Chapitre 28-1







Le souffle nous projeta, Connors et moi, contre l'une des étagères branlantes se trouvant toujours au milieu de la salle. Le choc fut brutal et me coupa la respiration, tandis que je la percutais violemment de dos, la renversant au passage. Mes oreilles bourdonnaient et sifflaient, tandis qu'un régiment de tambours résonnait dans ma tête, me donnant la nausée. Combien de choc et de blessures l'organisme pouvait-il encaisser avant de lâcher, me demandais-je tandis que j'essayais d'ouvrir les yeux. Me demandant, pendant un instant, si mon esprit aurait encore la force de supporter une autre vision de carnage. Sûrement que non, mais...avais-je vraiment le choix ? Dire qu'il y avait deux heures à peine, je priais pour ne pas mourir...maintenant je commençais à me dire que cela aurait sans doute été plus simple.

Cette réflexion défaitiste et lâche était inepte et me donna l'impulsion qui me manquait pour ouvrir les yeux. La première chose que je vis et qui me terrifia, fut le visage ensanglanté de Connors qui reposait inerte sur ma poitrine, à quelques centimètres du miens. J'essayais de bouger, de me redresser mais son corps inconscient me bloquait complètement, empêchant tous mouvements.

— Connors...Connors, l'appelais-je faiblement. Il faut que tu bouges...s'il te plait...réveille-toi, continuais-je en bredouillant de plus en plus.

Voyant que mes pathétiques efforts restaient vains je tentai, en désespoir de cause, de le repousser avec mes mains. C'est alors qu'une terrible douleur me traversa, au moment où je levai le bras pour tenter de le déplacer, me laissant pantelante et sonnée.

— Connors... ! Essayais-je de lui hurler dans les oreilles pour le faire revenir à lui. Connors...tu ne peux pas être mort...pas toi aussi, sanglotais-je à présent, ne réussissant pas à m'en empêcher. Réveilles-toi...

L'espace d'un instant, je crus voir ses paupières frémir et l'encourageai donc de plus belle à se réveiller. Mais ce ne devais-être que mon imagination car, lorsque son corps bascula enfin sur le côté me libérant de son poids, il était toujours désespérément inconscient.

— Hayden ça va ? Tu n'as rien, me demanda Connie d'une voix frôlant dangereusement l'hystérie.

Je fermais les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits. J'étais très heureuse que Connie soit en vie, vraiment. Mais la première chose qui m'était venue à l'esprit à l'entente de sa voix avait été, « mais qu'est-ce que j'en ai marre que l'on me pose cette question ! ». À cette réflexion débile et déplacée je commençais à me mettre à rire, doucement d'abord puis de plus en plus fort, sans pouvoir m'arrêter. Après les larmes, la crise de fou rire...j'étais vraiment en train de péter les plombs, me dis-je tandis que Connie et à présent O', me regardaient rire bêtement, d'un air perplexe.

— Tu crois qu'elle va bien, demanda ce dernier à Connie d'un air inquiet.

— Oui, c'est le choc. Répondit-elle d'une voix plus assurée, tandis qu'elle se penchait vers moi, dans l'intention évidente de m'aider à me relever.

— Non attends, réussis-je à lui glisser entre deux hoquets irrépressibles. Je crois que je me suis...blessée en tombant, terminais-je dans un cri. Alors que Connie, qui n'avait pas attendu que je termine ma phrase, me tirait sans ménagement par le bras.

— Merde ! Tu as mal où ? Me demanda-t-elle en stoppant net son mouvement.

— Partout...en fait, lui répondis-je en serrant les dents, alors qu'une irrésistible envie de rire me reprenait.

J'essayais de prendre une grande inspiration pour me calmer, mais c'est surtout la vision de Connors, toujours inanimé, qui me ramena sur terre.

— Comment vont les autres ? Demandais-je d'une voix qui avait retrouvée tout son sérieux. Est-ce que tout le monde s'en est sorti ?

— Les deux autres hommes...non, malheureusement me répondit O'. Mais il faut que tu te lèves et que l'on se dépêche de partir d'ici. Ils vont revenir...

Il avait raison bien sûr. Nous n'avions pas dû perdre beaucoup de temps jusqu'à présent, mais il ne fallait pas traîner. C'est donc la mâchoire crispée par anticipation de la douleur à venir, que je me redressais d'un coup. Quitte à avoir mal, autant y aller franchement...et je ne fus pas déçu !

