Love me tender
Vendredi. 7h00.
Essayant de faire le moins de bruit possible, j'avance à taton dans la pièce, seulement guidé par la lumière faiblarde d'une veilleuse branchée un peu plus loin.
Lorsque je sens mon genou droit buter contre le sommier du lit, je m'arrête et me baisse. Riant, Even pose ses mains sur mes hanches et me fait basculer au dessus de lui. Je pose mes mains sur ses joues et m'amuse à caresser son nez à l'aide sur mien.
« Bonjour toi. me dit-il en joignant nos lèvres. »
Ce premier baiser et tendre, amoureux. Sa langue vient doucement caresser la mienne et c'est à ce moment que la situation dérape. Je sens monter en moi un besoin animal de ne plus le lâcher. Je veux qu'il continu de me tenir ainsi contre lui, je veux qu'il continu de m'embrasser comme il le fait...
L'une de ses mains remonte sur mes fesses pour ensuite passer sous mon t-shirt et caresser doucement le bas de mon dos, mon point faible.
Bientôt, l'air vient à nous manquer et, alors que j'allais me reculer, il attrape ma lèvre inférieure entre ses dents et la mord : il se trouve exactement dans le même état d'excitation que moi.
Soupirant, je laisse ma tête tomber dans son cou et respire son odeur. C'est fou l'effet apaisant qu'elle pouvait avoir sur moi...
« Je ne veux pas que tu partes... me dit-il soudainement en commençant à jouer avec mes cheveux.
- Alors ne me laisse pas partir... le suppliais-je. »
À nouveau il rigole avant d'embrasser le bout de mon nez.
« Tu dois aller en cours, tu n'as pas le choix Isak. »
Son ton est catégorique. Sur ce point là, il était impossible pour moi de négocier. Alors je soupire à nouveau, blasé.
« Hé, tu verras, la journée va passer à une vitesse folle ! Tu seras à peine assis dans ta salle de cours qu'il faudra que tu reprennes le métro pour revenir vers moi. m'encouragea-t-il en m'embrassant à nouveau.
- Tu me le promets ? ne pus-je m'empêcher de demander.
- Bien sûr. »
Depuis le début de la semaine, enfin non, depuis que nous avons emménagés ensemble, Even ne va plus en cours. Un jour, il y a de cela deux semaines maintenant, il a littéralement pété un câble et m'a demandé de lui trouver un professionnel capable de l'aider. Il ne l'a pas demandé à ses parents, ou à un membre de sa famille, non, il me l'a demandé à moi. J'ai donc pris cette demande très au sérieux et après quelques recherches, j'ai trouvé un psychologue spécialisé dans la bipolarité. Après un long entretien téléphonique, ce dernier avait finalement accepté de suivre Even et lui accordait deux heures de son temps chaque jour afin d'aider mon amoureux. Depuis, je m'occupe de lui récupérer ses cours et il ne va au lycée qu'un jour par semaine pour faire ses devoirs surveillés.
Ces rendez-vous l'aident beaucoup, et même s'il n'est pas dans une forme olympique, il va un peu mieux. Mais j'ai beaucoup de mal à être éloigner de lui une journée entière. Pas à cause de sa maladie, non, pas du tout, je me suis juste très vite et très fortement attaché à lui. Je l'aime comme je n'ai jamais aimé auparavant. C'est nouveau pour moi, mais j'adore cette sensation.
Ne voulant pas jouer les gamins, je finis par me relever –non sans l'avoir embrassé une fois de plus-, attrapai mon sac et courrai en dehors de notre appartement sans même me retourner. De toute façon si je m'étais retourné, il était certain que j'aurais rejoins Even dans notre lit et que je n'aurais pas bougé de la journée...
Je mets à peine un pied dans la cour du lycée que j'ai déjà envie de rentrer. Jonas vient me voir, me salue, et me raconte deux ou trois conneries pour me faire rigoler, mais ça ne fonctionne pas.
