Chapitre 3 : Parasite (B)

Il n'en revenait pas.

Alors qu'il enfilait vite fait un t-shirt et un jean noir, il se remémora le regard qui avait croisé le sien quelques minutes plus tôt, puis l'échange qu'il avait eu avec son frère.

Ce fils de pu... ce crevard avait osé ramener cette meuf dans leur baraque.

Qu'est ce qu'elle foutait là putain ? N'était-elle pas censée être au lycée à pouffer devant Ken le capitaine de l'équipe de foot ou en train de se foutre du vernis chez sa pote Cindy ?

Ou alors, elle s'était faite virer de chez elle et elle cherchait un putain de toit à se mettre au dessus de la tête pour protéger ses cheveux, le centre de sa vie.

Peu importe où cette gamine devait être, elle n'avait rien à faire ici. Surtout avec eux.

Et il ne disait pas ça pour elle, mais pour lui. Il ne supporterait pas de vivre avec elle. Rien que quand il l'avait aperçue il avait eu envie de lui faire payer...

Mais Chase ne voulait pas qu'elle dégage. « Elle va nous être utile » hein ? Il avait bien essayé de le raisonner.

- Mais qu'est ce qui te prend bordel, pourquoi tu la ramènes ici ? C'est quoi ton problème, putain ? avait-il explosé alors qu'ils étaient dans une chambre au premier étage.

Son frère lui avait dit de se calmer. Bien sur, ça avait eu pour effet de le mettre encore plus hors de lui.

Et puis Chase lui avait expliqué en quoi elle pourrait leur être utile. Ses yeux brillaient alors qu'il lui dévoilait les prémices d'un plan qu'il avait d'abord trouvé vraiment tordu. Mais, tandis qu'il l'écoutait, toute sa rancune et toute sa haine avaient refait surface.

Très bien, elle les aiderait, et ensuite il la fouterait dehors à grands coup de pieds au cul, si elle ne se faisait pas flinguer en cours de route.

Et il ne la baiserai même pas avant. Même si elle le suppliait. Elle le dégoutait.

Rien à foutre, il la traiterait comme ce qu'elle était : un putain de parasite. Et lui, les parasites, il les écrasait.

Cette chiennasse ne méritait que ça, après tout.

Les sourcils froncés, il enfila ses vans noires et descendit les escaliers

-  Ahhh frangin ! Tu tombes bien ! J'allais justement expliquer à Alexis....

- Je m'en bats les couilles.

Il ne regarda surtout pas dans leur direction mais senti son regard braqué sur lui alors qu'il allumait sa clope. Elle le toisait sans retenue. Il étais certain qu'elle le détestait déjà.

Parfait. Lui aussi.

Son frère poussa un soupir.

- Donc je disais, reprit-il en s'adressant de nouveau à la fille, en fait, c'est pas très compliqué. En gros, on se rempli la panse là où on sait que ce sera un festin de roi. Simple, basique. Les morts ne sont pas si fréquentes. Et crois-moi, ceux qui y passent ne sont pas de pauvres victimes innocentes. Les ordures de businessmen qui se prennent pour Dieu parce qu'ils sont riches comme Crésus, ça pullule de nos jours. Nous, on est là pour faire le ménage et ramasser le blé.

Il s'étira, avant de reprendre.

- Le problème, c'est qu'on n'est pas les seuls dans le milieu à vouloir pêcher le gros poisson. A vrai dire, c'est là que ça part le plus en cacahuète. Mais avec une fille dans l'équipe, on a une carte en plus, n'est-ce-pas ? lacha-t-il avec un sourire en coin.

Elle ne répondit pas. Sûrement devait-elle commencer à comprendre dans quel genre de merdier elle s'était fourrée. Si elle était aussi longue à la détente, elle n'allait pas faire long feu ici.

Tant mieux.

- Et pourquoi vous vivez... là-dedans, si vous êtes riches ?

Quoi, la princesse n'était pas satisfaite de son nouveau palace ? Il allait lui apprendre sa première leçon. Reste humble, salope.

- Trésor, se reposer sur ses lauriers, c'est signer son arrêt de mort. T'es là en train de te trémousser dans ta piscine et pan! tu te retrouves avec une balle entre les deux yeux parce que t'as eu l'audace de baisser la garde.

Son frère marqua une pause, et il le sentit fixer son dos pendant que lui se servait un verre de whisky.

- Mais on se tirera d'ici quand on aura fait payer ceux qui ont une dette envers nous, reprit-il, bien plus sombre tout à coup. Et c'est surtout là que tu interviens, chérie.

Il fut le seul à pouvoir sentir l'infime nuance malsaine dans la voix de son frangin. Parfois, il se demandait si Chase n'était pas une pire enflure que lui. Et elle, elle était là, au milieu d'eux, sans se méfier le moins du monde. Il leva les yeux au ciel. Il était temps qu'il se casse d'ici.
Comme s'il avait eu la même pensée, son frère se leva d'un seul coup.

- Mais je t'expliquerai ça une autre fois, parce que là j'ai un truc urgent à faire. Blake, je compte sur toi pour être d'assez bonne compagnie et lui couper toute envie de se tirer d'ici.

Il reporta son regard sur elle, un sourire faussement désolé sur les lèvres.

- Je t'avais prévenue poupée, une fois que t'as dit oui, c'est compliqué de revenir en arrière. Maintenant que tu sais où on est, je peux pas te laisser partir comme ça. Ils pourraient te retrouver et te faire parler, tu vois. Mais ici, tu es entre de bonnes mains.

Quel enfoiré. C'était hors de question qu'il joue les baby-sitter. Lui aussi avait des comptes à régler de son côté.

- Tu m'as pris pour qui? La nounou de service ? Va crever, Chase. C'est toi qui l'a ramenée ici, et si elle fait de la merde, c'est ton problème.

- Si elle se casse d'ici, c'est aussi ton problème. Tu restes là. Je serai de retour rapidement.

Il ne prit même pas la peine de répondre. De toute façon, s'il voulait se barrer, rien ne l'en empêcherait une fois son frère sorti.

La principale concernée, jusque là silencieuse, intervint à sa place. Elle lui cassait déjà les couilles.

- Non mais c'est bon, j'ai pas besoin de gardes ! Et j'ai bien l'intention de revoir le soleil, merci !

Ah, elle était bien naïve. Si elle savait...

Le soleil ne fera plus jamais partie de ta vie, trésor.

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