Chapitre bonus. (Mama Tomlinson)
Bonjouuuur/bonsooooir comment allez-vous ? :D
Bon, je sais que je devais poster ce chapitre bonus le 14, sauf que j'ai pas pu.....
x8897676 pardon pour le retard :(
Le chapitre était écrit, sauf que le problème c'est que je ne trouvais pas le temps de le relire pour au moins corriger quelques fautes (bref xD)
Devinez ce qu'il y a eu le 14 JUIN ? HEHEHE C'ÉTAIT MOOON ANNIVERSAIRE HUHUHUHU et j'ai eu 22 ans :O
Et quel serait le plus beau cadeau pour moi ?
Et bien rien du tout !
Quoi que...
Excepté le fait d'avoir un joli avis (ou si vous n'êtes pas du genre à écrire des pavés commenter par ligne = c'est comme vous voulez ^^) enfin bref, tous ça pour vous dire que mon plus beau cadeau serait que vous fassiez acte de présence **
Sur ce blablatage, passez une bonne lecture :D
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Mama Tomlinson
« À ton avis sur quel cheval je dois miser ? Carotte tordu ou bien Tranche de pain ? » Questionne mon mari en regardant Zayn.
« Je dirais Carotte tordu, monsieur. » Répond instantanément ce dernier.
« Pourquoi ? » Il fronce ses sourcils, intrigué. « Et arrête avec ces 'monsieur' par-ci, 'monsieur' par-là ! Ça doit au moins faire presque dix ans qu'on se connaît, bon sang ! »
« À vrai dire, je pense que nous avons déjà dépassé le stade des dix ans, monsieur. » Affirme Zayn. « Et non, je n'arrêterai pas de vous vouvoyez et de vous appeler comme ça. Vous savez bien que je préfère garder cette 'barrière' entre nous. » Poursuit-il, souriant. « Et en ce qui concerne Carotte tordu : premièrement, je l'ai choisi parce que j'aime son nom. » Il hausse ses épaules, pointant l'écran plat du doigt. « Et deuxièmement ? C'est parce qu'il a le profil d'un gagnant. »
« Oh. » Mark reste silencieux quelques secondes. « Misons d'abord $300 sur Carotte tordu dans ce cas ! »
Croisant mes bras contre ma poitrine, je les observe sans m'immiscer dans leur très intéressante – ironie, quand tu nous tiens – conversation. Finalement, un sourire finit par orner mes lèvres. On aurait vraiment dit – enfin, en quelque sorte – une conversation entre un père et son enfant. Je contourne le canapé, afin de venir prendre place sur le fauteuil qui se trouve à quelques mètres d'eux.
Mark a toujours considéré Zayn comme son second enfant. Vif, pétillant et spontané, Zayn n'a jamais sa langue dans sa poche et il est surtout le seul à s'opposer aux caprices – parfois – farfelus de Louis. Et il faut dire que nous nous sommes réellement pris d'affection pour lui. Enfin, depuis le jour où nous l'avons pratiquement – c'est le cas de le dire – suppliés de veiller sur notre enfant.
Et pourtant ?
Nous avons eu mieux comme premier rencontre.
Quelques années plus tôt...
« Je ne comprends pas ce qu'il lui ai passé par la tête. » Marmonnai-je, en passant ma main sur mon visage. « Lui, qui est d'habitude, extrêmement vigilant lorsqu'il s'agit de surveiller sa glycémie i-il... »
Un nœud se forme à ma gorge et instantanément, je sens mes yeux brûlaient.
Je n'arrive pas à l'admettre.
Non, je n'arrive pas à admettre à voix haute, que mon enfant, a volontairement 'oublié' de surveiller sa glycémie au point de se retrouver à l'hôpital.
Au loin, j'observe Louis à travers la vitre, manipuler son rubik's cube. Il est calme et posé. C'est comme s'il n'est jamais tombé dans les pommes. La culpabilité ne se lit pas sur son visage. Le fait que nous nous sommes tous déplacés comme des furies ne semble pas le déranger. Non, il n'est pas inquiet des représailles, voir s'en fiche totalement.
