83 : sous la tente


Après un léger étourdissement et une fois que son estomac ne semblait être revenu en place, Drago quitta des yeux les feuilles mortes craquelant sous ses mains pour un spectacle plus repoussant. Ron se tenait allongé sur le sol, Hermione penchée à ses cotés, son bras à lui était totalement détruit au niveau de l'épaule, à se demander s'il ne s'était pas fait totalement arraché. Le sang coulait de façon assez impressionnante ce que la jeune fille s'empressa de faire cesser par un sort. Drago s'approcha après la surprise pour nettoyer la plaie avec les quelques sorts de soins qu'il connaissait pour avoir déjà essayé sur lui tandis que Hermione criait à Harry de chercher une potion dans son sac. 

Une heure plus tard, une tenta avait été montée et Ron allongé sur un lit avec son bras bandé mais la blessure était loin d'avoir disparue. Hermione expliqua qu'il avait été désartibulé et qu'il ne pourrait pas transplanner de nouveau avant que la blessure ne soit guérie, ce qui prendrait plusieurs jours... voir des semaines. De toutes façons, Iels n'avaient plus vraiment d'autres endroits où transplanner pour le moment. 

L'atmosphère, en plus d'être glaçante littéralement à cause du froid de l'automne, était aussi glaçante d'émotions négatives. Au moins, iels avaient le médaillon, mais comme iels ne savaient pas le détruire, cela ne changeait rien à la donne. 

Les jours suivants, en plus, Ron fut d'une humeur massacrante. Il trouvait toujours un prétexte pour se plaindre. Du manque de nourriture aux chants insupportables des oiseaux. Mais iels étaient dans une foret, il état difficile d'y bannir les chants d'oiseaux. Et même Drago et son ouïe prodigieuse devaient tendre bien fort l'oreille pour les saisir, alors, ils étaient loin de pouvoir entêter quelqu'un. 

On ne pouvait plus confondre les disputes et les taquineries, cette fois. Ron ne parlait plus que par plaintes. On passa l'horcruxe à Harry, à Hermione, puis à Drago. Chacun à tour de rôle. 

Drago constata en effet que porter le médaillon avait quelque chose qui rendait très irritable. Ces émotions étaient comme décuplée, surtout les négatives. Les sons devinrent particulièrement puissants et il était souvent contraint de se boucher les oreilles pour ne pas avoir à les supporter, il était encore plus insupportable que d'habitude de regarder les autres manger. Et, au bout d'un moment, il sentit totalement vidé de son énergie et se rendit compte qu'il n'avait pas pris ses potions d'aides depuis un bon bout de temps. 

Il ne les avait pas emportées avec lui, c'était Hermione qui avait fait les affaires en quittant le Terrier et elle n'avait pas put savoir qu'il fallait aller regarder sous le matelas pour prendre les fioles. Merlin, ce serait encore plus dur. Mais après tout il avait vécu dix sept ans sans prendre ces potions, il pouvait bien tenir encore un peu ! Même s'il ne savait pas pour combien de temps...

Iels changeaient l'emplacement du campement tout les jours pour ne pas se faire repérer ni par les moldu∙es ni par les sorcier∙es. 

Il se sentit libéré d'un lourd poids en passant le médaillon à Hermione. La vie lui parut bien plus belle, tout d'un coup, il redouta le moment où il devrait le ré-enfiler. 

Hermione ne semblait pas vraiment affectée par le pouvoir du médaillon, bizarrement, alors que Ron était carrément insupportable, même quand il ne le portait pas. On pouvait aussi mettre ça sur le dos de la blessure qui lui brulait souvent l'épaule. 

Au milieu de ce fouillis de malheur, dans lequel on piochait pour ne trouver que des fausses pistes et des mauvaises cartes, il y avait les nuits. 

Sur deux lits et deux fauteuils (encore assez dur car il s'agissait de tasses métamorphosées), on avait répartis le sommeil et on tournait. Sauf en ce qui concernait Ron, car son épaule se tordait sur les fauteuils. Quand Harry ou Drago avait droit au lit, ils s'y rejoignaient et s'endormaient toujours ensemble. Dans ses moments là même l'horcruxe ne parvenait pas à entacher les émotions des deux garçons, c'était un instant doux et unique. Précieux dans la cruauté de la guerre. On oubliait les morts annoncé∙es sur la petite radio de Ron, les provisions difficile, la faim, la soif, les rafleur∙euses -partisan∙tes de Voldemort qui fouillait l'Angleterre à la recherche de né∙es-moldu∙es pour les capturer et probablement les tuer-. On oubliant tout pour se noyer dans une bulle berçante, insouciante.

