Chapitre quatre-vingts.
Bonsoir à toutes et à tous !
J'espère que vous allez bien ?
- Pour les personnes qui viennent d'être en vacance, je vous hais. Sachez que je n'aie eu qu'une semaine et que je rentre déjà lundi, je suis en pleure :'(
- Pour les personnes qui sont en vacance : vous avez passer de bonne vacance ? :D Les miennes ont été trop courte ! J'ai l'impression que je n'aie pu rien faire bouhoooou.
- Franchement si vous adorez les films de psychopathe, faut trop que vous allez voir SPLIT ce film est une tuerie ohlala. Je sais que c'est pas bien de se moquer, mais le rôle de James McAvoy il casse le ventre xD
Bon j'arrête de parler de ce film, je risque de vous spoiler sinon !
Bonne lecture !
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- à l'écoute - Wingtip ft. Sophie Strauss - Rewind.
Tout en marchant dans les couloirs en direction de mon second cours de la matinée, je lis attentivement la quatrième couverture d'un livre, que j'ai emprunté à la bibliothèque universitaire sur le diabète de type 1. En feuilletant quelques pages, j'ai vu que ce n'était pas exactement un livre, mais plutôt des fiches de résumés qui concerne cette maladie. Et honnêtement, moi, qui n'est pas une grande fan de lecture, et d'autant plus, du vocabulaire médical, je suis heureuse de savoir ça.
Sentant le souffle chaud d'un individu à proximité de moi, s'écraser sur la fine peau de mon cou, je m'interromps dans ma lecture. Mes poumons ne tardent pas dans la seconde qui suivent, à être noyés par un parfum masculin familier. Je pivote mon minois vers la direction, où la senteur est la plus forte, tombant nez à nez, face à une paire d'orbes bleues électriques : Louis. Nous nous regardons, sans énoncer le moindre mot dans le blanc des yeux. Enfin, jusqu'à ce qu'il m'incite à m'arrêter en se postant face à moi.
« Qu'est-ce que tu veux ? » Je l'interroge sèchement, un sourcil arqué.
Et j'espère sincèrement qu'il a comprit par le ton que j'ai employée, que je lui en veux qu'il m'aie mise dehors comme une mal propre.
Et puis quoi, encore ?
Il pensait tout de même pas pouvoir venir me parler comme si ne rien était ?
Je profite de cet arrêt pour ranger mon bouquin dans mon sac. Louis n'a pas besoin de savoir que je suis en train de faire des recherches sur sa maladie.
« Avec l'accueil que tu m'as réservé à mon retour, tu oses encore me parler comme ça ? » Je roule des yeux.
« Je n'aie pas le temps de discuter de ça avec toi. » Je le contourne pour reprendre ma marche. « Je fais partie de ces personnes qui vont en cours moi. » Il m'agrippe l'avant-bras et me fit pivoter pour lui faire face.
« Où est-ce que tu as dormi hier soir ? » Je tire sur mon bras, mais il ne lâche rien.
« Avec pleins de magnifiques garçons. » Le ton que j'ai employée est exagérée et moqueur.
« Quoi ? » Je pousse un couinement, lorsque ses doigts serrent leur étreinte autour de mon bras.
Sauf que lui ?
Il a prit mes paroles au sérieux.
« Aiiie ! Mais Louis tu me fais m-ma... »
« Où est-ce que tu as dormi ? » Répète-t-il plus sévèrement.
Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?
Il me tire sur mon poignet, impatient, souhaitant que je lui réponde plus rapidement.
« Arrrgh, parterre ! » Je lui tape le torse, grognant. « Dans la chambre de Tyler ! » Il desserre son emprise.
« Tyler ? Le journaliste ? » Questionne-t-il surpris, j'acquiesce. « J'ignorai que tu lui parlais encore. »
Bah bien sûr !
Tout comme j'ai 'oubliée' que depuis que nous sommes ensemble, personne ne veut m'adresser la parole.
« Tu sais bien que je le considère comme mon frère. »
« Et alors ? » Je soupire, n'ayant pas le courage de lutter aujourd'hui, contre l'indifférence qu'il porte à l'amitié en général.
« Et alors rien. » Dis-je doucement.
Un jour ou l'autre, Louis comprendra la véritable signification de l'amitié. Il apprendra à faire confiance à l'autrui, à les respecter et à limiter ces caprices. Oui, j'en suis sûre. J'en ai même la conviction ! Je vais d'ailleurs m'en assurer, en lui organisant une activité qui pourra lui rapprocher de ces frères de fraternité. Reste maintenant à convaincre les garçons et Louis de s'engager, puis ensuite à trouver une activité qui plaira à tous.
