Alors qu'il faisait maintenant complètement nuit noire, Donghyuck sentait à nouveau la chaleur s'insinuer dans son corps.

Depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours été un véritable rayon de soleil.

Toujours souriant.

À voir les choses du bon côté.

Relativiser.

Pourtant, être un rayon de soleil n'était pas qu'une question d'être un véritable Bisounours.

Il était rayonnant de confiance en lui.

Il avait de la réparti.

Savait se défendre.

Et n'hésitait pas à remballer ceux qui en avait besoin.

Il savait ce qu'il valait.

C'est pour cela qu'il n'avait jamais compris la notion de < se donner complètement > à quelqu'un d'autre.

Abandonner tout ce que l'on avait prit tant de temps à construire, c'est-à-dire soi-même, pour une autre personne à qui on ne devait absolument rien.

Évidemment, lorsqu'il était plus jeune, il n'avait pas la même mentalité à cause des idiots qui l'entourait et qui s'acharnait sur lui.

Et puis, il avait rencontré Minhyung.

Minhyung lui avait présenté ses amis, il l'avait intégré à un groupe, il l'avait aidé à comprendre qu'il n'avait rien fait de mal dans la vie et qu'il avait le droit d'exister comme tout le monde.

Qu'il avait le droit d'exister et de revendiquer ce qu'il méritait.

Le respect.

Grâce à son aîné, Donghyuck avait réussi à comprendre qu'il n'était pas celui qu'il s'était obligé à être toutes ces années.

Toutes ces fois où il s'étaient forcés à rester en dehors de toutes les histoires qui l'entourait par peur d'être trop impliqué.

Toutes ces fois où il s'était obligé à être poli avec tous ceux qui lui demander de l'aide.

Toutes ces fois où il avait tut ses opinions pour ne blesser personne.

Toutes ces fois où il avait décidé d'être ce que les autres voulait qu'il soit au lieu d'être simplement lui-même.

Cette période n'était plus qu'un lointain souvenir qui avait pris fin lorsque Minhyung lui avait tendu la main.

Peut-être qu'il l'avait répété maintes et maintes mais Lee Minhyung avait été son sauveur...

...et il le resterait toute sa vie étant donné que les deux jeunes hommes avaient conclus un pacte implicite selon lequel l'un et l'autre resteraient ensemble malgré tout.

Et ce jour où Minhyung l'avait abandonné, Donghyuck avait changé.

Il avait changé car il avait perdu celui qui lui permettait de briller sans lumières artificielles.

Il avait perdu celui à qui il devait à la fois tout et rien.

Alors il avait changé.

Il avait changé pour tenter de le retrouver, de le récupérer, et à cause de cela, il l'avait perdu de plus en plus.

Il était devenu timide.

Discret.

Beaucoup moins sûr de lui.

Comme prisonnier de ce qu'il ressentait.

Alors oui, là maintenant, en marchant dans les rues sombres de Séoul, en tenant la main aux garçon aux cheveux noirs et en profitant du silence qui les englobait sagement...

...Lee Donghyuck se sentait briller.

Il se sentait vivant de nouveau.

Il avait retrouvé celui qui l'aidait à se sentir complètement lui-même.

Peut-être était-ce réellement stupide de penser qu'il ne devait rien à personne dans sa vie, alors qu'il comptait désespérément sur la présence de Minhyung pour l'aider à rester qui il était, mais c'était comme ça.

Il ne devait absolument rien à Minhyung.

Et Minhyung ne lui devait rien.

C'était totalement faux.

Que des conneries.

Ils se devaient tout l'un à l'autre.

Car même s'ils avaient toujours fait de leur mieux pour individuellement vivre leurs vies, réussir à atteindre leurs objectifs chacun de leur côtés, être heureux dans leur entourage personnel...

...ils avaient pourtant toujours fini par se rejoindre pour partager leur bonheur individuel.

Comment peut-on réellement être heureux si on ne peut pas partager son bonheur avec la personne qui compte le plus pour nous ?

Comme si lors de sa fabrication, il avait laissé une part de lui en Minhyung, et inversement.

"Chacun cherche sa moitié."

Connaissez-vous cette phrase devenue proverbiale qui se trouve à l'origine dans < Le Banquet > de Platon ?

