mon père a renvoyé le tien de sa compagnie. » Je me défais violemment de l'étreinte de mon entraîneur, sortant furibond de cette maudite salle.


**

18h32

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » Me questionne Adriana, en pressant un coton au coin de ma lèvre, je grimace.

Adriana n'a rien.

Non, absolument rien.

Je n'arrive pas à croire que ce fils de pute d'Avery m'a menti.

Mes ongles se plantent furieusement dans le matelas, quand les images encore fraîches de notre dernière altercation jouent dans mon esprit. C'est - parfois - le problème de mon hypermnésie. Même si le décor de la salle, la disposition des appareils de sport ou encore la tenue des personnes présentes dans la pièce restent vagues pour certaines personnes.

Moi ?

Je m'en souviens au détail près.

« Pour quel motif, vous vous êtes battu ? » Elle pince mon menton, m'obligeant à connecter mes prunelles glacées aux siennes.

Toi.

Mais, je me suis abstenu de lui donner cette réponse.

« Louis ? » Elle promène le bout de ses doigts contre ma mâchoire, pressant la pulpe contre la zone enflée.

Ma grimace s'amplifie et un petit gémissement de douleur s'expulse de ma bouche. Elle soupire, retirant ses doigts, s'accroupissant sous mon bureau pour jeter le coton dans la corbeille. À genou, à quelques centimètres de ma personne, je pose ma main contre son épaule. Elle pivote sa tête à ma direction, fixant mes égratignures de ses grands yeux verts. Chanceux, uniquement ma bouche et ma mâchoire a été touché par les coups d'Avery. Quant à lui, je devine qu'il va se retrouver prochainement avec un coquard et un nez cassé.

C'était bien fait pour lui.

Je promène mes doigts contre son épaule, dans le but de loger ma paume gauche contre sa nuque. Ainsi, je parcours le bout de mon pouce contre sa joue, effleurant doucement son menton, ainsi que sa lèvre. Adriana pose la bouteille de désinfectant sur le bureau, puis saisit ma main pour me donner un bisou au creux. Son nez effleure le dos, m'envoyant de doux frissons à travers mon échine. Elle le remonte lentement jusqu'à mon poignet, où elle se mit à fixer ma petite cicatrice rose situait au niveau de ma veine radiale.

« Qu'est-ce qui t'est arrivé ? » Chuchote-t-elle dans une petite voix.

Je le savais.

Je savais qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de fouiner.

« Rien. »

Je rétracte ma main, loin de sa portée.

Je décide de l'ignorer, m'adossant confortablement sur mon matelas. Je laisse mes prunelles océans se perdre sur la blancheur de mon plafond, ne bougeant pas d'un poil lorsque mon Italienne prit la décision de s'affaler à mes côtés. Je sens ses perçants yeux verts foudroyaient mon profil droit, mais je ne dis rien. J'éloigne ma main gauche, lorsqu'elle essaye de l'attraper pour l'examiner d'un peu plus près, gesticulant mes épaules quand elle installe son minois contre ma poitrine droite.

« Tu as dit que tu ne me rejetterais plus. » Me rappelle-t-elle, en plantant son menton contre ma clavicule.

« Huumrf. »

Après avoir attendu que le produit désinfectant sèche, je bascule mon corps sur ma droite, surplombant le sien. Adriana sourit, encerclant ses bras autour de mon cou. Nos nez se rencontrent dans un effleurement et nos souffles ne font plus qu'un. Malgré ses avertissements, j'enfouis tout de même la zone blessée de mon visage au creux de son cou, caressant la coupure au niveau de ma lèvre contre sa chair. Elle frissonne, gesticule dû aux chatouilles.

Alors que de mon côté, j'ignore la douleur, qui semble s'atténuer par la douceur de sa peau de lait. Je mords ma lèvre, en sentant sa poitrine se frotter à mon torse. Prenant en coupe mon visage, elle me le redresse, pour pouvoir minutieusement embrasser le bout de mes lèvres. Mes doigts empoignent sans que je le réalise les draps, lorsque la pointe de sa langue retrace sensuellement ma coupure. Je tire sur ces dernières, connectant nos bassins pour n'en faire pour qu'un.

Ma belle Italienne halète, quand elle prit conscience de mon début d'érection. Puis, lâche bruyamment un soupir, lorsque je presse sans ménagement mon ami contre son point érogène. Ses jambes se lèvent pour caler ses cuisses à mes côtes, nouant ses chevilles au bas de mon dos. Ses ongles tracent des lignes imaginaires à travers l'étoffe de mon t-shirt, m'envoyant ainsi d'agréable vibration à travers mon échine.

« Touche-moi.. » Soufflai-je timidement sur un ton suppliant, sentant ses petites mains palpaient mon dos. « J'a-j'ai vraiment besoin d'une distract... »

« Non. » Mon sourcil s'arque, interrogateur. « Avery t'as énervé et je le comprends. Tu n'est pas dans ton état normal. » Rejouant dans mon esprit sa réponse, je ne prête pas attention à sa justification.

