Chapitre 26

#PDV Nick :

— C'est mon fiancé, me souffla-t-elle.

Mon coeur prit un coup, et ma bonne humeur avait totalement disparu.
J'avais envie de tout casser, de foutre mon poing dans la gueule de ce petit con, qui me l'avait volée. 

Il m'avait volé ce que je chérissais de plus dans ce bas-monde : MA Léa Nivet. 

Cette seule personne était douce comme une fleur, bien qu'elle puisse me mettre hors de moi avec son caractère diabolique. Elle pouvait me faire passer du rire à la colère en un claquement de doigts. J'étais sous son emprise, et c'est bien ça qui m'inquiétait.

Mathilde vint me voir, et m'implora de me calmer. Mais qu'est-ce qu'elle croit ?! Je ne le fais pas par plaisir ! Si je le pouvais je ne serais pas en colère...

— Nick. Reprends-toi, s'il te plait. 

Je ne l'écoutait que d'une oreille, mon esprit obnubilé par une seule personne. Jake s'approcha d'elle, et posa ses doigts sur sa peau, tout en lui murmurant quelque chose. Elle hocha la tête, et son "fiancé" pressa ses lèvres sur les miennes.

C'en était bien trop pour moi.

— Sors Nick. Je te rejoins, me souffla Mathilde, en me désignant la porte.

Je m'exécutai, la rage affluant dans mes veines. Je claquai la porte le plus fort que je pus, et dévalai les escaliers, pour me retrouver en bas de l'immeuble. 

Là-bas, je ne pus contenir ma fureur, et je tapai dans les murs que je rencontrais. Pourquoi fallait-il que j'aime une fille mais que ce ne soit pas réciproque ?! POURQUOI MERDE !

Je sentis une main se poser sur mon bras, et je me retournai. Mathilde.

Elle m'intima de rentrer dans sa voiture, et là, je ne pus empêcher quelques larmes de s'échapper de mes yeux. Mathilde se tut, me laissant me calmer comme je pus.

Le silence régnait dans l'auto, si bien que j'aurais bien voulu disparaitre. Cz n'est pas très viril, un homme qui pleure... 

— Elle ne l'aime pas, lâcha-elle enfin, les yeux dans le vide.

Cette phrase eut le mérite de me sortir de ma transe.

— QUOI ?! m'écriai-je presque, ahuri.

Bien sûr que si qu'elle l'aimait. Je les avais vus tous les deux, et si Léa était heureuse avec lui (ce qui était le cas) alors je n'avais pas à me mêler de sa vie. Je ne dois pas m'en mêler.

— Léa n'aime pas son fiancé. Ou en tout cas, pas profondément. Elle essaie de s'en donner l'air, mais les sentiments ne peuvent être joués. Ils doivent être réellement présents, or, ce n'est pas le cas, je te l'assure, expliqua Mathilde.

Je tournai enfin la tête vers elle, essuyant les dernières larmes présentes sur mes joues. Elle avait l'air vraiment confiante...

— Et comment le sais-tu ? demandai-je, pas convaincu.

— Léa m'a confié que son couple traversait une mauvaise période. J'ai aussi analysé son comportement. Sache que ma mère analysait aussi le non-verbal, et elle était une spécialiste en ce domaine. Je sais de quoi je parle Nick, m'assura-t-elle.

Je ne pouvais que la croire... Pourtant, je n'y arrivais pas. J'avais besoin de vraies preuves, de le voir de mes propres yeux.

***

Quelques semaines plus tard...

Aujourd'hui, Léa et Mathilde doivent aller dans cet hôtel dans la rue d'à côté. J'espère vraiment qu'elles trouveront une faille dans la compagnie, ou qu'elle nous rapporteront leurs techniques. J'ai mis beaucoup d'espoir dans ce projet, et je ne souhaite pas qu'il tombe à l'eau ou qu'il ne soit pas fructueux...

Je vois une fine silhouette passer furtivement à côté de moi, sa chevelure brune se soulevant au rythme de ses pas, et un doux parfum flottant derrière elle. 

Léa. 

Cela fait un mois que l'on ne s'est adressé un mot. Depuis que j'ai rencontré son fiancé en fait... Cela m'a vraiment mis dans une colère noire cette histoire, et pour dire vrai, Léa me manque. Sa voix, ses sourires, elle.

