Chapitre trente-quatre

NB : Merci à tous sur vos commentaires/avis/encouragements vis à vis de mon annonce sur la suite de la traduction ! Je n'ai pas encore répondu à tous, faute de temps, mais j'ai tout lu et ça me va droit au coeur. Pour mettre les choses au clair, je pense terminer toute seule IHBNTY et prendre de l'aide pour la suite (qui sera sûrement postée sur un compte autre que celui-là, par conséquent, mais je vous tiendrais au courant en temps voulu). Nous sommes à quatre chapitres de la fin de cette fiction, accrochez vous ;)

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Une fois débarrassé de presque tout l’alcool que j’avais ingurgité, Vic m’aida à m’installer au côté passager de sa voiture, et m’aida même à attacher ma ceinture. J’avais l’impression d’être un enfant dont il devait s’occuper. Il s’occupait toujours de moi… Pourquoi est-ce qu’il était, et comment est-ce qu’il m’avait trouvé ? Ces questions ne me semblaient même pas si importantes pour le moment. J’étais plus concentré sur la douleur qui me rongeait la tête et l’estomac. Je laissais retomber ma tête contre la vitre glaciale alors que Vic démarrait la voiture, conduisant en direction de chez moi.

« Comment est-ce que tu te sens ? », Me demanda-t-il après une dizaine de minutes de silence total. J’avais la nausée, et encore envie de vomir. Eurk, je détestais être saoul !

« Arrête d’être si gentil avec moi. », Ordonnai-je.

« Kels. Le fait que tu aies rompu avec moi ne va pas m’empêcher de tenir à toi. », Soupira-t-il. Mon cœur flancha quand il m’appela par mon surnom. Cette journée avait été pleine d’émotions. De la douleur quand j’avais dû annoncer à Vic que je ne voulais pas de lui dans ma vie, de la jalousie quand je l’avais vu embrasser Jenna, et une peine immense quand ma mère m’avait abandonné encore une fois. Et enfin, de la culpabilité en cet instant même, accompagné de ma douleur physique. C’était trop à supporter pour une personne normale, et encore plus pour un adolescent aussi sensible que moi.

« Je suis tellement désolé… », Murmurai-je, et quelques larmes commencèrent à s’échapper de mes yeux. Je croisais les bras contre mon torse, cherchant à me réconforter moi-même. Je continuais de fixer le paysage à travers la fenêtre, principalement pour éviter le moindre geste de la tête qui me rendrait malade.

« Je ne te crois pas. Si tu es désolé, pourquoi est-ce que tu me fais tout ça ? Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas se remettre ensembles ? », Me demanda-t-il.

« On ne peut pas. J’aimerais bien, mais on ne peut pas. » Pourquoi est-ce que je disais tout ça ? J’étais sur le point de lui dire la vérité, je la sentais venir et avec mon esprit encore embrumé, j’étais capable de la laisser s’échapper. Alors, je décidais de garder la bouche fermée.

« Tu n’arrêtes pas de dire cela, mais je veux savoir pourquoi. », Insista-t-il. Je ne répondis pas. Je baissais le regard, fixant mes mains nerveusement, triturant le bas de mon pull.

« Répond-moi. », M’ordonna-t-il sévèrement. Je ne répondis toujours pas, et sentis la voiture aller plus vite. Je relevais le regard vers lui. Il fixait la route et ses mains étaient crispées sur le volant. « Je veux une vraie raison. », Continua-t-il, en allant encore plus vite. On était sur une longue route droite avec peu d’autres voitures, mais je commençais quand même à avoir peur à cause de la vitesse à laquelle on roulait.

« Ralentis. », Le suppliai-je.

« Non. Pas tant que tu ne m’auras pas donné une vraie raison pour laquelle tu ne veux pas être avec moi. » Il roulait encore plus vite. Je m’agrippai à mon siège, craignant pour ma vie.

« Vic, ralentis ! », Hurlai-je.

« Pas tant que tu ne me parles pas ! », Me cria-t-il en retour. Je regardais la route, les yeux écarquillés. On se rapprochait de quelques virages, et que je savais qu’à cette vitesse nous allions forcément sortir de la route et finir dans un arbre ou un poteau.

« Vic ! Arrête ! » Mon cœur battait à cent à l’heure.

« Parle-moi ! », Hurla-t-il, furieux.

« Je ne peux rien te dire, putain ! Tu ne comprends pas ? Fait-moi confiance, s’il-te-plait. Je te le dirais un jour, quand on en aura fini avec le lycée. Mais pas maintenant, car elle ne veut pas me laisser faire ! S’il-te-plaît Vic, ralentis, tu me fais peur ! », M’exclamai-je, sans contrôler mon flot de paroles. Ma voix était cassée et ma respiration tremblante. Je ne parvins à me calmer seulement lorsqu’il commença enfin à ralentir. Il arrêta d’accélérer et retomba à une vitesse en dessous de la limitation. Je relâchais mon siège, me relaxant.

