Chapitre 28
#PDV Nick :
Lorsque je vis Jake tenir Léa par le poignet, une rage que je n'avais jamais connue s'empara de moi. Malgré tout, je vis le regard paniqué que Léa me lança, et je réussis à redescendre sur Terre. Je me calmai, peu à peu, et je m'approchai du "couple".
J'essayai de convaincre Jake de la lâcher, mais ce con ne voulait pas. Il s'obstinait à marquer son territoire on dirait. Son comportement immature m'horripilait, tout ce que je voulais, c'est qu'il s'écarte de MA Léa.
Puis, n'en pouvant plus, je séparai violemment mon amie de son pseudo-fiancé. Celui-ci me regarda, choqué par ce que je venais de faire.
Pourtant, c'est bien lui qui devait être gêné par ce qu'il avait fait subir à Léa. Il l'a quand même trompée, et je ne saurais dire si c'est la première fois, bien que j'en doute...
Il continua à me provoquer, et je faillis bien plus d'une fois dire que je l'avais embrassée et que je l'aimais. Heureusement, je réussis à garder le secret, et Léa me remercia du regard.
Jake et moi nous lançâmes des piques, et je n'en pus plus.
— ELLE M'APPARTIENT !!! s'écria Jake.
— NON ELLE M'APPARTIENT ! m'exclamai-je, hors de moi.
Plus rien n'existait autour de moi. Il y avait juste cet enculé qui se tenait devant moi. Il avait osé blesser Léa, et je ne le pardonnerai pas. J'avais réellement envie de lui en coller une, de lui régler son compte, de lui donner ce qu'il méritait, mais je réussis à me contrôler.
— JE N'APPARTIENS À PERSONNE MERDE ! MAIS LÂCHEZ-MOI TOUS LES DEUX À LA FIN !!!! ALLEZ FAIRE VOTRE DUEL DE COQS DANS VOTRE COIN, MAIS LAISSEZ MOI TRANQUILLE PUTAIN !!! JE N'APPARTIENS, ET N'APPARTIENDRAI À PERSONNE, JE SUIS MOI, OK ?!
Je sursautai et me tournai vers mon amie. Elle avait crié cette phrase si fort que toute la colère qui s'en dégageait me transperça comme un million de flèches empoisonnées. Jake paraissait autant surpris que moi, et je m'étais abaissé à son niveau en parlant ainsi de Léa. Elle n'était pas un objet, mais j'aurais adoré qu'elle n'appartienne qu'à moi, que je sois le seul qui pouvait l'embrasser, la regarder.
Je sortis de ma transe quand je remarquai le regard noir qu'elle nous lança. Elle resta comme ça quelques secondes encore, puis s'en alla, dissipant le supplice que je subissais.
Je pouvais voir à sa démarche qu'elle était bien plus qu'en colère. Et je ne l'avais jamais vue ainsi, pour tout dire. Je regardai Jake avec dégout, puis m'élançai à la suite de mon amie.
Je marchai derrière elle, silencieusement, et j'attendis qu'elle soit à son appartement, pour y entrer moi aussi. Je voulais juste m'assurer qu'elle ne ferait pas de bêtises, et pour m'excuser aussi.
— Léa..., murmurai-je.
L'intéressée se retourna vivement, et me regarda avec mépris.
— PUTAIN, MAIS T'ES UN GROS MALADE ! s'écria-t-elle en s'approchant rapidement, toujours en proie à la rage.
Elle ne s'était pas calmée on dirait.
— SORS DE CHEZ MOI ! ordonna-t-elle.
Je fermai doucement la porte, et m'approchai d'elle. Si elle continuait, les voisins allaient se poser des questions...
— VAS-TU ME LÂCHER À LA FIN ! continua-t-elle.
Je posai mon index sur ses douces lèvres.
— Chut, murmurai-je.
Elle s'écarta de moi, et commença à crier.
Merde.
J'essayai de la raisonner, mais rien n'y faisait. Elle continua de hurler, juste pour me forcer à sortir. Mais je n'allais pas m'exécuter. J'allais rester.
Je m'approchai d'elle, et lui plaquai ma main sur la bouche. Elle se débattit, et je dus la bloquer sur le canapé.
— MAIS ARRÊTE !!! C'EST QUOI TON PROBLÈME MERDE ?! s'écria-t-elle.
Elle me donna un coup dans le ventre, et je dus souffler pour revenir à une respiration normale. J'étais à présent sur elle, allongée sur la canapé. J'aurais voulu faire autrement, mais elle n'a pas voulu coopérer...
— Léa, je t'en prie..., la suppliai-je.
— Bah maintenant que tu es là, je suppose que je n'ai pas le choix. Parle, me dit-elle froidement, tout en tournant la tête sur le côté.
La froideur de sa voix me blessait profondément. Elle ne prenait même pas la peine de me regarder, ce qui m'achevait.
— Léa...
— PARLE MERDE ! s'emporta-t-elle.
— Je crois que ce serait plutôt à toi de t'exécuter, rétorquai-je calmement.
