Chapitre 1

#PDV Léa : 

J'étais en train de délicieusement rêver de moi-même (narcissique ? Non pas du tout !) gambadant dans un monde plein de couleurs pastels. Le sol était fait de gâteau, et les arbres de sucettes. Oui, je fais des rêves bizarres. 

Dring, dring !

J'ouvre rapidement les yeux, quittant à regret mon songe merveilleux. Pourquoi faut-il que l'Homme ait inventé une machine aussi diabolique ?! Si possible, je retournerais bien dans le passé afin d'assassiner celui qui eu la malheureuse idée d'inventer cette chose...

Je me tourne vers mon petit réveil rouge, et l'éteins d'un geste quelque peu violent. Puis, je me renfouis sous ma couette. Ma douce et chaude couverture...

***

— LÉA ! me réveille une voix. 

Je me redresse en sursaut, apeurée. Mais qui ose briser mon sommeil ?! Je lui foutrais bien mon poing dans la gueule. Oui je suis très vulgaire au réveil, je sais. 

Je me tourne vers le porteur de cette voix. 

Ma grande soeur est debout devant moi, les mains sur les hanches.

— CHLOÉ !!!! POURQUOI TU M'AS RÉVEILLÉE AU JUSTE ?! m'écriai-je, tout en lui balançant un coussin à la figure.

Elle l'esquiva de justesse, et tira la couverture de mes mains. Le froid m'envahit alors, me forçant à me recroqueviller sur moi-même.

— Te mettre en position foetale ne t'empêchera pas d'aller en cours Léa, me rappela-t-elle, ironique.

Sa phrase me fit l'effet d'une gifle. Le lycée. Je l'avais oublié celui-là. Je saisis mon portable, ne faisant plus attention à ce que raconte ma soeur, et le déverrouille. 

7 : 55.

Et merde. Je suis encore en retard !!!!

— ... L'éducation est primordiale, c'est ce qui te permettra de construire ton avenir, continua Chloé qui venait de me déballer un speech digne des plus grands sur les enjeux de l'éducation.

— Bon, soeurette, je suis contente que tu saches à quoi sert l'école, mais là, je dois me préparer, ok ? dis-je tout en la poussant vers la porte.

Je ferme la porte tout en me maudissant, puis file vers mon armoire d'un pas pressé. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, encore une fois.

J'opte aujourd'hui pour un pull en laine couleur gris clair, au dessus duquel je passe une petite salopette bordeaux qui me tombe un peu en dessous du genou. Ensuite, je fonce vers ma salle de bains, et me brosse rapidement les dents. Je me fais un maquillage naturel, léger, puis attrape mon sac de cours. 

Je le remplis de cahiers aléatoires, dans l'espoir que je prenne les bons. Un rouge, un vert, un bleu, et un noir. Voilà, je suis prête.

Je sors de la maison, non sans saluer ma soeur et mes parents, puis je me dirige vers le lycée.
Je n'habite pas excessivement loin du bahut, mais j'ai quand même 5 à 10 minutes de marche... Si je me décide à marcher vite. Je regarde ma montre. 

8 : 20. 

Mais comment j'ai pu prendre autant de temps à me préparer ?! J'accélère la cadence, et finis par courir. Je n'aime pas courir, j'arrive au lycée complètement essoufflée, en sueur, et toute rouge. Pas très glamour en effet...
Oui, je ne suis pas quelqu'un de très sportif, je l'admets. Je suis même très paresseuse, mais là, je n'ai pas le choix.
Les surveillants commencent à me connaitre, et cela doit bien faire mon 5ème retard ce mois. Je ne fais même pas exprès... Qu'est-ce que j'y peux moi, si mon lit est si confortable ?! C'est lui qu'on doit blâmer, pas moi.

Lorsque le lycée est en vue, je ralentis, et reprends progressivement mon souffle. J'arrange un peu mes cheveux, et entre dans l'enceinte de l'établissement, tout en cherchant Nick du regard. 

Nick est mon ami d'enfance, on fait tout ensemble (enfin, dans la limite du raisonnable bien sûr) et on s'est connus au collège. Il était seul, et moi, en grande extravertie que je suis, je suis allée vers lui. Je suis très sociable... Quand je m'y mets. 

Tout à coup, j'aperçois au loin une grande et mince figure masculine, adossée au mur. Ses cheveux noirs virevoltent dans le vent, et ses yeux gris sont perdus dans le vide. Il a les mains dans les poches, et n'a pas l'air disposé à parler. 