Il est comme à son habitude neutre, impassible. Et il a bien raison, puisque son père et moi-même lui cédons tout, sans jamais imposer nos limites. Je sens un bras musclé entourer fermement ma taille, me collant à son torse. Je lève la tête et reconnaît aussitôt mon mari, Mark, qui a dû annuler son rendez-vous à Hong Kong pour me rejoindre à Doncaster.
Ce dernier est essoufflé, qu'il m'est possible de sentir les battements irréguliers de son cœur à travers sa chemise contre mon épaule. Des gouttelettes de transpirations dégoulinent au niveau de sa tempe, alors que son souffle butte chaudement à mon cou. J'inspire profondément et blottis mon visage contre son torse, expirant.
« Son premier incident fut cette entaille sur la veine de son poignet, maintenant ? Cet 'oublie' de surveiller sa glycémie. Qu'est-ce que ça sera la prochaine fois ? Son corps dans un cercueil ? » Crachai-je pleine de rage, que je ne m'étais même pas rendu compte que des larmes salés ont perlés le long de mes joues. « J-je ne veux plus qu'il soit seul. » Réussis-je à articuler d'une voix à peine audible en agitant mon visage. « Plus jamais, tu m'entends ? »
De sa main libre, Mark frotte mon dos pour m'apaiser. Je me calme, du moins, j'essaye. Je continue à inspirer profondément, avant d'expirer. Même s'il ne dit rien, je sais qu'il est d'autant plus blessé que moi. Sur ce point-là, il possède exactement les mêmes traits de caractère que son fils. Tout autant que Louis, Mark n'arrive pas à montrer ses émotions.
Quelque chose me dit, que ces traits de caractères ne concernent pas uniquement que les hommes de ma maison, mais également les hommes en général. Certains le font par fierté, tout comme d'autres ne le font pas forcément volontairement. Ils leurs faut un moteur déclencheur. Comme ça a été le cas pour Mark, auquel j'ai découvert une nouvelle facette, au fur et à mesure de nos rendez-vous.
Pourquoi Louis est-il comme ça ?
Pourquoi ne culpabilisait-il pas ?
Pourquoi ne voit-il pas la différence entre le bien et le mal ?
Savait-il au moins que ce qu'il venait de faire est mal ?
Et si par le plus grand des hasards, il trouvait son propre moteur déclencheur ?
Changerait-il lui aussi ?
Ou bien resterait-il le même ?
Maintes et maintes fois, Mark et moi avons décidés de lui imposer des limites. Mais il suffit qu'ils nous fusillent intensément avec ces grands yeux bleus, pour qu'on oublie aussitôt cette minuscule règle – que nous essayons tant bien que mal d'appliquer – et cède. Certes, c'est ridicule de se faire manipuler ainsi, mais ce n'est qu'un enfant. Notre seul et unique enfant et héritier.
« Je ne sais pas ce qui serait arrivé, si vous n'aurez pas été là. » Intervient Mark.
Il me libère de son emprise et se dirige jusqu'à un banc, où était assis un adolescent à la coupe de cheveux carré aux mèches blondes. Celui-ci lève instantanément sa tête pour faire face à mon mari, esquissant un maigre sourire avant de hocher la tête. Mark lui tend sa main, que le basané serre.
« Merci infiniment. » Le basané racle sa gorge de gêne, lâchant la main de mon mari.
« Ce n'est rien. »
Ne sachant quoi ajouter d'autres, il joue avec ses doigts. Nous tombons dans le silence et étrangement ? Il n'est pas pesant. Alors que Mark disparaît dans la chambre de notre enfant, je reste seule, au côté du brun aux mèches blondes. Ce dernier extirpe un paquet de mouchoir de sa poche pour m'en tendre une. J'accepte son offre dans un sourire, essuie mes larmes et mon mascara qui a coulé et qui me donne désormais un air de mama panda.
