71 : Noël

Média : @fantalf.art (instagram.com)

Tw : Homophobie internalisée

Il était hors de question de passer Yule sans Sirius mais le Square Grimmaurd était un peu petit pour accueillir tout le monde, par rapport au Terrier, alors on implora Dumbledore d'autoriser Sirius à quitter son domicile le temps d'une soirée. 

Il refusa. 

Sur le moment, Drago le détesta, mais étant donné qu'on retrouva le Terrier en feu le lendemain après une attaque gratuite de Mangemorts, tout le monde s'accorda à dire que ça avait été une grande chance de s'être réuni∙es chez Sirius et Remus. 

Les Weasley n'étaient pas encore reparti∙es chez elleux et Ron dormait dans la chambre voisine mais pour une fois Drago n'avait pas hésité à faire venir Harry dans son lit une fois les yeux de tout le monde clos pour la nuit. C'était Yule, la magie de ce moment vaudrait le risque de se faire prendre. 

Il sentit Harry contre lui dès son réveil, ils avaient dormit enlacés. Il faisait encore nuit noire au dehors, il devait être très tôt. 

Comme il ne pouvait pas admirer, Drago caressa les cheveux, la peau... pour voir avec le toucher. En tendant l'oreille, il entendait parfois comme de petits ronronnements de contentement qu'il savait mêlés à des sourires. 

Souvent le matin il regardait Harry comme un tableau, maintenant il suivait les lignes comme on toucherait la statue d'un musé si on en avait le droit. C'était une nouvelle façon de découvrir, toute aussi unique. 

« Tu me chatouilles. rigola Harry. 

- Et toi tu as les pieds glacés. 

Le garçon à la cicatrice avait collé ses pieds contre ceux de Drago. Les siens étant plus chaud, il devait servir à Harry de petit radiateur, mais il n'empêchait que c'était très désagréable dans l'autre sens. Drago avait l'impression qu'on avait posé deux glaçons sur ses pieds. 

- Il est quelle heure ? demanda Harry. 

- Qu'est ce que tu veux que j'en sache ? grommela le blond. 

L'hiver la nuit était longue, il pouvait aussi bien être minuit que six heures du matin. Comme les yeux du blond n'était pas piquants de fatigue, il pencha plutôt pour la première solution. 

Comme souvent au réveil, la seule réponse à une taquinerie de Drago fut un baiser échangé dans le noir. Malgré le fait qu'ils faisaient ça depuis plusieurs mois, la magie ne disparaissait pas. L'amour ne se fanait pas non plus. Cela était à la fois incroyable, car il était plaisant de toujours ressentir cette sensation d'une bulle se tissant autour d'eux deux... mais c'était aussi cauchemardesque car ils craignaient de voir la flamme s'éteindre, ou bien que quelqu'un les percent à jour. Merlin, pourquoi cette idée continuait-elle de faire si peur à Drago ? Il savait bien que Harry n'avait pas peur, lui. 

- Joyeuse Yule. réalisa le garçon à la cicatrice. 

- Joyeux Noël, lui répondit Drago. 

Il avait retenu que les moldu∙es appelaient cette fête "Noël". C'était d'ailleurs également comme cela que la nommait les Weasley. Le therme "Yule" était surtout présent chez les sang-pur pour s'éloigner le plus possible d'une tradition qui sonnerait moldue. 

- Je suis sure que tu vas avoir un pull de Molly. rigola Harry. 

Drago fit la grimace en s'imaginant avec un pull décoré d'un gros "D" doré. 

- Pitié ! rit-il la tête dans le coussin. En plus je n'ai pas de cadeau pour elle, j'en ai seulement offert un à Sirius et Remus pour les remercier de m'accueillir. 

Harry plaça une main sur son coeur avec un air faussement outré qu'on peinait à voir dans le noir. 

- Tu n'as même pas pensé à moi !

- Bien sur que si, patate ! Toi, Ron et Hermione vous avez des cadeaux. Vous avez intérêt à la aimer parce que j'ai dut demander de l'argent à Sirius pour vous en acheter !

Harry resta silencieux une seconde puis se moqua :

- Attends, tu veux dire que tu as acheter un cadeau à Sirius avec l'argent de Sirius ?

- Oui... bon... c'est l'intention qui compte. » se renfrogna le blond. 

Il mit une mine boudeuse dans le noir et Harry l'embrassa une fois de plus à son plus grand bonheur. C'était peut-être l'euphorie de Noël, mais il ne pouvait plus s'en empêcher. Il avait envie de le couvrir de baiser et de le toucher... et ce n'était pas suffisant à ses yeux. Même si Harry avait refusé d'aller plus loin que ça pour le moment. Il soupira. 

« Tu vas offrir quoi, alors ? demanda Harry en le lâchant ce qui fit grogner le blond et donna au garçon à lunettes un sourire sadique. 