« Qui c’est, ‘elle’ ? », Demanda-t-il.

« Quoi ? », Répliquai-je sèchement. Je lui en voulais encore pour ce qu’il venait de faire.

« Tu as dit que ‘elle’ ne voulait pas te laisser me parler. Qui c’est ? », M’interrogea-t-il. Oh merde, je n’avais pas dit ça, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que j’avais dit ça ? Au lieu de répondre à sa question, je décidais de m’énerver contre lui, parce que... j’étais énervé.

« Non, va te faire foutre ! Je déteste quand tu fais ça. Je déteste quand tu me manipules en m’embrassant ou en me faisant peur dès que tu veux quelque chose de moi. Si j’avais voulu t’en parler je l’aurais fait, mais ce n’est pas le cas alors remet-toi en et arrête d’essayer de me tuer ! », Hurlai-je en lui lançant un regard noir. Il avait l’air vexé.

« Je n’essayais pas de te tuer. », Murmura-t-il.

« Ramène-moi chez moi. », Répondis-je simplement, reportant mon attention sur la fenêtre. Je savais qu’il ne voulait pas en rester là, mais il semblait réfléchir à cela.

« Cette conversation n’est pas terminé, tu sais ? », Soupira-t-il. Je le savais.

« Chez moi. », Répétais-je en grinçant des dents.

Alors il me ramena chez moi en silence. La première chose que je remarquais en arrivant devant ma maison, c’était que la voiture de mon père n’avait pas encore été ramenée. Je savais qu’il serait à l’intérieur en train de m’attendre. Il savait que c’était moi qui l’avais pris, s’il l’avait déclarée comme volée. Mais j’arriverais peut-être à le convaincre que cela n’était pas moi. Il serait quand même en colère et près à se défouler sur moi, mais peut-être moins.

Je sortis de la voiture de Vic sans lui adresser un mot ni un regard. Je savais qu’il m’adresserait ce regard triste et c’était déjà assez difficile de ne pas lâcher prise et tout lui raconter. Un jour il comprendra pourquoi j’ai dû faire tout ça, et j’espère qu’il me pardonnera, même si cela ne me surprendrait pas qu’il ne le fasse pas.

Je rentrai à l’intérieur, fermant la porte derrière moi. J’eus à peine le temps de faire un pas que des mains me prirent à la gorge, me plaquant violemment contre la porte. Je laissais échapper un glapissement de surprise, et essayai de repousser ses mains. Je relevais le regard vers mon père, et je vis dans ses yeux une lueur meurtrière.

« Tu pensais vraiment pouvoir voler ma voiture et t’en sortir comme ça ? », Fulmina-t-il.

« Je… », Commençai-je à lui répondre, mais il serra mon cou plus fort. « Ce… Ce n’était pas… moi. », Parvins-je à articuler.

« Je t’ai vu partir avec, sale petit menteur. », Cracha-t-il. « Alors quoi, t’as décidé que faire une petite balade en voiture serait amusant ? »

Je secouais la tête et essayai de m’excuser, mais aucun mot ne sortit. La peur grimpa en moi et des larmes naissaient dans le coin de mes yeux, mais je n’avais pas envie de pleurer en face de lui. Je ne pouvais pas me montrer faible. Je devais être fort. Mais mes pensées d’encouragement ne parvinrent pas à m’éviter le coup qui heurta mes côtes. Le peur d’air qui me restait quitta mes poumons, et je crus que j’étais sur le point de m’évanouir, mais il me relâcha finalement. Il ne s’arrêta cependant pas là. Comme d’habitude quand il me frappait, je me fermais totalement, me contentant de subir les coups. Il me frappa dans les côtes et le ventre, et m’asséna quelques coups au visage. Ces coups-là me firent plus mal. Je n’avais pas l’habitude qu’il me frappe à cet endroit, alors c’était tout nouveau. Je laissais échapper quelques gémissements de douleur malgré moi, ce qui l’énerva encore plus. J’avais beau chercher dans mes souvenirs, je ne me souvenais pas qu’il s’était déjà autant acharné sur moi. Je ne ressentais plus que de la douleur, et pourtant dans un coin de mon esprit, une voix me disait que je le méritais. Quand il eut enfin fini et qu’il retourna au salon, je traversais le couloir en tremblant, et je m’écroulai dans mon lit. Je m’endormis en pleurant, en position fœtale.

