Chapitre dix-neuf

Le lendemain matin, je me sentais terriblement mal. Je n’avais pas dormi de la nuit. J'avais l'impression d'être horrible car j’avais accusé directement Vic de me tromper. J’aurais dû lui dire que j’avais vu qui l’avait appelé. J’aurais dû lui demander ce qui se passait entre lui et Beau, et s’il m’avait dit qu’ils étaient juste amis, j’aurais été d’accord avec ça. Je n’avais aucun problème avec lui étant ami avec Jaime et Tony, alors j’aurais été d’accord à ce qu’il soit ami avec lui. Mais non, j’avais tout gâché à la place. J’aurais pu lui demander s’il me trompait, et alors il m’aurait répondu et j’aurais pu le détester, mais il aurait aussi pu me mentir. Tout cela était trop confus, et ça commençait à mettre le bazar dans ma tête. Tout ce que je savais, c’était que j’aurais aimé que tout cela ne se soit pas passé. J’aurais aimé avoir gardé ma bouche fermé. J’aurais aimé qu’il me dise la vérité. Il me manquait quand même, bien qu’une seule nuit ne soit passée. Comment je m’étais attaché à lui si rapidement ?

Il était environ sept heures du matin et je devais aller à l’école dans une heure, mais je ne pensais pas y aller. J’avais déjà pris ma douche et m’étais habillé, mais je traînais dans le salon en regardant la télé, en ayant pas du tout l’intention d’aller quelque part. J’avais pensé que cela pouvait être une bonne idée d’aller au lycée pour parler à Vic, mais comme toujours je voulais simplement fuir les problèmes.

Cependant, je ne pouvais pas fuir plus loin car quelqu’un tapa à la porte. Je n’hésitais pas cette fois-ci, contrairement à hier, en fait je ne réfléchissais pas à ce que je faisais, mais je courus jusqu’à la porte et l’ouvrit, pour découvrir Vic, se tenant là avec une expression impassible.

« Est-ce qu’on peut parler ? », Demanda-t-il. Je hochai simplement la tête, me déplaçant sur le côté pour le laisser entrer. Je fermai la porte derrière lui, et on se rendit dans le salon. Je m’assis sur le canapé et il m’imita. On se faisait face, et je le regardai, n’étant pas sûr de ce que je devais lui dire.

« Je suis désolé. » J’avais dit la première chose qui m’était passé par la tête. Il haussa les sourcils, surpris.

« Tu es désolé ? », Demanda-t-il. Je hochai la tête rapidement.

« Ouais. Je n’aurais pas dû t’accuser de me tromper. Ce que je veux dire, c’est que j’aurais juste dû te demander des explications là-dessus. », Répondis-je. Il avait encore l’air un peu surpris, et il resta silencieux un moment.

« Beau et moi sommes amis. Ni plus ni moins. Juste amis. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. », Annonça-t-il. Devais-je le croire, ou pas ? Je ne répondis rien, alors il parla de nouveau.

« Ca m’a fait mal hier, quand… »

« Je sais. Je suis désolé. », Le coupai-je. « Mais pourquoi est-ce que tu es si discret à son sujet, si vous êtes juste amis ? »

« Ce n’est pas que je suis discret. C’est juste que ce ne sont pas tes affaires. », Répliqua-t-il sans mâcher ses mots. Cela me fit un peu mal, mais je ne voulais pas commencer une nouvelle dispute. J’évitai son regard. J’avais un peu envie de pleurer, même si je n’étais pas vraiment sûr de pourquoi. Je devrais être content qu’il m’ait dit qu’ils étaient juste amis, mais il y avait quand même l’air d’avoir autre chose.

« Hey, on est bons ? » Il prit mon visage entre ses mains et m’obligea à le regarder en face. Il se pencha sur moi et porta ses lèvres aux miennes, les unissant doucement. Le baiser, comme chacun de ses baisers, me fit me sentir mieux. Mais mon cerveau n’était pas tout à fait apaisé.

« Je ne sais pas. » Je le repoussai légèrement.

Ses mains quittèrent mon visage et glissèrent le long de mon torse avant de se poser sur mes cuisses. Il les caressa doucement et de manière réconfortante, rendant ma respiration irrégulière et réchauffant ma peau.