- Pour Remus et Hermione, facile, j'ai pris des livres. Pour Ron un casque de Quidditch histoire qu'il ne se fasse pas éclater les neurones qui lui reste pendant un match et... 

Il s'interrompit. Perdit son sourire. Pourquoi avait-il pensé à ça ?

- Et ? poussa Harry. 

- Une bague pour ma mère. 

Il s'attendait à ce que le garçon à la cicatrice soit déçu, le trouve faible d'être incapable de couper totalement l'amour qui l'unissait à sa même, mais à sa surprise il le vit esquisser un sourire dans l'obscurité. 

- Je ne pensais pas dire ça un jour, mais t'es trop mignon. 

- Je ne suis pas mignon ! se vexa faussement le blond en croisant les bras. 

Harry rigola, peut-être même un peu fort, mais Drago lui intima de se taire. 

- Quoi ? demanda le brun, la main du blond sur la bouche. 

- Quelqu'un arrive par là ! » répondit celui-ci d'un air soudainement sévère. 

Il avait appris à reconnaitre quand un personne allait ou n'allait pas ouvrir sa porte mais aussi de qui il s'agissait. Quand les pas étaient rapides et assuré il était sur que la personne ne s'arrêterait pas mais quand on s'arrêtait devant la porte cela voulait dire que quelqu'un s'apprêtait à entrer. Remus frappait toujours, Sirius ne frappait jamais. 

Cette fois-ci, en voyant que les pas avaient cessés sur le pas de la chambre, Drago croisa les doigts pour qu'il s'agisse de Remus. Si on décidait de frapper, il aurait peut-être le temps de trouver une solution pour virer Harry. 

Les deux garçons échangèrent un bref regard de panique avant que le blond ne pousse brutalement Harry hors du lit. Il tomba sur le sol avec un bruit sourd et Drago, qui n'avait pas bien mesuré sa force se força à ne pas rire de la chute ridicule en chuchotant un « Désolé !».

La porte s'ouvrit, la lumière artificielle émanant du couloir éblouissant les yeux de Drago. Il mit quelques instants à apaiser ses pupilles en plein myosis mais finit par entrevoir la silhouette de Sirius qui lui faisait un grand sourire. 

« Salut ! Heure des cadeaux ! Joyeuse Yule !

Parfois, iel se comportaient réellement comme un∙e enfant. 

Iel allait clore la porte, mais bien sur, comme la vie le faisait toujours pour Drago, il fallut que quelqu'un fasse quelque chose au mauvais moment. Ici se fut Harry qui fut prit d'une quinte de toux sans aucune raison -ce crétin n'étant même pas enrhumé- coupant Sirius dans son élan. 

Le coeur de Drago cessa de battre. 

Sirius l'interrogea du regard. Harry, par terre à coté du lit à un endroit où sa∙on parraine ne pouvait pas le voir cessa de bouger pour se faire oublier. 

« Tu n'es pas seul ? demanda le∙a Black, qui sous le coup de la surprise se fichait d'être trop intrusif. Peut-être estimait-iel d'ailleurs qu'étant donné qu'iel avait la charge de Drago iel était libre de connaitre tout de ses fréquentations. 

Paniqué, il resta silencieux et se leva hors de son lit prenant au passage Harry par le bras et le plantant devant Sirius dont les yeux dévirent deux soucoupes. 

- J'ai juste fait un cauchemar ! répondit vainement la garçon à lunettes qui n'était lui-même pas sur de lui. 

Sirius les regarda, ses yeux retrouvèrent une forme normale et iel se mit à rire. Les adolescentes échangèrent un regard confus. Iel se calma un instant plus tard, levant un sourcils. 

- Tu essayes vraiment de me faire avaler ça ? 

Harry regarda Drago en soupirant. 

- C'est seulement que Drago ne veut pas qu'on en parle. 

- Ouais, c'est ça, mets moi ça sur le dos ! se fâcha Drago.

- Bah quoi ? C'est vrai non ?

Sirius les interrompit avec une grimace. 

- Ok ok ! Je veux pas semer la pagaille, si vous voulez pas que ça se sache c'est votre droit. Désolé si j'ai eu une réaction bizarre, j'étais juste surpris∙e. »

Drago ne pouvait plus parler. Harry hocha simplement la tête et Sirius finit par repartir sans un mot. 

Une fois la porte de nouveau close, le garçon à la cicatrice regarda Drago d'un air de peine qui faisait comprendre qu'il aurait bien aimé pouvoir parler librement de tout ça avec Sirius. Le blond se courba d'avantage. Il aurait voulu donner à Harry ce qu'il demandait : le pouvoir et le courage de s'assumer. Mais il n'en était pas capable. Il comprenait bien Blaise, maintenant, quoi qu'il fasse, la voix de son père s'installait toujours dans sa tête pour lui rappeler qu'il n'avait pas le droit de faire tout ça. 

Il refusa la main que lui tendait Harry et ils descendirent dans un silence pesant pour aller ouvrir les cadeaux. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top