Elle découle du mythe des âmes sœurs, expliqué dans ce dialogue consacré à l'amour.

Les êtres humains, à l'origine, auraient été des sphères roulant sur elles-mêmes, constituées de quatre bras, quatre jambes et d'une seule tête à deux visages.

Toutes androgynes.

Mais Zeus, roi des dieux de la mythologie grecque, aurait craint leur pouvoir.

Il les aurait alors coupés en deux, leur donnant la forme que nous connaissant à l'être humain de nos jours avec l'aide d'Apollon.

Malheureusement, une fois tous coupés en deux, les êtres humains se dépêchaient de chercher leur moitié, leur sautant dessus autant qu'il le pouvait, se collant entre eux le plus possible afin de combler cette séparation qui n'avait rien changé à leur sentiment originel.

On ne peut pas vivre sans sa moitié, homme ou femme, car nous ne sommes pas qu'une moitié d'être humain.

Nous sommes destinés à n'être qu'un.

Amoureusement ou amicalement.

Donghyuck détestait tout ce qui était niais et n'avait jamais rêvé du grand amour comme Jaemin ou Yangyang.

Simplement parce qu'il l'avait toujours connu.

Il avait toujours été entier à partir de ses sept ans, alors il n'avait jamais vraiment compris ces histoires de recherches du grand amour.

De son prince charmant ou il ne savait quoi.

Il avait déjà son prince charmant.

Et maintenant qu'il était devenu prince également, il ne savait pas vraiment quoi faire.

Il y avait tellement de choses qu'il avait envie de dire ou faire.

C'est pour cela qu'il n'avait jamais pensé pouvoir se tenir là, au milieu des rues de Séoul, à marcher main dans la main avec Lee Minhyung.

Le garçon qui lui permettait de briller de tous ses éclats avait enfin accepté de lui rendre sa transparence.

Il voulait à la fois tout et rien faire, se sentant en territoire familier et inconnu à la fois.

Simplement heureux.

Est-ce qu'il avait vraiment besoin de penser à ce qu'il devait faire ?

Ne pouvait-il pas se contenter de sourire bêtement en emmerdant son petit-ami ?

- À quoi est-ce que tu penses Hyuck ? lui demanda soudainement Minhyung en effectuant une légère pression sur sa main.

C'était fort agréable.

- À rien ! lui rétorqua t-il directement en rigolant un petit peu.

Cette réflexion n'appartenait qu'à lui, et malgré tout l'amour qu'il ressentait pour le garçon aux cheveux noirs, il se réservait le droit de garder ce genre de choses pour lui.

Ce qui comptait maintenant, c'était qu'il était heureux de pouvoir marcher aux côtés de celui qu'il avait tant aimé.

Et qu'il aimait encore plus à présent.

Il lui rendit sa pression.

Minhyung, se sentant pris pour un idiot, se mit à faire une moue boudeuse, qu'il avait bien évidemment appris de Yuta.

Il rigolait bien évidemment.

Il ne prenait pas ce refus pour une fatalité.

Il savait très bien que l'aventure qu'ils venaient de vivre avait renforcé leur relation de manière durable.

Les disputes interminables fondés sur le manque de communication claire et simple, c'était terminé.

Donghyuck lui parlerait de quelque chose s'il en avait envie, s'il en avait besoin, et surtout s'il jugeait cela nécessaire.

Le fait qu'il n'ait pas voulu lui parler de ce à quoi il pensait ne voulait pas dire qu'ils communicaient mal ou qu'ils étaient repartis pour un tour de journée complètement folle guidé par des quiproquos facile à éclaircir...

...est-ce que ce résumé venait réellement de révéler le ridicule de leur situation ?

Totalement.

Mais qu'en avaient-ils à faire ?

Le passé était passé, il ne fallait pas tergiverser encore et toujours sur ce sujet afin de trouver une issue faite de < si >.

De leurs erreurs, ils apprenaient.

De leurs réussites, tout autant.

Il fallait qu'ils profitent du moment présent.

Et pour le moment, Mark avait envie d'embêter son petit-ami.

Alors oui, il boudait.

