98 : pensine
Tw : nourriture, mort, cadavre, mention de bataille / guerre, mention de harcèlement.
Média : @kat.kasy (instagram)
Après une heure, peut-être, quelque personnes avaient déniché des sandwichs que les autres mangeaient. Drago était bizarrement l'un des seul∙es à en être incapable, manger dans des circonstances pareilles et entouré de cadavres le dégoutait au plus au point. On avait recouverts les corps de draps blancs.
Drago se leva du sol en pierre où il était assis vers l'un des draps que personne n'entouraient. Il leva doucement le tissu au niveau des creux du visage qui y apparaissaient par transparence. Il découvrit la tête de l'homme qui avait tout sauf l'air de dormir. Sa pâleur était plus terrible qu'à l'habituel ce qui rendait ses cheveux encore plus noirs et l'expression étrangement détendue de son visage était anormale pour lui. Drago soupira et baissa la tête. Il ne pouvait pas mettre le doigt sur ce qui faisait que la mort de Rogue lui faisait tant de peine, par rapport à l'absence de son père. Sa mère lui manquait, Rogue lui manquait autant qu'elle, mais Lucius ou Bellatrix Lestrange ne lui manqueraient pour rien au monde. Peut-être malgré son attitude glaciale, Rogue avait-il sut lui donner un peu d'attention ou d'affection, au moins ?
Toujours en train de se recueillir, le garçon se rendit compte un peu tard qu'une présence bien connue se tenait derrière lui. Il avait dut se perdre dans ses pensées pendant quelques minutes au point d'oublier le monde autour de lui. Il se recula pour faire comprendre à Harry, car c'était lui, qu'il avait sentit sa compagnie mais il ne détourna pas pour autant les yeux du visage de son parrain.
« Il te manque ? demanda Harry, qui connaissait déjà la réponse à cette question.
- Un peu. répondit Drago qui pensait "beaucoup". Il se disait qu'il n'était pas effondré non plus et que dans quelques jours il aurait fait son deuil, mais pour le moment "beaucoup" correspondait mieux que "un peu".
- Tu veux en parler ?
- Je veux bien, répondit le blond en haussant les épaules, mais je saurai pas trop quoi dire sur lui. Finalement, je le connaissais pas tant que ça.
Il y eut un silence. Harry se pinça les lèvres.
- J'ai vu ses souvenirs, dans la pensine... je sais quelques choses, et je pense que ce serait dommage que personne d'autre ne les sachent. dit-il. Tu veux que je te raconte ? »
Drago prit délicatement le draps blanc et couvrit à nouveau le visage de Rogue. Il hocha la tête et Harry passa son bras au dessus de ses épaules.
Étouffés par l'ambiance de chambre funéraire qui régnait dans la Grande Salle, leurs pieds les guidèrent dans la cours détruite sans même qu'ils ne se concertent, avant.
Ils entreprirent de marché tout les deux et de traverser le pont en pierre de Poudlard, celui-même sur lequel Drago avait cru voir Hagrid porter le cadavre de Harry, quelque heures plus tôt. Harry n'était pas bien doué pour raconté des histoires, il bégayait toujours un peu, oubliant des détails, manquant de vocabulaire, mais Drago était bercé par sa voix de doute façon, et le fait qu'il soit à ses cotés rendait l'histoire magnifique. Il écouta.
« Rogue et ma mère ce sont rencontré∙es quand iels étaient petit∙es. Tu sais que ma mère était une née-moldue et que sa soeur Pétunia était très jalouse qu'elle ait des pouvoirs ? Eh bien, pour échapper à sa soeur et pour oublier qu'elle ne l'aimait plus, ma mère à commencé à trainer avec Severus. Iels parlaient ensembles, jouaient ensembles... je suppose qu'iels étaient voisin∙es ou quelque chose comme ça.
Iels avaient le même âge, iels sont rentré∙es à Poudlard la même année. Sauf que Severus a été réparti à Serpentard et ma mère à Gryffondor, avec mon père et les maraudeur∙euses. Pendant pas mal de temps, Severus et ma mère sont resté∙es ami∙es mais il ne supportait pas mon père. Mon père et Sirius passaient beaucoup de temps à embêter Rogue, mon père le détestait vraiment, il le harcelait, même. Ça, tu le sais déjà. Je crois que c'était parce que Rogue était du genre à se laisser attirer par les idées de Voldemort, il passait beaucoup de temps seul, il état très silencieux. Il passait toutes ses journées à écrire dans son livre de potion -devine lequel- ça ne plaisait pas du tout à mon père.
Un jour il a voulut lui faire du mal encore une fois et ma mère a essayé de le défendre mais Rogue était tellement en colère qu'il l'a traité de... eu... j'aime pas dire ce mot, tu sais de quoi je parle... et ma mère a décidé de ne plus jamais lui parler. C'était pas la première fois, je pense, iels devaient être en froid depuis longtemps pour qu'elle soit aussi radicale. Severus a essayé de s'excuser mais elle n'a rien voulut entendre. Du coup, il n'avait plus aucun∙es ami∙es dans le camp de l'Ordre et comme il était à Serpentard il s'est allié à Voldemort.