« Aller Isak, dans à peine cinq heures tu es chez toi. essaya-t-il de me rassurer en passant son bras autour de mes épaules pour me faire avancer. »
Even m'a dit la même chose, mais j'ai beaucoup de mal à y croire. Nous faisons la bise aux filles puis nous dirigeons vers nos casiers. J'ouvre le mien, récupère les livres dont je vais avoir besoin et attend Jonas. Lorsque ce dernier est prêt, on rejoint notre salle de classe. Nous sommes à peine installés que la prof débarque. Aujourd'hui, c'est interro surprise. Quand je disais que la journée allait être longue...
J'ai tenu trente minutes sans envoyer de messages à mon petit-ami. Un record selon Magnus. Ils aiment bien me charrier à propos de ça et j'avoue que parfois, j'arrive à me faire pitié.
En attendant, lui parler a fait passer le temps plus vite et je suis désormais dans le métro en direction de notre appartement. J'ai tout de même survécut à cinq heures de cours chiants par des profs qui, j'en avais l'impression, s'amuser à concourir pour le prix du « prof qui n'en a totalement rien à cirer de ses élèves et de ce qu'ils comprennent ». Bref, autant dire que je vais avoir intérêt de regarder sur Internet pour pouvoir m'en sortir...
Quand je suis enfin devant la porte de mon petit chez moi, toute la morosité accumulée pendant cette journée s'efface totalement, remplacée par cette niaiserie ridicule : un grand sourire se dessine sur mes lèvres. Lorsque j'arrive dans le salon, la télévision est éteinte. En fait, tout l'appartement est plongé dans une noirceur et un silence perturbant. Even est-il allé voir ses parents ? Il m'aurait tout de même prévenu, non ?
Je me rends donc dans la cuisine, pour trouver celle-ci vide. Il en est de même pour la salle de bain et pour notre dressing. L'angoisse monte lentement en moi. Je me dirige vers notre chambre et abaisse lentement la poignée. Avant même que je ne passe la tête dans la pièce, une bonne odeur de vanille vient caresser mes narines.
La vanille étant mon parfum préféré pour les bougies...
Suspicieux, j'entre d'un pas décidé, et la vision sur laquelle je tombe me laisse sans voix. Des dizaines des bougies ont été déposées au sol de façon à former un petit chemin jusqu'à notre lit sur lequel a été déposé un plateau repas très appétissant. D'ici je devinais que Even m'avait préparé une tasse de chocolat chaud recouvert de chantilly accompagnée de quelques petits chamallows, ainsi qu'un bol de pop-corn que je devinais être au caramel puisque ce sont mes préférés. Les volets clos donne à la pièce un côté encore plus intimiste et romantique. C'est absolument magnifique.
Surpris, je cherche Even des yeux pour le trouver assis au sol, devant son ordinateur. Je peux lire sur son visage qu'il redoute ma réaction ce qui est absolument adorable. Alors je vais le rejoindre, me mets à genoux à ses côtés et, ne pouvant m'en empêcher, souris grandement en le serrant dans mes bras.
« Merci... soufflais-je simplement. »
Je le sentis souffler de soulagement dans mon cou, avant qu'il ne se recule, plongeant son regard dans le mien.
« Ça te plaît vraiment ? Parce que j'ai passé une bonne partie de la journée à me demander ce que je pourrais faire, alors- »
Je ne pus m'empêcher de rigoler. Even n'est pas du genre romantique, mais il sait très bien que moi, si. Et depuis que nous avons emménagé ensemble, il pense à des surprises plus mignonnes les unes que les autres afin de me faire plaisir. Et je trouve que c'est une très belle preuve d'amour. Alors, étant incapable de résister, je l'embrasse tendrement, essayant, par ce baiser, du lui transmettre toute la reconnaissance et l'amour que je lui porte. Et ça fonctionne plutôt bien puisque quand je le lâche enfin, ses yeux brillent.
« Ta journée s'est bien passée ? me demanda-t-il
- Oui mais elle a tout de même été longue... me plaignais-je. »
Il ricane avant de récupérer son ordinateur portable et de le poser sur le lit.
