Chapitre 8
#PDV Léa :
Lorsque Nick posa ses lèvres sur les miennes, je ne pus m'empêcher d'éprouver du plaisir. J'étais surprise, et je ne savais pas quoi en penser. Je ne savais pas si je l'aimais ou non. Je l'avais toujours vu comme un ami, comme un frère, et seulement comme tel. Je n'avais jamais imaginé une seule seconde que l'on puisse être autre chose que des amis...
Et voilà qu'il me disait que lui me voyait comme une femme. Les pensées se confondaient à l'intérieur de moi, et j'essayai de déceler mes sentiments, en vain. Tout était embrumé dans mon esprit.
Lorsqu'il posa sa main sur ma taille, et m'attira contre lui, je me surpris à aimer cette proximité. Nous nous étions souvent enlacés, mais cette fois-ci, c'était bien différent. Je sentis la chaleur monter en moi, et la sensation de ses lèvres sur les miennes me procuraient du plaisir.
Il s'écarta ensuite, et vint plonger son regard gris dans le mien. Mes joues rosirent, et une larme dévala ma joue. Ses lèvres me manquaient déjà, mais je ne voulais pas accepter cela. Je ne voulais pas que notre relation change...
Ce n'était que mon ami...
— Non, Léa... Je ne veux pas que tu pleures... J'ai fait une erreur, et je te jure que je ne recommencerai plus jamais d'accord ? dit-il tendrement en essuyant mes larmes de ses mains. Écoute, ce que je suis venu te dire aujourd'hui c'est que... Je pars. Mon père m'a invité à vivre avec lui aux États-Unis alors je pars. Je suis vraiment désolé pour tout d'accord ?
Je suis choquée. Il ne peut pas m'abandonner... Pas maintenant. Tout cela, c'est de ma faute, j'ai été exécrable avec lui, et cela le pousse à partir. Il veut s'éloigner de moi.
— Non, tu ne peux pas me laisser seule ! Nick, s'il te plait !!!! m'écriai-je, la vue brouillée.
Il me regarda de ses magnifiques yeux gris, et me prit les mains.
— Et seconde chose : je t'aime. Je t'ai toujours aimé, et je sais que de ton côté ce n'est pas le cas, alors je ne t'en veux pas d'accord. Depuis le jour où je t'ai vue, je t'ai aimée. Tu étais magnifique, dans cette petite robe noire, en 6ème. Tu es venue vers moi, et tu m'as offert la plus belle amitié qu'il soit. Alors, j'ai caché mes sentiments jusqu'à aujourd'hui. Mais aujourd'hui, je n'en peux plus de mentir. Je t'aime, tu me rends fou, Léa.
Ses paroles raisonnèrent dans ma tête, et j'essayai d'assimiler ce qu'il venait de me déclarer. Il m'aimait ? Et ce depuis toujours ? Mais comment ai-je pu être aussi conne ?! Bien sûr qu'il m'aimait... Il avait été là pour moi quand je m'étais faite larguée, il avait été rassurant avec moi, et avait multiplié les petites attentions pour moi. J'aurais dû le voir également quand il s'est mis en colère contre Jeff.
D'ailleurs, il avait raison : la proviseure a découvert que Jeff vendait de la drogue, j'aurais dû écouter mon ami...
Nick a toujours pris soin de moi, et moi comme une conne, j'ai douté de lui. Maintenant, tout s'éclaire. Il m'aimait, il m'aimait... Mais est-ce encore mon ami ?
— Adieu Léa Nivet, lâcha-t-il.
Ces trois mots, me sortirent de mes réflexions, et je me rendis compte que je ne voulais pas du tout qu'il me laisse. J'avais besoin de le sentir près de moi, mais je ne savais pas si je le voulais en tant qu'ami, ou en tant qu'amant.
Il se retourna et esquissa quelques pas, vers la direction opposée. Il s'éloignait lentement, et je sentais déjà qu'il me manquait. Il ne se retourna pas une fois, mais je devais tout tenter pour qu'il reste.
— NICK ! TU NE PEUX PAS M'ABANDONNER !!! Je suis sûrement en train de faire un cauchemar. DIS-MOI QUE C'EST UNE BLAGUE, S'IL TE PLAIT ! NE ME LAISSE PAS, RESTES AVEC MOI !!!! Je suis sûre qu'on pourrait redevenir amis... NICK, J'AI BESOIN DE TOI !!!! Durant ces jours où on ne s'est pas vus, j'étais horriblement seule. TU ES LE SEUL NICK !!!! Tu es mon seul refuge... Nick... Ni... NICK..., sanglotai-je.