Rien de plus simple, n'est-ce pas ?
« Un baiser. » Louis stoppe de nouveau mes pas en se plantant devant moi. « C'est ce que je voulais au départ. »
« Tu te fiches de moi ? » Il agite négativement sa tête. « Et puis, je croyais t'avoir 'vexé' parce que j'ai 'préférée', selon toi, passer ma soirée avec Harry plutôt qu'en ta compagnie ? »
« Tu as payée ta dette, je n'ai plus rien à te reprocher maintenant. » Il rétorque, nonchalant.
« Ah, parce que me jeter dehors c'est pour toi 'payer sa dette' !? » M'écriai-je scandalisée.
« C'est censé être une question piège ? »
Oh non, mais !?
Est-ce qu'il s'entend parler ?
J'inspire profondément, expirant, cherchant un moyen de me relaxer.
« Non ! Tu n'auras aucun baiser. » Je me déplace sur ma gauche, il en fait de même.
« Pourquoi ? » Cette fois, c'est sur ma droite que je me déplace. « C'est le rôle d'une petite-amie, non ? » Il me suit.
'Aw, le pauvre petit chaton qui comprend jamais rien aux filles !'
Ricane la petite peste.
« Pas quand elle est maltraitée ! »
Bon, ça suffit !
Je force le passage, essayant de braver le mur de muscles, qui sert de barrière entre moi et la liberté. Louis n'a pas eu de mal à m'attraper par les hanches et me bloquer contre lui. Mes sens sont rapidement attiré par son odeur masculine, que je me retiens d'humer à pleins poumons. Oh ça non ! Il est hors de question que je me laisse charmer. Grommelant, je gesticule, tapant à plusieurs reprises contre son épaule.
Non, je ne vais pas céder à son caprice.
Je toussote par manque d'air et Louis desserre doucement l'étreinte de ces bras autour de mes hanches, pensant que c'est dû à sa force. Bien que mon coeur bat désormais la chamade, je respire calmement - du moins ? J'essaie - laissant ma tempe s'écraser au centre de ces pectoraux. La pulpe de ses doigts pianotent le long de ma colonne vertébrale, alors que sa main droite exerce une pression au-dessus de mon postérieur.
« Depuis quand est-ce que je te maltraite, mh ? » Mes paupières se ferment lentement, lorsque ses lèvres s'écrasent au sommet de mon crâne. « T'appelle ça de la maltraitance toi ? » Il embrasse le bout de mon nez. « Et ça ? » Il embrasse ma pommette gauche. « Ça ? » Puis, ma pommette droite. « Et ça ? » Il finit par le bout de mon menton.
« L-Louis... » Mes frissons sont devenus incontrôlables, que s'en est devenu une torture.
« Dis-le, alors. » Je sens la chaleur de son souffle s'écraser sur ma peau. « Dis-le que je ne te maltraite pas. »
« J-je.. »
Un soupir d'aise s'extirpe de ma bouche, une fois qu'il a atteint mon oreille. Il embrasse divinement ma lobe, d'une façon tendre et douce, un trait de caractère qui ressors souvent chez lui, lorsqu'il me touche. Je sens mes cheveux valser derrière mes épaules, puis à la seconde d'après ses lèvres chaudes parsemaient ma nuque de doux baisers. Mes frissons doublent, me faisant sentir de plus en plus faible. Je lâche un gémissement, quand il frôle le suçon qu'il m'a faite trois jours plus tôt, alors que de mon côté ? Je lutte, en vain, en lui tapant désespérément le dos.
« Tu ne me maltraite pas ! » Je rouvre mes paupières, essoufflée. « Tu ne me maltraite pas. » Je répète calmement de peur qu'il n'ai pas entendu.
Je lève la tête et constate qu'un sourire de satisfaction orne le coin de sa bouche. Il est content d'avoir gagné. Je n'aie pas besoin qu'il me le dise, je le sais. Je fis la moue, reconnaissant le fait que je suis complètement impuissante face à lui. Je n'aie même pas eu besoin de le reconnaitre de vive-voix, je sais que mon britannique s'en doute et c'est ce qu'il le fait bêtement sourire à cet instant. Ce dernier se penche pour pouvoir nouer nos lèvres, sauf que, j'eus le réflexe de me servir de ma main comme d'un bouclier en la plaquant contre sa bouche.
Mh, je n'étais pas si impuissante au compte fait !
Cette fois, c'est à mon tour de lui adresser fièrement un sourire de satisfaction.
Je ris, quand il me tape la main pour la chasser. Je gigote de nouveau, poussant un cri de surprise, lorsqu'il saisit mon poignet et l'éloigne sans effort de son visage. Un nouveau hurlement tombe de ma bouche, quand il ébouriffe mes cheveux pour me décoiffer. Profitant de cette distraction, il prend en coupe ma mâchoire pour l'immobiliser, et ainsi me voler un langoureux baiser.
