Chapitre 40-1
— Pardon... ?!
Ce simple mot, sembla tomber entre nous comme un pavé dans une mare.
— Depuis quand avez-vous trouvé un antidote ? demanda Lynch visiblement choqué, d'une voix sans timbre.
— C'est justement ça le problème, répondit Hunt d'un ton à la fois contrarié et énervé. On ne l'a jamais trouvé. Depuis tout le temps que nous cherchions, nous n'étions jamais parvenus au bout du processus...ils nous manquaient toujours un petit quelque chose. Tellement infime, que cela a fini par me mettre la puce à l'oreille. Ce n'était pas normal que nous échouions toujours aussi près du but...à moins que ce ne soit voulu ?!
— C'est idiot ! Qui irait saboter volontairement des recherches sur un virus mortel ? demandai-je spontanément.
Le colonel ne répondit pas immédiatement et je sentis Lynch se raidir de plus en plus à côté de moi, à chaque seconde qui passait. Sans compter que l'énergie que je sentais s'accumuler dans l'atmosphère ne me disait rien qui vaille.
— Le conseil, qui d'autre ?! Alors, j'ai espionné discrètement mes responsables de labos et il y a quelques jours, j'ai fini par trouver ça...
— Et tu es absolument sûr que c'est le vaccin contre le F.F.H 24 ? le questionna Lynch dans une grande inspiration douloureuse.
— Je ne suis pas un débutant, j'ai vérifié avant ! lui répondit-il, apparemment légèrement piqué dans son amour propre.
— Donc, tu as découvert ça... et tu as accouru directement ici, nous l'apporter ?! Je crois que tu nous...que tu me prends vraiment...pour un...idiot, prononça lentement et calmement Lynch, en avançant à chaque nouveau mot qu'il prononçait.
Puis sans prévenir et sans le moindre signe annonciateur, il lui envoya son poing en pleine figure ! Hunt, bien que surpris, encaissa le coup presque sans broncher et au lieu de répliquer immédiatement comme je m'y attendais, se recula d'un pas, le nez en sang, puis leva les mains en l'air en signe d'apaisement.
— Je peux comprendre ta fureur, mais...
— Non, tu ne peux pas comprendre, lui répondit-il d'une voix brisé tout en armant son bras pour le frapper de nouveau.
Hunt eut juste le temps de poser le sac au sol et de le faire glisser vers nous d'un coup de pied. Mais il ne fut pas assez rapide pour bloquer le second coup de Lynch qui l'atteint en pleine arcade sourcilière. Cette dernière éclata comme un fruit trop mûre dans un bruit écœurant, envoyant du sang gicler jusque sur le mur. Cela n'eut pas l'air de traumatiser Hunt outre mesure, puisqu'il riposta dans la seconde d'un coup de pied circulaire impressionnant, qui envoya Lynch valser sur plus d'un mètre.
— Non mais arrêtez ça tous les deux ! m'écriai-je excédé même si j'étais presque certaine qu'ils ne m'écouteraient pas.
— Elle a raison, dit Hunt à ma grande surprise. Tu as le droit de ne pas me faire confiance, mais...ne gâche pas cette chance. Pour toi...pour eux...
— Gabe, écoutes-le. Le supplia Connie des larmes plein les yeux. Si c'est vraiment l'antidote, c'est notre seule chance...
— Justement ! Vous ne comprenez pas que ça sent le piège à plein nez ! s'écria-t-il d'une voix essoufflée, en se relevant difficilement.
— Je te jure que ce n'est pas un piège, tenta une nouvelle fois de le convaincre le colonel, tandis qu'il portait la main à son œil gauche, avec une grimace.
— Cet homme est le bras droit du grand conseiller ! Qu'il vienne nous apporter son aide, comme cela subitement...ça n'est pas crédible !
— Crédible ou pas, on a tous besoin de cet antidote, s'écria soudain Connie. Alors piège ou pas, moi je prends le risque. Qu'avons-nous à perdre de toute façon ? nous demanda-t-elle d'une voix triste et décidée en allant ramasser le sac d'une main rageuse.
— Attendez, vous allez avoir besoin de moi pour l'administrer...
— Hayden pourra très bien s'en charger, intervint Lynch. Toi, tu restes ici.
— Écoute Gabriel, je sais que je ne vous ai pas écouté, lorsque vous êtes venu m'expliquer votre point de vue il y a quelques mois...et si tu savais comme je le regrette maintenant ! Mais ce que j'ai découvert depuis m'a ouvert les yeux. Gabe...ils avaient cet antidote depuis des années...
— Qu'est-ce-que tu dis ? lui répondit-il dans un souffle choqué.
— Tu crois vraiment que j'aurai laissé tous ces gens et ta famille mourir, si j'avais su ? Rien que d'y penser, ça me rend malade ! Quand j'ai compris, j'ai tout plaqué. Cela fait plusieurs jours que je vous cherche...
C'est presque au ralenti que je vis Lynch commencer à s'affaisser vers le sol, pris d'un soudain accés de faiblesse. Il essaya de se retenir au mur, mais sa main sans force ne fit que ralentir sa chute, sans la stopper. Je me précipitai vers lui pour le soutenir et il ne m'en empêcha pas, ce qui montrait à quel point il était choqué.
— Compris quoi exactement ? demandai-je à la place de Lynch, même si je pensai déjà connaitre la réponse.
— Que c'est le conseil qui a créé cette saloperie, répondit Lynch d'une voix où se mêlait la rage et la désolation.
— Je suis tellement désolé Gabe...
Ce dernier s'appuya sur moi d'une main tremblante et se redressa.
— Qu'en penses-tu ? me demanda-t-il en plantant brusquement son regard hanté dans le mien.
Surprise qu'il me demande mon avis, je ne répondis pas immédiatement. Cherchant à comprendre exactement ce qu'il attendait de moi. Je ne savais pas comment fonctionnait mon soi-disant pouvoir, même si cela en était vraiment un, mais je décidai de laisser parler mon instinct.
— Je pense qu'il est sincère, lui répondis-je d'une voix douce. Et nous avons tous besoin de cet antidote...Connors en premier...
— Attendez, Connors est contaminé ? me coupa Hunt d'une voix inquiète à la limite de la panique.
— Oui, il...
— Il en est à quelle phase ? m'interrompit-il de nouveau en se précipitant vers Connie et en lui arrachant presque le sac des mains.
— Non mais, doucement...
— Quel phase ? redemanda-t-il d'une voix autoritaire à la limite du grognement.
— Convulsions, lui répondis-je très intriguée par son comportement.
— Merde ! Emmenez-moi près de lui...tout de suite ! ordonna-t-il à Connie en la foudroyant d'un regard sans appel.
— Vas-y Connie...c'est bon, lui dit Lynch qui finit par s'assoir sur le sol dans un soupir las.
Nous les regardâmes s'éloigner au pas de course, pendant que je me demandai si je devais les suivre ou non.
— Tu devrais les accompagner Hayden. J'ai peur que Hunt ne soit trop bouleversé pour être vraiment efficace.
— Et pourquoi ? ne pus-je m'empêcher de lui demander.
— Parce que...c'est son frère.
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