« Oublions cette histoire. », Dit-il. Son regard dériva pour se porter sur les lèvres, avant qu’il ne m’embrasse de nouveau. Ce n’était pas juste. On ne pouvait pas se disputer, puis s’embrasser en pensant que tout est réglé. Je ne m’étais toujours pas décidé si il était en train de me mentir ou non. Je tournai la tête pour me détacher de ses lèvres, mais cela ne l’arrêta pas. Il déposa de légers baisers le long de ma mâchoire. Il se rapprochait terriblement de mon cou. Il savait l’effet qu’il me faisait.

« Arrête ça, Vic. », Lui ordonnai-je. J’essayai d’avoir l’air exigeant, mais je n’étais pas convaincant. Il me poussa sur le dos, et me regarda d’au-dessus avec ses yeux couleur chocolat.

« Je t’apprécie vraiment, Kels. On ne va pas s’arrêter en si bon chemin. » Il marqua une pause. « S’il-te-plaît. », Supplia-t-il. Il avait l’air tellement sincère quand il disait cela. Mon coeur s'emballa, rien qu'en l'entendant dire à voix haute qu’il m’appréciait. J’oubliais notre dispute et juste comme ça, je me mis à croire tout ce qu’il me disait. Il ne pouvait pas me mentir, je ne pouvais pas l’accepter.

« Okay. », Répondis-je, et cela lui suffit pour qu’il plaque ses lèvres contre les miennes dans un baiser désespéré. Mon esprit et mon corps étaient tellement faibles contre lui. Je fondais pratiquement contre lui, poussant mes hanches en avant et enroulant mes bras autours de ses épaules pour l’attirer contre moi. Sa langue se glissa contre ma lèvre inférieure avant de forcer son chemin dans ma bouche. Il était un peu rude, et une partie de moi aimait ça, l’autre était effrayé. Je n’eus pas à prendre la décision de le repousser, puisque quelqu’un frappa à la porte.

« Ignore ça. », Me demanda Vic quand ses lèvres quittèrent les miennes.

« Mais je… » J’arrêtai de parler quand il m’embrassa dans le cou. Un gémissement s’échappa du fond de ma gorge à la place. Il savait que c’était le seul moyen de me faire taire. Il n’y avait aucune chance que je n’aille ouvrir la porte à présent. J’avais terriblement envie de lui à cet instant. Le fait que je l’ai presque perdu me donnait encore plus envie de lui. J’étais tellement heureux qu’il m’ait pardonné pour ce que j’avais dit hier.

Je me pressais contre lui une nouvelle fois, et il répondit à cela en me donnant un léger coup de bassin. Mes mains qui était posées autours de sa taille migrèrent jusqu’à le devant de son pantalon, et je me mis à jouer d’un geste hésitant avec sa braguette.

« Vraiment ? », Demanda-t-il, pleins d’espoir.

On frappa de nouveau à la porte, mais nous l’ignorions une nouvelle fois.

« Hm. », Fut tout ce que je pouvais répondre. J’étais peu sûr de moi. Est-ce que je le voulais vraiment ? Il m’adressa un sourire taquin, avant de l’éloigner de moi.

« Je prends ça pour un non. » J’étais sur le point de protester ou m’excuser ou quelque chose du genre, lorsque j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir. Je m’écartais de Vic et remis mes vêtements en ordre, pour que la personne qui arrive ne remarque rien. Je regardai vers l’entrée du salon, et quelques instants plus tard, Mike traversa cette dernière.

« Hey, qu’est-ce que tu fais ici ? », Lui demandai-je.

« J’étais en train d’attendre dans la voiture, mais Vic n’est jamais revenu. Est-ce que vous venez au lycée ou quoi ? », Questionna Mike.

J’échangeais un regard interrogateur avec Vic. Je n’avais aucune envie d’aller en cours aujourd’hui. Je ne prévoyais pas d’y aller, et à en juger par son regard, il n’en avait pas envie non plus.

« Non, on y va pas. », Répondit Vic.

« Super, journée de repos ! », Annonça Mike avec excitation. Il sautilla dans notre direction et s’assit entre nous. « Est-ce que je devrais envoyer un message à Jaime et Tony ? Je vais envoyer un message à Jaime et Tony. Hey, y a quoi à la télévision ? »

Je le regardais, et je ne pouvais m’empêcher de rire à son comportement d’hyperactif, comme d’habitude. Je lui tendis la télécommande qui se trouvait sur la table basse à côté du canapé, et je me levais pour quitter la pièce. Vic me suivit jusque dans la cuisine.

