Chapitre seize
Vic m’entraîna directement dans sa chambre, ce Vendredi après-midi, après les cours. Apparemment, on devait attendre que Tony et Jaime arrive aussi avant qu’il ne me dise ce qu’il allait me demander. Cela me rendit fou toute la journée, à réfléchir à ce dont il avait besoin de me parler. Plus tôt dans la journée, il avait cependant éclairé un peu mes pensées en m’indiquant que c’était juste une « proposition », peu importait ce que cela voulait dire. J’avais le pressentiment qu’il voudrait que je fasse quelque chose qui ne me plaira pas, et je finirai sûrement par le faire parce qu’il est un connard persuasif.
On atteignit sa chambre, et les lèvres de Vic se posèrent immédiatement sur les miennes. Nous ne nous étions pas embrassé de la journée car nous n’avions pas trouvé de moment en tête à tête, alors le baiser témoignait de notre manque d’affection.
« Je te jure que si les gars ne débarquaient pas bientôt, tu serais en cet instant même dans mon lit. », Murmura-t-il entre mes lèvres, avant de presser les siennes contre elles une nouvelle fois. Je ne pense pas que j’arrêterais un jour d’avoir des papillons dans le ventre à chacun de nos baisers.
J’entendis un klaxon de voiture à l’extérieur, et Vic s’arrêta de m’embrasser. Il soupira, déposant un baiser sur mes lèvres une dernière fois, avant de s’écarter.
« Reste ici, ok ? Je reviens dans quelques minutes. », Me dit-il. Je hochai la tête, et il quitta la pièce. J’essayais de me défaire de l’effet de… et bien, de Vic, avant de voir les autres. Je ne voulais pas être écarlate et respirer bizarrement lorsqu’ils arriveraient. Même si c’était dur de se comporter normalement avec Vic dans les parages.
Je jetai un coup d’œil dans sa chambre pour me distraire. Les murs étaient verts clairs, et sa chambre entière était bien rangée et ordonnée. Son lit était à peu près au milieu de la pièce, et il avait des posters sur ses murs, comme la plupart des adolescents. Il y avait une bibliothèque manquant un peu de livres, et dans le coin au fond de la pièce, il y avait un bureau avec une chaise à l’air confortable.
Mes yeux tombèrent sur la seule photo se trouvant sur son bureau, appuyée contre le mur. Je m’approchai, et la pris. Sur la photo, il y avait un Vic un peu plus jeune, mais pas de beaucoup, peut-être de deux ans et quelques. Il se tenait entre deux autres personnes. Je reconnus aussitôt l’une d’elle, qui était le type de sa fête, Beau. L’autre personne était une fille magnifique. Elle avait de pétillants yeux verts, et des cheveux rouge sombre, longs et bouclés. Les trois étaient souriants, se tenant dans ce qui ressemblait au jardin de Vic.
« Qu’est-ce que tu fais ? » Le retour de Vic me fit sursauter, et je me retournai rapidement vers lui. Il regarda la photo avec un regard vide d’émotion.
« Hm, rien, je regardai juste un peu, et, euh… Est-ce que ce sont tes amis, ou quelque chose comme ça ? », Demandai-je maladroitement. Oh mon dieu, j’aurais dû me contenter de reposer la photo et oublier tout ça. Il s’approcha de moi et m’arracha la photo des mains, la reposant sur le bureau, face contre terre. Je jetai un regard à la photo, avant de le reporter sur lui. Je pense que son expression vide, sans émotion, était encore plus effrayante que quand il exprimait sa colère.
« Mike, Tony et Jaime attendent en bas. », M’indiqua-t-il. Il prit ma main, entrelaçant ses doigts aux miens avec un peu plus de fermeté que d’habitude, et il sortit de la pièce. Qu’est-ce qui venait de se passer, au juste ? Est-ce que j’avais raté un épisode ? Je détestais les secrets, vraiment. J’avais la sensation qu’il me cachait quelque chose, et cela faisait mal qu’il ne veuille pas m’en parler. Je savais qu’on ne sortait pas ensembles depuis longtemps, mais il connaissait mon plus sombre secret, les abus de mon père, et il ne voulait pas me dire qui étaient ces personnes.
« Pourquoi tu ne peux pas répondre simplement à ma question ? », Demandai-je.
« C’est rien, ils sont juste… » Il marqua une pause, inspirant profondément. « Des exes. », Conclut-il.
« Attend, les deux ? Quoi ? », Questionnai-je, totalement confus. Il s’arrêta de marcher, et se retourna vers moi.
« Kellin, s’il-te-plaît ! Est-ce qu’on peut éviter de parler de ça ?! », Me cria-t-il. Il était en colère. Je pouvais le deviner par la manière dont sa main serrait encore plus la mienne, jusqu’au point où cela commençait à vraiment faire mal.