Les lèvres désormais séparés, je sens la pression de sa bouche savourer chaque recoin, avant qu'il ne se décide de rencontrer ma langue. Une fois en contact, nos langues dansent, luttent à tour de rôle pour avoir le dessus, et tous cela d'une manière avide, passionnel, fiévreuse, à point sauvage. Les mains plaqués contre son torse, je palpe ses pectoraux à travers son haut. Je réussie à agripper maladroitement le tissu, que je tire pour le tortiller dans tous les sens.
« Je te... » Je rugis, à bout de souffle, une fois que Louis interrompt le baiser. « Mais, arrrgh ! » Je jette mes mains en l'air, rougissante.
J'ai terriblement chaud, j'ai la tête qui tourne, le visage en feu, la respiration irrégulière et les jambes qui semblent vouloir flancher à tout moment.
Je le déteste !
'On appelle ça les hormones, chérie !'
Et elle aussi, je la déteste !
« Bon sang, Louis ! » Je le tape de partout, essayant d'oublier les battements incontrôlables de mon coeur.
« Quoi ? » Il ricane comme un enfant, tout aussi essoufflé. « Qu'est-ce qu'il t'arrive, ma beauté ? » Taquine-t-il d'un air innocent.
Quand va-t-il enfin comprendre qu'un 'non' c'est un 'non' ?!
Il est pas possible !
Je le pousse de toute mes forces, idée que j'ai fini par abandonner, puisqu'il n'a pas bougé d'un poil. Louis se contente de replacer correctement son haut que j'ai froissé, calmement. Soufflant sur ma mèche rebelle qui pend entre mes yeux, je rejette mes cheveux derrière mon crâne, après les avoir - plus ou moins - discipliné. Je passe à côté de lui, prenant soin de cogner son épaule au passage.
« Adriana ? » J'ignore son appel. « Ton prochain cours est à l'opposé. » Il rajoute rapidement avant que je ne disparaisse.
« Qu-qu... » Je trébuche sur un objet en métal, tombant brutalement sur mon postérieur. « AH ! » Je grimace de douleur, me levant maladroitement sur mes jambes.
Merda !
Le fait que Louis appartienne à la même filière que moi m'a - presque - traversée l'esprit.
« J-je.. » Je racle exagérément ma gorge, revenant sur mes pas. « Je le savais ! » Il me regarde amusé, fier de m'avoir fait perdre la tête.
« Bien sûr. » Il m'ouvre la porte de la salle de classe, puis me fait signe de rentrée la première. « Je compte me dégourdir les jambes au stade en fin d'après-midi, tu me rejoins ? » Je l'ignore, décidant de lui fouetter le visage, en agitant mes boucles blondes dans tous les sens. « Moi aussi, je t'aime. » Il me susurre affectueusement à l'oreille en m'attrapant par la taille, avant d'embrasser mon épaule.
Je tombe par la seconde fois consécutive parterre, sentant les rougeurs de mon visage s'amplifiaient.
Et au lieu de venir m'aider ?
Louis a ricané comme un imbécile heureux.
**
15h09.
Je défais ma queue-de-cheval, récupère mon sac à main et ma veste dans mon casier que j'enfile, avant de le refermer correctement à clé. Je glisse l'élastique à mon poignet, jette un rapide coup d'oeil à mon reflet sur le miroir, qui se trouve à l'entrée des vestiaires. Je me mets du baume à lèvres, repoudre les zones où mon visage brille le plus et plonge ensuite mes doigts dans mes cheveux pour rapidement les coiffer. Une fois prête, je sors des vestiaires et entreprends de sortir par l'entrée du magasin.
« Passe une bonne fin d'après-midi, Adriana ! » Ma collègue de travail me salue de la main, geste que je ne tarde pas à lui retourner dans un sourire.
« Bonne fin d'après-midi à toi aussi, Coleen ! »
- à l'écoute - Kate Voegele - Don't count me out.
Grâce au choix musical de l'enseigne, à peine avoir franchis le seuil du café 'Zen's coffee' je fus immédiatement plongée dans l'ambiance serein et apaisante. J'ai toujours adorée leur meuble en bois de bambou, le fait qu'ils mettent beaucoup de verdure en décoration, leur éclairage clair, dû au fait que la façade est une énorme vitre transparente, ce qui les évitent ainsi d'utiliser inutilement l'énergie artificielle, tout en mettant en valeur toute la salle.
