14 Janvier 2022, Maison de Connor, 18h40

Mais quelle conne !

Quelle idée de jouer comme ça avec lui ?

Et Austin ?

Je ne sais pas, c'était si naturel.

J'ai une forte envie de sauter par la fenêtre.

—    Hope ?

Merde.

Austin.

—    Oui, répondis-je le plus naturellement possible.

—    Je peux entrer ?

—    Oui, vas-y entre.

La porte s'ouvre sur un Austin tout souriant.

—    Comment tu vas ? Tu as vu cette chambre de malade que tu as ? Enfin, que nous avons.

—    Oui... elle... elle est vraiment belle.

Il s'approche de moi et me prend dans ses bras.

—    Ça me fait plaisir d'être chez moi, avec toi, te faire partager ma vie.

Mais dans quelle merde est-ce que je me suis mise ?

J'étais à deux doigts d'embrasser son meilleur ami ! Mon ami.

—    Tu sais... ça ne fait pas longtemps qu'on est ensemble, on devrait prendre notre temps, y aller à notre rythme.

—    Tu as raison, je ne voudrais pas te brusquer. On pourrait faire chambre à part ce week-end. Je te verrais déjà toute la journée alors, ça me va.

Il m'embrasse le front avant de partir et me dire que je suis invitée à dîner chez ses parents ce soir.

Mais je pense que je devrais décliner.

C'est trop rapide, ça fait moins d'une semaine. Très tôt pour rencontrer ses parents et sa famille.

C'est bizarre, il est très entreprenant avec moi, il veut avancer, mais je ne sais pas comment dire... il est... trop... là.

Bon, intoxication alimentaire ? Décalage horaire ?

J'ai besoin de temps, d'espace, de quelqu'un qui soit là, mais pas tout le temps, j'ai besoin de moment pour moi, pour mes amis et j'ai l'impression de ne pas avoir vu Roxane depuis Samedi dernier.

Hope : Coucou, je ne me sens pas bien, j'ai l'impression d'avoir mangé quelque-chose qui m'a rendue malade dans l'avion, il vaudrait mieux qu'on reporte ça à demain ou un autre jour non ?

Il me répond dans la foulée :

Austin : Pas de soucis, prends soin de toi, je vais demander à Connor de veiller à ce que tu ne manques de rien.

Connor ?

Je peux me débrouiller seule.

Tu es censée être malade idiote.

Je pose donc ma valise et prend des affaires pour aller me changer, j'ouvre la porte et tombe nez à nez avec lui.

—    Malade ?

Il me regarde en rigolant et glisse à mon oreille :

—    On dirait que tu sèches le dîner chez les beaux-parents. Tu ne voulais pas rester loin de moi ?

Je m'éloigne légèrement de lui et remarque qu'il fixe mes lèvres.

—    Tu te sens si supérieur à lui ?

—    Quand sa copine a une tension pareille envers moi, difficile de ne pas se sentir supérieur ?

Il s'approche de moi, son torse collé à ma poitrine, nos bouches à seulement quelques centimètres l'une de l'autre.

—    N'essaie pas de nier cette connexion.

—    Je ne la nie pas, je dis juste qu'on devrait la laisser de côté.

—    Mais à qui ça serait bénéfique ? Austin ? Il a déjà tout ce qu'il veut dans sa vie, lance-t-il amèrement. Je n'ai pas dit que je voulais quelques chose de sérieux, je veux juste m'amuser, draguer la même personne sans engagement à prévoir, être dans la séduction constante.

—    Eh bien, tu le feras avec ta future petite-amie qui n'est pas moi, je suis bien avec Austin.

Menteuse.

Je le pousse et il me laisse passer. Je cours me réfugier dans la salle de bain et ferme bien à clé derrière moi. Je m'appuie contre le lavabo et me regarde dans le miroir.

—    Qu'est-ce que tu as fait Hope ? me dis-je. Tu préfères jouer avec le prince des glaces que de te concentrer dans une relation saine. Putain, c'est quoi mon problème ! m'exclamé-je en tapant contre la vasque.

14 Janvier 2022, Maison de Connor, 23h58

Je sors sur la terrasse quand j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir et se refermer.

—    Hope, tu es là ? demande une voix que je connais plutôt bien.

—    Sur la terrasse.