« Tu me fais mal. » J’essayai de lui parler calmement. Son regard changea, et il relâcha la pression sur ma main. Il me regarda d’un air désolé.
« Ce n’était pas mon intention. », Dit-il avant d’apporter ma main à ses lèvres, pour l’embrasser. « Je suis désolé. C’est un sujet sensible, mais c’est le passé, alors est-ce qu’on peut oublier tout ça, s’il-te-plaît ? », Demanda-t-il, embrassant légèrement ma main une nouvelle fois. Pour être honnête, le Vic qui se tenait en face de moi quelques instants auparavant m’avait fait peur. C’était effrayant à quel point il pouvait perdre son tempérament si rapidement, presque de la même manière que mon père. La différence était que Vic ne s’était pas rendu compte de ce qu’il faisait, et il s’était arrêté de le faire quand il avait réalisé. Je ne voulais plus me disputer avec lui au sujet des personnes sur la photo, même si j’avais l’impression qu’il me mentait à propos de quelque chose. Si c’était un sujet sensible, pourquoi est-ce qu’il avait été si heureux de voir Beau à sa fête ?
« Okay. », Me contentai-je de lui répondre.
Il sourit légèrement et déposa ses lèvres sur les miennes un bref instant, avant de tenir ma main tendrement, et on termina de descendre. Vic me conduisit à travers un couloir que je n’avais jamais traversé auparavant, et il ouvrit une porte qui donnait sur un autre escalier, qui, je le devinais, descendait jusqu’à un sous-sol. Est-ce que c’était le moment où il me sacrifiait à son chef suprême diabolique ? Ou alors il allait m’attacher dans son donjon et faire de moi son esclave sexuel ? Woah, d’où venait cette dernière idée ?
« Est-ce que ça va ? », Questionna Vic. Il se tenait toujours en haut de l’escalier, et il essayait de me faire descendre avec lui.
« Est-ce que tu es satanique ? », Lui demandai-je sans réfléchir. Il me regarda avec un air étrange avant de rigoler.
« Pas que je sache, non. », Répondit-il, m’adressant un regard curieux.
« Oh, okay, laisse tomber. », Dis-je. Il continua de me fixer un instant, avant de se retourner et descendre les escaliers, m’entraînant avec lui. Quand on arriva en bas, je vis Tony, Jaime et Mike installer des instruments de musique. Mike avait une batterie, Tony tenait une guitare, et Jaime avait une basse. Il y avait des amplis dans les coins de la pièce, avec une machine à laver et un canapé.
« Qu’est-ce qui se passe ? », Demandai-je.
« Contente-toi de t’asseoir et écouter pour le moment. Prête attention à la musique. », M’indiqua Vic. Il me conduisit jusqu’au canapé, et me poussa légèrement sur ce dernier pour que je m’assois. Puis il rejoignit les autres et attrapa sa propre guitare. Je restais assis un moment, cherchant à comprendre ce qui se passait. Ils avaient un groupe, ça je l’avais compris, mais je ne voyais pas ce que cela avait à voir avec Vic voulant me demander quelque chose. Après un autre instant, ils commencèrent à jouer, commençant avec une intro jouée par Vic, avec un style un peu salsa. Ils continuèrent de jouer, mais sans chant. Leur musique était un peu plus brutale que ce à quoi j’étais habitué, mais j’aimais bien ça. Une fois qu’ils eurent fini de jouer leur chanson, Vic revint vers moi pendant que les autres parlaient entre eux.
« Qu’est-ce que t’en penses ? », Demanda-t-il. Il posa sa guitare contre l’accoudoir, et s’assit à côté de moi.
« Vous êtes bons. Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas dit que tu étais dans un groupe ? », Questionnai-je.
« Parce qu’on a jamais vraiment été un groupe. », Répondit-il.
« Pourquoi pas ? »
« Parce qu’on a jamais eu de chanteur. », Répliqua-t-il, et il me regarda avec une expression mal assurée. « Et c’est là où tu interviens. »
Je regardai alternativement le groupe et lui, choqué. Ils me voulaient dans le groupe ?
« Quoi ? Mais tu sais chanter. », Fis-je remarquer. Je l’avais entendu seulement quand nous faisions les idiots la dernière fois, mais il était bon.
« Je ne suis pas aussi doué que toi. En plus, on veut quelqu’un qui ne jouerait pas d’un instrument à côté, pour qu’il puisse mieux interagir avec le public pendant les concerts. », Annonça-t-il.
Concert ? Chanter… Devant des gens ? Je dus avoir l’air effrayé, car il s’empara de ma main, la caressant doucement avec son pouce.