« Pour rattraper ta longue et fatigante journée, je te propose de te goinfrer et regarder un bon film, qu'est-ce que tu en dis ?
- Je dis que c'est absolument parfait ! »
Et pour appuyer mes propos, je me dépêche de prendre place sur le lit, tout en faisant attention à ne pas faire tomber le plateau, puis je prends l'ordinateur sur mes genoux.
« Quel film voudrais-tu que l'on regarde ? je lui demande pendant qu'il s'allonge à mes côtés. »
Il sourit, pique un pop-corn dans le bol avant de me tendre la tasse que je m'empresse d'attraper et de porter à ma bouche. Et comme je m'y attendais, c'est un vrai chocolat chaud et non pas de la poudre mélangé au lait, et c'est délicieux.
« Et bien je me suis dit qu'on pourrait peut-être regardé La Belle et la Bête ? »
Je le regarde, presque choqué.
« Toi, Even Bech Naesheim, tu voudrais regarder un classique tout ce qu'il y a de plus romantique de chez Disney ?! m'exclamais-je.
- Pourquoi pas ? Comme ça je pourrais découvrir de nouvelles choses... À moins que ça ne te tente pas... »
Il est clairement en train de se moquer de moi, ce n'est pas possible autrement. Lors de la sortie de ce film au cinéma, j'ai tout essayé pour qu'il m'emmène le voir, et il a toujours refusé...
« Je ne vais certainement pas laisser passer cette occasion ! »
Alors je termine rapidement mon chocolat, me glisse sous la couverture tout en me rapprochant de mon amoureux afin que je puisse poser ma tête sur son torse, il approche le bol de pop-corn vers nous et lance le film.
« Comment tu as réussis à l'avoir ? Il n'est pas encore sorti en DVD et je sais que tu n'es pas un as du piratage...
- C'est mon psy qui me l'a passé. répondit-il tranquillement comme si tout était normal.
- Quoi ?!
- Chut, ça commence ! »
Et une fois mes yeux posés sur l'écran, je suis incapable de le lâcher. Les décors sont magnifiques, les costumes sont magnifiques... Et je dois bien avouer que Emma Watson est également très jolie.
« L'acteur qui joue Gaston est pas mal... laissa échapper Even pour me rendre jaloux, ce qui marcha parfaitement.
- Moi je le trouve moche. Toi en revanche tu ferais un très beau Gaston !
- Vu le personnage, je ne suis pas sûr que ce soit un compliment... Mais merci quand même. »
Sa réponse me fait sourire et, avant de me concentrer à nouveau sur le film, je dépose délicatement un petit baiser sur le coin de sa bouche.
Je suis tranquille pendant environ un quart d'heure avant que mon très désirable compagnon ne décide de se mettre à caresser lentement ma hanche, juste sous l'élastique de mon boxer. Je ne pense pas que ce geste soit conscient de sa part, mais c'est très déstabilisant. Alors, doucement pour ne pas le vexer, j'attrape sa main et la retire de sous mon boxer.
« Quoi ? dit-il en se décalant légèrement pour pouvoir me regarder.
- Rien, ça me chatouille, c'est tout.
- Ça te chatouille, hein ? »
Et malgré le peu de luminosité, je peux très bien voir le petit sourire coquin qu'il arbore. Donc c'était fait exprès...
« Oui, alors arrête s'il te plaît. J'aimerais bien voir la fin du film. »
Il rigole tout en frottant son nez dans mon cou.
« Tu sais qu'on pourrait regarder la fin plus tard ? me dit-il.
- Oui, mais je sais qu'on ne le fera pas. En tout cas, pas tous les deux. Et je veux la regarder avec toi.
- Mais tu sais déjà comment l'histoire se termine ! »
Je choisis de ne pas lui répondre et de fixer l'écran. De toute façon le dernier pétale de la rose allait bientôt tomber...
