Chapitre trente-et-un
/ ! \ Point de vue de Mike / ! \
Cela faisait deux jours que Vic et Kellin avaient rompus, et je m’inquiétais pour mon grand frère. Il allait en cours mais ne parlait presque pas, même si Kellin n’était pas là. Il m’avait obligé à aller chez lui hier, pour vérifier s’il allait bien mais je ne comprenais pas pourquoi. Si j’étais lui, je détesterais Kellin pour ce qu’il lui avait fait. Qui menait en bateau quelqu’un de la sorte, et rompait avec eux ? Malgré ma haine pour Kellin en ce moment, je me rendis quand même jusqu’à chez lui pour vérifier qu’il n’avait rien fait de stupide, comme tenter de se suicider. Mais pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? C’était sa décision de mettre fin à sa relation avec Vic, mais quand même, il n’avait pas mis les pieds à l’école depuis deux jours, et mon frère commençait à s’inquiéter pour lui. Kellin ne répondit même pas lorsque je tapais à la porte, alors j’entrai par effraction. Heureusement son père n’était pas dans les parages. Tout ce que je trouvais, c’était Kellin étalé dans son lit, fixant le plafond. Il ne m’adressa pas un mot, et pour être honnête je m’en moquais bien, alors je repartis rapidement.
Le lendemain, j’étais à la maison et pour la deuxième fois en deux jours, Vic rentra du lycée et s’enforma aussitôt dans le sous-sol, se jetant presque sur sa guitare. Aujourd’hui, c’était différent cependant. En pressant mon oreille contre la porte, je l’entendis chanter. Je ne reconnus pas la chanson, elle était peut-être nouvelle. Je savais que ce que je faisais était mal, mais je continuais d’écouter quand même. Il m’avait à peine adressé la parole à moi et mes parents ces deux derniers jours. Je tuerais pour savoir ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Il m’était assez difficile d’entendre ce qu’il chantait, mais je compris quelques phrases.
« I wanna hold your hand so tight it’s gonna break my wrist. »
( J’aimerais serrer ta main si fort que je m’en briserais le poignet.)
« This isn’t fair, no, don’t you try to blame this on me. My love for you was bulletproof, but you’re the one who shot me. »
(Ce n’est pas juste, non, n’essaye pas de reporter la faute sur moi. Mon amour pour toi était à l’épreuve des balles, pourtant tu es celui qui m’a tiré dessus.)
« I’ll sing along but I’m barely hanging on, no I’m barely hanging on. By the time you’re hearing this I’ll probably be gone. »
(Je vais chanter, encore et encore, mais je tiens à peine le coup, oh, je ne tiens pas le coup. Au moment où tu entendras cela, je serais sûrement déjà parti.
Paroles de la chanson ‘Bulletproof Love de Pierce The Veil (je l'ai mise en média du chapitre) Traduction approximative, j’ai pas traduit littéralement, mais plutôt pour le sens, et que cela sonne un peu mieux…)
Sa voix se mit à trembler à la fin de la chanson, et je savais qu’il était en train de pleurer. Les mots ‘Je serais sûrement déjà parti’ me touchèrent. Je savais qu’il exagérait souvent ses paroles. Il aimait bien jouer sur le côté dramatique. Mais ses paroles reflétaient toujours une pensée personnelle, du fond de son esprit. J’ouvris la porte du sous-sol, et pénétrai dans la pièce. Je vis Vic assis sur le sofa, en train de pleurer. Cela ne me surprit pas. Je l’avais déjà entendu pleurer la nuit dernière.
« Casse-toi Mike. », M’ordonna-t-il.
« Non, je veux être sûr que tu vas bien. », Répliquai-je.
« Non, je ne vais pas bien ! », Cria-t-il en se relevant, jetant sa guitare à l’autre bout de la pièce. Sa crise de colère me fit sursauter, mais je retrouvais rapidement mon calme. Je jetai un coup d’œil à sa guitare. Le manche était cassé en deux. Il avait cette guitare depuis ses cinq ans !
« Tu aimes cette guitare. », Articulai-je, sous le choc.
« Non, je ne l’aime pas. J’aime… » Il grogna, frustré et se laissa retomber sur le sofa, plaquant ses mains contre son visage. Kellin. Il aimait Kellin. Je le savais depuis un moment, mais lui ne l’avait jamais réalisé avant de le perdre.