Mais ce que j'adore par dessus tout ? C'est leur action zéro déchet, où il reverse un tiers de leur chiffres d'affaires à une association pour animaux et fasse attention aux produits qu'ils utilisent pour faire leur dessert ou encore leur café. Rapidement, l'odeur du café vint me chatouiller les narines. Instinctivement, je m'enivre du délicieux arôme, ce qui éveille sans surprise mes sens, et ma soudaine envie de me commander un bon cappuccino.
« Bonjour, qu'est-ce que je vous sers, madame ? » M'accueille une demoiselle.
Sachant que j'ai prévue de voir Tyler en ce début d'après-midi et que je compte lui demander un service - qui ne va probablement pas aimer - il vaut mieux pour moi, que je lui apporte en grande taille, son café favoris.
« Un café latte en grand format, ainsi qu'un cappuccino en taille moyenne, s'il-vous-plait. » Elle tape sur sa caisse ma commande, acquiesçant. « Oh ? » Je pointe un muffin à travers une vitre transparente, où je peux lire sur l'écriteau, qu'il a un goût de pomme/cannelle. « Rajoutez-moi aussi ce muffin à la pomme/cannelle. » Elle acquiesce, s'exécutant.
« Sur place ou à emporter ? »
« À emporter. »
« Ça vous fera douze dollars. » Je paie ma commande et attend patiemment sur le côté qu'elle soit prête.
- à l'écoute - Anna Nalick - Paper bag.
Plaçant mes coudes sur le comptoir, je tapote mes doigts contre le bois, remuant ma tête au même rythme que la musique. Même si je ne prononçais pas correctement certains mots, voir les manger - souvent - je fredonne tout de même les paroles sans la moindre gêne.
« Un café long, s'il-vous-plait. » Je me tut, pivotant mon minois en direction de ce timbre de voix grave familier.
Les sourcils froncés, je me mets à scruter le profil gauche du jeune homme : oui, il me dit bien quelque chose. Je peux déjà éliminer le fait qu'il soit un membre de la fraternité de Louis, puisque ce n'est pas le cas. Sinon, je l'aurais croisée dans les couloirs, comme les autres membres d'Omega.
« Est-ce qu'on se connait ? » Jetais-je brusquement, sans même échanger une formule de politesse.
En fait, ça m'est complètement sorti de la tête. Le jeune homme sursaute de surprise, ne s'attendant pas à ce que je l'aborde. Nos regards se rencontrent finalement, lorsqu'il tourne sa tête vers ma direction, ce qui me permet ainsi de l'examiner avec plus de précision. Oui, c'est bien lui. Je le reconnais ! Il s'agit d'un de mes collègues de travail à Victoria's Secret. Ce dernier fixe mes iris verts sans ciller, séparant doucement ses lèvres pour me souffler sèchement.
« Non. » Je penche ma tête sur ma gauche.
« Si, si ! On se connait ! » Je le pointe de mon index. « Tu es l'homme à chat ! » M'exclamai-je brusquement, me rappelant que la première fois qu'on s'est rencontré, il était accompagné d'un chat.
« Vous vous trompez, madame, on ne se connait pas. » Il grince des dents, fuyant désormais mon regard.
« Alec ? Alex ? Alan ? » Énumérai-je, faussement pensive.
Sauf que je ne me décourage pas pour autant, bien décidée de lui faire admettre, qu'on se connait bel et bien. Et puis ? Honnêtement, je trouve que partir à la recherche de son identité était plutôt drôle. Ça me faisait passer le temps au moins.
'Il n'y a que toi pour trouver ça drôle, idiota !'
La ferme, conscience !
« En tout cas, je sais que ton prénom commence par un 'A' déjà ! » Dis-je avec conviction, lui faisant rouler des yeux.
Vous êtes bien d'accord avec moi ?
Une personne qui ne vous connait pas n'agit pas de la sorte, hein ?
« Ça doit être quelque chose du genre Ashton, Armand, Arnold, Alexandre, A... »
« Adam ! » S'exclame-t-il dans un grognement. « C'est Adam mon nom ! » Lâche-t-il furieusement, pour que je le laisse tranquille.
Sauf que sa réaction me fait éclater de rire.
C'est fou ce qu'il peut me faire penser à mon Louis.
« Je sais ! » Chantonnai-je innocemment. « Tu vois bien qu'on se connait ! »
« Voilà votre commande, mademoiselle. » Je saisis le sac en carton que la caissière me tend, souriante.
C'est fou ce que le temps peut vite passer quand on s'occupe.
J'imagine la petite peste rouler désespérément des yeux face à mon comportement enfantin.
« Passez une bonne fin d'après-midi, au revoir ! » Me salue la caissière.
« Merci, à vous aussi ! »
16h10.
