Chapitre 6
#PDV Nick :
Les jours qui suivirent je restai chez moi. Je m'ennuyai, je l'avoue, mais bon, qu'est-ce que je pouvais y faire ? Rien. Je passais des heures entières à jouer du piano tout en pensant à ma mère. Les souvenirs refaisaient surface, et il m'arrivait de pleurer parfois.
Léa vint me voir souvent. Aujourd'hui, j'étais allé courir, et je l'attendais maintenant à mon appartement.
Dring, dring !
J'allai ouvrir, souriant. Léa entra, posa ses affaires n'importe où (comme d'habitude, j'ai envie de dire) et alla s'asseoir sur le canapé.
— Salut, ça va ? me demanda-t-elle, avec son sourire habituel.
Elle était un peu plus excitée que la normale... Que lui arrivait-elle ?
— Très bien et toi ? Le lycée ? lui répondis-je, en venant m'asseoir à côté d'elle.
— Moi aussi. Le lycée ? Ben... Je dois t'avouer quelque chose, dit-elle, les joues cramoisies.
Elle entortilla une mèche brune autour de son index, et se mordit la lèvre inférieure. Elle faisait toujours cela lorsqu'elle était nerveuse. Mais qu'est-ce qu'elle me cachait ?
— Je t'écoute ? la pressai-je.
Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Oh non, ne me dites pas que...
— Je crois que suis amoureuse, avoua-t-elle.
Mon coeur rata un battement. Je savais très bien qu'elle ne parlait pas de moi, elle me l'avait à maintes reprises : elle ne me voyait que comme un ami.
La tristesse me submergea, et je sentis mes jambes me lâcher. Heureusement que j'étais assis...
Pourquoi faut-il que je sois son meilleur ami ?! On se dit tout, y compris nos sentiments. Enfin pour elle, parce que je ne pourrai jamais lui dire que je l'aime, et pas comme une simple amie.
Elle me regarda, inquiète. Merde, je devais faire pitié à voir. Heureusement qu'elle n'est pas très futée, de cette manière, elle ne saura jamais ce que je ressens.
J'essayai de sourire, et l'intimai à continuer, à contrecoeur.
— Et qui est l'heureux élu ? demandai-je, la gorge serrée.
Je me fais du mal franchement. Putain, pourquoi faut-il que je demande ça ?!
— Jeff, souffla-t-elle.
Cette fois-ci, la colère déferla en moi. Si ce Jeff en question était là, je l'aurais sûrement assommé. Il n'est pas bon pour Léa, il avait une mauvaise influence sur elle... Et voilà, je me mettais à parler comme si j'étais quelqu'un pour elle. Malheureusement, je ne suis que son ami.
Ma mâchoire se contracta, malgré tous les efforts que je fis pour l'en empêcher, je serrai les poings, pour camoufler au mieux ma colère.
— Nick, tu vas bien ? me demanda-t-elle, paniquée.
Et merde. Je vais tout faire foirer, si je continue.
— Oui, oui, ne t'en fais pas Léa. Je suis content pour toi, mais...
— Mais ? insista-t-elle, inquiète.
Je voyais de la détresse dans ses yeux bleus. Elle devait vraiment l'aimer pour la mettre dans cet état.
— Je pense qu'il déteint sur toi.
Ses yeux devinrent plus ronds que des soucoupes.
— Comment tu oses dire ça ?! C'est toi qui t'es mal comporté quand il était là ! Tu as renversé ton verre d'eau sur lui l'autre jour, et je sais très bien que ce n'était pas un accident. Tu l'as bousculé, alors qu'il essayait de prendre ma main. Je ne comprends pas. Pourquoi tu réagis comme ça ?! s'énerva-t-elle, en se levant brusquement.
Sa phrase me cloua sur place. Je n'eus pas le temps de répondre, elle prit ses affaires, et sortit de chez moi.
Mais enfin, j'ai juste donné mon avis ! Je ne veux que l'aider. Si elle le prend comme ça...
***
J'étais allé à la salle, pour une des rares fois de ma vie. J'avais besoin de me défouler pour ne tuer personne. je sentais la colère couler dans mes veines, et j'avais besoin d'évacuer.
— Bonjour Nick. Ça fait longtemps dis-moi ! me salua le coach.
— Oui. J'ai besoin d'un sac, de gants, et d'un coin isolé, s'il te plait.
Il acquiesça, comprenant mon état d'esprit, et me montra une petite salle, couverte de poussière. Je mis les gants, et commençai à frapper de toutes mes forces sur le sac suspendu au plafond. J'en eu même mal.
— Mais enfin, pourquoi mets-tu autant de force dans tes coups ? Tu vas finir par te blesser, et je n'ai aucune envie de t'emmener à l'hôpital.
— Cela ne te regarde pas désolé. C'est... Personnel, dis-je, entre deux coups.
— Laisse-moi deviner : un peine de coeur, devina-t-il.
Je me tournai vers lui, ahuri. Comment avait-il trouvé ?