Nous nous adressons des regards noirs et lourds de sens à longueur de journée, et nous ne nous saluons même pas. 

— Nick. Je suis prête, nous partons, m'informa Mathilde, plantée devant moi.

— Ah Mathilde ! Je te cherchais ! s'exclama une voix bien familière. 

Je tournai la tête, et vis Léa revenir vers nous, se postant juste à côté de moi, mais regardant Mathilde. 

Elles discutèrent, mais je ne pus suivre, trop envouté par le charme que dégageait la femme que j'avais toujours aimé. Elle ne me regarda pas une seule fois, ni ne m'adressa la parole.

— Bon, et bien je crois que c'est bon..., m'informa Mathilde, m sortant de ma contemplation.

Je revins doucement à moi, et vis Léa partir devant, suivie par Mathilde, qui ne manqua pas de me saluer avant de quitter la section bureau.

Je restai là, planté au milieu du couloir à fixer l'endroit par lequel Léa était sortie, comme un idiot.

Un idiot énamouré.

#PDV Léa :

Un putain de mois qu'on ne s'est pas parlé. Un. Mois.

Ces semaines m'ont parues comme des éternités. J'avais envie de quitter cet endroit, de m'éloigner au plus vite de Nick. Et en même temps, une sombre envie de lui parler surgissait de nulle part, aléatoirement dans ma journée. 

Cela aurait pu me trahir, mais je me suis contrôlée. J'ai multiplié les appels avec Jake, je me suis efforcée de ne penser qu'à lui, et je réfléchissais déjà aux petits présents que je pourrais lui faire pour renforcer notre relation.

Malheureusement, je ne pouvais pas partir, et je ne voulais pas perdre ce magnifique poste... J'aimais vraiment cet hôtel, et mes collègues. Je ne m'imagine pas tout recommencer de zéro dans un autre établissement... 

D'ailleurs, j'attendais avec impatience le moment où je poserais les pieds en dehors de cet hôtel pour pas moins d'une semaine. Je quitte enfin cet endroit, youpi !!! On s'en fiche que ce ne soit que temporaire.

Mathilde et moi sommes dehors, je m'étire, heureuse.

— Oula, tu m'a l'air bien trop contente pour une infiltration..., dit Mathilde, avec un petit sourire en coin.

Je me rembrunis et lui chuchotai la raison de ma félicité.

Je suis heureuse de pouvoir enfin quitter cette atmosphère oppressante.

Ma collègue resta un moment immobile, comme bloquée sur "pause", et me regarda. Je vis un lueur d'inquiétude dans son regard.

— Tu n'aime pas ton boulot ? Tu veux démissionner ? demanda-t-elle, paniquée.

Je la pris par les épaules, et lui adressai mon sourire le plus rassurant.

— Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas à cause du boulot, mais à cause d'une affaire... Personnelle, avouai-je.

Nous marchâmes jusqu'à l'hôtel, qui ne se trouvait pas loin, et, une fois arrivées devant le bâtiment, notre inspection commença.

La façade en pierres blanches avait l'air neuve, comme s'ils venaient de la refaire. La porte était en partie composée d'un tourniquet, comme dans les anciens hôtels. Cela avait son charme, je devais l'avouer. Mathilde prit discrètement une photo, et nous entrâmes.

— Bonjour Mesdames. Que puis-je pour vous ? nous accueillit une employée. 

Elle était vêtue d'un pantalon rouge, accordé à la moquette pivoine qui ornait le sol, et portait un veston noir en dessous du quel elle avait mis une chemise blanche. Elle avait l'air si... professionnelle. J'en venais même à douter sur la qualité de notre hôtel...

— Bonjour. Nous sommes amies et nous sommes de passage ici..., répondit Mathilde.

Nous avions convenu que je resterais muette comme une carpe, car Mathilde avait bien plus d'expérience dans le domaine, et je risquerais de faire une énorme bourde.

— Donc deux chambres. Avez-vous déjà réservé ? demanda la dame.

Mathilde fit non de la tête, et la jeune femme nous invita à nous asseoir dans le petit salon. 

Il y avait, à côté de l'accueil, un petit salon, composé de deux fauteuils rouges foncé, et d'une petite table basse. Une télévision diffusait un journal télévisé, et des petits biscuits étaient présents sur la petite table basse.