Non ?

Comment ça 'non' ?

« No-non ? » Répétai-je bêtement. « Tu es d'accord pour me violer lorsque je suis saoul, mais quand je suis parfaitement sobre et consentant, tu ne le veux pas ? » Je pousse amèrement un petit rire, me redressant sur mes genoux. « C'est une blague, c'est ça ? » Elle se redresse sur ses coudes.

« Je ne t'ai pas violé ! » Gronda-t-elle, fulminant. « Et TU étais parfaitement consentant ! » Se défendit-elle.

Mon 'ami' qui souhaite vouloir sortir à tous moment, semble avoir tout bonnement disparu.

Je n'ai plus envie d'être touché maintenant.

« J'étais complètement sonné, comment pouvais-je l'être ? » Elle roule des yeux.

« Tu m'as pratiquement supplié de te toucher, voir, même menacer indirectement que ça irait mal pour moi si je ne le faisais pas ! » Je porte ma main contre mon torse, objectant.

« Je ne ferais jamais ça ! »

Elle plaque une main contre mon pectoral droit, puis la seconde contre mon épaule gauche. Elle me prend à dépourvu, en me poussant sans ménagement. Surpris par son geste, je tombe brutalement sur mon postérieur contre la moquette. Je la fixe, les yeux ronds, ignorant la maigre douleur qui parcourt mes fesses. Ses prunelles émeraude me foudroient, comme si je venais de commettre le crime le plus abominable au monde. Ses petites mains à moitié couvert par les draps ont formé un poing, tandis que ses joues ont rougi de rage.

Non, il n'y a pas de doute là-dessus.

Elle est en colère et ne se cache pas pour me le montrer.

« T-tu.. » Elle racle sa gorge. « Tu as également dit quelque chose juste avant de t'endormir. » Ses yeux pétillent dans l'espoir que je me souvienne de ce 'quelque chose'.

« Quoi ? »

J'ai dit quelque chose, moi ?

Quoi, donc ?

À chaque fois que j'essaye de me souvenir de cette soirée, tous qui me vint à l'esprit, ce sont les mêmes flashs qui m'ont apparus deux jours plus tôt...

« T-tu ne t'en souviens plus ? » J'agite ma tête de gauche à droite, elle se lève. « C-c'est pas grave. » Bégaye-t-elle déçue, voir carrément vexé, marchant jusqu'à la sortie de ma chambre.

« Où est-ce que tu vas ? » Elle s'arrête en milieu de chemin, pivotant pour me faire face.

« Loin de toi. » Elle masse sa tempe, soupirant longuement. « T-tu.. » Elle baisse la tête, posant ses mains sur ces hanches. « Tu me fatigues. »

Chaque syllabe sonne comme si elle venait de me planter un poignard en plein coeur.

'Elle va t'abandonner...'

Ma voix intérieure fit écho en decrescendo dans mon esprit.

Un frisson d'horreur traverse chaque fibre de mon corps à cette pensée. Immédiatement, les sentiments de perte, d'abandon et de solitude s'ajoutent à la liste et firent soudainement serrer mon organe vital. Je me sens oppressé. Pire, je ne voulais pas retourner au point de départ. Je voulais juste qu'elle me fasse oublier, toute cette colère qui a trop longtemps demeuré en moi.

Est-ce parce que j'ai ignoré le célèbre dicton : 'Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis' qu'Harry m'a confié quelques semaines plus tôt, pour que l'idée de prendre la fuite lui traverse l'esprit ? Paniqué en la voyant me tourner le dos, je ne prends pas le temps de me relever sur mes jambes pour gagner du temps et rampe jusqu'à elle pour nouer mes bras autour de ses jambes.

Son cri perçant montre sa surprise.

« Non ! » Objectai-je.

Je refuse l'idée qu'elle prenne des décisions sans mon accord. J'étais parfaitement conscient qu'elle puisse être outrée et déçue par mon manque de mémoire, mais je m'en fiche. En bon égoïste, je voulais tout de même qu'elle reste avec moi. Si elle ne pouvait pas comprendre, que j'avais juste besoin de stopper 'la machine' le temps d'une soirée, elle finira un jour ou l'autre par s'y faire. Mais, entre nous, si je ne l'avais pas fait, j'aurais fini par exploser. Adriana s'accroche à la poignée de la porte pour ne pas flancher, le corps figé.

Sa respiration est lourde et saccadée et je sais par ce fait qu'elle est choquée par mon acte. Quant à moi, je profite qu'elle ne soit plus en mouvement, pour me redresser correctement sur mes genoux, remontant maladroitement mes bras fermes à ses cuisses. Instinctivement, je serre l'étreinte de peur qu'elle ne s'échappe, calant ma joue gauche au bas de son dos. J'en profite dans un mini ronronnement, pour humer l'odeur exquise, délicieuse et fruitée de son parfum qui a imprégné le tissus de son haut.

Fermant mes paupières, je susurre d'une voix brisée.

« N-ne m'abandonne pas. »

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