Au réveil personne ne posait même de questions, pas le temps pour les potins, il fallait continuer à chercher des pistes. Les autres pensaient peut-être que c'était seulement pour ne pas avoir à dormir sur le canapé qu'ils finissaient ensembles. Il est si facile de passer à coté des indices. 

Harry racontait souvent les rêves partagés avec Voldemort sous les sermons d'Hermione qui n'aimait pas qu'il s'introduise dans sa tête. 

Un matin le garçon à la cicatrice raconta que Gregorovitch -le fabriquant de baguettes- avait été tué par Voldemort car il cherchait quelque chose, et que ce qu'il recherchait avait été volé par un jeune inconnu. Ça ne les avançait pas beaucoup et les tensions grandissaient encore et encore. Iels tournaient en rond. Drago manqua de détruire plusieurs objets les fois où il portait de nouveau le médaillon. Il sentit revenir en lui la lointaine colère qui le submergeait souvent durant sa première et deuxième année à Poudlard. Poudlard. Merlin, il donnerait n'importe quoi pour y retourner. L'année précédente semblait tellement loin. Et le manque de potions d'aide se faisait sentir. 

« J'ai trouvé ! » s'exclama un jour Hermione faisant tourner toutes les têtes. 

Elle tenait dans sa main un énième livre de la taille d'une brique dans lequel elle pointait quelque chose avec son index. 

« On peut détruire les horcruxes avec l'épée de Gryffondor !

- Ouais, super, ironisa Ron. Maintenant on a plus qu'à espérer qu'elle tombe du ciel. 

- Il te ressemble un peu quand il est comme ça. chuchota Harry à Drago qui ricana.

- Tu comptes me tromper avec lui ? répondit-il avec une grimace de dégout, tu adores mon coté cynique. 

- Il est bien moins beau que toi. 

Mais leurs échange secret fut coupé par Hermione, portant l'horcruxe autour du cou, qui explosa. 

- RONALD ! Ça suffit ! J'en ai par dessus la tête de ta mauvaise humeur ! Tu me fais une scène tout les jours, c'est insupportable ! Hier t'as piqué une crise parce que je parlais à Harry ! 

- Je n'aime pas te voir proche de lui ! 

Cette fois Hermione n'était pas loin de donner une claque au roux. Elle fonça ses sourcils noirs dégagea une mèche frisée de son visage. 

- Harry est mon meilleur ami ! Tu vas devoir t'habituer à me voir proche de lui ! Mais enfin pour qui tu te prends ! Je commence à en avoir marre de tout ça ! Déjà que je suis la fille et que je gère tout... ça vaut pour tout le monde, j'ai l'impression d'être votre mère, à tous ! C'est moi qui fait avancer les quêtes, c'est moi qui prépare toutes les affaires, et en échange je me prends des insultes et des jalousies, vous pourriez au moins être reconnaissants ! 

- Je ne suis pas jaloux ! contesta Ron. 

- Tu es l'incarnation de la jalousie ! Tu m'étouffes ! 

- Hé bah si je t'étouffe tant que ça, je ferai peut-être mieux de me casser, visiblement, personne n'a besoin de moi ici ! C'est vrai quoi, s'exclama Ron qui cette fois hurlait pour de bon. Je suis le blessé, je vous ralenti, je suis en trop ! Je l'ai toujours été, en plus. Tu te plains qu'on est pas reconnaissants alors qu'on passe notre temps à te rappeler à quel point tu es belle et intelligente et, moi tout ce qu'on me dit c'est que je suis maladroit et que je ralentis les plans. »

Il souffla lourdement, dégagea brutalement l'entrée de la tente et sortit, un petit sac sur le dos. 

Drago regarda le roux leurs tourner le dos, sans réagir pendant un moment. Ces dernières phrases avaient résonné très fort en lui, peut être parce qu'il n'avait plus ses potions d'aides et qu'il se sentait continuellement comme un poids. Sauf la nuit, avec Harry. 

« Ron ! »

Il courut sans réfléchir pour aller le chercher. Il n'était pas doué pour consoler les gens, mais il pourrait s'en sortir avec quelques efforts, il en était sur. Il arriva à sa hauteur et tenta de lui parler, mais soudain, ils perçurent tout les deux des sons de pas crissant sur les feuilles rouges. Des mangemorts, probablement. Et ils étaient trop loin de la tente pour y retourner maintenant. Ils se cachèrent derrière un arbre.

« Tu peux transplanner, maintenant ? demanda Drago à Ron. 

- Ma blessure a cicatrisée. acquiesça-t-il. Vas dans la partie moldue de Londres, on nous y reconnaitra pas. On reviendra ici dès qu'on pourra... »

Drago saisit la main de Ron et ils transplannèrent dans un "CRAC", oubliant que le campement changeait de lieu tout les jours. 


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top