Mais alors que la scène cruciale arrivait, Even passa à nouveau sa main sous mon boxer et cette fois-ci il fut beaucoup plus entreprenant. Je pouffe avant de retirer une fois de plus la main de mon petit-ami. Mais contrairement à tout à l'heure, je ne le réprimande pas. Au contraire, je pose lentement l'ordinateur au sol afin qu'il ne soit pas victime d'une malheureuse chute, et vais me blottir à nouveau contre Even, de façon à ce que ses lèvres soient accessibles.
« Et la fin du film ? me demande-t-il innocemment.
- On la regardera plus tard. décidais-je finalement. »
Et j'appuie mes propos en posant délicatement mes lèvres sur les siennes et en l'entraînant dans un baiser fougueux. Even passe l'une de ses mains dans mes cheveux et pose l'autre dans le bas de mon dos, avant de donner une impulsion de son bassin afin que je me retrouve allongé sur lui. On se sépare à bout de souffle, et je profite de cet instant pour retirer le t-shirt de mon amoureux. Maintenant torse nu et assis dans le lit, Even m'embrasse à nouveau, cette fois-ci plus doucement. À son tour il attrape le bas de mon maillot, et nous nous éloignons quelques secondes afin qu'il puisse me le retirer. Il a à peine le temps de toucher le sol que mon compagnon me pousse sur le lit afin que je me retrouve sous lui. Il prend quelques secondes durant lesquelles il parcourt mon torse de son regard brûlant, puis replonge sur mes lèvres. De ses mains il caresse lentement mon ventre tandis que je fais la même chose dans son dos. Mon corps se cambre contre le sien et je peux très bien sentir son érection. Mais d'après moi, il est encore beaucoup trop couvert. Alors je m'assois en l'entraînant avec moi et je défais le bouton de son pantalon. Il me regarde faire en rigolant.
« Alors on est pressé ? Je croyais pourtant que la fin du film t'intéressait ? se moqua-t-il.
- Tais-toi et aime moi. répondis-je simplement en baissant la fermeture éclair de son jean. »
Il ne se fit pas prier et se releva afin d'enlever l'un des derniers vêtements qui nous séparait, et je fis de même pour moi.
Maintenant en boxer, j'en profitais pour admirer le corps de mon bien-aimé. J'étais comme électrisé par la beauté de l'homme qui se trouvait devant moi. Je ne pouvais même pas trouver les mots exacts pour exprimer mon amour tellement ce que je ressentais était fort. Je n'avais qu'à poser les yeux sur lui pour que mon cœur s'emballe et que des milliers de papillons s'envolent dans mon ventre. Ce soir, j'avais envie de lui prouver mon amour comme jamais. Alors je choisis d'oublier mon érection presque douloureuse pour le plaisir d'Even. Lentement, je traçais une ligne de baisers sur son ventre, ce qui le fit frissonner, puis, jouant avec l'élastique de son boxer, je passais ma langue sous celui-ci, aimant la façon dont mon amoureux gémit et se cambre. Je réitérais une nouvelle fois mon approche, avant de finalement lui retirer son dernier vêtement. Je me reculais quelques secondes afin de balancer le mien à travers la pièce, et je retournais m'allonger sur Even, non sans donner quelques petits coups de bassin qui le firent immédiatement gémir. Content de moi je l'embrassais à nouveau, et il répondit immédiatement tout en me caressant le dos ainsi que la nuque.
« Si tu savais comme je t'aime... m'avoua-t-il entre deux baiser.
- Je le sais, mon ange, je souffre du même mal. »
Il me sourit et, attendrit, caressa ma joue avant de venir reprendre mes lèvres.
Toute la nuit nous nous sommes aimés. Toute la nuit j'ai pu montrer mon amour pour lui. Toute la nuit j'ai pu être sincère et ma plus belle récompense fut de voir ses beaux yeux briller comme jamais.
Bonjour !
Alors tout d'abord je m'excuse pour le retard de publication mais j'ai eu quelques soucis avec mon ordinateur et j'ai dû entièrement recommencer cet OS... Donc j'étais un peu dégoûtée...
J'espère tout de même qu'il vous plaira, j'attends vos avis avec impatience !
À bientôt !
Nahoïa.
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