Tw : mention de santé mentale, angoisse

« Merde, on est où, là ? maronna Ron, le tint vert d'avoir transplanné. 

- Dans le seul endroit de Londres moldu où j'ai mis les pieds dans ma vie. répondit Drago en lâchant la main de son ami et en se détournant pour ne pas risquer de le voir vomir. 

- Et on vas faire quoi ? 

- J'en sais rien, moi ! C'est toi qui t'es barré comme un con ! 

- Ça va, pas la peine de s'énerver ! 

Drago mit la tête dans ses mains. Ils étaient dans une rue peu passante, assez sale. Il croisa les bras et évalua la situation. L'odeur de fraicheur lui rappela qu'il faisait nuit. Il leva la tête et regarda le ciel noir comme de l'encre. 

- On devrait trouver un endroit où passer la nuit et essayer de retourner au camp, demain. 

- Je...

- Si. Tu vas y retourner, parce que dans une heure à peine du vas te plaindre de ne plus voir les beaux yeux d'Hermione. »

Ron grommela mais finit par le suivre.

. 

Ils marchèrent jusqu'à une auberge moldue dans laquelle on pouvait entendre un impressionnant vacarme de cris et de verres entrechoqués. Le blond jugea qu'il préférait que ce soit lui qui parle. Il demanda une chambre pour la nuit et lança un discret sort au moment de payer. Quelques livres faits d'une illusion apparurent dans la caisse et ils furent conduit à l'étage. Drago bénit la personne qui avait installé des lits jumeaux dans la petite chambre mais ressentit un pincement au coeur à l'idée qu'il ne passerait pas cette nuit avec Harry. 

Il soupira tandis que Ron se laissait tomber sur le lit droit, les mains devant les yeux. Sans lui demander, Drago regarda dans son sac quelque chose qui pourrait les aider à retrouver les autres le plus vite possible. Il s'accrochait à l'espoir de revoir Harry. Il avait très peur pour lui en ces temps de guerre dont il était la principale cible. Peut-être qu'il allait se faire attraper et se faire tuer ? Tout pouvait arriver, maintenant. Il voulait retrouver Harry pour le protéger, être sur de le serrer assez fort pour lui donner de la protection et du courage. Il sentait une partie de lui correspondant à son amour pour le garçon se lamenter continuellement. Partager un amour, c'était magnifique, mais dès fois, ça faisait mal. 

« Ok, t'as raison, lança Ron au bout d'une heure environ, alors que Drago avait trouver de quoi s'occuper en s'entrainant à des métamorphoses sur des livres oubliés dans la chambre. Hermione me manque déjà. 

- Pitié, je veux rien savoir. plaisanta à moitié le blond. 

- Je crois que je suis amoureux, c'est possible, tu penses ? 

- Ça fait cinq ans que je passe mes journées avec toi, crois moi, tu es le dernier à t'en rendre compte, ça crève les yeux que vous vous aimez. 

- Tu crois qu'elle aussi ? 

- Évidement ! soupira le blond. 

- Mais... elle et Harry ? 

- Je serai toi, je m'en ferai pas trop pour ça. Le coeur d'Harry est pris. ricana le blond, feignant l'insouciance alors que son coeur tambourinait d'angoisse à l'idée de devoir peut-être aborder le sujet de cette partie de lui. 

Par association d'idées, ses pensées le ramenèrent à son père et à la dernière fois qu'il l'avait vu, chez Sirius et Remus. Pourquoi tout ces mangemorts le cherchait-il ? Était-ce par amour que son père le traquait ou par besoin seul d'obtenir à son maitre un nouvel esclave ? 

- Drago ? 

Il devait avoir perdu de son assurance, ses deux mains s'étaient crispées en saisissant les draps sur lesquels il n'était assis. Le blond détourna le sujet. Il s'ennuyait, ce qu'il voulait était penser à autre chose qu'à son coeur à-demi affamé et son cerveau à-demi ravagé par son géniteur. 

- Raconte moi n'importe quoi. Même ton amour pour Hermione. 