En voyant les joues un peu gonflés et le regard fixés sur les différents lampadaires de son vis-à-vis, Donghyuck plissa les yeux.

- Est-ce que tu boudes..? demanda t-il un peu surpris en pinçant la joue droite du plus grand.

Lee Minhyung avait vingt ans selon les dernières estimations, toujours exactes, de Donghyuck.

Alors pourquoi est-ce qu'il se comportait comme un gosse de huit ans ?

Et pourquoi cette situation lui paraissait si familière...

Il fit exprès de pincer un peu plus fort à chaque seconde qui passait pour voir jusqu'à quel point son aîné pouvait se comporter ainsi.

De manière si enfantine.

Comme lorsqu'ils étaient enfant, comme s'ils avaient toujours été ensemble.

La réalité n'était pas si loin de cette image, depuis qu'ils s'étaient rencontrés dans cette cage d'escalier, les deux garçons ne s'étaient jamais séparés.

Leurs sentiments n'étaient peut-être pas les mêmes depuis le départ.

Passant d'un simple sentiment de compassion à une réelle connection.

Une amitié, devenant une amitié intense et unique, s'étouffant dans sa propre force.

Ils s'étaient toujours aimés.

- Je ne boudes pas. lui rétorqua Minhyung en lui pinçant également la joue gauche.

Heureusement que personne n'était en train de se promener dans ces rues sombres, ou alors le tableau aurait l'air fin.

Deux jeunes adultes en train se tenir la joue de l'un et de l'autre tout en se lançant au visage des phrases sans aucun sens.

Oui.

Peut-être étaient-ils réellement retombés en enfance, mais ce n'était pas déplaisant.

Il n'y avait rien de plus fort que les sentiments d'un enfant découvrant pour la première fois ce que c'était que d'aimer simplement quelqu'un tout autant que soi, voire beaucoup plus que soi.

Quelqu'un sans qui on se sentirait complètement incomplet.

Quelqu'un pour qui on serait prêt à changer, mais qui ne nous demandera jamais de changer.

Quelqu'un qu'on avait envie d'étriper autant que d'enlacer.

Mais que de coïncidences, c'était complètement ce que Donghyuck ressentait pour Minhyung à ce moment précis.

En voulant lui attraper l'autre joue pour lui étirer son visage d'idiot, le plus jeune décida de changer de tactique et d'encadrer son visage de ses deux mains.

- Lee Minhyung, t'es bien mon petit-ami ? lui demanda t-il en penchant la tête à droite.

L'aîné se dépêcha de hocher vivement la tête de haut en bas.

Si on lui avait demandé de parier sur la possibilité qu'il avait de pouvoir finalement être le petit-ami de Donghyuck.

Si on lui avait demandé de parier sur la probabilité que le jeune garçon aux cheveux gris avait de lui retourner ses sentiments aujourd'hui même.

Si on lui avait demandé quoi que ce soit par rapport à ce dernier, il aurait sûrement été défaitiste.

Il n'aurait même jamais parier.

Il n'avait d'ailleurs pas parier.

Avec le temps, il était devenu ignorant et stupide, et Donghyuck, lui, c'était tout l'inverse.

Et pourtant, dans l'immédiat, le plus jeune était en train de lui tenir le visage tout en le regardant avec son regard lumineux en plein soir.

Donghyuck était beau.

Il ne le méritait vraiment pas.

Mais qui s'en souciait ?

- T'es vraiment beau Minhyung. lui disait simplement son vis-à-vis avec un sourire attendri, provoquant des rougeurs sur les joues du plus grand qui ne s'attendait pas à une telle déclaration aussi soudainement.

Pourtant aux yeux de Donghyuck, tout était tout-à-fait normal.

Toutes ces années, il n'avait pas pu mettre des mots sur ce qu'il ressentait pour son aîné.

Alors maintenant, il voulait se laisser aller et dire ce qu'il avait envie de dire quand il avait envie de le dire.

Et en marchant dans les rues sombres éclairés par se simples lampadaires, il ne pouvait pas arrêter de se retrouver ébloui par la beauté de Minhyung.

Il avait juste envie de le dire.

Ça et-

Le plus grand allait répondre à son cadet qu'il le trouvait beaucoup plus beau que lui à cet instant, mais il n'eut pas vraiment le temps étant donné que le plus petit se rua littéralement sur ses lèvres.