« Je suppose que vous m'avez fait venir ici pour un but précis ? »
« Votre nom est Zayn Malik. » Il pivote la tête vers ma direction, plongeant son regard dans le mien. « Vous venez de Bradford, mais vous avez récemment déménagé à Doncaster avec votre petite amie, dans le but de bénéficier du meilleur programme d'agent de sécurité de la ville. » Ses paupières s'entrouvrent en soucoupe, ébahi. « Actuellement, vous jonglez avec deux emplois pour pouvoir payer vos études, qui sont au-dessus de vos moyens. Vous êtes jeune, mais inexpérimenté. Vous n'avez aucun contact, désespère pour en trouver et serait prêt à accepter n'importe quoi pour passer par la petite porte. Je vous admire, vous savez ? Moi-même j'ai connue ce parcours, il y a quelques ann... »
« Vous êtes quoi ? De la police ? » Crachait-il, irrité.
« Avocate, pour être précise. »
« Et qu'est-ce qu'une avocate attend de moi ? »
Il est en colère et je le comprends.
Je venais tout de même de fouiller dans sa vie.
Ou plutôt, mon détective l'a fait.
« Absolument rien. » Je marque une pause, pinçant ma lèvre. « Par contre, la mère de famille attend, en effet, quelque chose de vous. » Il arque un sourcil interrogatif. « Vous avez bien trois sœurs ? »
« Oui, c'est ça. » Il acquiesce. « Comment le savez-vous ? »
« Là où je récolte mes infos ne vous concerne pas, contentez-vous juste de répondre à mes questions. » Je bascule rapidement sur notre précédent sujet. « Donc vous savez 'gérer' des enfants ? »
« Je n'ai pas vraiment le choix, on dirait. » L'entendis-je grincer entre ses dents.
« Je vous demande pardon ? » Il racle sa gorge pour l'éclaircir et se reprend aussitôt.
« J-j'ai dis que je me débroui... »
« Est-ce un 'oui' ou un 'non' ? » Le coupai-je, devenant impatiente.
« Oui. » Dit-il fermement. « C'est un 'oui'. »
« Alors vous allez m'aider à le comprendre. » Rétorquai-je, en jetant un œil sur la vitre transparente qui donnait sur la chambre de Louis.
Mon regard azuré reste fixé quelques secondes sur la vitre, essayant tant bien que mal de connaître l'objet de discussion qu'il entretient avec son père, en vain. Mark était de dos et Louis est comme à son habitude peu bavard. En effet, il se contente de le fixer avec des grands yeux, sans ciller, pressant à tour de rôle la pulpe de ses doigts contre le coin de son cube.
« Je suis désolé, madame, mais je n'ai pas pris d'option 'babysitter' dans mon cursus scolaire. » Réplique-t-il sèchement, qu'on aurait – presque – pu considérer cela comme de l'humour si on avait été proche.
« Vous avez de l'humour à ce que je vois. » Constatai-je. « C'est bien et Louis en a besoin. »
« Je n'ai même pas accep... »
« S'il-vous-plait. » Le coupai-je instantanément, sentant mon regard s'embuer. « Je ne sais plus quel moyen utiliser pour le comprendre. »
Oh non...
Je vais encore pleurer.
Non, courage Johanna, ne pleure pas !
« Je ne serais pas là à vous supplier, si mon mari et moi n'avons pas tout essayé. » Il reste silencieux. « Essayez juste de lui parler et si ça ne marche pas ? Je ne vous embêterai plus... » Je laisse volontairement ma phrase en suspend, guettant du coin de l'œil sa réaction.
« C'est quoi son problème à ce gamin ? Pourtant, vous m'avez l'air des parents aimants. » Je hausse mes épaules. « Vous le rendez si malheureux que ça ? »
« J-je.. » Je reste muette par sa question, que je décide de changer de sujet. « Que vous échouez ou pas, vous serez bien entendu gracieusement récompensé bien su... »
« Oh ? » Me coupa-t-il, en me tournant le dos pour jeter un œil sur Louis. « Pas la peine de continuer, je pense avoir compris. » Il lâche un petit soupire. « Vous l'avez tellement gâté qu'il est devenu incontrôlable, n'est-ce pas ? »
Touché.
Au fond de moi, je savais que j'avais dérangé la bonne personne.
Maintenant.
« Les garçons ?! » Les voyant s'égarait, je les rappelle immédiatement à l'ordre. « Avez-vous oubliés que nous sommes censés discuter de Louis ? »
« Bien entendu, chérie. Enfin, j-je veux dire... Nous n'avons pas oubliés. » Répond Mark sans me jeter un regard. « Zayn ? »
« Oui, monsieur ? » Répond instantanément ce dernier.