Elle tourna enfin la tête vers moi, et ses yeux rencontrèrent les miens. Une lueur de tristesse, de peur et d'inquiétude animait son regard bleuté. Son visage s'adoucit, et elle entrouvrit ses lèvres.
Je vois qu'on n'a pas perdu notre complicité d'antan. Elle sait déjà de quoi je parle avant même que je lui demande.
— Nick... Ce sont mes problèmes, tu n'as rien a faire là-dedans, dit-elle, réticente.
— C'est là que tu te trompes. Je t'ai embrassée, tu ne dois pas le nier. Et je suis avant tout ton ami, je m'inquiète pour toi Léa, dis-je serein.
Elle rougit à l'évocation de notre baiser, mais se rembrunit rapidement.
Comprenant que je ne la lâcherai pas tant qu'elle ne m'aurait pas répondu, elle esquissa un sourire timide.
Son sourire m'avait manqué. Même si celui-ci n'était pas très présent, il illuminait son visage. Je savais qu'elle était rassurée. C'était ce qu'elle voulait entendre.
— Je..., commença-t-elle, interrompue par des sanglots qu'elle essayait de réprimer depuis bien longtemps.
Des larmes se pointèrent aux cornées de ses yeux. Elle se mit les mains sur le visage afin de se cacher, mais à quoi cela servait-il ? Je l'avais déjà vue ainsi.
— Léa. Évacue toute ta tristesse. Crache-moi au visage si ça peut t'aider même, la rassurai-je, en lui dégageant ses mains de son doux visage.
— Oh Nick... Je m'en veux tellement de t'avoir traité comme je l'ai fait... Tu ne méritais pas ce que je t'ai dit... Je suis désolée, terriblement désolée, s'excusa-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.
Elle se redressa sous moi, et passa ses bras autour de moi. Elle me serra fort contre moi, comme si ça vie en dépendait.
Je répondis à son étreinte, et nous restâmes ainsi de longues minutes.
Elle se détacha et je me levai doucement. Il faut dire que nous étions dans une position qui pouvait prêter à confusion... Nous rougîmes tous les deux, et la gêne disparut en un instant.
Je n'avais toujours pas de réponse, concernant mes sentiments, mais je ne voulais pas la brusquer. Elle venait de subir un choc sentimental, et je ne voulais surtout pas en rajouter. Je lui demanderai ce qu'elle en pense quand elle sera moins affectée par cette histoire avec Jake.
— Je suis désolé d'avoir agi comme un con, murmurai-je.
— Ne t'en fais pas, tu es tout pardonné. J'espère vraiment que je n'ai pas gâché notre relation avec tous mes problèmes..., dit Léa, gênée.
— Non, pas du tout ! Nous sommes donc...? ne pus-je m'empêcher de demander.
Je ne voulais pas affirmer que nous étions autre chose que des amis, de peur de l'effrayer.
— Amis, compléta-t-elle.
Mon coeur rata un battement. J'aurais voulu qu'elle dise autre chose, mais je dois l'accepter. Elle ne me verra jamais comme autre chose qu'un ami. Il faut vraiment que j'arrête d'espérer.
Je me fais du mal.
#PDV Léa :
*****
Quelques jours s'étaient écoulés depuis l'incident avec Jake.
Il était venu chercher ses affaires, et je lui avais bien fait comprendre que c'était fini entre nous. Je lui avais aussi dit que s'il osait m'approcher encore une fois, je lui en foutrais une.
Nick et moi avions retrouvé notre proximité d'avant. Nous rigolions, parlions de tout et de rien, et mon dieu, c'était ce que j'avais besoin. J'avais réellement besoin d'un ami en ces temps difficiles. Être en sa compagnie me faisait me sentir bien, libre, légère. J'aimais beaucoup cette sensation.
Une partie de mon coeur se disait pourtant que cela ressemblait à autre chose qu'à de l'amitié... Mais non. Impossible. Nick était mon ami. Seulement mon ami. En plus, il a une copine. Il est certainement très heureux avec, et je leur souhaite plein de bonheur.
— Alors ? Avec Jake ? me demanda Nick, me sortant de mes pensées.
Nous étions assis à une table, dégustant les merveilleux sandwichs de la cafétéria. C'était un peu devenu notre rituel.
Je sentis mes joues rosir, et je détournai le regard.
— Et bien... Lorsqu'il est venu chercher ses affaires, je lui ai bien dit que nous deux c'était du passé. Il avait l'air si triste..., dis-je en me remémorant son regard peiné.
Je sentis une main chaude prendre la mienne.
— Léa. Tu as pris la bonne décision, ne t'en fais pas. L'infidélité est impardonnable. Il n'aurait pas fait ça s'il ne tenait pas vraiment à toi, me rassura Nick.
Dit celui qui a embrassé une autre que sa copine...
— Tu as sûrement raison..., soupirai-je.