Je tombai à genoux, et ma voix commençait à s'affaiblir. Je n'aurais bientôt plus de voix à ce rythme-là, mais je devais le retenir. Je ne survivrais pas à son absence. Il m'est très cher, et il est le seul en qui j'ai confiance. Je serai anéantie par son départ.
Quand il fut arrivé en bas de la colline, il se retourna enfin, et me regarda une dernière fois.
Je pus voir de la tristesse dans ses yeux, mais il continua tout de même sa route.
— COMMENT PEUX-TU ME FAIRE ÇA ?! JE SAIS QUE J'AI ÉTÉ HORRIBLE, MAIS TU NE PEUX PAS ME LAISSER SEULE !!! NICK, TU ES... TU ES LE SEUL QUI COMPTE POUR MOI... S'il te plait... Nick ! tentai-je.
Il entra dans sa voiture bleue nuit, et démarra, puis partit.
Moi, je restai là, sur la colline, à pleurer comme une folle. Une goutte atterrit sur ma tête. Puis une autre. Et merde, la pluie, manquait plus que ça.
Mais je m'en fichais, tout ce que je voulais, c'est que Nick revienne. Je criai de toutes mes forces, vers le ciel.
Comment la vie pouvait-elle être aussi cruelle ?!
*****
DEUX ANS PLUS TARD...
#PDV Léa :
— Léa ? Dépêches-toi ou tu vas être en retard ! me pressa Chloé.
Aujourd'hui, c'était le dernier jour de cours, et j'étais trop contente. Enfin débarrassée du lycée ! Ouiii !!!
— J'arrive ! répondis-je.
Je me préparai en vitesse, et descendis. En bas, ma soeur me passa une tasse de thé, et elle me poussa dans la voiture. Elle avait proposé de m'accompagner au lycée, comme c'était le dernier jour, et qu'elle ne travaillait pas, donc j'avais sauté sur l'occasion.
Cela faisait au moins deux ans que je n'avais pas revu Nick. J'étais passée à son appartement, histoire de voir s'il ne m'avait pas menti, s'il n'avait pas bluffé, mais c'était bel et bien réel. Il était vraiment parti...
Je pensais à lui tous les jours, toutes les heures et toutes les secondes, si bien que mes notes étaient en chute libre.
J'en avais bien évidemment parlé à ma soeur, et elle m'avait consolé comme elle avait pu. Cela n'avait pas suffi.
Le vide qui s'était créé lorsqu'il était parti ne pouvait être comblé par une seule personne.
Au début, j'avais été dans le déni. Je m'étais dit qu'il allait revenir, c'était sûr. Qu'il ne pouvait pas me laisser tomber comme ça. Pourtant, il n'était jamais revenu. La dure vérité m'avait frappée en plein visage.
Il ne bluffait pas. Je ne le reverrai plus jamais. Les remords me rongeaient à l'intérieur. C'était de ma faute, il était parti par ma faute.
— Léa ? À quoi tu penses ? me demanda Chloé. On est arrivées.
En effet, le bâtiment de mes trois dernière années de scolarité se dressait devant moi. Tous les souvenirs en compagnie de la même personne refirent surface. Les déjeuners, les convocations, la fois où il avait frappé ce professeur pervers, ou il avait renversé son verre d'eau sur Jeff. Je soupirai.
— Tu penses encore à lui c'est ça ? insista ma soeur.
— ... Chloé, je crains de ne jamais pouvoir l'oublier..., dis-je, inquiète.
— Ça passera soeurette, je te le promets. Sache que je suis là si tu as besoin d'en parler, me rassura-t-elle, en me serrant dans les bras.
Je la serrai fort, puis partis.
La journée passa bien rapidement. Je n'avais plus gout à la vie, tout me semblait fade, dénué de sens. Mon humeur était fracassante, et j'étais seule.
Après le départ de Nick, je m'étais renfermée sur moi-même, et personne ne voulut m'approcher. Nick était mon seul ami, donc son départ en avait été que plus difficile.
Je me demande si un jour, je pourrai tourner la page. Son visage me hante, jour et nuit. Je revois sa déclaration d'amour, et l'annonce de son départ dans mes cauchemars.