« Vic. », Commençai-je, mais il ne me laissa pas le temps d’en dire plus.
« Sors d’ici. », M’ordonna-t-il à nouveau. Vic n’était pas le genre de personne avec qui il fallait insister quand il voulait être seul, alors j’obtempérais. Kellin payerait pour tout ça.
/ ! \ Point de vue de Kellin / ! \
Le lundi matin, j’ignorais mon réveil et restai au lit, sous mes couvertures. Je ne dormais même pas. Je me contentai de fixer le mur en face de moi. J’avais réussi à rester à la maison toute la fin de la semaine dernière en faisant semblant d’être malade. Ce week-end avait été plus facile à vivre, mais maintenant mon père commençait à en avoir marre de me voir à la maison.
« Lève-toi ! » Ce fut la seule chose qu’il me cria lorsqu’il arriva en trombe dans ma chambre.
« Je suis malade. », Mentis-je. Il se saisit de mes couvertures pour les enlever d’au-dessus de moi, et je me retournais aussitôt sur le dos, grognant.
« J’ai accepté que tu restes à la maison la semaine dernière simplement parce que Joanne était là et qu’elle avait de la peine pour toi, mais ça ne marchera pas aujourd’hui. File en classe. Je serais chez Joanne aujourd’hui, mais je serais rentré avant quinze heures, alors si tu rentres de cours plus tôt, tu sais ce qui risque de t’arriver… », Me siffla-t-il, me grognant presque dessus avant de quitter ma chambre, claquant la porte derrière lui.
Okay… J’étais certain que ‘Chez Joanne’ voulait dire ‘au club de stip-tease’. Il était un vrai porc. Je le détestais tellement… Mais j’étais obligé de l’écouter, et puis de toutes manières je ne pouvais pas éviter Vic éternellement. J’avais besoin de l’écarter totalement de ma vie. Je ne pouvais pas l’avoir dans les parages, car cela me compliquerait affreusement la vie. C’était pourtant l’enfer de ne pas l’avoir auprès de moi ces derniers jours. Je pensais constamment à lui. Je savais que je lui avais fait du mal, et j’avais l’impression d’être la personne la plus affreuse du monde, et c’était parce que je l’étais, enfin, en dehors de Jenna. C’était tout de sa faute, après tout. J’étais sûr qu’un jour, une fois que le lycée serait terminé, je pourrais raconter toute la vérité à Vic et peut-être qu’il me pardonnera. Cela me paraissait assez improbable… je ne méritais pas son pardon. Redoutant la journée qui m’attendait, je m’extirpai de mon lit pour me préparer.
---
« Répare les dégâts ! », Me cria Mike à la seconde où il me vit. Il m’attrapa par le col de mon pull et me plaqua contre les casiers. Je regardai rapidement autour de moi. Tout le monde avait les yeux rivé sur nous. Mais il n’y avait aucune trace de Vic, Jaime ou Tony.
« Mike, tout le monde nous regarde. », Murmurai-je.
Il se rapprocha de moi, me fixant avec un regard noir. « Répare les dégâts. », Me siffla-t-il avant de me relâcher. Un silence de mort c’était installé dans le vouloir. Mike se retourna, jetant un regard dans la pièce. Je pris une profonde inspiration, tremblant. Il avait l’air furieux, presque prêt à commettre un meurtre.
« Hey, Franceschi. », Appela Mike, attirant l’attention du meilleur ami de Craig, Josh. Craig avait été viré, et depuis Josh était le nouveau bourreau de service. « Fais ce que tu veux de lui. »
Et sur ce, Mike s’éloigna non sans m’adresser un dernier regard meurtrier. Je relevais le regard vers Josh, terrifié. Je n’avais plus personne pour me protéger, et j’avais l’impression de revivre ma première semaine ici. Josh m’adressa un sourire diabolique, et je n’avais pas envie de rester ici et découvrir ce qu’il comptait me faire. Je passais rapidement à travers les élèves pour me diriger vers ma salle de math. Tout était redevenu comme avant. Vic me détestait, le reste de l’école était prêt à s’en prendre à moi et me détestais également, et les brutes du lycée étaient de nouveau après moi. J’étais de retour à mes débuts ici, mais franchement, j’étais déjà tellement mal que les persécutions ne pouvaient plus rien me faire. Josh pouvait bien me tabasser s’il le voulait, je le mériterais.
