#PDV Léa :

— Comment ça ? demanda mon ami.

— Je... Tu... Arrrg ! m'emportai-je.

Je pris ma tête entre mes mains. Que pouvais-je lui répondre ? Je ne voulais pas qu'il sache parce que je l'aimais ? Que c'est avec lui que je veux vivre, mais que j'ai été trop lente, que maintenant il est pris ? Non, je ne peux pas.

Mieux vaut garder le silence, et ne pas gâcher ce qui reste de notre belle amitié.

La brise fraiche me donnait des frissons, mais je luttais pour ne pas le montrer. Je ne voulais pas qu'il prenne soin de moi, de peur d'attirer la jalousie de sa petite-amie. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de l'avoir sur le dos. 

Malgré tout, il semblait avoir remarqué mes frissons, car il passa son manteau sur mes épaules. La tête toujours dans mes mains, je le remerciai dans un murmure, bien que je ne sois pas sûre qu'il m'ait entendue.

Oh, et puis peu importe. 

Je me tournai vers lui, et nos regards gris et bleus se soudèrent. Je n'arrivai pas à m'en détacher. Puis, mon regard se posa sur son torse musclé en dessous de sa chemise. Il avait l'air si doux que je voulais le toucher... Mais je ne pouvais pas. Ses cheveux noirs virevoltaient dans la brise fraiche, lui donnant un charme indéniable. 

Comment aurais-je pu passer à côté d'un dieu comme Nick ? J'ai été vraiment conne... Maintenant, mes chances sont anéanties.

Je rompis le contact visuel, et rendis le manteau à son propriétaire. Je passai la baie vitrée sans adresser un seul regard ou sourire à Nick.

Je devais arrêter d'essayer. J'avais laissé passer ma chance, maintenant, il fallait que j'en assume les conséquences. Il a une petite amie, c'est mal tout ce que je fais. Je ne devrais même pas avoir des pensées comme celles-ci à son égard. Non, je devrais en avoir pour Andrew. 

Lui est mon copain.

J'entendis des bruits de pas derrière moi, mais je n'y fis pas attention. Je ne devais pas me retourner, non.

J'avançai, et retournai m'asseoir à ma place, à côté d'Andrew.

Nick s'assit, comme par hasard, en face de moi, et Kate en face de son frère. Les deux adultes prirent place à côté de leurs enfants, e nous entamâmes le repas.

— C'est succulent Madame ! m'exclamai-je.

— Oh, merci... Mais c'est Henri qui a tout fait, m'informa-t-elle.

Je sentis mes joues changer de couleur, et je me tournai vers le concerné.

— C'est tellement... Inhabituel. En tout cas, j'aimerai voir plus d'hommes cuisiner comme vous. Vous êtes un vrai cordon bleu ! le complimentai-je.

Nick me lança un regard appuyé, et je compris de suite qu'il avait été blessé par ma réplique. Il cuisinait souvent lorsque nous étions au lycée, et je me rappelle qu'il était très doué.... Mais pourquoi a-t-il fallu que je dise ça, merde ?!

— Enfin Nick est très bon aussi, ajoutai-je, à l'attention de mon ami.

Un sourire faux se dessina sur le visage de celui-ci et je reproduis le même. Je ne sais même pas pourquoi on se force à sourire. Si on n'en a pas envie, on le fait pas, point. Bref, je m'égare...

Je me reconcentrai sur mon assiette. J'avais fait assez de dégâts comme ça. Je devais apprendre à me taire un peu. Le dit "Henri" était un peu contrarié, mais j'espérais que je ne l'avais pas mis en rogne...

***

À la fin du repas, je me levai, prétextant un envie pressante. J'allai dans les toilettes, troisième porte sur la gauche au premier étage, comme me l'avait indiqué Andrew. 

Pourtant, arrivée en haut, je ne trouvai pas. Ce que je vis, c'est une silhouette familière monter les marches.

Nick.

— Mais qu'est-ce que t'as à me suivre partout, bordel ?! chuchotai-je.

— Je viens t'aider, de rien, me répondit-il froidement.

— Je n'ai pas besoin de ton aide, rétorquai-je. La preuve, c'est ici.

J'ouvris la porte la plus proche, et entrai dans la pièce. Nick entra à ma suite, et je réalisai qu'il s'agissait en réalité d'une chambre. Et merde... Pourquoi est-ce que je dois jouer à la maligne moi ? Je me ridiculise de plus en plus... 

Nick esquissa un petite rire moqueur, mais finit par sortir et me guider vers la bonne pièce.

— Merci, dis-je, irritée.