Il me manque terriblement.
#PDV Nick :
Dring, dring !
Je fais tomber mon réveil par terre avec un coup de poing. Avant, je me réveillais toujours avant que mon réveil ne sonne, mais, ces temps-ci, je me lève toujours du pied gauche.
Je vais vers mon dressing, et opte pour une tenue simple et décontractée. Je n'ai pas envie de me faire beau. Il n'y aura personne pour me regarder.
Enfin si, les filles de mon nouveau lycée, qui n'arrêtent pas de me tourner autour, mais je me fiche d'elles.
La seule qui compte n'est plus à mes côtés.
Et merde, je pense encore à elle. Elle est la première chose à laquelle je pense lorsque je me lève, et la dernière avant que je me couche. Je n'arriverai donc jamais à passer à autre chose ?! Visiblement non... Je n'aurais jamais dû partir, c'est pire maintenant.
Je ne suis plus concentré, je suis froid avec tout le monde, et j'ai maintenant mon père sur le dos. Il se doute bien que quelque chose ne va pas, mais je refuse de lui dire quoi que ce soit sur Léa.
— Monsieur, la voiture est prête, m'informa un domestique, derrière la porte.
Et en plus, mon père n'arrête pas d'étaler sa richesse. Il ne veut pas que je lève le petit doigt, il appelle ça "prendre soin de moi". Malheureusement, je ne suis pas cet avis.
— Bien, acquiesçai-je.
Je prends mon sac, et sors. Dehors une limousine noire m'attend. Le chauffeur vient m'ouvrir, et je m'engouffre à l'intérieur du véhicule.
Bon, dernier jours de cours. J'espère que cela va bien se passer, et surtout que ça va passer rapidement. Je n'en peux plus de cette atmosphère, j'ai envie d'être libre.
Heureusement, mon père va m'employer dans son entreprise dès que je serai prêt à travailler. Je suis bien content sur ce point-là, au moins je n'aurai pas à chercher de boulot. Mon père tient une grande chaine d'hôtels, et il veut que je devienne le directeur d'un d'entre eux.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais je vais sûrement accepter.
— Monsieur ? Nous sommes arrivés, m'informe le chauffeur.
— Merci.
Je sors de la voiture, et me dirige vers le lycée. À peine ai-je posé un pied à l'intérieur, une horde de filles vient m'intercepter.
— Nick ?! Ça va ?
— Tu fais quelque chose ce midi ?
— T'es libre ce soir ?
— J'organise une fête pour la fin des cours tu viens ?
J'ai la tête qui va exploser. Elles sont gentilles, mais là c'est trop, je ne suis pas d'humeur.
— Oui, ça va, et pouvez-vous me laisser tranquille ? J'ai besoin d'un peu de solitude d'accord ?
Leurs sourires s'effacent, et elles s'éloignent. Léa serait là, elle m'aurait dit que c'est mal. J'ai froissé ces filles, mais c'était le seul moyen.
***
Je rentre, exténué. La journée a été longue, très longue...
Je m'affale sur mon lit, et déverrouille mon portable. Je vais dans la galerie photo, et je regarde une photo.
Elle a été prise lors de l'anniversaire de Léa, elle m'avait invité. Nous nous amusions comme des fous, et je me souviens qu'elle avait renversé le gâteau par terre. Sa mère était vraiment en colère : elle avait mis une heure à faire ce gâteau... Je m'étais esclaffé pendant au moins cinq minutes tandis que Léa se faisait gronder.
Repenser à elle m'est très douloureux mais je ne peux pas me passer de le faire. J'aurais tout donné pour l'oublier, mais c'est impossible.
Cela doit faire deux ans que je ne l'ai pas vue, et elle est toujours dans mon esprit. Ses gestes, ses sourires, sa voix...
Elle doit avoir changé, peut-être gagné en maturité. Je l'espère pour elle, sinon elle ne trouvera jamais un travail... Bon, je dois me ressaisir, arrêter de penser à elle !
Je me lève, et pars dans la salle de bains pour une douche, le même visage revenant toujours dans mon esprit.
-----------------------------------
Hey !
Chapitre un peu triste, je l'avoue... Mais :
*Comment l'avez-vous trouvé ?
VOTEZ, COMMENTEZ, PARTAGEZ !
Bye❤︎
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top