« S’il-te-plaît, Kellin. Ça sera amusant, et ce n’est pas comme si c’était sérieux ou quoi que ce soit. On veut juste enregistrer quelques morceaux et les envoyer à des maisons de disques et voir ce qui se passe ensuite. On pourrait avoir un contrat et quitter cette ville. », M’expliqua-t-il. Il était convaincant. Je n’avais jamais pensé à me lancer dans la musique après mes études. Ecrire des paroles de chansons et chanter étaient les deux seuls choses que je faisais bien, alors ça paraissait logique que j’accepte cette offre.
« Tu es sûr de vouloir commencer un groupe avec moi ? Ce que je veux dire, c’est qu’est-ce qu’il se passera si notre relation se termine ? Ce sera gênant, entre nous, et tout. »
« Pourquoi est ce que tu te soucis déjà de ça ? Allez, Kellin, s’il-te-plaît. Enregistre justes quelques morceaux avec nous, et on verra ce que les maisons de disques en pense. », Demanda-t-il.
J’étais en train de craquer, et je savais qu’une part de moi le faisait parce que c’était la première fois que j’étais accepté et inclus dans quelque chose. Mais mon amour pour la musique et toutes les idées que j’avais pour de la musique que je voulais exécuter me donnaient envie de dire oui. Qu’est-ce que je risquais, après tout ? Je pouvais abandonner quand je voulais. Ce n’était pas comme si c’était un accord à vie.
« D’accord. », Répondis-je finalement. Il m’adressa un grand sourire et se tourna vers les autres.
« Il est partant. », Leur indiqua Vic.
« Ouais ! », S’écrièrent en même temps Jaime et Mike, pendant que Tony se contentait de me sourire. Vic se retourna vers moi.
« Je sais que tu as des tas de paroles de chansons, alors choisis en une et on s’entraînera pour voir comment ça rend, okay ? », Demanda Vic. J’étais pas très confiant en l’idée de chanter devant les autres, mais je le fis quand même.
Et c’est comme ça que l’après-midi se déroula. Les quatre jouaient des morceaux de chansons qu’ils avaient composés, et j’essayais d’y intégrer mes paroles. On ne sonnait pas si mal, même si ça aurait été plus simple si j’avais eu mes textes avec moi. J’étais certain qu’avec un peu d’entraînement, on pourrait faire des trucs vraiment bons. C’était vraiment très amusant. J’avais enfin l’impression d’avoir ma place quelque part, et d’avoir un but. Vic était tellement différent lorsqu’il jouait de la musique. C’était comme si le monde autour de lui disparaissait, à part pour les quelques moments où il relevait le regard vers moi, pour m’adresser un sourire. Et parfois, quand il jouait un passage particulièrement compliqué, il se mordillait la lèvre, concentré, et quand il réussissait le passage, il fermait ses yeux et basculait légèrement la tête en arrière, et bon sang, c’était tellement attirant de le voir faire cela plusieurs fois dans une chanson.
Finalement, l’après-midi se termina, et Jaime et Tony annoncèrent qu’ils devaient rentrer. Après leur avoir dit au revoir, Vic me ramena dans sa chambre. Il ferma et verrouilla sa porte derrière lui, avant de se tourner vers moi, avec ce regard qui m’indiquait clairement ses intentions.
« A quel heure tu dois être rentré ? », Demanda-t-il.
« A huit heures. », Répondis-je, même si je ne savais même pas pourquoi j’avais un couvre-feu. Ce n’était pas comme si mon père allait remarquer quand je rentrerais.
Vic se rapprocha de moi et posa ses mains sur mes hanches. « Hmm, cela nous laisse une heure pour faire tout ce que l’on veut. » Son ton était séducteur, et réveilla les papillons de mon ventre. Il m’embrassa, exigeant que je l’embrasse en retour, ce que je vis bien évidemment, m’abandonnant contre sa langue. Il me fit reculer, pour me pousser sur le lit, avec lui au-dessus de moi. On se déplaça jusqu’à que ma tête soit posée sur l’un des oreillers. Ses lèvres quittèrent les miennes, et il me sourit.
« Je pourrais m’habituer à ça. », Me souffla-t-il. Ses mains étaient posées de chaque côté de mon corps, alors que lui se tenait au-dessus du mien.
« Moi aussi. », Admis-je.
« Maintenant, je vais te toucher partout, et beaucoup. Des objections ? », Me demanda-t-il, et pendant une demi-seconde, sa confiance disparut. Je trouvais ça terriblement mignon qu’il s’assure que j’étais d’accord pour qu’il me touche avant qu’il ne le fasse. Malgré notre altercation de tout à l’heure, où il m’avait fait mal, j’étais certain qu’il ne recommencerait pas.
