Chapitre 14
Environ une demi seconde plus tard (Toujours Novembre évidemment)
~ Paris - Sous la pluie ~
Yeux dans les yeux, ils se mirent à sourire. D'abord timidement, puis bien plus franchement. Un ricanement s'échappa des lèvres du rappeur. Ironique, nerveux, ou sincère ? Héloïse ne savait pas, mais elle ne tarda pas à suivre. Et en trente secondes, ils se retrouvèrent à se tordre de rire sans aucune raison valable. Et sous la pluie qui plus est.
Tandis que les rues se vidaient, Ken et Héloïse riaient. Ils riaient à s'en tordre les boyaux. Et curieusement ça leur fit bien plus de bien que ce à quoi ils s'attendaient.
Ils devaient avoir l'air de deux fous. Le mercure ne dépassait pas les dix degrés, il pleuvait à torrents, leurs vêtements trempés collaient à leur peau, ne parlons même pas de leurs cheveux qui étaient, pour l'un comme pour l'autre dans un triste état, mais pourtant, ils restaient planté comme deux cons, à rire comme si leurs vies en dépendaient.
Puis leur éclat de rire se calma, ne laissant comme trace qu'un immense sourire sur leurs lèvres.
Ken s'approcha doucement de la jeune fille et posa ses mains de chaque côté de son visage en souriant.
Dieu qu'elle était belle, pensa-t-il.
« Bon, tu vas m'embrasser oui ou merde ? »
Si elle n'avait pas eu ce sourire si grand qu'il illuminait toute la rue, Ken aurait pu penser qu'elle l'engueulait. Sauf qu'il ne crut pas cela un instant. Alors il se contenta de déposer un baiser sur son nez avant de s'enfuir dans un éclat de rire.
Héloïse se retrouva pantoise et avec ses lèvres qui la démangeaient fortement.
« L'enfoiré, marmonna-t-elle. »
Et elle se lança à sa poursuite, le menaçant des pires choses et slalomant entre les flaques d'eau qui étaient en train de se créer.
Le jeune homme s'arrêta brusquement la faisant freiner brusquement. Un sourire en coin sur les lèvres, il se baissa en une sorte de révérence pour tendre sa main à la jeune femme.
« Très chère Héloïse, m'accorderiez vous cette danse ?
- T'es le pire des romantiques Samaras.
- Je sais. Et j'assume. Alors ? Cette danse ? »
Héloïse eut un rictus avant de prendre sa main et de le laissait la faire virevolter entre les gouttes qui tombaient du ciel noir.
Qui aurait cru que Nekfeu soit si bon danseur ? Personne. Et à raison. Ce n'était pas le cas quelques années plus tôt. Seulement une femme était passée par là, l'une des nombreuses femmes qui avaient partagé pour quelque temps la vie du rappeur. Et cette femme aimait beaucoup la danse, alors elle l'avait initié.
C'est donc avec une dextérité surprenante que Ken fit danser la jeune fille. La faisant tournoyé sous la pluie en la tenant du bout des doigts. On n'avait rarement vu une scène plus clichés qu'un homme est une femme dansant sous la pluie dans Paris.
Une vielle femme qui se hâtait de rentrer chez elle s'arrêta quelques instants pour observer avec un léger sourire les deux jeunes gens qui dansait tout leur soûle en rigolant un peu trop fort pour que ce soit respectable. Mais cela semblait être le cadet de ses soucis. La vielle femme se remémora les instants qu'elle avait passé avec son mari avec nostalgie puis continua son chemin.
"La jeunesse est un art" disait Oscar Wilde. Et ces deux-là semblaient exercer cet art avec une facilité déconcertante.
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