Des hurlements.

Recroquevillé sous sa couette, c'est tout ce qu'il pouvait entendre. Tout son corps tremblait et ce n'était pas à cause du froid. Il tenait sa peluche dans ses mains.

Le silence s'abattit dans la chambre, seulement interrompu par le vent fouettant le carreau de l'unique fenêtre de la pièce. Cependant, cela fut de courte durée puisque les cris reprirent.

Âgé d'à peine six ans, Isaac frotta ses yeux de ses petits poings avant de repousser la grosse couverture qui le recouvrait. Il roula sur le dos et s'assit sur le bord de son lit. Ses pieds effleuraient à peine le sol tant il était petit. Il glissa sur le sol et plaqua ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre ces hurlements déchirants. Il ne prit pas la peine d'allumer la lumière qu'il quittait la pièce, tenant toujours son doudou entre ses doigts. Tout l'étage était vide ; la chambre de ses parents était inoccupée et Isaac était enfant unique.

Isaac s'assit sur la première marche de l'escalier et les descendit petit à petit. Il traversa tout le salon et la cuisine sans un bruit avant d'arriver devant une porte fermée. Isaac tritura ses doigts avant de la pousser. Celle-ci s'inclina en grinçant...

Isaac regarda les escaliers en contrebas disparaître dans l'obscurité, alors que les cris en remontaient. Le petit garçon souffla doucement. Il descendit à nouveau les marches sur les fesses jusqu'à arriver en bas, à la cave. Isaac serra sa peluche contre lui et s'avança dans la pièce. Les hurlements venaient de s'arrêter.

Isaac releva la tête et porta son regard devant lui. Ses yeux s'écarquillèrent et ses iris verts se remplirent de terreur. Devant lui se tenaient plusieurs personnes immobiles, face à un homme attaché aux pieds et aux mains. L'homme était torse nu et le haut de son corps était couvert de marques étranges qui semblaient plus ou moins profondes. Du sang coulait de ses plaies.

- Isaac ?

Le petit garçon fut arraché de force à cette vision cauchemardesque quand son père apparu devant lui. Il le prit dans ses bras et le ramena rapidement à l'étage pour le recoucher dans son lit. Il le borda correctement et passa doucement sa main dans ses cheveux aux boucles sombres.

- Papa... c'était quoi, ça ? bégaya-t-il.

L'adulte ne répondit pas. Il se contenta d'accentuer ses caresses dans le cuir chevelu de son fils.

- Dors, il est tard.

Il attendit qu'Isaac se soit endormi pour redescendre. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était qu'Isaac avait passé le reste de la nuit, les yeux grands ouverts. L'image de cette affreuse scène s'étant profondément gravée sur sa rétine.

De plus, sa peluche lui avait échappée des mains et était restée en bas, dans la cave...