Pourtant, quand on connait Nick, eh bien... On se rend compte que c'est bien vrai. Les apparences ne sont pas trompeuses en son cas. Il est très silencieux, et ce, en permanence. Comme je suis une véritable pipelette, on va dire qu'on se complète.

Je m'approche et me plante devant lui.

— Hey ! Comment va mon p'tit nounours ? demandai-je assez fort avec un signe de la main.

Il se tourne vers moi, et plonge ses yeux aciers dans les miens océans, puis esquisse un sourire discret.

— Léa... Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça, dit-il, les joues cramoisies.

— Mais pourquoi ? Je t'appelle comme je veux. NOUNOURS, NOUNOURS ! m'écriai-je, de façon à ce que les quelques personnes présentes nous entendent.

Il plaque rapidement sa main sur ma bouche, m'empêchant de continuer.

— MAIS T'ES FOLLE ?! me réprimanda-t-il.

— Hm... Je crois bien oui, répondis-je, en pouffant.

Il se tape le front de sa main, et soupire. J'aime bien le taquiner, il est très coincé, et moi je veux l'aider à s'amuser un peu. On n'a qu'une vie, alors il faut en profiter !

— Je ne sais pas pourquoi je traine encore avec toi..., s'exaspère-t-il.

— Eh bien, peut-être parce que tu m'aimes ! rétorquai-je, en m'accrochant à son bras de manière enfantine.

Ses joues rosirent un peu, puis il se rembrunit. J'éclate alors de rire, il est tellement drôle ! J'ai de la chance de l'avoir.


#PDV Nick :

Mes yeux s'ouvrent. Il fait encore sombre, mais je peux deviner que le soleil se lève. J'attrape mon téléphone sur ma table de nuit, et regarde l'heure. 

6 : 07. 

Merde. Je vais encore être fatigué ce soir. Je me tourne de façon à être dos à la porte, puis essaye de retomber dans les bras de Morphée. Malheureusement, je sais que c'est impossible. Quand je me réveille, impossible pour moi de me rendormir. 

Je me lève alors, et enfile un survêtement. Je me brosse les dents, puis avale un verre d'eau. C'est tout ce que je mange. Je repasserai à la maison tout à l'heure, et j'en profiterai pour manger un morceau... Peut être.

Je sors, ferme la porte de mon petit appartement à clé, puis descends dans la rue. L'air frais me fouette le visage, me faisant un bien inouï. Il ne fait pas spécialement froid, cela me permet de courir. 

J'aime bien courir.

Un échappatoire, durant lequel je me défoule, et je garde la forme.

***

Je rentre à mon appartement une heure plus tard, et me décide à avaler quelque chose. Je mourrais de faim lorsque je suis enfin rentré, et il y avait de quoi. Courir une heure, c'est relaxant sur le coup, mais après, bonjour la faim et les courbatures ! 

Je vais prendre une douche bien méritée, puis fais ma toilette.
Je m'habille simplement, comme toujours, et constate qu'il n'est que 7 : 30. 

Et merde, encore en avance. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire des trente minutes qui me restent ? 

Je vais dans le "salon", si on peut appeler ça comme ça, et m'assois devant un appareil noir. Puis, je soulève le couvercle, et mes doigts glissent sur les touches blanches et noires, jouant comme ma mère me l'avait appris autrefois. 

Elle me manque terriblement... J'aurais tellement aimé qu'elle voie ce que je suis devenu. Cela fait 7 ans qu'elle est partie en un aller simple pour l'hôpital. 

Ce soir là, je devais avoir 10 ou 11 ans, mais je m'en souviens comme si c'était hier. Ma mère a fait une crise aiguë d'asthme et mon père a dû l'emmener le plus rapidement possible aux urgences. Elle ne pouvait pas respirer, et cela lui a malheureusement été fatal. Mon père me réconfortait, il usait de toutes les métaphores possibles pour adoucir la situation avant de l'emmener, mais j'avais bien compris que c'était grave et qu'elle ne rentrerait pas.

Ce soir-là, elle n'est effectivement pas rentrée à la maison.

Je sors de ma réflexion et remarque que mes jointures ont blanchi et que mes poings sont serrés.
Et voilà, lorsque je pense à elle, je me mets en colère irrépressiblement. Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu, loin de là. Pourtant, je ne peux pas m'en empêcher. Pourquoi elle ? Pourquoi elle, qui était si bonne envers les autres, qui aidait toujours son prochain ? Pourquoi l'avoir emportée ? Qu'est-ce que j'aurais pu faire pour lui éviter ça ? Je n'aurai sûrement jamais la réponse... 