Pendant la guerre il a changé de camps quand il a appris que c'était ma mère qui était concernée par la prophétie et à partir de là il a joué un double jeu. Il m'a... enfin il m'a harcelé et il a toujours été du coté des forces du mal, ses idées étaient intolérantes malgré tout, je ne l'oublie pas il n'en a changé que pour son propre intérêt mais malgré tout il m'a protégé pendant toutes ses années. Il était sincèrement ami avec Dumbledore, je crois. Il l'as tué mais Dumbledore lui avait dit qu'il pouvait le faire, je sais pas si on peut considérer que ça rend l'acte plus acceptable. »
Harry s'arrêta. Ils étaient maintenant sur le pont, regardant le vide. Harry jouait avec la baguette de Sureau entre ses doigts. Drago méditait sur tout ce qu'il venait de lui dire. Il décida d'y réfléchit plus tard. Il se sentait déjà mieux qu'un instant plus tôt.
« Comment ça se fait, que cette baguette t'obéisse ? demanda Drago.
Il croyait savoir qu'en utilisant une baguette qui n'était pas à nous, on avait comme l'impression d'avoir nos chaussures à l'envers constamment.
- Voldemort a cru qu'elle lui appartiendrait s'il tuait Rogue, il croyait qu'il en était le maitre... répondit Harry. Sauf que le maitre de la baguette, c'était Nott. Il a désarmé Dumbledore, la nuit où il a voulu le tuer. Et... ce soir, dans la Salle sur Demande, j'ai désarmé Nott, donc...
- Elle est à toi. comprit Drago.
Harry hocha la tête et tordit sa bouche en regardant l'object.
- Je pense la rendre à Dumbledore, dans sa tombe. On a trop cherché ses reliques et je crois que j'ai compris qu'être maitre de la mort ce n'était pas une bonne idée. »
Cette fois ce fut Drago qui hocha la tête.
Il était agréable de n'entendre que le souffle du vent et les très lointain oiseau. Le ciel était blanc, il ne se souvenait même plus d'à quel moment le jour c'était levé. Il se rendit compte qu'il n'avait ni dormit ni manger depuis plus de vingt-quatre heure et comprit enfin comment tout les autres avaient réussit à avaler leurs sandwichs malgré la présence des cadavres.
Être ici avec Harry était cependant trop agréable pour qu'il ne rentre tout de suite. Dire qu'il avait cru que cela n'arriverait plus jamais. Il posa la question qu'il avait oublié, mais qui lui avait brulé les lèvres tantôt :
« Harry, il y avait quoi, dans la pensine ?
Le brun tourna la tête vers lui, surprit.
- Je te l'ai dit !
- Non, il y a avait forcement autre chose. Je sais que tu es prêt à mourir pour les autres mais même pour toi, je suis sur que tu n'as pas agit sur un coup de tête... ou alors tu me fait carrément flipper.
Il avait songé au cours de la bataille qu'il finaliserait surement d'appliquer les conseils de Mme Pomfresh sur l'idée d'aller voir un∙e psychologue, et maintenant, il commençait à pensé qu'il devrait peut être proposer à Harry d'en faire autant. Se jeter dans la gueule du loup, c'était peut-être héroïque, mais c'était surtout totalement suicidaire.
- J'étais un horcruxe. Lâcha Harry. Une des parties de Voldemort vivait en moi, il fallait me tuer pour pouvoir le vaincre... apparement cette partie là est morte quand il m'a lancé le avada.
- Il te l'a lancé ?! » s'écria Drago.
N'y tenant plus, il se tourna vers Harry et le serra dans ses bras de toutes ses forces. Il allait surement re-pleurer, ça commençait à faire pas mal de fois, pour aujourd'hui. Harry répondit à son étreinte et ils restèrent ainsi un peu. Drago retrouva cette bulle d'amour qui les englobaient souvent quand ils n'étaient du tout les deux.
« J'ai eu tellement peur pour toi, confia-t-il. J'ai vraiment cru que tu étais mort, c'était horrible. J'ai... j'ai eu l'impression qu'une partie de moi était morte avec toi, je te jure. C'était un cauchemar.
- Désolé. » bredouilla Harry, assez déconcerté.
Le vent souffla, il faisait bien froid, quand on y prêtait attention, même pour un début d'été.
« Je t'aime. murmura Harry.
- Moi aussi. » répondit le blond.
Ils s'embrassèrent, et furent peinés de devoir se lâcher en se rendant compte que Ron et Hermione les regardaient du château.
« Rah ! C'est trop demandé d'être tranquille tout les deux !? pesta Drago.
Harry rigola pour de bon, ravis de retrouver la mauvaise humeur de son petit ami qui prouvait qu'il était toujours lui-même après toutes ses déclarations mielleuses.
- T'inquiètes, iels sont en couple, maintenant, iels vont surement nous laisser plus tranquille. » répondit Harry sur le même ton.
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