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Le lendemain matin, je me contemplais dans le miroir d’un air hébété après être sorti de la douche. Sur mes côtes s’étendaient des hématomes de différentes teintes de bleus et violet, et une douleur lancinante se réveillait à chaque mouvement. Ca, je pouvais facilement le cacher. Je pris un pull à manches longues, pour pouvoir cacher les bleus qu’il avait laissé sur mes bras, parce que j’avais été stupide au point d’essayer de parer ses coups. Ces bleus n’étaient pas un problème, j’y étais habitué. Mais quand je vis mon visage dans le miroir, je compris que j’avais un problème. Presque toute la partie droite de mon visage était salement marquée et violacée. Il avait réussi à épargner mes yeux, alors de ce côté-là ça allait. Il y avait aussi une coupure sur ma joue, causée par son alliance. Pourquoi est-ce qu’il portait toujours cette alliance… Je n’en savais rien.

J’essayai de cacher mes bleus en ramenant mes cheveux sur mon visage, mais ça ne marchait pas. Je ne savais pas comment j’allais expliquer cela. Je prévoyais de sécher les cours, mais mon père m’avait tiré du lit très tôt, et m’avait ordonné d’aller en cours et d’inventer une excuse pour justifier mes excuses, comme un accident de voiture ou autre. La plupart des élèves avaleraient cette excuse sans problème, mais je savais que ce n’était pas le cas de Vic. Peut-être que je pourrais lui faire croire que j’avais été agressé en allant au lycée, et que j’avais été frappé ?

Je soupirais, sachant que cette journée ne ferait qu’accentuer mes problèmes. Je terminai de me préparer pour aller en classe, et quittai la maison sans recroiser mon père. Je marchai lentement jusqu’au lycée, prenant soin de prendre un chemin où je ne devrais pas passer devant chez Vic. Je ne pensais à rien pendant le trajet. Hier avait été tellement chargé qu’aujourd’hui, je me sentais juste vide. J’en avais marre de tout ce qui se passait dans ma vie, et penser à cela ne ferait qu’aggraver les choses. Cela me déprima encore plus.

Je traversais l’école la tête baissée, mais je ne pouvais ignorer les glapissements de surprises qui se faisaient entendre à mon passage. Les messes basses parvinrent à mes oreilles. « Est-ce que c’est Josh qui a fait ça ? » « Est-ce que c’est l’un des Fuentes ? » Je les ignorais tous.

Je gardais ma tête baissée et me rendis directement dans ma classe de math. J’étais arrivé là le premier. Et c’est comme cela que je passais ma matinée. La tête baissée, n’adressant la parole à personne, professeurs compris. Je pris à chaque fois des couloirs où je ne risquais pas de croiser Vic. Je parvins également à éviter Mike, Jaime et Tony pour la matinée. Ce ne fut qu’à l’heure du repas que tout dérapa. J’étais dans les toilettes, seul, assis sur le rebord des lavabos attendant que le temps passe quand la porte s’est ouverte, dévoilant Vic. Il se figea quand il croisa mon regard. Merde.

« J’ai entendu les rumeurs, mais… », Sa voix se brisa. Il ne savait pas quoi dire. Je ne pouvais pas me confronter une nouvelle fois à lui. Je ne pouvais pas, simplement. Je me redressais, et entrepris d’aller m’enfermer dans une des cabines de toilettes, mais il m’arrêta, se plaçant en face de moi. Il prit mon visage entre ses mains, pour mieux m’observer.

« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Qui t’as fait ça ? », Me demanda-t-il rapidement. Ses yeux étaient plongés dans les miens, à la recherche d’une réponse.

« Personne. Ce n’est rien. », Mentis-je.

« Non, c’était lui, c’est ça ? C’est ton père qui a fait ça ? », Me demanda-t-il. Il avait vraiment l’air terrifié. Ses doigts glissèrent sur les bleus de mon cou. Je ne lui répondis pas. Il connaissait déjà la réponse.

« Qu’est-ce qu’il t’a fait d’autre ? », Questionna-t-il. J’entendais dans sa voix son côté protecteur, même si je ne savais même pas que c’était possible.

« Rien. Je vais bien, vraiment. Ce n’est rien. », Annonçai-je, essayant de le calmer. Il savait que je mentais, alors il me tapota légèrement les côtes, et je laissais malgré moi échapper un gémissement, m’écartant de lui.

« C’est ça que tu appelles rien ? », Demanda-t-il. « Kellin, tu as un hématome énorme sur la joue, et je n’ose même pas imaginer ce qu’il y a sous ton pull. Tu m’as dit qu’il avait arrêté ! Tu m’as dit qu’il ne te faisait plus ça ! », Cria-t-il.

« Je vais bien, c’est bon. Je peux supporter ça. Calme-toi. », Répondis-je rapidement.