Je jette un coup d'oeil à ma montre. 

8 : 05.

Ok, je dois y aller maintenant. 

Avant de partir, je regarde tendrement un cadre photo posé sur le piano. Sur celle-ci trois personnes sourient. 

Une femme aux cheveux bruns noisette, au sourire radieux et aux yeux bleus m'ébouriffe les cheveux. Ma mère.

Moi, ronchon, comme à mon habitude quand elle me fait ça. Je boude, et croise les bras sur ma poitrine.

À ma droite, un homme aux cheveux noirs de jais regarde sur le côté. Je me souviens qu'il ne regardait jamais j'objectif lors d'une photo. Toujours à faire une pause ridicule. Sur celle-ci, il bombe le torse, et a mis ses mains sur sa taille, imitant un poulet. Pourquoi ? Je ne sais pas. 

Je souris, face à ces bons souvenirs qui me reviennent en mémoire, puis sors. 

***

Arrivé au lycée, je rentre dans la cour, et m'adosse à un mur. Je la cherche des yeux, et comme je ne la trouve pas, j'en déduis qu'elle est encore en retard. C'est presque devenu une habitude ces temps-ci. J'espère juste que cette fois-ci elle arrivera avant que la cloche sonne.

Soudain, une personne se plante devant moi. Je sors de ma transe, et l'observe lentement.

— Hey ! Comment va mon p'tit nounours ? me demanda-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de la détailler. Ses longues boucles brunes retombent en cascade dans son dos. Tiens, elle les a bouclés aujourd'hui ? Son doux visage orné de quelques taches de rousseur rayonne, et je constate qu'elle y a appliqué un peu de maquillage comme à son habitude. Au milieu de son visage trônent deux yeux d'un bleu profond me scrutant intensément. 

Elle est vêtue d'une courte salopette rouge qui dévoiles ses jambes parfaites et épouse parfaitement ses formes, en dessous duquel elle a mis un pull gris clair, le tout accompagné d'une paire de baskets blanches. 

Elle est tout simplement magnifique, comme toujours. Elle pourrait bien s'habiller avec un sac poubelle, elle n'en serait pas moins sublime.

— Léa... Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça..., soufflai-je, d'un ton faussement agacé.

Pourquoi s'obstine-t-elle à me montrer son affection ? Cela rend la situation plus compliquée qu'elle ne l'est déjà...

— Mais pourquoi ? Je t'appelle comme je veux. NOUNOURS, NOUNOURS ! s'écria-t-elle, comme une folle. 

Quelques têtes se retournèrent vers nous, et je sentis ma gêne monter. Je m'empressai alors de m'approcher d'elle et de plaquer ma main sur sa bouche. Son contact me fait frissonner, mais je n'en laisse rien paraitre comme toujours.

— MAIS T'ES FOLLE ?! murmurai-je.

Je la lâchai, et elle se tourna vers moi. 

— Hm... Je crois bien oui, répliqua-t-elle, tout en souriant.

Mon dieu, ce sourire est adorable. Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine, et ma température corporelle monter. J'essaie de me calmer, en vain.

— Je ne sais pas pourquoi je traine encore avec toi..., dis-je pour me détendre, en soupirant.

Ce n'est que vérité : je ne sais même pas comment on s'est rapprochés tous les deux, mais cela fait très longtemps qu'on se connait. Depuis le collège plus précisément. J'étais dans mon coin, comme à chaque rentrée, et elle s'est avancée, avec son éternel sourire aux lèvres. On est vite devenus amis. Meilleurs amis même. Depuis ce jour, on ne s'est plus quittés.

— Et bien, peut-être parce que tu m'aimes ! rétorqua-t-elle, en s'accrochant à mon bras. 

Je la regarde. Elle à l'air tellement naïve, innocente... Soudain, je considère sa phrase. Je ne pus m'empêcher de rougir. Je baissai la tête, et essayai de dissimuler ma gêne, mais elle avait déjà vu.

Un sourire enfantin étira ses douces lèvres. Je louchai discrètement vers elles.

Non, je ne pouvais pas faire ça.

Elle éclate alors de rire. Surpris, je la regarde, intrigué, mais elle finit par m'entrainer avec elle dans son fou rire contagieux.

Je me sens bien avec elle, grisé, libre d'être qui je suis. Pour rien au monde, je ne gâcherai notre amitié. 

Non, même pas pour des sentiments.



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Hello !!! 

Voici le premier chapitre d'une nouvelle histoire !!! J'espère de tout coeur qu'elle vous plaira !

Merci encore pour vos avis !

Bye❤︎

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