« Nope. Fait toi plaisir. », Lui répondis-je. Il me sourit et abaissa son corps contre le mien, dévorant mes lèvres une nouvelle fois. Il changea légèrement de position, de façon à être placé entre mes jambes. Il souleva mes cuisses, pour qu’elles entourent sa taille, et puis il se frotta contre moi, créant une friction entre nous. Cela était putain d’agréable. J’arquais le dos, le suppliant silencieusement de recommencer. Il sourit contre mes lèvres, avant de se mettre à embrasser le long de ma mâchoire, pour attendre le cou. J’avais vite remarqué à quel point j’étais sensible du cou, et si je m’en étais rendu compte avant, je n’aurais pas mis autant de temps avant de trouver un petit ami.
Lorsqu’il se mit à attaquer mon cou, je dus me mordre la langue pour m’empêcher de laisser échapper des gémissements gênants. Une de ces mains commença à se glisser sous mon T-shirt, et il me massa les côtes sans ménagement, pendant que mes mains étaient posées autours de son cou et sur son épaule. Il se redressa, m’entraînant avec lui, et un instant plus tard mon T-shirt était jeté au sol. Je le regardais alors qu’il se débarrassa rapidement de son propre T-shirt. Je pris un instant pour admirer son corps petit, et pourtant musclé. Et moi j’étais là, le garçon maigre et pâle.
« Tu es parfait. » Il semblait avoir lu dans mes pensées. Puis il m’embrassa de nouveau, me repoussant sur le lit. Il plaqua son torse contre le mien, partageant notre chaleur corporelle. Je m’agrippai à sa taille, et l’attirai plus contre moi, voulant avoir son corps le plus proche possible du mien. Il répondit à cela en se frottant contre moi. La sensation me réchauffa la peau, et la rendit sensible. Je savais qu’il était aussi excité que je l’étais. Il continua de se mouvoir contre moi jusqu’à que je ne puisse plus l’embrasser car j’étais à bout de souffle.
« Merde. », Murmurai-je.
« Ton langage. », Me réprimanda-t-il en rigolant. Il lécha mon cou, me faisant trembler sous lui. Bon sang, jusqu’où est-ce que cela allait aller ?
« Est-ce que c’est agréable ? », Murmura-t-il, roulant contre moi une nouvelle fois. Je retins un gémissement et ne lui répondis pas. Il savait parfaitement l’effet qu’il me faisait. Il mordilla et suça la peau de mon cou, et sa main descendit sur mon entre-jambe, la tâtant lentement. Je laissais échapper un gémissement bruyant.
« C’est ce que j’ai besoin d’entendre. », Souffla-t-il contre mon oreille. Je ramenai son visage près du mien et l’embrassai pour le faire taire. Sa main voyagea plus haut, où se trouvait ma braguette, et il la descendit lentement, avec précaution, guettant ma réaction et… Et bien, j’ai paniqué. Je m’arrêtais et le repoussai doucement.
« Attend. », M’exclamai-je, relevant le regard vers le Mexicain magnifique qui se tenait au-dessus de moi, qui était prêt à aller plus loin avec moi, mais je ne l’étais pas.
« Trop rapide ? », Demanda-t-il. J’eus simplement à hocher la tête pour qu’il roule à côté de moi, nous laissant tous les deux-là, essayant de reprendre notre respiration.
« Tu me tues, Kels. », Soupira-t-il. Il fit un geste en direction de la bosse visible qui se trouvant dans son pantalon. Hey, je savais ce qu’il ressentait. J’étais dans cette même situation délicate, mais j’avais juste la sensation qu’on allait trop vite.
« Je suis désolé. », Couinai-je, roulant sur le côté. « Je n’ai jamais… » Je n’arrivais pas à l’expliquer, mais apparemment, je n’avais pas à le faire puisque Vic roula sur le côté aussi, me faisant face, et m’embrassa.
« C’est bon. C’est assez agaçant, je dois dire, mais je comprend. Allez, je vais te raccompagner. », Me dit-il. Il se leva du lit, m’entraînant avec lui, et on ramassa nos T-shirt, les remettants. Je me sentais stupide, de nous avoir arrêtés comme ça. Qu’est-ce que j’avais pensé qu’il se passerait ? On était totalement attirés l’un par l’autre. La plupart des couples auraient continué pour se libérer de leur frustration sexuelle, mais moi j’avais flippé, à la place. Je suppose que j’étais juste nerveux ? Non, ce n’était pas le bon mot. Peut-être complexé, plutôt. Du genre : et si je n’étais pas doué pour les trucs physiques ? Et si il ne voulait plus de moi après ? Et si il pensait que j’étais dégoûtant ou autre ? Je savais qu’une fois qu’on aurait passé le premier obstacle, j’irais bien, mais c’était trop tôt pour ça. Espérons qu’il sera d’accord pour se contenter des baisers pour le moment...
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