Il arrive et s'assoit sur la terrasse à mes côtés avant de dire :

—    Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu dire, je suis allé trop loin dans mes propos. J'aurais dû respecter le fait que tu sois avec lui.

—    Ne t'excuse pas, je ne regrette rien ou le fait d'être avec lui, ce n'est peut-être pas la personne qui me correspond. Je préfère peut-être les grands, bruns, froids avec une petite sœur aussi franche que lui. Parce que oui, j'ai entendu ce que ta sœur a dit par rapport à nous deux. Et si elle n'avait pas tort ?

Il tourne sa tête vers moi avant de parler :

—    Je préfère les brunes aux yeux verts pour ma part. Exactement comme toi.

Je fonds sous son regard brulant.

Je me sens désiré, regardé, apprécié à ma juste valeur.

—    Si tu savais comme j'ai envie de t'embrasser... là, maintenant.

—    Pourquoi est-ce que tu attends ? demandé-je à Connor.

—    Parce que tu es la copine de mon meilleur ami et que tu le tromperais. Et tu n'es pas une fille comme ça ?

—    Alors, je suis quelle genre de fille.

—    Le genre de fille qui me fait de l'effet.

—    Quel genre d'effet ?

—    Le genre que tu n'aimerais pas découvrir tout de suite, répond-il approchant sa tête de la mienne.

—    Et si j'en avais envie, dis-je à quelques millimètres de ses lèvres.

—    Tu le découvrira en temps et en heure, il faut savourer. Et je suis prêt à jouer une éternité.

Il se rapproche un peu plus, nos lèvres s'effleurent et se séparent brutalement lorsque nous entendons une voix provenant du jardin.

—    Hope ! Hope ! Tu dors ?

On se regarde dans les yeux et restons discret, si jamais il nous surprend tous les deux je ne sais pas ce qui se passerait.

Malheureusement pour moi, Connor décide que c'est le moment idéal pour jouer avec mes nerfs.

Il m'attrape par le cou et dépose des baisers le long de celui-ci. Il longe ma clavicule avant de remonter vers ma joue, mon nez, la commissure de mes lèvres.

—    Connor..., dis-je à voix basse. Arrête ce cirque.

—    Jamais, murmure-t-il à mon oreille, me donnant des frissons et se rapprochant dangereusement de mes lèvres.

Sa deuxième main vient se poser sur le haut de ma cuisse tandis qu'il continue à embrasser mon cou.

Je penche ma tête vers lui et il me dit :

—    Je ne t'embrasserais jamais tant que tu seras avec lui.

—    Connor...

Je m'avance vers lui pour essayer d'arriver à mes fins et de l'embrasser, mais il recule et me dit :

—    Les règles du jeu sont les mêmes pour tout le monde.

—    Je déteste ces putain de règles.

—    Moi aussi et pourtant, on fais avec.

Pour jouer à mon tour, je m'assois à califourchon sur lui et dépose mes mains sur ses joues.

—    Tu veux jouer ? Jouons.

Je m'avance vers son torse et il soupire :

—    Hope... ne joues pas avec le feu, tu vas finir par te brûler.

—    Je relève le défi.

Je me penche vers lui, nos yeux se rencontrent, ses mains se place dans le bas de mon dos et il me remonte contre lui. Nos visages sont proches, nos souffles synchronisés.

—    Je n'ai jamais vu une seule fille comme toi Hope Smith, tu me rends complètement fou.

J'embrasse son cou, lentement et sa respiration s'accélère.

Il pose ses mains sur mes fesses et m'oblige à le regarder droit dans les yeux.

—    Je ne regrette jamais rien Hope.

—    Ça tombe bien, moi non plus.

—    Je ne peux pas... vis-à-vis d'Austin, ce n'est pas correct.

—    C'est allé trop vite entre lui et moi, il faut que j'y mette fin, il est trop présent en si peu de temps.

Je me rapproche encore un peu de lui et il resserre sa prise.

—    Et puis merde, lâche-t-il à bout de souffle.

Il capture mes lèvres et me donne le baiser le plus passionnés que je n'ai jamais reçu. Sa langue rencontre et la mienne et elles dansent sensuellement.

Dans ce moment, nous sommes seuls au monde et seules les étoiles assistent à ce péché.