Nous nous assîmes, et mon regard se posa sur la télévision. Bien sûr, sur quoi fallait-il que je tombe ? Sur Nick ! Je pense que je n'ai définitivement pas de bonne étoile... Je fais tout pour l'oublier, et il me tombe toujours dessus, c'est pas croyable !

Pourtant, je ne peux m'empêcher de l'observer, même à travers un écran. Il était filmé dans la rue, portant son éternel accoutrement de camouflage, en train de s'enfuir. Il ne doit pas aimer les caméras et la popularité...

Oh, mais suis-je bête ! Il me l'avait confié lorsque nous étions encore "amis". 


○○○

Nous étions assis sur un petit muret près de l'école. Nous étions seuls, un vent frais soulevait ses mèches foncées, et ses yeux gris étaient encore perdus dans le vide. 

Un silence régnait, et beaucoup auraient pu penser à un silence embarrassant, lourd, mais c'était tout le contraire. 

C'était un silence communicatif. 

Nick venait de perdre une tante, aussi était-il normal qu'il soit triste. En tant que bonne amie, je me devais de le réconforter par tous les moyens.

— Tu aimerais être célèbre plus tard ? demandai-je, en me penchant sur le côté afin de le regarder.

Merde. Tu peux pas faire mieux Léa ?! Non mais franchement...

— Excuse cette question idiote. Tu dois avoir l'esprit occupé par bien d'autres choses, dis-je, en faisant de grands gestes avec mes bras, gênée.

— Non.

— Comment ça ?

— Non, je ne veux pas être célèbre plus tard.

— Ah.

Je n'avais pas mieux à dire.

— Je n'aime pas qu'on s'intéresse trop à moi. Si je deviens célèbre, on me jugera en permanence, on surveillera le moindre de mes acte, ma famille, mes proches. Ce n'est pas ce que je veux. Ce qui m'importe le plus, c'est d'avoir de bonnes fréquentations, une amie comme toi Léa. Une amie avec qui je peux aller boire un café quand l'envie me vient. Une amie à qui je peux me confier, une amie qui ne me jugera pas selon ma notoriété, mon niveau de vie. Une vraie amie, expliqua-t-il, en tournant la tête vers moi.

Ses yeux gris trouvèrent les miens, et, sans m'en rendre compte, nos corps se rapprochèrent. Ses yeux étaient magnifiques, presque hypnotisants.

— Awwwwww, mon petit nounours !!! m'exclamai-je, avant de serrer son torse contre moi. 

Il demeura surpris, mais me rendit mon étreinte quelques instants plus tard, et me caressa doucement les cheveux.

○○○


— Léa ? demanda une voix.

Je me tournai vers Mathilde, et m'efforçai de sourire.

— Cela doit au moins faire la 5ème fois que je t'appelle... Tu es sûre que ça va ? me demanda ma collègue.

Je farfouillais dans mon esprit cherchant quoi lui répondre.

— Non, ne t'en fais pas. Je pensais juste à la mine triste de Jake quand je lui ai dit que l'on ne se verrait pas pendant une semaine..., mentis-je.

Les lèvres de Mathilde s'étirèrent en un sourire. Bon Dieu, je suis une bien piètre menteuse... Je ne suis pas du tout crédible, mais heureusement, Mathilde n'insiste pas.

Un moment que j'ai passé avec Jake me revint en mémoire.


○○○

Je me change, et sens deux bras m'entourer la taille. 

Puis, une avalanche de bisous se déverse dans mon cou. Je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et d'apprécier le moment. Jake me retourne et plaque ses lèvres sur les miennes. Nous marchons, moi, à reculons, et je tombe sur le lit, Jake sur moi. Nous nous détachons, à bout de souffle, et nous observons. 

Je ne peux m'empêcher de sourire face à son visage d'ange. 

— Jake... Je sais que le moment est peut-être mal choisi, mais... Je pars la semaine prochaine. 

Le sourire de mon fiancé s'efface, pour laisser place à un visage inquiet.

— Je dois aller espionner dans un hôtel avec Mathilde, ordre du patron, expliquai-je, en lui caressant la joue.

— Tu ne peux pas refuser ? demanda-t-il.

Sa question me saisit. Que devais-je répondre. À vrai dire, cette inspection était aussi un moyen pour moi de m'éloigner un peu de Jake afin de faire le point sur ce que je ressens vraiment...