Soudain, je vis une figure féminine, qui ne m'était pas inconnue approcher à grands pas. Je retirai vite ma main d'en dessous de celle de Nick, et je fis mine de regarder ailleurs.
— Qu'est-ce que..., commença Nick.
Il fut coupé par Kate, sa "petite-copine" qui lui sauta au cou. Elle le serra fort, et me lança un regard plus noir que la cendre.
Nous avions quelques différents c'est vrai, et n'avions jamais réussi à nous entendre, même si ce n'est pas faute d'avoir essayé de mon côté...
Je déglutis difficilement, et sirotai mon milkshake tout en regardant la décoration. Enfin, je faisais mine de.
— Chéri !!! Ça va ? demanda-t-elle, d'une voix douce.
Je la regardai. Je ne faisais certainement pas le poids contre elle. Sa chevelure brune soyeuse retombait en cascade sur ses épaules, sa robe couleur crème laissait paraitre ses magnifiques jambes et ses formes, et sa peau était tout simplement parfaite. Comment pouvais-je rivaliser avec ça ?!
Je me regardai, et me trouvai horriblement laide par rapport à Kate. On aurait dit une clocharde comparée à elle. Elle portait des vêtements de marque, que je ne pouvais pas me permettre, et tout un tas d'autres choses qui faisaient clairement la différence.
Je me levai rapidement, pris mon repas, et partis, après avoir adressé un sourire à Nick. J'espère qu'il n'a rien remarqué d'anormal...
— Léa ! s'écria-t-il, derrière moi.
Je ne répondis pas, et continuai de marcher droit devant moi. Je n'avais aucune envie de le voir bécoter sa petite-amie devant moi, ça non.
J'eus un petit pincement au coeur. Mais pourquoi je réagissais comme ça merde ?!
Le reste de la journée se passa sans encombre, mais on me fit appeler dans le bureau du patron, nommé Nick Anderson.
Je m'y rendis, la peur au ventre. Je l'avais quasiment évité toute la journée, il allait sûrement me demander pourquoi... La raison, je n'en ai pas conscience moi-même. Cela s'annonçait donc compliqué...
J'entrai dans le bureau, et me mis face à lui, les yeux fermés. je n'avais pas envie d'affronter son regard.
Je sentis une main me caresser le visage, et j'ouvris les yeux, par surprise. La personne qui se tenait en face de moi n'était pas Nick. Non, c'était un autre homme. Châtain, aux yeux verts émeraudes, et à la carrure imposante. Je reculai, apeurée, et je déglutis difficilement. Il me fixait de ses yeux verts à m'en donner des frissons.
— Qui... Qui êtes-vous ?! m'exclamai-je.
Un rictus apparut sur son visage, et il s'approcha encore de moi. J'étais à présent dos collé au mur, et il plaqua ses mains de part et d'autre de ma tête.
C'est à ce moment là que Nick entra dans le bureau. Dès que mon regard croisa le sien, je pus y lire de la surprise, mais surtout de la colère. Il s'approcha de nous, et poussa l'homme vers l'autre bout de la salle. Il allait le frapper, quand j'arrivai, et lui pris la main.
— Nick. Calme-toi, dis-je d'une voix douce.
Nous soudâmes nos regards.
— Mais enfin Léa ! Tu ne sais pas ce qu'il allait faire ! s'écria-t-il, irrité.
Il marque un point. Mais ce n'est pas une raison pour le tabasser de la sorte.
— Oui, et justement, il n'a rien fait, dis-je, tout en plongeant mon regard dans celui de Nick.
Décidément, je ne sais pas ce qui m'oblige à couvrir cet inconnu. Je lui aurais bien réglé son compte s'il avait tenté quoi que ce soit.
— Qui est-ce ? demandai-je, pour briser le silence qui avait pris place dans la pièce.
— Léa, voici M. Smith et Andrew, voici Mlle Nivet, déclara mon patron.
— Ravi de faire votre connaissance Mlle Nivet, me souffla Andrew à l'oreille en s'approchant de moi.
Nick serra les poings, et l'écarta de nouveau de moi.
— Ne t'approche plus d'elle, c'est clair ? ordonna mon ami.
— Oh, je vois que monsieur est possessif... Mais qu'est-elle donc pour toi Nick ? demanda l'autre homme, en arquant un sourcil.
— M. Smith, ne tenez pas compte de ce que vient de dire mon ami, il n'a pas à vous dire de ne plus me parler. J'espère que l'on s'entendra bien ! dis-je, souriante.
Andrew me regarda avec curiosité, et observa ensuite Nick. Sans doute voulait-il guetter sa réaction, comme moi.
— Très bien, lâcha Nick, avant d'aller s'asseoir à son bureau.
Je m'approchai du bureau, et Andrew me tira une chaise, afin que je m'assoie. Ce que je fis, après l'avoir remercié.
— "Andrew" suffira, me glissa-t-il.
Nick nous observait d'un mauvais oeil, comme s'il avait quelque chose contre cet Andrew.
Je me demande bien quoi... Il a l'air gentil ce garçon.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top