- à l'écoute - The Wrecks - Favorite liar.
Je traverse rapidement le couloir du bâtiment de lettres, avant qu'il ne se remplissent d'étudiants. D'après Tyler, il ne vaut mieux pas s'attarder ici, puisque les étudiants se bousculent, voir se marchent presque dessus, toujours en quête d'un sujet. Je crois qu'il parlait plus précisément pour sa zone et non pour les étudiants en lettres en général. C'est en arrivant vers le côté du bâtiment spécialisé pour le journalisme, que j'ai constatée ça. Je me faufile dans la salle de rédaction, balayant rapidement la pièce des yeux.
Pour une raison que j'ignore, je n'aie pas pris le temps de contempler chaque coin. Je distingue cinq étudiants occupés la salle - dont une femme - repérant Tyler au fond. Je me dirige jusqu'à lui, évitant d'écraser sur mon passage des imprimés de publicités, des petites annonces ou encore des posters de concerts amateurs. Arrivée jusqu'à son bureau, je pose sur un espace vide, près d'une pile de feuille mon sac en carton, où se trouve les cafés et son goûter. Au moment où mon meilleur ami lève la tête, je l'éblouie d'un large sourire colgate.
« Qu'est-ce que tu veux ? » Je porte ma main contre ma poitrine gauche, affichant faussement une moue vexée.
« N'aie-je pas le droit de venir rendre visite à mon meilleur ami sans arrière pensée ? » Il roule des yeux, esquissant un petit sourire amusé.
« Laisse-moi deviner... » Il s'appuie sur son siège, calant ces coudes sur les accoudoirs, les doigts croisés. « Tu vas encore squatter ma chambre ce soir ? » Je ne dis rien, laissant planer le suspense.
Bon.
Comment vais-je lui annoncer que je souhaite qu'il me rende un service pour les membres de la fraternité Omega maintenant ?
« Il faut vraiment que ton britannique apprenne les bonnes manières. » Il saisit le sac en carton dans un soupir et le pose face à lui. « On ne met pas une femme dehors. Et puis ? » Il ouvre le sac. « S'il ne souhaite pas te voir, il n'a qu'à dormir dehors. » Il sort deux gobelets, un qui contient un cappuccino et la seconde un café latte. « Oh, tiens !? Un café latte ! » S'exclame-t-il, en simulant un ton amplis de surprise. « Mon préféré ! » Il jette un oeil vers ma direction. « Perché non vedes ! (Il fallait pas, voyons !) » Se moque-t-il, dans un accent américain très prononcé.
« C'est 'vedesse' et non 'vedess'. » Le corrigeai-je, en secouant avec amusement ma tête.
« C'est pareil ! » Il agite sa main en l'air, sortant du sac un muffin. « Ohhh, j'ai droit aussi à un goûter ! »
« Tyler. » Je l'interpelle et il me tend simplement mon cappuccino pour seule réponse. « J'ai besoin que tu me rendes un tout petit service. » Je saisis mon café, pendant qu'il croque dans son muffin. « Sachant que tu as l'habitude de t'occuper des sorties extra-scolaires, j'aimerais savoir si tu peux organiser un voyage pour, et bien... » Je hausse mes épaules. « Je ne sais pas, moi ?! Une cinquantaine de personnes pour une semaine ou bien un week-end ? Étant donné que le nombre d'étudiants est élevé, il y a moyen que tu négocies un tarif de groupe, non ? Avec.. » Je racle exagérément ma gorge. « Les frais de transports, d'hôtel et de nourritures tous compris ? Et s'il y a moyen, les activités que proposent la ville aussi ? Tel que les activités en plein air, en ville, ou encore... » Il toussote, s'étouffant presque avec son goûter.
« Tu m'as pris pour la mafia du campus ou quoi ? » Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire.
Bon, c'est vrai, que j'ai un tout petit peu exagéré juste pour l'embêter. Mais on ne sait jamais, non ? Tapant contre son torse, Tyler saisit son café pour y boire plusieurs gorgés. Reposant son gobelet sur son bureau, il m'indique d'un geste de la tête de m'asseoir face à lui. Je m'exécute, portant ma boisson à ma bouche, pour y boire quelques gorgés à mon tour.
« Si je te demande ça, c'est parce que je sais que tu es le meilleur négociateur de mon entourage. » Le complimentai-je.
« Mh, mh. » Il acquiesce. « Ce voyage n'est pas pour toi, n'est-ce pas ? » Je secoue ma tête de gauche à droite.
Et sans même énoncer le nom de Louis, Tyler a su que je faisais ça pour lui.
Oh, wow !
La télépathie entre meilleurs amis existe, alors ?