Ils auraient bien fait une partie d'échec mais il n'en avait pas, alors Drago écouta sans même s'en lasser tout ce que Ron avait à dire sur la fille qu'il aimait... et il en avait, des choses à raconter ! L'amour, la jalousie, les espoirs, les désespoirs. Drago se retrouva beaucoup dans ce récit. Il était semblable dans les grandes lignes à son histoire avec Harry. Ron parlait avec une telle passion que la blond faillit le trouver attachant, mais bien sur, son histoire faisant trop écho à la sienne, il se sentit mal de nouveau. Vraiment mal. Combien de pensées négatives s'en mêlait, maintenant ? Et combien d'anecdotes de Ron faudrait-il pour ne plus y penser ? Il sentit l'angoisse monter et monter. Ron s'était tue. 

C'était la potion. Il s'y refusait, mais c'était évident. Mme Pomfesh lui avait imploré de ne pas arrêter la potion d'aide quand il la commençait, au risque que la vague d'idées noires qu'il repoussait encore et encore ne vienne le hanter. Tout le submergea d'un coup : la guerre, l'éloignement avec Harry, la peur, la mission, ses parents. Il se recroquevilla sur le lit, les jambes contre les torses. Ron s'approcha de lui en fronçant ses sourcils roux. 

- Drago ? Je vois bien que ça va pas ! Qu'est-ce que je peux faire ? 

- Terrier. s'écria seulement le blond. Retourner au Terrier. »

. 

Ron le regardait comme s'il allait s'écrouler d'un instant à l'autre, ce qui était peut-être bien le cas, d'ailleurs. 

Le Terrier était bien sombre. Une bonne partie de la famille réunie dans le salon malgré l'heure tardive car on avait besoin de réconfort en ses temps tumultueux et qu'il était apaisant de ne pas s'isoler. 

Iels accoururent d'abord vers Ron pour le serrer dans leurs bras. Molly ne le lâcha pas avant un bon moment. Fred et Georges aussi, malgré leurs sourires invincibles affichait un air inquiet. Remus et Sirius arrivèrent, Sirius se quitta sa forme de chien en voyant qu'iel ne risquait rien. Une pluie de questions floues s'abattit sur les nouveaux venus. 

« Qu'est-ce que vous faites là ? 

- Où sont Harry er Hermione ?

- Drago, ça va ? 

Un mal de tête refit surface, quelque chose d'humides coula sur les joues du blond si bien que les autres imaginèrent le pire. Ron les fit taire en clarifiant :

- On a été séparé∙es à cause d'un groupe de mangemorts. Je ne sais pas où iels sont... Mais, pour l'instant, Drago ne vas pas bien du tout, il m'a dit de retourner ici... 

- On peut faire quelque chose, Drago ? demanda Molly en se penchant vers lui. 

- Dans la chambre que j'ai occupée... répondit le blond en tentant d'ignorer les larmes et l'anxiété. Sous le matelas il y a une série de fiole, donner les moi, s'il vous plait. 

On envoya Georges les chercher. 

- Il faut absolument que vous les retrouviez ! s'affola Remus, iels sont seulement deux, iels vont...

- Moony, interrompit Sirius, c'est pas le moment de leurs faire des reproches. 

- Désolé. 

- On pourrait leurs envoyer un hibou ? Proposa Fred. 

- Iels changent de campement tout les jours, expliqua Ron. Pour pas se faire repérer justement. Une idée de 'Mione. 

- On va jamais les retrouver. » se chuchota Drago de façon parfaitement audible. 

Georges lui tandis la potion devant le nez pendant que Ron mettait toutes les autres dans son sac. 

Il but et se sentit empli de nouveau d'énergie, comme s'il pouvait enfin respirer après être trop resté sous l'eau. Il ferma les paupières un instant, les re-ouvrit et devint rouge en se rendant compte que tout le monde le regardait. Mais les autres eurent la politesse, heureusement, de ne faire aucune remarques. On les envoya dormir.