— Alors, j'ai vu juste.
— Oui... Mais je ne t'en dirai pas plus, répliquai-je, en frappant de nouveau.
J'avais besoin de ça. Frapper, encore, et encore. Frapper de toutes mes forces. Jusqu'à tomber d'épuisement.
***
Je rentrai, harassé. Cette séance de sport inhabituelle m'avait donné plein de courbatures, en particulier aux bras. Je ne pouvais même plus soulever un verre.
J'allai me doucher, afin de laver toute la transpiration sur ma peau. la sensation de l'eau sur mon corps m'apaisa, et je pus enfin oublier cette sensation d'avoir envie de taper tout ce qui bouge. Mes muscles se détendirent, et je soufflai.
Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? Je ne laisse d'habitude aucun sentiment briser la carapace que je me suis construite. Je ne laisse aucun sentiment prendre le dessus sur-moi même, sur mes décisions.
Un message entra plus tard dans la soirée. Je m'empressai de déverrouiller mon téléphone afin de le lire, dans l'espoir que ce soit Léa. Malheureusement, ce n'était que sa soeur....
Chloé : Léa vient de partir il y a environ 5-10 minutes !!!! Cela ressemble fortement à une fugue... S'il te plait, si tu la vois préviens nous Nick !
Son message me fit paniquer. Où avait-elle bien pu aller ? Je sentis mon coeur devenir lourd, et j'entendis la sonnette retentir. Je levai la tête, et allai ouvrir. J'espère que c'est elle...
Une fille rentra à la hâte dans mon appartement, et elle posa ses affaires un peu partout. Ses cheveux bruns étaient ramenés en un chignon soigné, et elle s'était maquillée. Enfin, plus que d'habitude. Elle était tout simplement magnifique.
— Léa !!! Pourquoi tu es ici ?! lui demandai-je inquiet, et en colère en même temps.
Elle ne me répond pas, et part dans ma salle de bains.
Quelques minutes plus tard, elle sort. Je n'arrive plus à respirer. Sa beauté est à couper le souffle. Elle a mis une robe très courte, et décolletée que sa mère ne la laisserait jamais porter, des colliers couleur or autour de son cou, et des chaussures à talons très hauts.
— Alors ? me demanda-t-elle, en tournoyant sur elle-même.
Sa voix est douce, comme si elle avait oublié l'incident de ce matin. En tournant, elle me met dans tous mes états. Je suis un homme, même si elle semble l'avoir oublié. J'arrivai tant bien que mal à me calmer, gardant mon bon sens.
— Je peux savoir où tu vas ? dis-je soudain sérieux.
— Je vais rejoindre Jeff. Il m'emmène à une soirée, m'expliqua-t-elle, tout en farfouillant dans son sac.
— Non.
Elle arrêta ses gestes, et me regarda, saisie par ce que je venais de dire. Merde, j'avais laissé échapper ce mot.
— Comment ça "non" ? Je fais ce que je veux, tu n'es pas mon père à ce que je sache, répliqua-t-elle, irritée.
— J'aurais bien aimé paraitre plus "sympa", mais je ne te laisserai aller nulle part Léa, réitérai-je, ferme.
Je ne la laisserai pas sortir si tard le soir, et encore moins avec quelqu'un qu'elle vient de rencontrer, c'est hors de question. Quitte à ce qu'elle me déteste, je préfère la protéger.
Elle essaie de passer, mais je me mets devant la porte, lui barrant la route.
— Nick..., dit-elle, menaçante.
— Je te l'ai dit, tu ne partiras pas, insistai-je.
Elle s'avança et me gifla violemment. Non, mais comment ose-t-elle ? Elle doit vraiment l'aimer ce Jeff, mais je ne la laisserai pas partir vers l'inconnu, ça, jamais.
Ma joue me fait très mal, elle n'y est pas allée de main morte.
Je ferme la porte à clé, et prends la clé avec moi. De cette façon, je suis sûr qu'elle ne sortira pas de cet appartement. Comment a-t-elle pu changer de la sorte ? Je ne reconnais plus la Léa que j'ai aimé. Elle est tout autre, et elle m'effraie. J'espère qu'elle n'essaiera pas me tuer jusqu'à ce que sa soeur et ses parents arrivent...
J'envoie un message à sa soeur.
Moi : Salut Chloé, j'espère que tu vas bien. Léa est chez moi, et elle est... Survoltée. Elle veut se rendre à une soirée avec le même blond qui l'a fait sécher aujourd'hui. Elle est violente, faites attention, je vous attends.
Sa réponse arrive bien vite.
Chloé : OH MON DIEU MERCI !!!! On arrive au plus vite. Comment ça violente ?! Elle ne t'a pas fait de mal j'espère... 😰
J'hésite à lui répondre. Dois-je lui dire la vérité ?
Moi : Elle m'a giflé, mais ce n'est rien ne vous en faites pas.
Je range mon portable, et me tourne vers mon... Ex-amie ?