« Je ne comprends pas. Ce gars est riche, non ? » Il me questionne, un sourcil arqué. « Il peut très bien se financer le voyage pour toute sa fraternité et en première classe même ! »
« Le problème, c'est que... » Le niveau sonore de ma voix diminue progressivement. « Louis n'est même pas au courant, que ces frères et moi, sommes en train de l'organiser. »
« Quoi ?! » S'écrit-il, confus.
« Parce que si c'était le cas ? Tel que je le connais, il refuserait d'y participer. »
« Alors tout est réglé ! » Il me pointe d'un doigt sévère. « Tu sais bien que dans les maisons de fraternités, sans l'accord du président rien ne peut être fait. » Je fais la moue.
« Oui, je sais. »
« Alors, pourquoi tu te donnes autant de mal ? » Je tapote mes doigts contre le gobelet.
« Parce que je n'aime pas le voir triste. » Je le gratifie d'une moue attristée, fixant intensément ses iris sans ciller.
Il ne me pose pas plus de question que ça.
Et le connaissant, je sais qu'il s'en fiche. En tout cas, quand ça ne touche pas ces proches, il s'en fiche. Sachant qu'il finit, au final, par toujours céder, Tyler déteste que j'utilise cette expression. Disons que, c'était un peu comme sa kryptonite. J'ignore les supplications de ce dernier, qui m'a demandé à trois reprises d'arrêter de le regarder de la sorte. Je l'ignore, bien décidé à tout de même organiser ce voyage. J'entends mon meilleur ami lâcher un grognement, coulissant soudainement sa chaise roulante, jusqu'à ce que son torse touche le bord de la table.
« Je ne peux vraiment rien faire pour toi, Ad. » Affirme-t-il sincèrement. « Ça fait deux ans que je ne m'occupe plus de ça. »
« Quoi ? » Mon visage se décompose. « Qui s'en occupe maintenant ? »
« À ton avis ? » Il m'encourage du regard à chercher dans ma liste de connaissance. « Quel autre personne que moi, souhaite se démarquer des autres étudiants, en s'inscrivant dans divers activités autre que son domaine ? » J'eus un long moment de bug, avant de souffler.
« Avery Jones. »
**
Je stationne mon véhicule au parking qui se trouve à quelques mètres du stade, où Louis a l'habitude d'avoir ces entraînements de soccer. Je récupère mon sac à main sur le siège arrière, place mes lunettes de soleil au sommet de mon crâne, dégageant ainsi mes mèches rebelles. Je détache ma ceinture, puis sors de la voiture, vérifiant que le volet de ma jupe n'est pas de travers.
Je me dirige jusqu'au stade, croisant quelques confrères de Louis, qui me salue poliment d'un mouvement de la tête, que je leur retourne tout en leur gratifiant d'un sourire. Maintenant que j'y pense, comment allais-je leur expliquer que la personne en charge des sorties extra-scolaires est maintenant Avery et non plus Tyler ?
Avery semble être un sujet sensible pour tous dans cette fraternité. Même pour moi. Je n'aie pas l'impression que ces garçons le déteste, non, mais plutôt, ce sont laissés influencer par la haine de mon britannique. À voir plus tard. Je descends les marches des gradins, repérant sans effort la silhouette de Louis, qui jongle d'une cuisse à l'autre avec un ballon en cuir.
Il est concentré et imperturbable.
'Et incroyablement beau aussi !'
Chantonne innocemment la petite peste.
Et incroyablement beau aussi.
Forcément, je ne pu m'empêcher de confirmer ça.
Je remarque qu'il est seul sur le terrain, accompagné uniquement de son ballon en cuir. Louis est tellement concentré et imperturbable, qu'il arrive à jongler avec sa tête et ses pieds, en plus de ces cuisses, sans jamais faire tomber sa balle. Même s'il m'a brièvement parlé de sa défaite, et qui plus est, sur un ton monotone. Ce qui m'a surprise. Je sais, qu'en réalité, il est vraiment déçu d'avoir perdu. Et ça me brise le coeur de ne pouvoir rien faire, étant donné que je ne comprends rien à sa passion, puisque je n'en ai jamais eu.
C'est peut-être dur à le croire, mais je ne me suis jamais - vraiment - prise d'intérêt pour quelque chose : je me lasse vite de tous. Je peux adorer les bandes dessinées aujourd'hui et dès le lendemain les tatouages, chose qui nous sommes bien d'accord ? Totalement opposé. Peut-être étais-ce parce que je suis une personne qu'on distrait facilement ? Oui, une défaite est une défaite, et qu'une mauvaise performance peut toujours être amélioré. Mais si Louis n'extériorise pas sa peine, qui le fera à sa place ?
'Bah toi, évidemment !'