Je hurlais lorsque le morceau de ferraille tordue (ayant jadis appartenu à l'étagère dans laquelle je venais de m'encastrer), sortit du haut de mon bras dans un bruit mouillée et écœurant.

— La vache ! Hayden ça...

— Non...s'il te plait...ne me demande pas si ça va ! L'avertis-je, tandis que j'arrachais ce qui me restait de tee-shirt pour me confectionner un garrot de fortune. Dis-moi plutôt comment va Connors ? Est-ce qu'il est...

— Non, il respire encore. Me rassura O', avant que Connie n'ait eu le temps de bouger un orteil.

Je me levais et dus attendre quelques secondes que l'étourdissement qui me saisit ne passe. Puis je m'approchais enfin de Connors pour l'examiner.

— Oliver, restes près de la porte pour surveiller...au cas où et toi Connie, cherche tout ce qui pourrait nous être utile dans ce chaos. Leur dis-je tandis que je prenais le pouls de Connors.

Je n'avais pas l'âme d'une dirigeante ou d'une chef, mais...c'était visiblement ce qu'ils attendaient de moi. Donc tant que je n'aurais pas remis Connors sur pieds, ce que je comptais faire le plus rapidement possible, j'allais devoir tenir son rôle. Ils m'obéirent sans la moindre hésitation, me laissant seule et un peu perplexe face à ce nouveau statut. C'est à cet instant que les paupières de Connors bougèrent enfin et qu'il ouvrit les yeux.

— Hayd...il faut...il...Commença-t-il à murmurer d'une voix rauque et tourmentée en m'agrippant convulsivement la main.

— Chuuuut...il faut vous soigner pour l'instant, où...

— Pas le temps...m'interrompit-il d'une voix plus ferme, tout en essayant de se redresser par ses propres moyens. Il faut partir...tout de suite !

— Connie rassemble des fournitures médicales et...

— Vous ne comprenez pas ! Il faut quitter le complexe...maintenant ! Toutes les charges n'ont pas encore explosé.

— Quoi ? S'écria O', en revenant précipitamment vers nous. Mais...et les autres ? Il faut les prévenir, il...

— C'est trop tard, murmura Connors d'un ton grave et peiné. Je connais un moyen de sortir d'ici, mais si nous voulons avoir une chance, il faut partir tout de suite.

— Hors de question que j'abandonne tout le monde derrière moi ! Rétorqua Oliver, visiblement déçu et blessé, que Connors ait pu même le suggérer.

— Pourquoi ? Il y a encore beaucoup de survivants, demanda-t-il surpris.

— Une petite quinzaine dans la salle de la citerne, sûrement quelqu'un dans la salle d'entraînement, pour les reste...nous ne savons pas, lui répondis-je d'une voix blanche.

— Nous étions les seuls survivants. Nous répondit-il d'un ton rageur et malheureux, en regardant fixement les corps de ses camarades morts. Qu'ils se trouvent dans la salle de la citerne est une bonne chose, le passage vers la sortie se trouve là-bas. Nous pourrons les prendre au passage...mais il faut partir maintenant.

— Connie dépêche-toi, lui criais-je. Tandis que je rassemblais moi-même, tout ce que je pouvais glisser dans ma veste, transformée en ballot de fortune.

Au bout d'une minute ou deux, voyant que les garçons s'impatientaient et qu'elle ne me répondait toujours pas, je m'aventurais dans le chaos sans nom qu'était devenue l'infirmerie. Je la trouvais assez rapidement, prostrée devant un coin de la pièce.

— Connie, qu'est-ce que tu f...

À l'entente de ma voix elle se retourna et la détresse que je lu sur son visage, me coupa instantanément la parole. Elle avait l'air...dévastée. Je m'approchais doucement d'elle, pour voir ce qu'elle fixait ainsi de son regard éteint.

Là, devant nous, se trouvait le corps ensanglantée et presque méconnaissable...de Yaëlle.

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Voilà, nouveau chapitre que je poste tout juste terminé, sans relecture, pour que vous puissiez profiter de la suite de l'histoire. Donc désolée si il reste des fautes d'orthographes ou de frappes...je corrigerai tout ça très rapidement ! Bonne lecture à tous et promis...bientôt ce sera plus gaie :-)

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