— Léa je ne te pensais pas comme ça... Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Je ne te reconnais plus..., dis-je, en m'agenouillant près d'elle qui avait prit place sur le canapé.
— Et toi, je ne pensais pas que tu me dénoncerais. Si tu voulais mon bonheur, tu m'aurais laissé partir ! je t'ai expliqué ce matin que je l'aimais, je croyais que tu comprendrais mais visiblement je me suis trompée..., s'écria-t-elle.
— Non, c'est là que tu te trompes. Demain, tu vas sûrement me haïr, mais je m'en fiche. Tout ce que je veux c'est ton bonheur, et je sais que ce Jeff n'est pas bon pour toi. Non, mais tu as encore séché les cours, tu te rends compte ?!
— TU ES SIMPLEMENT JALOUX !!! s'exclama-t-elle.
Cette phrase était plus douloureuse que la gifle qu'elle m'avait asséné tout à l'heure. Je me laissa tomber sur le canapé, et me pris la tête entre mes mains.
Avait-elle raison ? Voyais-je le mal partout car j'étais jaloux ?
Il se pourrait que cela soit vrai...
#PDV Léa :
Non, mais pour qui il se prend celui-là ?! Je ne suis pas sa fille ! J'ai envie de retrouver mon amour, et il m'en empêche.
La seule raison : il est jaloux. C'est sûr, sinon pourquoi m'interdirait-il d'y aller ?
Nick est assis sur son canapé, et je peux voir son visage déformé par la colère et la tristesse. Ai-je touché un point sensible ?
Non, je ne pense pas.
Je me calme peu à peu, et l'adrénaline du moment s'en va lentement. Je me rends compte de ce que je viens de faire, et je m'en veux terriblement. Comment ai-je pu laisser un garçon que je viens à peine de rencontrer influencer ainsi mon comportement ?! Je n'aurais jamais dû dire ça à Nick.
Il ne veut que mon bien comme il l'a dit. J'aurais voulu m'excuser, mais je n'en ai pas la force. J'ai beaucoup trop honte, comment ai-je pu être aussi conne ?! Il ne cherchait qu'à m'aider merde !
Dring, dring !
Nick se lève, non sans me jeter un regard coléreux. Moi, j'ai envie de disparaitre. Je pense que notre amitié est définitivement brisée, et tout cela par ma faute. POURQUOI J'AI DIT ÇA MERDE ?!
— LÉA !!! COMMENT TU VAS MA CHÉRIE ? s'écria ma mère, en se jetant sur moi.
Je lui rendis son étreinte, et les traits de mon père se détendirent. Nous fîmes un câlin à trois, puis je vis ma soeur s'approcher de Nick. Elle caressa et examina sa joue, que j'avais giflé dans un accès de colère. Je m'en voulais, je n'aurais jamais dû lever la main sur lui.
Ma soeur alla prendre de la glace dans le frigo et elle l'appliqua sur la joue rouge de mon ami. Enfin, je pense que ce sera ex-ami à partir de maintenant...
Je ressentais de la tristesse. C'est à moi de réparer mes dégâts et non à ma soeur. C'est à moi de m'occuper de Nick. Si j'en avais encore la force, je me lèverais de ce canapé et j'irais l'enlacer tout en m'excusant. Mais non, il faut que la honte m'en empêche...
Mes parents m'emmenèrent hors de l'appartement, et je leur intimai que j'avais oublié quelque chose. La porte est restée ouverte, alors je me glisse à l'intérieur de l'appartement.
Je vis Nick debout devant moi. Ses yeux fixent le sol, et il est immobile. Je peux percevoir sa peine même s'il ne me regarde pas. J'avance d'un pas, et il lève la tête. Son visage est fermé, ses traits sont déformés par la colère, la tristesse, et la déception.
Son regard soudé au mien, je frissonnai. Le gris de ses yeux était bien plus froid que la glace, et le flamme qui les animait autrefois était à présent bien éteinte. C'était moi qui avait fait ça ?
— Nick... Je..., commençai-je.
— Non. Vas t'en, me coupa-t-il, glacial.
Sa phrase me stoppa net. Il n'avait jamais été aussi froid envers moi. Il m'avait toujours écouté, il avait toujours pris soin de moi.
Mais là, j'étais allée bien trop loin, alors je comprenais.
— D... D'accord, lâchai-je avant de tourner les talons et partir.
Une larme s'échappa de mes yeux, et roula le long de ma joue.
Je l'avais mérité.
C'était bien fait pour l'égoïste que j'étais.
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Hey !
Chapitre un peu triste (ne me remerciez pas hein, c'est cadeau xD).
Mais il y en a un plus triste qui arrive, donc gardez vos larmes ^^
J'espère en tout cas qu'il aura fait le bonheur de certains, et que vous ne me détestez pas... ^^'
*Pensez-vous que leur amitié est brisée à tout jamais ?
*Vont-ils se réconcilier ? Comment ?
Bye❤︎
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