« Mon fils respire ? »
« Oui, monsieur. »
« Mon fils se nourrit-il correctement ? »
« Oui, monsieur. »
« Mon fils surveille-t-il correctement sa glycémie ? »
« Évidemment. J'y veille même particulièrement, monsieur. »
« Il a toujours d'excellente note ? »
« Oh, je vous assure, monsieur, que vous n'avez pas à douter de lui sur ce point-là. »
« Est-il toujours aussi passionné par son ballon ? »
« Oui. D'ailleurs, il a réussi a mener son équipe jusqu'en final, qui a lieu ce week-end, monsieur. »
« Ah, ça c'est mon fils ! » Il crie de bon cœur dans un éclat de rire. « Rassure-moi, il n'est pas devenu un ces extrémistes d'écologistes, j'espère ? Tu sais ? Ceux qui adorent marcher pied nu et se vêtir d'un sac poubelle sur la tête, recyclable – forcément – à tout moment et qui pensent révolutionner le monde, juste parce qu'ils ont réussis à faire le tri une fois dans leur vie dans leur poubelle ? »
« Certainement pas, monsieur. »
« Parfait ! Tu sais à quel point j'en ai horreur. »
Je roule des yeux.
Comment cette banale conversation a-t-il pu déborder de la sorte ?
« Alors... » Mark détache son regard de l'écran, pour le dévier sur Zayn. « Explique-moi à quoi lui sert cette fille dans ce cas ? »
« Mh... » Zayn cherche ses mots, pensif. « Pour être honnête, à absolument rien, monsieur. Louis est toujours aussi capricieux, voir d'autant plus qu'avant. Sa manière d'agir est toujours au-aussi... » Il marque une pause, cherchant de nouveau ces mots. « Spéciale ? Quoi que le seul point où il fait vraiment un effort de changer est mmmh... » Il se gratte la nuque. « On va dire qu'il commence à s'adoucir auprès de ces camarades de maison. Lui qui donne quotidiennement des punitions, la dernière qu'il a donnée c'était il y a trois jours. »
« Vraiment ?! » Il s'exclame, surpris. « Et qu'a-t-il fait ? »
« Oh, rien de bien méchant ! » Il fait valser sa main en l'air. « Il a ordonné à un des garçons de rester en position de gainage et a posé deux coqs sur son dos. Puis, il lui a fermement dit... » Il racle légèrement sa gorge. « 'Tu pourras arrêter le gainage uniquement que lorsqu'ils descendront de ton dos.' » Il frotte légèrement son menton. « Et je crois qu'au final, les coqs ce sont à tour de rôle placé sur son crâne pour 'chanter'. »
Mon fils et ces punitions...
Je me demande d'où il tient son côté sadisme.
Je croise un bref instant le regard de Mark, qui ne semble plus savoir quoi ajouter d'autre après cela. Je hausse mes épaules, ce dernier en fait de même et nous décidons finalement de porter notre regard sur le basané. Zayn décoince sa cigarette qui se trouve derrière son oreille droit pour jouer avec, tapotant distraitement le filtre au dos sa main. C'est à ce moment-là, que je décide d'intervenir.
« Ce qu'il m'a admit chez cette fille e-est... »
« Vrai. » Affirme-t-il sans ciller. « Totalement vrai. » Répète-t-il avec plus de conviction, je sais dorénavant qu'il ne ment pas. « Il s'est vraiment pris d'affection pour cette fille, au point d'en être tombé amoureux. »
« Mais l'amour n'est-il pas censé changer la personne ? » Questionne mon mari, un sourcil arqué.
« Oh, mais il change, je vous assure ! Enfin, pas aussi rapidement qu'un homme amoureux en général, qui a conscient de ces symptômes, m-mais... » Il re-glisse sa cigarette derrière son oreille, s'affalant sur le canapé. « Il change à sa manière. Vous savez ? Ces sentiments sont encore nouveaux pour lui. Son corps et son mental n'ont pas encore pris le temps de tout enregis... » Ma tête pivote en direction de mon mari, que je gratifie d'un large sourire Colgate.