« Désolé, pour lui. », S’excusa Vic quand nous étions seuls. Je me retournai vers lui et lui adressai un sourire.

« Non, c’est bon. Tu veux quelque chose à boire, ou autre chose ? », Lui demandai-je. Il secoua négativement la tête. Pour ma part, j’avais besoin d’eau, alors j’attrapai un verre dans le placard, pour le remplir d’eau, avant de le boire d’une traite et de le poser dans l’évier. Pendant tout ce temps, Vic m’observa avec amusement. Qu’est-ce qu’il y avait de si intéressant à regarder quelqu’un en train de boire ? Il s’approcha de moi et m'entoura de ses bras.

« Qu’est-ce qui t’as poussé à faire ça, tout à l’heure ? Je croyais que tu ne voulais pas aller plus loin pour le moment. », Questionna-t-il.

« Et bien, hm, je ne veux pas. Mais toi tu le veux, et j’ai envie de te rendre heureux. », Admis-je. « Je veux juste te prouver que je ne suis pas qu’un gamin innocent et naïf qui dramatise trop. »

Il sourit et effleura mes lèvres des siennes.

« J’adore ta naïveté et ton innocence. On ira plus loin quand tu seras prêt. Pas quand moi je le suis, okay ? », Demanda-t-il entre mes lèvres. Il les embrassa légèrement. Bien sûr, c’était facile pour lui de me dire qu’on irait plus loin quand je serais prêt, mais quand il m’embrassait comme ça et qu’il me serrait fermement contre lui, tout ce que je voulais faire c’est revenir sur mes propos et m’abandonner à lui. Je dû le repousser légèrement. Si les autres allaient débarquer bientôt, alors je ne voulais pas être une épave titillée par ses hormones quand ils arriveraient.

« Tu sais quoi ? Je pense que je vais avoir besoin de boire un coup, finalement. », Annonça Vic.

Je hochai la tête et m’apprêtais à lui servir à boire tandis qu’il regardait ce qui se trouvait dans la cuisine, principalement sur le frigo, qui était recouvert d’aimants et de petits papiers.

« Qui est Joanne ? », Demanda-t-il. Je frémis en repensant à elle, et regardai Vic. Il était en train d’observer un calendrier où le nom de Joanne était écrit sur ce Vendredi, entouré d’un cercle rouge.

« La petite-amie de mon père », Répondis-je.

« Petite-amie ? Tu ne m’as pas dit qu’il avait une petite-amie. », Fit-il remarquer.

« Ouais, c’est récent. Je les ai surpris ensembles ce week-end. », Expliquai-je. Vic plissa le nez, probablement à la pensée de mon père dégoûtant avec une femme.

« Tu es d’accord avec ça ? Enfin, à cause de ta mère et tout ça ? », Demanda-t-il. Je haussai simplement les épaules et tendis son verre à Vic, qui le posa directement sur la table.

« Je sais pas. Il est beaucoup plus heureux ces derniers temps, alors je pense que c’est un bon point. Mais d’un autre côté, il me jette dehors Vendredi soir pour être seul avec elle. »

« Quel connard. Où est-ce que tu vas aller ? », Demanda-t-il. Je haussai les épaules une nouvelle fois. Je n’avais pas encore pensé à ça. J’avais prévu de demander à mon père si je pouvais simplement rester dans ma chambre toute la nuit sans faire un bruit, mais je doutais qu’il soit vraiment d’accord.

« Tu peux rester avec moi ? », Suggéra-t-il. Je ne vais pas vous mentir, cette pensée m’avait déjà traversé l’esprit. Mais une nuit complète avec Vic ? C’était à la fois excitant et stressant. Il eut l’air de remarquer mon hésitation puisqu’il m’adressa son regard qui semblait dire ‘Awh, t’es adorable’, et il s’approcha de moi.

« Ca va aller. Mes parents vont être d’accord avec ça, tant que tu passes la nuit dans la chambre d’ami. On pourra regarder des films ou travailler sur notre devoir de musique qu’on doit rendre la semaine prochaine. Ce sera amusant. », Dit-il, et comme d’habitude ses pouvoirs de persuasion gagnèrent et j’acceptai son offre. Bon, ce week-end devrait être amusant… 

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