— Excuse-moi, tu peux répéter ? demanda Nick.

— T'es soulant Nick, lâchai-je, en rentrant dans les toilettes.

Je n'étais pas d'humeur à plaisanter. Je rentrai donc dans la salle de bains, et m'observai dans le miroir. Quelle piètre petite amie faisais-je ? J'avais délaissé Andrew toute la soirée... Je soupirai, exaspérée.

J'avais les parents de mon petit-ami à dos, et mon coup de foudre alias meilleur ami derrière cette porte... J'avais vraiment gagné au loto, moi.

— Léa ? Ça va ? demanda une voix.

— Peux-tu me laisser tranquille Nick ? J'aimerai être seule, dis-je en appuyant sur le dernier mot.

Contre toute attente, la porte s'ouvrit, et mon meilleur ami apparut. Il s'approcha de moi, et mon dos percuta le lavabo. Je dus lever la tête afin de plonger mon regard dans le sien. Il approcha son visage du mien, et je dus me faire rage pour ne pas rougir. 

Je pensai à sa petite amie, à ce qui c'était passé entre nous depuis le début. Je ne pouvais pas me montrer faible et tout révéler maintenant.

Il approcha encore son visage du mien, et nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres. Mais que faisait-il ?! Il était fou ?

— Nick ? demandai-je, gênée.

Cette fois-ci, mes joues prirent une teinte pivoine, et je me mordis la lèvre inférieure. Je ne pouvais pas résister. Il était si proche... Que devais-je faire, moi ? Céder à la tentation ? 

Malheureusement, le destin décida pour moi.

— Chéri ? demanda une voix féminine.

— Chérie ? demanda une voix masculine en même temps.

Je poussai rapidement Nick et me redressa. Sans le faire exprès, nos lèvres se frôlèrent. Ce contact me fit frémir, bien que je ne devais pas. Mais la réalité me rattrapa bien rapidement.

Je vis deux personnes devant moi. Ces deux personnes, bien qu'appartenant à la même famille, et ayant reçu la même éducation, avaient eu deux réactions différentes.

Kate était survoltée. Elle regardait tour à tour Nick et moi avec une colère apparente dans les yeux. On aurait même pu voir de la fumée sortir de ses oreilles. 

Andrew, lui, était plutôt calme. Il arborait même un sourire sur ses lèvres. Mais pourquoi souriait-il ? Il se languissait du mal qu'il allait me faire en me réprimandant ? Non, il n'était pas comme ça...

C'était de plus en plus bizarre...

— Kate... Je...

— TA G*ULE ! JE NE VEUX PAS T'ENTENDRE OUVRIR TA BOUCHE, me coupa Kate, furibonde.

Après m'avoir fusillé du regard, elle prit Nick par le bras et l'entraina promptement à l'extérieur de la salle de bains.

— Andrew... Je suis désolée, m'excusai-je, les yeux rivés au sol.

Je me sentais sale, honteuse d'avoir été dans cette situation. Bien que nous n'avions techniquement rien fait, j'aurais dû pousser Nick, j'aurais dû sortir de cette situation inappropriée. Il n'est pas le seul fautif dans cette histoire... Je suis tout autant responsable que lui...

— On dirait que Nick va passer un mauvais quart d'heure, plaisanta-t-il simplement.

Sa réaction m'interpella.

— Mais pourquoi est-ce que ça t'amuse ? demandai-je, à mes risques et périls.

Il s'approcha de moi, et releva mon visage en tenant mon menton.

— Voyons chérie..., commença-t-il. Je sais tout, souffla-t-il au creux de mon oreille.

— Comment ça ? demandai-je, confuse.

Que voulait-il dire ? Il savait quoi ?

— Tu aimes Nick. Chut. Avant que tu nies tout en bloc, je dois te dire : rien ne sert de combattre tes sentiments. Ils reviendront et ils seront irrépressibles, ok ? S'ils ne le sont pas déjà... Alors, si tu l'aimes, fonces ! Et je sais que c'est le cas, expliqua-t-il, avec un clin d'oeil à mon adresse.

Alors, il n'était pas triste ? 

— Et toi dans tout ça ? demandai-je, inquiète.

Je ne voulais pas faire de la peine à quelqu'un.

— Léa... Je sais que tu ne vas sûrement pas me croire, mais... Ne le prends pas mal mais... Tu ne m'attires pas de cette façon. Depuis le début, je voulais sortir avec toi afin que tu te rendes compte de qui tu étais réellement amoureuse. Celui qui a ton coeur, c'est Nick, je te l'assure, me dit-il.