Et souvent, lorsque je suis dans cet état-là, c'est que j'ai une idée derrière la tête. Mark l'ayant aussitôt compris, agite vivement son visage de gauche à droite. Je sais qu'il veut que je renonce à cette idée. Cependant, moi ? Je ne veux pas. Je veux savoir si cette fille joue avec mon enfant ou pas. Je sens un pincement au cœur, lorsque des flashs de notre premier rencontre surviennent dans mon esprit.
La façon dont Louis l'a regarde, la manière dont-il agit et s'exprime envers elle, m'est totalement inconnue. À croire que tout l'amour, qu'on a essayé de l'inculquer n'a servit à rien. Que suis-je bête, ce n'était pas exactement de l'amour. Au fil du temps, Zayn nous l'a fait comprendre. Non, ce n'était pas de l'amour. Bien au contraire, on a essayé d'acheter notre propre enfant.
« Alors comme ça il n'a pas encore pris conscience de tous les symptômes de l'amour, mh ? » Le coupai-je. « Et comme cet 'amour' vient juste de fleurir, je suppose, qu'il n'a connu que les jolis facettes pour l'instant ? »
« Où voulez-vous en venir ? » Je rejette mes cheveux châtain derrière mes épaules, souriante.
« Je pense qu'il serait temps pour lui de connaître les mauvais côtés. À cet âge, l'amour est éphémère, voir une illusion. Cette fille est encore un de ces caprices farfelus ! » Je le pointe du doigt. « Et bien sûr, je n'aie pas besoin de te rappeler que tu seras viré et attaqué en justice pour violation du secret professionnel, si jamais tous ça arrivent aux oreilles de mon fils ? » Zayn se tut, la tête baissée.
« Non, madame. »
Oui, l'amour est éphémère à cet âge.
Comment Louis peut-il ressentir un tel sentiment envers une étrangère, alors qu'il ne le ressent même pas envers sa propre famille ?
C'est tout simplement impossible et illogique.
**
Installé sur la terrasse d'un de mes hôtels français favoris 'Le Mont Blanc', j'observe Mark rouspétait derrière l'écran de son ordinateur portable, car il venait de perdre cinquante mille livres sterling à un jeu de poker amateur.
Dieu merci, ce n'est pas l'argent de notre compte bancaire qu'il a joué, mais virtuel. Aveuglée par les rayons du soleil, j'enfile instinctivement mes lunettes de soleil. Ce temps commencer sérieusement à m'agacer. Il y a trois jours, il pleuvait encore et maintenant ? Voilà qu'un énorme soleil nous aveuglent. Décidément, je déteste le printemps.
« Mark et si tu lâchais trois minutes cet ordinateur ? Louis va bientôt arriver. »
« Hummrf. » Je lâche un soupir, désespérée.
Quand il ne jouait pas à ces courses de chevaux, c'était au poker ou à la roulette.
Combien de fois l'ai-je surpris à demander à Louis d'étudier les performances de chaque cheval, pour ensuite lui demander quels seront les cinq meilleurs de la liste ? Mais encore ? Combien de fois l'ai-je également surpris à demander à notre fils d'étudier le jeu des croupiers pour être sûr de gagner le gros lot ? Et le pire dans tout ça ? C'est que les pronostics de Louis s'avère être souvent vrais.
Je comprends mieux maintenant, d'où viennent ces bouquins sur les jeux de hasards que j'ai trouvé sur la commode de Louis.
Quel père indigne !
« Donne-moi ça ! C'est à moi ! »
« Ta qu'à venir le chercher, crétin ! »
Attiré par les cris d'alerte enfantine, ma tête pivote à ma droite vers la porte qui menait à l'intérieur du restaurant. Au loin, j'aperçois un enfant encerclé par quatre autres, levait aussi haut qu'il pouvait son bras, pour essayer d'attraper sa gamelle de nourriture. Les autres enfants, qui devaient faire quelques centimètres de plus que lui, s'esclaffent et s'amusent à faire valser sa nourriture de main en main, jusqu'à ce que la boîte s'écrase au sol et le contenu se renverse.