J’avais quand même peur, je devais bien l’avouer. J’avais peur de croiser le chemin de Josh, mais plus que tout, j’avais peur de me retrouver nez à nez avec Vic parce que cela me ferait tellement de mal… C’était pourquoi à chaque changement de classe, je baissais la tête et passais par des endroits par lesquels Vic ne passait jamais. Et c’est pourquoi j’ai séché la pause de midi, caché dans les toilettes. Mais la sonnerie retentit, et je savais que je devais aller en cours. J’avais déjà raté de nombreux cours de musique et j’étais déjà trop en retard par rapport aux autres, puisque je ne connaissais rien aux instruments. On avait un examen bientôt, et je n’avais aucune notion de cours.
Je me préparais psychologiquement et quittais les toilettes en soupirant. Je traversais les couloirs presque vides, ou erraient seulement quelques élèves hésitant certainement eux aussi à aller à leur prochain cours. J’arrivais devant la salle de musique, et je pris une profonde inspiration avant d’entrer dans la pièce. Et il était là, assis à son bureau habituel. Oui, nous avions des bureaux depuis que la partie pratique du cours était terminé, et nous étions passés à la théorie. Il releva le regard vers moi à la seconde ou j’entrais dans la salle. Il ne montrait aucune émotion, mais il avait l’air fatigué. J’aurais préféré qu’il m’adresse un regard noir, ou quelque chose du genre. La seule place de libre était celle à côté de Vic, la mienne. J’avançais prudemment vers lui, m’agrippant à mon cahier de musique alors que Mme. Ascot commençait le cours.
Je prenais des notes pendant le cours, mais j’étais facilement distrait. Je commençais à me sentir mal. J’avais pensé que c’était simplement le fait d’être à côté de Vic qui me mettait dans cet état, et c’était assez gênant, mais non. Je me sentais mal, physiquement. Une vive douleur me piquait l’estomac. Je glissais mon bras contre mon ventre et continuai de prendre des notes, jusqu’à que quelques minutes plus tard, j’eus la tête qui commença à me tourner. Je lâchai mon stylo, et m’avachi sur mon bureau, laissant retomber ma tête entre mes bras. J’essayais de respirer correctement, mais je me sentais trop faible pour retrouver une respiration régulière. En fait, je m’étais senti faible toute la journée, mais j’avais pensé que c’était simplement de la nervosité.
« Mr. Quinn, vous allez bien ? », Me demanda Mme. Ascot depuis l’autre bout de la pièce. Je relevais la tête et la hochai.
« Hm, oui, mais est-ce que je pourrais sortir un moment et aller chercher à boire ? », Lui demandai-je en retour. Tous les regards étaient tournés vers moi, ce qui était assez embarrassant. Je ne savais pas si Vic me regardait, et je me retins de vérifier.
« Bien sûr, mais reviens vite. », Me répondit-elle avec douceur. Je hochais la tête et entrepris de me lever mais ma vision se fit floue. Une douleur fulgurante au crâne me fit grimacer. Mes jambes me lâchèrent et je me sentis tomber, pile dans les bras de Vic Fuentes. Ses bras vinrent se glisser autours de ma taille, et mon dos se cogna contre son torse. C’était ce que j’avais voulus depuis que l’on s’était séparé. C’est à ce moment que je me suis rendu compte d’à quel point il était facile de retomber dans les vieilles habitudes. Mais je ne pouvais pas me le permettre.
« Oh, Kellin ! », Cria Mme. Ascot. J’entendis quelques élèves glapir de surprise, puis le claquement régulier des talons hauts de Mme. Ascot se rapprocher de moi. Je clignais des yeux à plusieurs reprises, retrouvant peu à peu mes esprits. Vic me soutenait toujours, mais je me retins de relever le regard vers son visage. Je le repoussais doucement, étant certain que je ne m’évanouirais pas une seconde fois.
« Vic, est-ce que tu peux accompagner Kellin à l’infirmerie s’il-te-plaît ? », Demanda-t-elle à Vic.