Il me regarda simplement, choqué. Me voir dans cet état lui avait fait perdre ses mots. Bon sang, même moi je n’avais pas su quoi penser en me regardant dans le miroir ce matin. Quand Vic était en colère, ce n’était pas bon, alors je devais le calmer. Je fis un pas vers lui, et pris ses mains dans les miennes.

« Vic. », Commençai-je d’une voix douce. « J’apprécie beaucoup que tu te préoccupes de moi, mais oublie tout ça, okay ? On se voit en cours de musique, d’accord ? » Je savais que ce n’était pas la meilleure chose à faire, mais je voulais le calmer, alors je me penchais en avant et déposai un baiser sur sa joue. Quand je reportais mon regard sur lui, il avait sa mine vide de toute expression, mais il n’avait plus l’air en colère. Je relâchai ses mains et sortis des toilettes, prenant la direction de la salle de musique. Je suppose que l’on pouvait dire que ça c’était bien passé. Enfin, j’espérais l’avoir calmé, il n’avait plus l’air furieux, le baiser avait peut-être réussi à le distraire en lui faisant penser à la possibilité que je puisse encore être attiré par lui ; même si cela impliquait que j’allais encore devoir le repousser, c’était toujours mieux que de le voir en colère.

J’arrivais en salle de musique en avance, et m’installais au fond de la pièce. Je n’avais pas mes affaires avec moi, parce que je les avais laissés là hier, en quittant le cours. Je n’avais aucune idée d’où est-ce qu’ils pouvaient se trouver. J’en conclus que soit Vic soit Mme. Ascot les avait récupérés. Dix ou quinze minutes plus tard, la sonnerie retentit et la classe commença lentement à se remplir. Mme. Ascot arriva et commença le cours, comme d’habitude. Il y avait quelque chose qui manquait. Vic. Il arrivait souvent en retard, mais dix minutes encore passèrent, et il n’était toujours pas là, et c’est à ce moment-là que je réalisais quelque chose. Mon baiser ne l’avais pas perturbé, non, il cherchait simplement à cacher le fait qu’il fulminait encore ? Pourquoi ? Parce que si je l’avais remarqué, je l’aurais empêché de faire ce qu’il avait prévu.

Je sautai sur mes pieds, et sans une explication je courrai hors de la pièce, et hors du lycée. Je courrai le plus vite possible jusqu’au parking, et vis que la voiture de Vic n’était pas là.

« Merde. », Marmonnai-je à moi-même.

Je me retournai et partis en courant en direction de chez moi. Vic était en colère, très en colère et je savais que sa haine pour mon père n’avait fait qu’accroître depuis qu’on se connaissait. Ugh, pourquoi est-ce que j’avais été stupide au point de croire qu’il s’était calmé ? Pourquoi est-ce que j’avais pensé l’espace d’un instant qu’il ne partirait pas voir mon père ? Pourquoi est-ce que j’étais si stupide ?

Courir me faisait mal aux côtes et au ventre, et j’avais du mal à respirer, mais je ne m’arrêtais pas, je ne pouvais pas m’arrêter. Il n’y avait pas que le fait que Vic puisse faire quelque chose qu’il regrettera plus tard qui m’inquiétait, mais plutôt celui que mon père était un homme fort, qui n’aurait aucun mal à prendre le dessus sur Vic. Il pourrait même le tuer s’il le voulait. Cette pensée me donna envie de pleurer. S’il touchait à un seul cheveu de Vic, je le tuerais de mes propres mains.

J’arrivais enfin dans ma rue, et la première chose que je remarquais, c’était mes voisins qui sortaient tous de chez eux. Qu’est-ce qu’il faisait ? Non, plutôt : pourquoi est-ce qu’ils faisaient ça ? J’avais un mauvais pressentiment qui venait me nouer l’estomac. Je savais exactement pourquoi, et quand j’arrivais à la hauteur de ma maison, cela se confirma. Il y avait quelques un de mes voisins sur le trottoir en face de chez moi, et juste devant ma maison se trouvaient une ambulance, un véhicule de police, et la voiture de Vic. La peur grimpa en moi, et tout ce que j’arrivais à penser c’était : ‘Où est Vic ?’. Je voulais juste savoir s’il allait bien. Il devait aller bien.

J’arrivais devant ma maison, m’arrêtant au niveau de la boite aux lettres, ne voulant pas aller plus loin, ayant trop peur de ce que j’allais y voir. Cependant, je n’eus pas à bouger, puisque quelques instants plus tard, deux personnes étaient escortés hors de la maison. L’une d’elle était sur un brancard, un masque d’oxygène plaqué au visage, et l’autre était menotté. 

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