« Et voilà ! Vous êtes content bande de monstre ?! Regardez ce que vous avez fait à votre petit frère ! »
Marquée par cette scène, je porte ma main contre ma poitrine. Décidément, les enfants de nos jours sont des monstres ! Les sales garnements sans aucun remord, s'enfuient hors de la vue de leur mère en courant. Comme la plupart des enfants à cet âge, aucun d'entre eux n'arrivent à faire la différence entre le bien et le mal. Souvent ils attaquent leur victime en groupe, ils les martyrisent, les contrains à faire quelque chose qu'ils n'auraient jamais osé faire en tant actuel de leur propre chef et sans s'en rendre compte : ils les dramatisent.
Et certains, le sont à vie.
Douze ans plus tôt...
« Cette fois, nous l'avons trouvé recouvert de peinture. » Me renseigna l'enseignante de Louis dans une grimace.
« Oh... »
Je jette un œil sur Louis, assis sur le siège à mes côtés. Il est couvert de la tête au pied de peinture, mais cela ne semble pas le déranger. Non, il s'en fiche. Enfin, je crois ? L'expression impassible de son visage ne me donne aucune piste sur son humeur actuelle. La tête baissée il joue avec ses doigts, balançant ses petites jambes dans l'air. J'inspire profondément, puis expire.
« Je ne sais pas ce qui se passe entre ces enfants, mais je me doute qu'ils sont tous en train de s'amuser. » Son regard se porte sur Louis. « N'est-ce pas, Louis ? » Louis l'ignore, recommençant à valser ses jambes en l'air. « J'ai préférée vous appelez... »
« Et vous avez bien fait. »
Je mords l'intérieur de ma joue pour contenir ma rage, restant silencieuse un instant. Si j'écoutais mon instinct, j'aurais été prête à réclamer les adresses de chacun pour leur régler leur compte moi-même. C'en était trop. Il est hors de question que mon enfant sert une fois de plus de punching ball pour ces morveux. Comme mon professeur de yoga m'a appris, j'inspire derechef profondément, avant d'expirer lentement pour essayer de canaliser ma rage.
« Après, ils ne faut pas oublier qu'ils n'ont que huit ans... Donc, si je peux me permettre, je pense qu'il serait judicieux de... »
« Sortez. » Crachai-je sèchement. « J'aimerais parler seule à seule avec mon fils, s'il-vous-plait. »
« Si vous me laissez juste le temps de finir... »
« Est-ce que vous venez juste de me refuser une faveur, là ? » La coupai-je une nouvelle fois, en la fusillant du regard.
« N-non. »
Sans discuter elle se lève maladroitement de sa chaise et sort. Timidement, j'entreprends de porter ma main au sommet de son crâne, que je tapote. Louis ne bouge plus, pivotant son minois vers ma direction. Il bat des cils à plusieurs reprises et me fixe intensément de ses grands yeux bleu océan. Plongeant mes doigts dans sa chevelure châtain, je dégage sa frange en arrière, grimaçant en sentant la texture collante qui a imprégnée ses cheveux.
« Arrgh ! Mais qu'est-ce que c'est ?! De la colle ? » Je retire ma main de ses cheveux, essuyant mes doigts instinctivement contre le bord du bureau de son professeur.
« C'est pour conjuré le mauvais sort. » Les paupières grandes entrouvertes, je le questionne du regard.
« Le mauvais sort ? » Répétai-je bêtement, il hoche la tête.
« Un élève de ma classe est un sorcier. » Se justifia-t-il. « Et il m'a dit qu'avec ce sortilège, la famille que j'ai dessiné en cours de dessin pourront surgir de la feuille, ce qui me permettra de ne plus jamais être seul. » Il fronce le bout de son nez. « C'est étrange, les peu de livres que j'ai lu sur Salem n'invoquent pas ce genre de sorcellerie, mais après tout ? Qui suis-je pour imposer mon mot à dire, alors que je ne connais pas du tout ce domaine ? » Il me regarde droit dans les yeux, murmurant sans ciller. « Ne fais rien maman, sinon la malédiction restera pour toujours et je ne pourrais jamais vivre heureux à tes côtés. »
Ses prunelles bleus percent les miennes, à la recherche d'une quelconque réaction de ma part. C'est la toute première fois que je l'entends s'exprimer de la sorte et aussi longtemps, que j'en ai eu un pincement au cœur. D'habitude, il se contente de me fixer avec ses yeux bleus globuleux et laisse le temps passer. Et quand l'envie lui prend, il peut énoncer jusqu'à trois à cinq mots. Seigneur, parfois, dû à sa précocité j'en oublie qu'il ne reste qu'un enfant innocent.