Pour l'entraîner dans un baiser fiévreux, il n'y avait pas mieux.

Enfin si, peut-être qu'être dans une chambre, sur un lit, ce serait beaucoup plus agréable.

Mais ils n'en étaient pas encore là.

Pour le moment, ils profitaient seulement de la chaleur de leurs corps collés l'un à l'autre.

Leur souffle de vie s'échangeant continuellement comme s'ils ne pouvaient pas vivre sans ce contact vital.

La fraîcheur de cette soirée figeant chaque millimètre de leurs corps excepté leur cœurs.

Les cœurs battant de plus en plus rapidement avant de trouver un rythme régulier sur lequel continuer de battre à l'unisson.

Au bout d'un moment, Minhyung décida de rompre le baiser pour admirer la vue de son petit-ami à bout de souffle, les cheveux légèrement en bataille.

- Je suis ton petit-ami Hyuckie. se contenta de dire l'aîné en replaçant la mèche avant de son cadet sur le côté de son visage.

Le susnommé frappa doucement la main de son vis-à-vis avant de remettre sa mèche en pagaille.

- Arrête de me traiter comme un bottom. lui demanda t-il sans vraiment considérer son avis.

Lee Donghyuck était de retour.

Préparez vos ceintures car le plus âgé avait oublié la sienne.

- T'es complètement un bottom. lui rétorqua Minhyung d'un ton moqueur.

Il savait ce que le plus jeune était en train de faire, mais il avait envie de jouer lui aussi.

- T'es complètement pas un top. se dépêcha de lui répondre le garçon aux cheveux gris d'un ton cinglant tout en tirant légèrement la langue à son interlocuteur.

Et oui, ils avaient toujours sept et huit ans.

- Espèce de petit- commença à s'énerver tout doucement le plus grand avant de se faire couper.

Donghyuck lui vola un rapide baiser avant de se mettre à courir jusqu'au bout de la rue, son rire résonnant dans le calme de la nuit.

Minhyung ne comprenait pas du tout ce qu'il venait de se passer.

Enfin, en tout cas, pas avant qu'il ne se rende compte que son cadet lui avait piqué ses clés d'appartement.

Ses clés d'appartement.

Donghyuck savait où se trouvait son appartement.

Il allait l'enfermer dehors.

- Lee Donghyuck ! cria le garçon aux cheveux noirs avant de se mettre à la poursuite de son copain.

Il était totalement le bottom.

Et Donghyuck portait fièrement la culotte.

Il avait signé pour ça.

Autant pour le garçon timide qui osait à peine soutenir son regard pour lui demander l'heure, que pour le garçon jaloux qui etait prêt à fusiller du regard la première personne qui s'approchait de lui.

Autant pour celui qui lui faisait la morale à longueur de temps, que pour celui qui comprenait tout de travers.

Celui qui pleurait dans la cage d'escalier, autant que celui qui rigolait à ses blagues d'une nullité absolue.

Celui qui se savait invincible, autant que celui qui se sentait vulnérable.

L'amoureux transit, autant que le sale gosse.

Minhyung aimait chacune des facettes de Donghyuck.

Il les connaissait toutes une par une.

Et il lui en restait encore beaucoup à découvrir.

À condition qu'il n'écorche pas son petit-ami une fois qu'il aurait réussi à rentrer dans son appartement.

Vive l'amour.

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Hellow ~

Est-ce que vous allez bien depuis le temps ?

Yuwin ou Luwoo pour le prochain chapitre ?

Wattpad me laisse enfin poster mes chapitres, c'est génial !

Donc j'ai fait mes deux updates de mercredis derniers aujourd'hui, dont ce chapitre du Markhyuck qui est hyper simple.

Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai beaucoup de fanfictions aux histoires complexes sur ce compte, j'avais juste envie de faire un chapitre simple pour une fois.

Et puis un peu de mignon ça fait du bien de temps en temps, non ?

J'espère que vous aurez apprécié !

N'hésitez pas à commenter, voter ou vous abonner à mon compte si vous appréciez ce que je fais !

Merci beaucoup d'avoir lu !

Tchaoooooooooooooooo ~