— Non chéri... J'en ai envie. Et c'est mon boulot, j'ai envie de bien faire..., répondis-je. 

Il parut quelque peu déçu, mais revint vite à lui. Son sourire réapparut, et il m'embrassa de nouveau.

Je ne pus m'empêcher de sourire contre ses lèvres. J'étais contente qu'il le prenne comme ça. Un autre aurait sûrement fait une crise. J'ai vraiment de la chance...

Jake passa la main sous mon t-shirt, me prenant par surprise. Je ne savais pas qu'il voulait le faire... Que dois-je faire ?! Le laisser continuer ?! Ou l'arrêter ?! 

— Jake..., soufflai-je, en quittant ses lèvres.

Il se détacha et plongea son regard dans le mien. En un regard, il comprit que je ne voulais pas. Son enthousiasme redescendit, et il s'éloigna. Il enfila rapidement son jogging, et se coucha à mes côtés.

Je n'étais pas prête. Pas du tout même... Je n'étais toujours pas sûre que Jake était le bon. C'est insensé, n'est-ce pas ? 

Je ne voyais pas le visage de Jake, mais je devinais qu'il était terriblement déçu. C'est égoïste de ma part, quand j'y pense. Il attend ça depuis bien longtemps, mais je ne peux pas lui offrir ma virginité... Pour lui je ne suis qu'une parmi tant d'autres... Mais pour moi, c'est ma première fois. Je ne peux pas négliger ce point.

J'enroulais mes bras autour de son dos nu, et déposai des baisers sur sa peau.

— Je suis désolée, soufflai-je dans un murmure avant de m'endormir.

○○○


J'espère que je n'ai pas jeté un froid entre nous, je ne me le pardonnerai pas si c'était le cas. Je déteste être en froid avec les autres (en même temps, qui aime ça ?!)... Dans ces moments, je me dévalorise énormément, je remets tout en cause, jusqu'au choses les plus évidentes. 

Bon, je dois m'aérer la tête. 

— Tu sais s'il y a une piscine ici ? demandai-je à Mathilde.

Il doit sûrement y en avoir une, on est quand même dans un hôtel de luxe ici...

Mathilde pensa longuement, et s'apprêtait à me répondre quand quelqu'un la devança.

— Oui. Voulez-vous que je vous y emmène ? demanda un employé.

Je levai la tête, et vis un jeune homme aux cheveux roux et aux yeux verts, posté devant moi, droit comme un fil de fer.

J'acquiesçai, et pris mon maillot de bain dans ma valise.

— Mathilde, je peux te laisser ? Tu sais où me trouver, mais je serai de retour dans une heure environ..., dis-je inquiète.

Elle me rassura de son éternel sourire, et je suivis le roux. 

***

Nous étions arrivés à la piscine, qui était en extérieur, et l'employé me montra les vestiaires. C'était un gentil homme, serviable et bien poli. 

— Mademoiselle, pourrai-je avoir l'honneur d'avoir votre numéro ? me demanda-t-il, soudainement, blindé de confiance en lui.

Je restai clouée sur place. Je retire tout ce que j'ai dit, il cache bien son jeu en fait... C'était tellement... Inattendu.

— C'est terriblement... Déplacé, désolée, répliquai-je, froide.

— Oh allez, s'il te plait..., insista-t-il.

Mais j'ai dit non, espèce de p'tit con ! 

— Vous n'avez pas compris ou quoi ?! m'exclamai-je.

Il insista encore, et se rapprocha de moi. Dans quelle merde je me suis encore fourrée moi... Putain, mais pourquoi c'est à moi que ça arrive tout ça ?!

— Je vous ai dit non, réitérai-je calme. 

Je lui lançai un regard noir qui réussit à le faire fuir. Il s'en alla, peiné, et je pus enfin me changer. 

J'entrai dans les vestiaires, et, quelques instants plus tard, j'étais dans la piscine. Je contemplais le soleil de l'après-midi, plutôt doux, et je ressentais la brise fraiche me donner des frissons.
De la piscine, qui était surélevée, on pouvait voir tout la ville, et c'était d'une beauté à couper le souffle, franchement.

J'admirais ce magnifique paysage, quand j'entendis un déclic d'appareil photo. Je me retournai vivement, et m'enfouis sous l'eau jusqu'au cou. 