Mon enfant innocent.
« Lo-Lou... »
« C'est certainement le genre de bobard, qu'un autre enfant de mon âge aurait sorti pour protéger ces brimades. » Mon corps se fige, incrédule.
« Huh ? »
Alors il a comprit ce qui se passer ?
Et pourtant, il n'a rien fait pour déjouer leur plan...
Pourquoi ?
« Ne te blâme pas pour ton incapacité à me comprendre. » Il fixe ses doigts, soupirant. « Moi-même, je n'y arrive pas. »
« Pour-pourquoi... ? » L'interrogeai-je, la voix tremblante. « Pourquoi tu t'ai laissé faire ? »
« J-je ne sais pas. » Il souffle dans une toute petite voix. « Il paraît que je suis vide d'émotion, un robot. Et en les laissant faire, je me suis dis que peut-être... »
« Non, ne me le dis pas. » Je ravale mes larmes et prend une grande inspiration. « Je ne veux pas savoir. » J'essaye de reprendre mes esprits et ne pas perdre la face. « Écoute-moi bien, mon chéri. » Il plonge son regard dans le mien. « Quand j'ai connue ton père, il n'était pas plus expressif que toi. Il lui a fallu du temps. Et au fil du temps quelque chose s'est déclenché en lui. Et ce 'quelque chose' lui a servi de moteur déclencheur. Un jour, tu trouveras le tien à ton tour, mais tâche à ne pas oublier que ça viendra avec le temps. » Je n'hésite pas à accentuer chaque syllabe du mot 'temps'.
« Et à quoi ressemble un 'moteur déclencheur' ? » Je souris et tapote sa tempe de mon index.
« 'Ça' ? Ça sera à toi de me le dire ! J'ai quelque chose pour toi, mon chéri. » Je fouille dans mon sac, pour sortir quelques cartes de visite de mon cabinet. « Tiens, garde toujours ça avec toi. » Louis les saisit et les contemple un instant. « Si un enfant s'amuse constamment à te martyriser, donne lui cette carte et dis-lui exactement mot pour mot : 'Tiens prend cette carte et enregistre bien ce numéro.' Et s'il te demande te questionne, tu lui diras : 'C'est un numéro que tes parents ne devront pas manquer sous peine de représailles'. »
Maintenant.
« Voilà votre infusion à la lavande, madame. » J'offre au serveur un sourire.
« Merci, jeune homme. »
« Monsieur ne veut toujours rien commander ? »
« Non, ça ira, merci. »
Après avoir aperçu le serveur une dizaine de seconde, je fronce les sourcils, me demandant si un jour, je l'avais déjà croisé quelque part. Je replace correctement une mèche rebelle derrière mon oreille, place mon coude sur la table et cale ma mâchoire contre la paume de ma main. Je tapote distraitement mes doigts contre la table, pensive.
Réfléchis.
Réfléchis, Johanna, réfléchis...
Où l'as-tu déjà aperçue ?
Un jeune homme qui doit avoir le même âge que ton fils, à la carrure d'un basketteur, qui a la mâchoire carrée et des cheveux et des prunelles bruns...
« Un problème, ma colombe ? » M'interpelle mon mari, intrigué par mon expression interrogatif.
« Non, m-mais... » Je pince ma lèvre, désignant le jeune serveur du regard. « Ce jeune homme me dit quelque chose... » Mark se retourne pile au moment, où le serveur se penche de profil pour récupérer des assiettes sales.
« Oh ?! N'est-ce pas le jeune Avery Jones ?! Tu sais ? Le fils de Nicholas Jones, qui a écopé de dix ans d'emprisonnement pour détournement de fond et de cent cinquante mille livres sterling d'amende. » Il se replace correctement sur son siège, alors que de mon côté j'en reste sans voix.
Alors...
C'est son fils ?