S'exclame avec évidence ma conscience.
Évidemment.
Me répétai-je mentalement.
Laissant tomber mon sac à mes pieds, juste à côté de son sac de sport, je remarque qu'un cahier à la couverture de couleur rouge est ouvert : il est à moitié caché par son pull. Je louche curieusement dessus, m'approchant même innocemment de quelques pas pour y voir plus clair. Lorsque je me mets à lire attentivement les premières lignes, j'en conclu qu'il s'agit là d'un 'journal médical' qui lui permet de surveiller son diabète.
En effet, Louis a pris soin d'inscrire sur papier son équilibre métabolique, l'existence de troubles associés présentant un risque d'aggravation du risque vasculaire et ainsi que, la gravité et l'évolutivité des complications dégénératives.
Pour moi ?
C'était du charabia.
Du charabia, certes, mais ingénieux.
Ah, son diabète !
Je suis heureuse et soulagée à la fois de savoir qu'il le surveille en permanence. Je sais qu'il n'aime pas que je le regarde ou encore que je me trouve dans la même pièce que lui, lorsqu'il vérifie sa glycémie ou lorsqu'il s'effectue une piqûre d'insuline. D'après ce que j'ai compris, il n'aime pas l'émotion que je lui transmet - ce qui est dans son cas est compris comme de la pitié - sauf que ce n'est pas de la pitié.
Je compatis juste.
Lui qu'est si intelligent, il ne peut pas revoir juste une minute, la signification du mot 'empathie' ?
Je lâche un petit soupire.
Je n'aie pas osée l'interroger sur son diabète. Et puisque je ne suis pas apte à comprendre sa passion, je me suis intéressée à sa maladie. J'ai lu que chaque patient peut adapter son traitement comme il le souhaite. Comme je ne sais pas comment Louis a adapté le sien, j'ai poursuivi ma lecture sur ce sujet : tous les trois mois, les patients doivent faire une prise de la tension artérielle, de glycémie, d'hémoglobine glyquée, de cholestérol total, de triglycérides, d'albuminurie et d'uroculture.
Et tous les ans, il doit effectuer un électrocardiogramme, une radiographie du thorax, ainsi qu'un examen ophtalmologique. Je ne me suis pas laissée décourager par les mots médicales incompréhensibles. Je sais que sa maladie est un 'poids' pour lui. Donc, je me suis dis qu'en comprenant - plus ou moins - ce qu'il traverse, ça m'aiderait à être un peu plus en phase avec son caractère. Aidée d'un dictionnaire Anglais/Italien, spécialisé dans la médecine, j'ai principalement centré mes recherches sur les mots que je ne connaissais pas :
- J'ai appris que l'hémoglobine glyquée est un dosage, qui permet au diabétique de vérifier l'équilibre de son diabète, soit le taux de sucre dans le sang sur les trois derniers mois. Il nécessite un prélèvement sanguin dans un centre médical.
- Les triglycérides constituent une réserve énergétique très importante. Ils sont composés de glycérols et d'acides provenant de la métabolisation du sucre, d'alcool et des corps gras. Ils sont stockés au niveau de la graisse.
- L'albumine est une protéine contenue dans le sang en grandes quantités. Elle est filtrée par les reins, et peut être présente en très petites quantités dans l'urine. Ce sont des protéines fabriquées par le foie, qui permettent le transport de diverses hormones, notamment thyroïdiennes et des acides gras libres, qui servent de réserve en acides animés, et qui maintiennent la pression osmotique nécessaire à la circulation des liquides organiques.
- Un électrocardiogramme est le fait d'enregistrer l'activité électrique du cœur. Pour cela, on dispose des électrodes au niveau des chevilles, des poignets et sur la poitrine des patients. Cet examen est effectué dans un service de cardiologie.
- Et enfin, l'uroculture est un prélèvement d'urine par introduction d'un tube en caoutchouc mince dans l'urètre jusqu'à la vessie.
Je ne peux m'empêcher de grimacer, quand je pense à la pratique de l'uroculture. Un frisson d'horreur a même traversée mon échine. Même si j'aurais très bien pu m'arrêter à la définition, cette histoire de 'vessie' m'a poussée à poursuivre ma lecture.
D'ailleurs, je ne sais toujours pas si j'ai eu tort ou pas de le faire.
J'ai lu que tout d'abord, la zone autour de l'ouverture de l'urètre est lavée avec une solution antiseptique. Un tube de caoutchouc bien lubrifié mince, qu'on appelle sonde urinaire, est inséré et avancé doucement jusqu'à ce qu'il pénètre dans la vessie. L'urine s'écoule dans un récipient stérile et la sonde est retirée. Rarement - Dieu merci ! - le praticien peut choisir de collecter un échantillon d'urine en insérant une aiguille directement dans la vessie et en drainant l'urine. La méthode est uniquement utilisé que chez les nourrissons ou pour une exploration immédiate d'une infection bactérienne.