Putain, qui m'a prise en photo ?!  Je suis en maillot de bain tout de même...

Pourtant, je ne vis rien d'anormal... Peut-être avais-je simplement rêvé ? 

Bref, je soufflai, et écoutai les calme apaisant de la ville. je sais que ça peut paraitre contradictoire, mais la piscine était assez loin de la ville, ou sinon, elle était bien haute. Et de cette façon, on n'entendait pas les bruits des klaxons, des travaux, des moteurs. Non, c'était bien calme.

Je me vidai l'esprit, et réfléchis. 

Que ressentais-je vraiment pour Jake ? Pour Nick ? Bordel, mais quelles questions je me pose là ?! C'est complètement insensé ce que je dis ! Bien sûr que j'aime Jake, Nick n'a rien à faire là-dedans. Fichu cerveau, pourquoi est-ce que je réfléchis autant ! 

Parfois, il vaut mieux ne pas réfléchir. 

Quand j'y pense, j'ai un choix à faire. Dans les deux cas, je blesserai quelqu'un. 

Jake ou Nick.


#PDV Nick :

Une secrétaire vient me donner un dossier. 

C'est tous les avis concernants cet hôtel pas très loin. Il faut dire que je ne me suis pas vraiment renseigné sur eux, mais je ne pense pas qu'ils soient très tordus...
Malgré tout, il faut je voie ce qui se dit sur eux, parce que je n'envoie pas mes employés vers l'inconnu, ou le danger. 

Cela fait maintenant quelques jours que les deux filles sont parties. Léa me manque déjà, de par sa voix, ses gestes, et même sa maladresse... J'aurais aimé que l'on puisse se réconcilier...

***

J'ai lu plus de la moitié du dossier, et je sature. Trop d'informations. 

En général, ce qui revient, c'est que l'hôtel est très luxueux, le personnel bien gentil, et patati et patata. Aucune faille que je pourrais exploiter. Dommage... 

Je ferme le dossier, et m'affale sur mon siège. J'allume la télévision, et tombe sur une chaine d'infos. Pour une fois, ils ne semblent pas parler de moi... Je m'en réjouis, même si je sais que ce n'est que de courte durée. 

Soudain, une photo apparait sur l'écran, et le présentateur s'empresse d'expliquer qu'il s'agit d'une employée de "Sunrise Hôtel", et une proche de Nick. 

La photo est zoomée, et je reconnais Léa, dans un maillot de bain deux pièces qui dévoile sa peau claire, se prélassant dans le bassin. Ses longues boucles brunes retombent sur ses épaules, et dans son dos, mouillées aux pointes. Elle semble contempler le paysage, admirative. 

Cette photo est tout très belle, mais c'est dû au modèle qui est tout simplement magnifique. 

Je sors de ma contemplation, et je revins à moi. Je me lève, et fais les cents pas, menaçant de tout casser. 

Comment ont-ils osé publier une photo sans l'accord de la principale concernée ?! Et puis, elle n'a presque aucun lien avec moi, ne vont-ils pas la laisser tranquille ?!

Je m'empresse d'appeler Mathilde, ne pouvant me retenir une seconde de plus. 

— Allô ? demanda la personne à l'autre bout du fil.

— Oui, Mathilde, c'est Nick. Comment va Léa ? A-t-elle vu la photo ? demandai-je d'une traite.

— Non, je ne pense pas... Elle est en ce moment même dans la piscine, et je ne comprends pas comment cela a pu se produire. Le bon côté des choses, c'est que tu as quelque chose contre l'hôtel, maintenant, me dit-elle. 

Je soupire. À cet instant précis, je m'en fiche de l'entreprise. Tout ce que je veux, c'est protéger Léa. Elle ne mérite pas tout ça, c'est de ma faute. 

— S'il te plait envoie-moi un message pour me tenir au courant. 

— Bien sûr. Je serais avec elle, ne t'en fais pas, me rassura mon employée.

J'acquiesçai, et raccrochai. Je dois maintenant chercher quelqu'un qui pourra m'aider à faire enlever cette photo au plus vite. J'appelle mon ami, Alex, qui est avocat.

***

Quelques heures plus tard, le problème est réglé, mais en attendant, tout le monde l'a vue en petite tenue... J'espère qu'elle va bien.