« Non, ce n'est pas nécessaire, je vais bien. », Assurai-je.
« Ce n’était pas une suggestion, mais un ordre. Allez-y. », Exigea-t-elle.
Je soupirai et décidai d’obtempérer. Les regards des autres élèves, rivés sur moi, commençaient à me mettre mal à l’aise. J’abandonnais mes livres sur mon bureau et sortis de la salle de classe avec Vic sur les talons. Une fois qu’on fut seuls dans le couloir, il prit la parole.
« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu vas bien ? », Demanda-t-il. Bon sang, pourquoi est-ce qu’il se souciait de moi ?
« Je vais bien. », Murmurai-je en me dirigeant vers l’infirmerie. Passer le reste de la journée là-bas me paraissait être une bonne idée.
« Quand est-ce que tu as mangé pour la dernière fois ? », Me questionna-t-il. Cela me fit réfléchir. Je n’avais même pas réalisé que je n’avais pas mangé depuis peut-être… Deux ou trois jours ? Ouais, la dernière fois que j’avais mangé, c’était Vendredi soir, quand j’étais tout seul chez moi et que je m’étais fait une pizza surgelée. Je n’avais même pas faim actuellement, mais cela pouvait expliquer pourquoi je me sentais si mal.
« Kellin, répond moi. », Insista Vic.
« Retourne en classe. », Lui lançai-je, d’un ton suppliant malgré moi.
« Non, je ne veux pas retourner en classe. Je veux te parler. » Il prit mes deux mains dans les siennes et m’empêcha d’aller plus loin. Il se mit à me fixer.
« S’il-te-plaît. Je ne veux pas que les choses se passent comme ça… », Commença-t-il. Il m’attira près de lui, si bien que je pouvais sentir son souffle chaud s’écraser contre mes lèvres. Ses lèvres vinrent caresser légèrement les miennes. Non ! Je secouai légèrement la tête, et me mis à fixer le sol. Il tenait toujours mes deux mains. Bon sang, c’était toujours aussi difficile de le repousser… c’était censé être plus facile, à présent…
« Arrête ça. On s’est séparé. Fin de l’histoire. », Soufflai-je avant de me libérer les mains.
« Est-ce qu’on peut rester amis ? S’il-te-plaît Kellin. J’ai besoin de toi dans ma vie. », Me supplia-t-il. J’étais sur le point de pleurer. Merde. Je me retournais et m’éloignais de lui, préparant une phrase qui serait un mensonge à cent pourcent, mais qui était nécessaire pour qu’il puisse me détester et m’oublier.
« Je ne veux pas te toi dans ma vie. Je n’ai pas besoin de toi. », Annonçai-je, laissant couler une larme le long de ma joue. « Oublie moi, s’il-te-plaît. »
Je continuais de marcher et il me suivit, un peu comme la nuit où il m’avait suivi jusqu’à chez moi pour être sûr que j’allais bien même si j’étais en colère contre lui. Seulement cette fois, tout ce que je voulais c’était me retourner et sauter dans ses bras. Mais je ne pouvais pas. Tout ça à cause de cette connasse d’Australienne tarée !
On était presque arrivé à l’infirmerie lorsque la porte s’ouvrit. L’infirmerie était près du secrétariat, alors cela ne me surprit pas quand je vis la secrétaire sortir de là. Ce qui me surprit, par contre, ce fut la personne se tenant à ses côtés. Elle avait dans la quarantaine, et avait de longs cheveux noirs qui tombaient en cascade sur ses épaules. Elle était plus belle que jamais, surtout depuis qu’elle n’était plus couvertes des bleus que mon père lui avait laissé quelques mois auparavant. Qu’est-ce que ma mère faisait ici ?
---
NB : Désolée du retard, rentrée oblige ! D'ailleurs, si il y en a parmi vous qui lisent mes deux histoires postée sur mon compte, désolée aussi pour ce retard là (encore plus grand d'ailleurs x_x), j'attend un peu le début des cours pour reprendre, je suis en pleins manque d'inspiration, c'est l'effet fin de vacances ça... Bref, bonne rentrée, merci des votes et des commentaires, ça me fait toujours très plaisir ! Bisous <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top