« Tu ne t'en souviens toujours pas ? À l'époque son père a travaillé en tant que comptable dans l'entreprise de fruits et légumes de ton amie Monica Key... Mh, d'ailleurs je me demande pourquoi tu ne l'invite plus à nos soirées... » Me questionne-t-il, pensif. « En tout cas, ce dont je me souviens, c'est que Monica a fait appelle à toi, quand elle s'est rendue compte qu'il y avait de plus en plus de trous dans ces recettes. » Je ravale avec difficulté la bille qui s'est logé à ma gorge.
Monica Key ?
Bien sûr que je m'en souviens !
Elle faisait partie de mes amies les plus proches. Nous nous sommes connues à l'école d'avocat de Londres, ayant à l'époque l'ambition d'en faire carrière. Mais Monica s'est lassé et a préférée reprendre la direction de l'entreprise de fruits et légumes bios de son père, tandis que moi ? J'ai continuée. J'ai eu mon diplôme, alors que elle de son côté, a choisie d'intégrer l'école de commerce. Cependant, elle n'a pas réussie à faire décoller son entreprise.
Malgré qu'elle ait utilisée de nombreuses méthodes commerciales pour attirer la clientèle, elle ne réussissait pas à équilibrer à la fin du mois le bilan de son entreprise. Et une entreprise ayant toujours des dettes, se voit mettre la clé sous la porte à vitesse grand 'v'. Ne voyant plus qu'une solution – qui est évidement illégal – elle a profitée de mon statut et de notre amitié pour se 'sauver'. En effet, elle a décidée de piéger son comptable pour détournement de fonds, dans le but de 'reconstruire' son entreprise avec les dommages et les intérêts.
Le nom de son comptable est Nicholas Jones.
(...) Attendu qu'il résulte du jugement et de l'arrêt que Nicholas Jones employé à Key & Vegetables, a démarché à domicile plusieurs clients de son employeur, Monica Key ; qu'il a détourné en se faisant remettre à plusieurs reprises des liquidités qu'il a déposées sur un compte à l'étranger ; Nicholas Jones a été déclaré coupable d'abus de confiance et de détournement de fonds et écope d'une peine d'emprisonnement de dix ans et d'une amende de cinq cinquante mille livre sterling.
J'agite vivement ma tête, chassant ces pensées qui me ramènent au jour où le juge a condamné cet innocent. Ce pauvre homme était bon et honnête. Sa femme, sans diplôme, ne travaillait pas et il avait un enfant de bas âge, âgé seulement de trois ans. De mon côté, je débutais seulement ma carrière. Je ne roulais pas sur l'or et mon mari redoublait d'effort pour que Louis et moi vivons confortablement. Moi qui a toujours été pour la justice, a décidée ce jour-là de ne plus en tenir compte.
C'était la justice ou moi.
Et j'ai choisie de gagner.
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Comme tous les chapitres bonus en général, rien n'est centré sur Loudrina, bien qu'ils sont en lien avec l'histoire.
J'espère que le chapitre de la Mama Tomlinson vous a plu ?
- Que pensez-vous d'elle ? Et de son mari ?
- Maintenant vous savez comment Zayn a fini par devenir le 'garde du corps' de Louis (bien que je l'aie mentionnée dans les précédents chapitres, cependant je n'aie pas eu l'occasion de le développer donc j'étais bien contente que vous avez choisis le pdv de la Mama xD)
- Et très important : vous connaissez maintenant la véritable raison du pourquoi Avery haïs Louis en plus de sa jalousie (pareil je n'avais pas eu l'occasion de le développer aussi). Vous le détester toujours autant ? :p => ps : j'ai évité le cliché du demi-frère hein on est bien d'accord ? PTDRR xD
- Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais j'ai essayé d'éviter le cliché des parents qui détestent la petite-amie (bc elle ne vient pas d'une famille aisé ou j'en passe !).
Courage pour ceux qui passe leur bac, c'est une dure semaine je sais, mais ça passe très vite !
Je sais que je ne vous le dis pas assez, mais merci d'être là ! Votre soutient me fait vraiment chaud au coeur, surtout cette année, qui a été relativement dur, surtout que j'ai déconnée pour les mises à jours (x8978676 pardons encore...)
Je vous aimes,
Alexia. ♥
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