Je n'y crois pas... Il avait tout manigancé depuis le début ? Mais comment ? Pourquoi ? 

Je... Cette révélation me choque tellement que je n'ai pas les mots. J'y ai vraiment cru... Je suis un peu blessée, mais au fond, ce n'est pas lui que j'aime, il a raison.
Je n'ai d'ailleurs aucune raison d'être abattue. J'aime Nick. Reste plus qu'à savoir s'il partage les mêmes sentiments que moi...

— Léa ? Tu m'entends ? demanda une voix lointaine.

J'ouvris les yeux, et vis que Andrew était toujours là.

— Oui ? 

— On peut rester amis, tu veux bien ? J'ai énormément apprécié ta compagnie, tu sais..., expliqua-t-il.

J'acquiesçai doucement. Nous nous serrâmes dans les bras, et je quittai cette villa, la tête légère et le coeur clair comme de l'eau de source. J'avais enfin accepté mes sentiments, il fallait juste que je les avoue à la personne concernée maintenant. 

Cela s'annonçait beaucoup plus difficile que prévu...

#PDV Nick : (Allez, une bonne dispute pour la route... Qui en veut ? x'))

Mon visage n'était plus qu'à quelques millimètres du visage de Léa. J'allais l'embrasser quand deux voix surgirent derrière nous.

Apparurent une Kate furibonde, accompagnée d'un Andrew souriant. Qu'est-ce qu'il avait à sourire celui-là ?! Il est fou ? J'allais embrasser sa copine... MAIS RÉAGIS ANDREW MERDE !!!!! Je me mets encore en colère pour rien... 

D'ailleurs, ce n'est pas à moi de l'être, et Kate semble l'avoir bien compris...

Elle me prit par le bras, et me tira en dehors de la pièce. Nous entrâmes dans une chambre, et elle éclata.

— Nick ! TU PEUX M'EXPLIQUER ?! s'écria-t-elle, furieuse.

J'aurais très bien pu débiter quelque chose du type : "C'est elle qui a voulu", ou encore "J'y suis pour rien, moi !" mais je ne ferai jamais ça à Léa. Un autre gars l'aurait fait, mais je tiens trop à elle pour mentir de la sorte.

— ...

— TU L'A EMBRASSÉE ?! me demanda ma petite-amie.

— Non. 

— ALORS QU'EST-CE QU'IL S'EST PASSÉ ?! ELLE TE TOURNE TOUJOURS AUTOUR, JE SUIS SÛRE QU'ELLE MANIGANCE QUELQUE CHOSE, J'EN ÉTAIS SÛRE, JE LE SAVAIS !!!! s'exclama Kate, hors d'elle.

— Calme, toi Kate..., soufflai-je, en tentant de la faire redescendre sur terre.

— Non, je ne me calmerai pas ! AUJOURD'HUI, C'EST UN BAISER, MAIS DEMAIN, CE SERA QUOI, HEIN ?! TU PEUX ME LE DIRE ? s'emporta-t-elle.

— Ce sera rien. Tout simplement, parce qu'il n'y aura pas de prochaines fois. C'était une erreur de ma part.

Kate fit la moue, mais finit par se jeter dans mes bras.

— J'espère que tu dis vrai, me murmura-t-elle à l'oreille.

***

Nous rentrâmes, après avoir appris que Léa et Andrew avaient fait de même. 

J'allai de suite me coucher, après avoir déposé Kate chez elle. J'étais exténué.
Je n'avais pas su me contrôler envers Léa. J'allais vraiment l'embrasser si Andrew et Kate ne seraient pas intervenus. 

Et qui sait si j'aurais pu m'arrêter. Sûrement pas.

Mais il faut me comprendre aussi ! Elle était tellement mignonne et sexy à la fois dans sa petite robe noire simple. Elle était innocente et provocante à la fois. On aurait dit qu'elle l'avait fait exprès pour éveiller tous mes sens... Et dans la salle de bains, j'ai encore l'image de son visage timide, ses joues rouges, et ses lèvres qu'elle avait mordues, par stress. 

J'avais failli craquer.

Dieu merci, je n'ai pas fait une bêtise. Kate et son frère sont intervenus à temps. Mais serait-ce toujours le cas ? Il ne seront pas tout le temps là, pour m'arrêter...

J'étais dans mon lit quand le sonnette retentit.
Je me levai précipitamment, et allai ouvrir.

Sur le palier, une jeune fille à la chevelure brune, aux yeux bleus océans, habillée d'une petite robe noire simple mais magnifique m'attendait.