Allons nous amuser ?
Mercredi. 9h30.
Aujourd'hui allait être un bon jour. C'est ce que c'était dit Even en se réveilla, l'esprit libéré. Evidemment, il savait que ça ne durerait pas, et comptait donc bien en profiter.En ce mercredi, les terminales n'avaient pas cours puisqu'une journée « portes ouvertes » était prévue, et Even eu une idée. Abandonnant Isak qui dormait encore comme un bienheureux, il se dirigea vers la cuisine. Il fut surpris de la trouver vide : apparemment, il était le seul à être debout. Sortant rapidement des tranches de pains d'un placard, et de la pâte à tartiner, il se fit des tartines et les engloutis. Après avoir avalé un verre de jus de fruit, il en sortit un deuxième, le remplit, attrapa un bol et le paquet de céréales de Isak et installa tout cela sur un plateau. Content de lui, il emmena le plateau jusque dans la chambre de son amoureux, et le déposa sur la petite table de nuit. Ressortant rapidement, il sortit la bouteille de lait du réfrigérateur et l'emmena rejoindre le petit-déjeuner qu'il avait consciencieusement préparé.
- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda une voix endormie.
Even se retourna et vit Isak, les yeux à peine ouverts, qui essayait de comprendre ce qu'il se passait.
- Je t'ai préparé à manger... Ce serait cool si tu te levais tôt, j'aimerais qu'on sorte. lui expliqua-t-il.
Le jeune blond ne répondit pas, se contentant de sourire et de rapprocher le plateau afin qu'il puisse déguster son petit-déjeuner.
- Ai-je quand même le droit à un bonjour digne de ce nom ?
Isak rigola, se leva tout en faisant attention à ne pas lâcher sa couette, et vint embrasser Even. Cela pouvait peut-être sembler niais, mais c'était une chose dont ils avaient besoin : être proche l'un de l'autre, avoir des contacts fréquents, c'est ainsi qu'ils fonctionnaient. C'est aussi à cause de cela qu'ils n'avaient pu cacher bien longtemps leur relation, mais, à vrai dire, ce n'était pas ce qu'ils avaient cherché à faire. Et leurs amis étaient fiers d'eux pour cela. Grâce à Even, Isak avait grandit, et grâce à Isak, Even allait mieux.
- Je vais prendre une douche, et après nous pourrons partir. s'exclama Even en se dirigeant vers la salle de bain, sans répondre à son petit ami qui lui demandait pour la deuxième fois où ils allaient.
Durant ces jours plus « calme », quand la maladie laissait un peu de répit à Even, ce qui, heureusement, arrivait de plus en plus ces derniers temps, il se rendait compte à quel point cela devait être dur pour Isak de supporter une personne bipolaire, que ce soit lors des phases maniaques ou dépressives, et il voulait le remercier. Il pensait que c'était la moindre des choses. Encore hier il était hyperactif et euphorique, établissant des projets plus fous les uns que les autres... Ce matin, en ce levant, il s'était presque normal, et savait qu'il avait retrouvé un état normal, ou euthymie selon les médecins. Alors pour lui, c'était le moment parfait : il allait pouvoir profiter de son amoureux normalement, comme tout couple de leur âge. Après une douche rapide, et s'être habillé de vêtements propres, il s'assura que Isak était prêt, récupéra son portefeuille avec les quelques billets que lui avait donné sa mère, et s'empressa de sortit de leur colocation, très vite suivi par un petit blond un peu perdu.
- Aller, dis-moi où on va !
Isak était heureux de voir que Even allait bien, mais il était aussi fatigué, et avait très froid. Il s'accrocha donc au bras de son petit ami et le serra contre lui. Ce n'était pas très pratique pour marcher, mais il n'en avait rien à faire.
- Je voudrais simplement de proposer une chose... dit Even, évitant encore une fois de répondre.
- Oui bien sûr
Ils continuèrent de marcher, dans le silence, jusqu'au détour d'une rue, où de loin, ils pouvaient entendre des cris.
- Tu sais, je t'ai parlé de cette fête foraine la semaine dernière...
Le blond hocha la tête.
- Le mercredi elle ouvre exceptionnellement à neuf heures et...
- Et ?
- Et si nous allions nous amuser ?
Isak rit, très vite rejoint par son petit ami. C'était très cliché le coup de la fête foraine avec la personne que l'on aime, il aimait cette idée, mais il savait également très pourquoi Even lui proposait une telle sortie.
- Nous pourrons faire la grande roue ?
- Bien sûr.
- Et manger une pomme d'amour ?
- On pourra manger tout ce que tu voudras. affirma Even.
Cette fois-ci Isak sourit, terriblement attendri.
- Even, tu sais que je t'aime. Que je t'aime toi, tout de toi. J'aime ton côté bordélique, le fait que tu dormes toujours la tête sur mon torse et tes jambes emmêlées aux tiennes. J'aime ça. Ta maladie fait partie de toi, on ne peut pas faire sans. Certes c'est dur de savoir que par moment tu as envie de mourir, ou alors que tu nous vois avec trois enfants dans une petite maison à la campagne et que tu commences à chercher celle qui te paraît le mieux et la moins cher... Il est vrai que parfois je ne sais plus trop sur quel pied danser, mais je ne la déteste pas. Je sais qu'en ce moment tu vas bien, et j'en suis très heureux ! Mais je ne veux pas que tu te sentes redevable parce que je suis avec toi, et que j'essaie de t'aider. Je t'aimais avant de savoir que tu étais malade, et il est hors de question que tu me remercies pour cela, d'accord ?
Son compagnon le regarda quelques instants, les yeux brillants. Avec Sonja, ça n'avait jamais été ça : elle le commandait, lui disait de faire ce qu'elle voulait, et, comme un imbécile, il s'exécutait. Avec Isak, il pouvait être lui-même, faire ce qu'il voulait, quand il le voulait, et ça l'avait beaucoup aidé à mieux appréhender sa bipolarité, à mieux la comprendre, mais aussi à mieux l'accepter.
Ouais, voilà, Isak lui avait permis d'accepter sa maladie, et ça, ça n'avait pas de prix.
- Alors nous pouvons quand même y aller et considérer cela comme un simple rendez-vous en amoureux ? demanda Even en haussant les épaules.
- Oui nous pouvons le faire. répondit Isak, qui avait très bien compris que ces paroles était une façon de le remercier.
Even embrassa donc son copain tendrement avant de se reculer, de passer un bras autour de ses épaules et d'avancer vers la petite place envahis de manèges.
Peut-être que demain qu'il serait de nouveau dans une phase dépressive, mais il savait que quoi qu'il arrive, Isak serait là et qu'ils avanceraient. Parce que Isak était le soutient de Even, et que Even était la force de Isak.
Après tout, plus par plus ça n'a jamais donné moins, n'est-ce pas ?
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Bonjour !
Voici donc un deuxième texte sur Evak...
J'espère qu'il vous aura plu, et n'hésitez pas à me dire ce que vous voudriez lire d'autre (une situation particulière, ou quelque chose comme ça, qui pourrait leur arriver...)
À bientôt,
Nahoïa xx.
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