Le Chemin de Traverse n'avait plus rien de semblable à lorsqu'il l'avait quitté pour la dernière fois. Les boutiques bariolées de couleurs d'où sonnaient des rires tonitruant avaient fermée pour la plupart. Les rues grouillantes de mondes étaient déserté et, pour le peu de personne qu'il y avait, le sourire courtois des sorcier∙es s'était transformé en trait tirés par la guerre. Car oui, ici, on sentait pour de bon qu'il se tramait un début de guerre. Des affiches de criminel∙les jonchaient les murs de briques des allées, des personnes priant aux miracles se tenaient dans les coins sombres... On entendait des sanglots étouffés, des bruits répétés... le pire était que certaines personnes présentes ici avaient l'air de ne pas voir la différence avec avant. Tout avait changé, tout avait changé en l'espace d'un été, mais comme le changement s'était opéré sous leurs yeux iels ne s'étaient rendu∙es compte de rien. 

Seule tâche étincelante parmi la noirceur, le magasin de Fred et Georges brillaient de mille feu, véritable goutte d'eau au fin fond d'un désert. Même Drago laissa échapper une grimace d'admiration en le découvrant. De l'intérieur, il était encore plus impressionnant. Certes, les magasins sorciers étaient souvent de très beau endroit mais celui-ci était véritablement spectaculaire, le genre de magasin dans lequel on avait envie de se perdre durant de longues heures en y entrant. On avait jamais tout découvert à l'intérieur. 

On aurait presque put croire que toute la foule du chemin de traverse avait trouvé refuge ici, les mines tristes s'effaçaient dès le premiers pas ici. 

« Salut ! cria Ron à ses frères. 

Ils ne lui répondirent absolument pas mais quand Ginny les salua à leurs tour ils se précipitèrent pour saluer le groupe. 

- Salut, vous allez bien ? 

- Très bien et vous ? demanda Hermione. Ça a l'air de bien marcher !

- M'en parle pas, cette année on va rendre la famille riche avec tout ce qu'on a !

- Salut Ron ! interrompt une voix. 

Lavande Brown pour une fois loin de Parvati Patil, faisait un signe de main à Ron qui ne savait pas comment réagir mais était heureux que quelqu'un lui prête attention après le vent qu'il s'était pris de la part de ses frangins. 

- Salut Lavande. répondit-il perplexe. 

Ayant obtenu ce qu'elle cherchait, la jeune fille partit sans rien ajouter, laissant le roux un peu déconcerté. 

- C'était quoi, ça ? 

- T'as une touche avec elle. répondit Drago. Hermione, dépêche toi d'agir, c'est maintenant ou on risque de se retrouver avec d'horrible bébé Ron-Lavande partout. 

Une grimace de dégout s'imprima sur le visage de Hermione et Drago afficha un air victorieux avant que celle-ci ne se défende :

- Mais enfin, n'importe quoi ! »

Et à ce moment là, horrible timing parfait, Drago aventura ses yeux au delà de la vitrine du magasin et croisa le regard de Blaise. Merlin, que pouvait-il bien faire là ? 

Blaise n'avait clairement pas l'intention d'entrer dans une boutique de ce chemin là, et ce qui se trouvait au delà de ce chemin n'était que l'Allée des Embrumes. Allée qui, pour le coup, n'avait clairement pas souffert de la faîte depuis le début de l'été, bien au contraire. 

Dès que Fred et Georges furent loin, il s'empressa d'en parler à Harry, Ron et Hermione. 

« Bah quoi ? Il a bien le droit d'aller acheter ses livres. dit Ron en levant les yeux au ciel.

- Les sang-pur n'achètent pas leurs livres, leurs domestiques s'en chargent ! s'exclama Drago. Et puis j'ai un mauvais pré-sentiment : On voulait faire de moi un mangemort pour punir mon père et je me suis échappé... mais on allait me confier une mission importante, je ne sais pas ce que c'est, mais elle était essentiel et ça ne m'étonnerai pas que Voldemort en ai profité pour embaucher un autre petit-mangemort. 

- Et tu penses que c'est Zabini. compléta Harry. 

- Mais enfin c'est totalement tiré par les cheveux ! s'exclama Hermione. Tu viens juste de prendre le nom du premier Serpentard venu. Pourquoi ce serait lui !

- Des familles de sang-pur il n'y en a plus beaucoup en Angleterre ! Dans le monde nous ne sommes que 28 ! Et des sorcier∙es qui ont le bon profil pour être mangemort, du coup, il n'y en a que quatre, maintenant.

- Toi, Parkinson, Nott et Zabini. Crabbe et Goyle sont trop crétins. affirma le garçon à lunettes. 

- C'est pas vrai ! Tu vas le suivre dans son délire ? dit Hermione en croisant les bras. Elle commençait à parler un peu trop fort, alors iels sortirent précipitamment de la boutique. 

- Je vous rejoins ! »

Cette phrase n'eut aucune importance car même si Hermione était septique, tout le monde marcha dans les pas de Drago après qu'il se soit aventuré dans l'allée de embrumes. 

Leurs pas résonnaient très fort dans le calme en comparaison avec la cacophonie de la boutique Weasley. Harry eut vite le réflexe et sortir la cape d'invisibilité pour qu'iels puissent toustes se dissimuler à l'intérieur. Malheureusement, avec tout ça, iels avaient perdu la trace de Blaise. 

Une fois en lieu de nouveau sur, Drago se débarrassa de la cape et soupira.

« Allez, c'est pas grave, tu as toute l'année à Poudlard pour l'espionner. rassura Harry à moitié honnête, à moitié pour plaisanter. 

- Tu ne comptes pas sacrifier tes études pour ça, j'espère ? 

Les trois garçons soupirèrent en coeur. 

- C'est bon, je me suis peu-être emporté, peut-être que Blaise n'a rien fait du tout et qu'il adore seulement se comporter comme un tueur en série très suspect en trainant au milieu d'un quartier très mal réputé. C'est vrai quoi, c'est une jolie promenade du dimanche. 

- Voilà ! s'exclama Hermione qui n'avait visiblement pas saisi la partie sarcastique de la phrase du blond. 

- Super, plus besoin de suivre le crush de Drago, on peu repartir. dit Ron qui portait un sac de manuel scolaires depuis un bon bout de temps. 

Le visage de Drago se décomposa. Ron avait visiblement voulu se venger de toutes les allusions que le garçon faisait sur Hermione et lui et, à sa façon, il avait plutôt bien réussit. 

- J'y crois pas ! J'ai visé juste ! 

- Ta gueule. Parle pas de ce que tu connais pas. répondit fondement Drago. 

Ron leva les yeux au ciel, regarda Harry qui se mordit les lèvres. 

- J'ai dit quelque chose de mal ? demanda le roux en voyant le visage de son meilleur ami. Tu sais quelque chose. 

- Je... pense qu'il est temps de rentrer.» soupira Harry ce qui laissa à son ami une grimace déçue.