Ô mon pauvre Louis,
Avant de commencer mes recherches, j'ignorai qu'il y avait tant de choses à apprendre sur le diabète, que je ne savais déjà.
Pour moi ?
Il constitue uniquement à surveiller son taux de sucre,
Rien de plus.
Comment puis-je être aussi bête ?
« ADRIANA ?! » Je sursaute, dorénavant complètement extirpée de mes songes par les cris de mon britannique.
« Oui ? » Il me désigne d'un mouvement de la main, la balle en cuir à mes pieds.
« La balle ! »
« Hé, dis donc ! » Je plaque mes mains sur mes hanches. « Et le 's'il-te-plait', alors ? » Je lui lance un regard sévère.
« Quoi ? »
Et tel que je le connais, je sais qu'il va ignorer ma remarque.
'C'est vrai que le mot 's'il-te-plait' il le connait pas, ce petit con !'
Grogne ma conscience.
« Et si tu te contentais juste de m'envoyer le ballon ? » Je souris innocemment, chantonnant.
« Non. » Je lui tire puérilement la langue.
Louis émet un signe de la main, qui doit probablement dire 'Laisse tomber, tu peux te la garder !' puisqu'il ne se montre pas aussi capricieux qu'il est d'habitude. Non, à la place ? Il s'affale en étoile sur l'herbe verdoyante. Même s'il s'agit certainement d'un piège, je le rejoins au centre du terrain. Je m'amuse à faire valser la balle d'une main à l'autre, stoppant mes pas à proximité de son visage. Inclinant le mien légèrement sur le côté, je scrute ces orbes océans fixant le ciel bleu.
Ils brillent, semblent s'être focalisés sur un point vide. Sauf que je ne vois rien, lorsque j'entreprends de l'imiter. Dans un battements de cils, je reporte mes iris vertes sur ces traits faciaux. Son visage est en feu. Des gouttelettes de sueurs perlent le long de sa tempe, ainsi qu'au niveau du bout de son nez et de son menton. J'entends distinctement le son de sa respiration qu'est bruyante, m'indiquant ainsi l'irrégularité de son rythme cardiaque.
« Tout va bien, mon amour ? » Le questionnai-je curieusement.
« Je savais que tu allais venir. » Il plaque son poignet droit contre sa tempe. « Quelle magnifique dentelle... » Susurre-t-il tout bas.
« Huh ? » Il lève son index en l'air.
« Comment veux-tu que j'aille bien si tu m'exposes ouvertement ta culotte sous le nez ? » Je pousse un cri perçant, serrant instantanément mes cuisses, en lui jetant par réflexe la balle en cuir sur son visage. « Bordel, Adriana ! Fais attention ! » Il gémit de douleur en se plaçant dans une position fœtale, les mains plaqués contre son nez.
Alors ça !?
C'est bien fait pour toi !
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=> Un peu de Loudrina car ça fait un moment que je n'aie pas écris de scène sur eux haha. J'espère que ça vous fait plaisir ? ;)
=> Je suis désolée si la dernière partie vous a parue ennuyeuse (avec les mots médicaux...), mais sachez que même si vous pensez qu'il ne sert à rien, c'est tout le contraire, car c'est là que vous allez apprendre en même temps qu'Adriana comment Louis supporte son diabète.
=> Je ne sais pas si d'autres fictions traitent également le diabète, mais j'ai remarquée qu'en général, quand une fiction traite une maladie, il ne l'approfondit pas assez (ou très peu l'approfondis vraiment) et je trouve ça dommage. Donc pour mon histoire, j'ai décidée de l'approfondir et comme d'habitude pour éviter de vous surchargez d'info, tout vous sera donné sur le long terme.
=> Je remercie internet d'exister, parce que franchement en écrivant la dernière partie, j'ai appris en même temps qu'Adriana que le diabète ne consistait pas uniquement qu'à vérifier son taux de sucre ! Pour les futurs infirmières/médecins (etc...) je suis désolée si ce que j'ai pu comprendre (ou bien avoir pensée comprendre) c'est du n'importe quoi, n'hésitez pas à me signaler s'il y a une définition que j'ai compris de travers ^^'
=> J'espère que vous êtes contente ? Avery sera probablement de retour héhé :p
En espérant que le chapitre vous a plu !
Passez un bon week-end et bon courage la Zone B, ça va être dur le réveil lundi :'(
Je vous fais de gros bisous !
Alexia. ♥
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