Je m'approche de mon bureau, et prends mon téléphone en main. Je lis le nouveau message, et reste pétrifié de peur.

Mathilde : Léa vient juste de l'apprendre. Elle est sous le choc, je n'ai pas réussi à la consoler. Elle a pleuré, et a demandé pourquoi on lui avait fait ça. Je n'ai pas pu lui répondre, car je n'en sais rien à vrai dire... Je fais de mon mieux.
Bises❤︎

Son message me met dans tous mes états. Ils ont fait pleurer Léa putain ! Qu'est-ce que j'aurais aimé être à ses côtés et la réconforter ! Mais comme je suis une merde, et que j'ai merdé, elle ne me laissera pas l'approcher... Triste vie.


***

Quelques jours plus tard...

Nous sommes vendredi, soit deux jours avant le retour des deux filles. J'ai tellement hâte de la revoir, elle m'a terriblement manqué. 

J'ouvre mon tiroir, et tombe par magie sur le dossier que la secrétaire avait déposé sur mon bureau quelques jours plus tôt. Je l'avais égaré, et voilà que je le retrouve ! 

Vous avez remarqué, c'est quand on a le plus besoin d'un truc qu'il se perd, et lorsqu'on y pense plus, et bien il ré-apparait. Franchement, la vie est bien injuste parfois...

J'ouvre donc le dossier, et le feuillète. Je tombe sur la section avis 1/5, c'est à dire tous les mauvais avis sur cet hôtel. 

Parmi les commentaires, un en particulier attire mon attention.

"1/5

J'ai mis cette note, mais franchement cet hôtel mérite un -100/5. Le personnel est certes poli, en apparence, mais c'est tout autre chose en privé. L'employé vous drague, et a même failli me violer. Heureusement, j'ai réagi à temps. Ce n'est pas le cas de toutes : je suis sûre qu'il s'en est passé des choses, dans cet hôtel... Je ne le recommande pas du tout."

— Monsieur, tout va bien ? demanda une employée, passant par-là. 

Je ne réponds pas et me lève précipitamment. Putain, mais qu'est-ce qu'il m'a prit de proposer cette "mission" à Léa ! J'espère vraiment de tout coeur qu'il ne lui ait rien arrivé. 

Je me rappelle de l'épisode où le professeur d'histoire avait failli l'embrasser.
J'étais intervenu à temps, mais ce ne sera pas tout le temps le cas... 

Je sors de l'hôtel, sans me soucier de mettre ma paire de lunettes, mon manteau et mon chapeau. Je suis bien trop pressé pour cela.

J'arrive à l'hôtel adverse, et rentre à la hâte. Heureusement, les employés ne m'ont pas reconnu. 

Je demande au personnel s'il n'a pas vu une jeune femme brune aux yeux bleus, mais ils me répondent qu'il y en a une centaine ici. 

Je me passe alors de leurs indications, et m'élance dans les couloirs de l'hôtel. Je les traverse de long en large et cherche désespérément mon ex-amie. 

Arrivé au 2ème étage, ma détermination commence à perdre en ampleur, et je commence à perdre espoir. Lui est-il arrivé quelque chose ?! La peur coule dans mes veines, et je commence à sérieusement paniquer. 

Mathilde m'avait dit que leur chambre était la 111, mais lorsque j'y étais arrivée, la dame de ménage m'avait dit que les occupantes étaient parties, mais qu'elles étaient encore dans l'hôtel. Elle n'en étais pas sûre, mais je me fiais à son conseil. 

Soudain, une jeune femme me bouscula, en pleurs, et s'enfui à l'autre bout du couloir. J'eus le temps de voir ses yeux bleus brillants, et sa chevelure brune voleter derrière elle.

C'était elle. 

Je la suivis, jusqu'au toit, et là je me dévoilai. 

— Léa..., soufflai-je.

Elle se tourna vivement vers moi, et je vis son visage baigné de larmes. Ses yeux bleus semblaient comme éteins, fades, ses lèvres, autrefois étirées en un éternel sourire, étaient maintenant tournées vers le bas. 

Elle paraissait si petite, si fragile...




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Hey ! Ca va ?

*Comment était ce chapitre ? 

*Nick a-t-il fait une énorme bourde en envoyant Léa dans cet hôtel ?

Merci pour vos commentaires ^^

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Bye <3

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