61 : le fugitif
Média : psychomindset
TW : Maltraitance (promis, c'est la dernière fois)
Les premières appréhensions s'étaient tristement révélée à la hauteur de Drago. Il le constata très vite, ce n'est pas comme si quelqu'un cherchait à le lui cacher. L'absence de son père était à peine un soulagement, car dès la première soirée au manoir, le blond compris que les étés de profonds ennuis étaient révolus.
Bellatrix ne lui jetaient que des regards noirs quand elle le regardait et Narcissa ne le faisait même plus. La première fois que sa tante lui parla, Drago eut l'impression de recevoir des coups de sabre dans tout son corps. Elle ne parlait jamais pour ne rien dire et quand elle disait quelque chose c'était toujours une mauvaise nouvelle. Pas une blague sombre, pas un ordre sec, seulement des déclarations. Cette femme n'était de toute évidence pas faite pour les interactions sociales, certes, Drago non plus, mais Drago avait changé avec le temps et même s'il avait souvent des pré-jugés -il fonctionnait ainsi- il finissait toujours pas s'ouvrir aux autres. Bellatrix était bien au delà de l'idée misanthrope, elle était inhumaine.
Elle prit Drago par le bras après un diner plus froid que la caverne d'un Yéti, le fit s'assoir sur une chaise. Elle lui avait vainement expliqué le destin qu'elle lui réservait mais il ne l'avait jamais vraiment pris au sérieux. Pour la première fois, les perspectives lui firent peur.
De nombreuses fois, elle recommença à l'entrainer dans une chambre et à s'amuser avec ses pensées. Le but était de faire de lui un excellent occlument ce qui fut chose faite. Il serait mort si elle avait fut avoir accès à certains de ses souvenirs, alors il apprit extrêmement rapidement pas contrainte. Aucune image de Cédric, de Blaise, de Harry ou bien même des combats, de la société que les autres appelaient Ordre du Phénix ne fut filtré par les attaques de la femme. Il laissa les mémoires précieuses dans les méandres de son cerveau, les ressortant seulement quand il était sur qu'elle était loin.
Quand il comprit pourquoi cette femme mettait tant de volonté dans quelque chose de ce genre, son sang ne fit qu'un tour. Elle le préparait. Tout comme on pouvait goinfrer un animal avec de le manger, elle lui préparait de parfaite capacité pour devenir mangemort.
Elle était très proche de Voldemort, la plus proche de toustes, peut-être. Elle lui vouait comme un culte. Folle amoureuse, probablement. Ou bien croyant si fort aux idées du mage-noire qu'elle était prête à tout sacrifier pour y compris son équilibre mental. Parce qu'elle ne vivait pour rien d'autre que lui, comme si toutes les actions qu'elle faisait étaient faites en son nom.
Narcissa, elle, avait disparu. On savait qu'elle se trouvait encore dans la maison à car elle assistait toujours aux déjeuners et diners, mais malgré sa présence, elle n'était plus là. On aurait dit que son corps seul était existant. La plupart du temps, elle ne touchait même pas à son assiette et gardait les yeux vides. Drago ne fit rien, Bellatrix non plus. Il n'était pas dans leurs caractère de se soucier des autres et leurs propres douleurs étaient assez dures à entendre. Drago aurait parfois voulu échanger quelque mot avec sa mère, comme avant, mais il n'en avait pas l'occasion et se savait pas comment s'y prendre. Maintenant, iels étaient ennemi∙es.
Un mois de l'été s'était écoulé et une série d'horreur avec. Cette fois, Drago pouvait le reconnaitre, il s'agissait de maltraitance. Il regrettait de l'avoir admis trop tard. Avant ça il n'y avait jamais eu de douleurs directes, seulement des douleurs mentales tirées d'un abandon... mais maintenant Bellatrix n'avait pas de retenue. Des sorts volèrent contre Drago, les séances d'occulmentie n'étaient pas des parties de plaisir... Il en voulait à son père, à sa mère... absent∙es tous∙tes les deux. Et sa tante lui faisait mal pour de bon. Il avait toujours refusé le mot "maltraitance", maintenant il avait envie de le revendiquer.
Il n'y avait peut être pas de coups à répétition, mais quel père et quelle mère vend ses ciller son fils comme esclave au Seigneur des Ténèbres ?
Être mangemort était la dernière chose que Drago voulait.
.
Il serra des vêtements dans sa malle. Il avait pris des vêtements semblables à ceux des moldu∙es en restant dans la gamme du noir et du blanc. Il ne voulait pas s'aventurer dans une façon inconnue de s'habiller, mais il ne voulait pas non plus porter sur lui son héritage aristocratique. Il saisit ses affaires de classes, sa baguette dans sa poche, ce qu'il avait put trouver sur la musicomagie et une photo de ses parents, pour se souvenir de l'époque où il avait encore fois en elleux. Avait-il été aveugle ou était-ce elleux qui s'étaient perdu∙es en chemin ? Surement un peu des deux.
Il devait faire vite. Dans ses stupides cours de parfaits mangemorts, sa tante lui avait appris à transplaner. Il n'avait pas son permis et ne s'en sortait pas à la perfection, mais c'était déjà ça. Avec toute la magie noire qui plantait autour du manoir personne n'intercepterait un transplannage clandestin.
Il serra la poignée de sa malle, mit une capuche sur sa tête. Son coeur battait vite et le souvenir de sa mère le hantait mais... mais il n'avait pas le choix. Bellatrix avait dit que ce serait ce soir là... S'il ne partait pas maintenant, il ne partirait jamais.
Dans un CRAC ! il se trouva à Londres. Pas tout à fait à l'endroit prévu, mais il n'en était pas loin. Il était trop tôt le matin pour que qui que ce soit puisse le voir.
Il se faufila entre les immeubles de pierre pour atterrir devant les jumeaux du Square Grimmaud. Il y avait le 11, le 13, mais pas le 12. Il ne savait pas réellement comment ouvrir le passage. L'entendrait-on, s'il hurlait de l'extérieur ? Il aurait dut venir par cheminette mais dans la panique il n'y avait pas songé.
Il grimaça en sortant sa baguette, s'assurant que personne ne pourrait le voir. Il avait légèrement peur de l'avertissement liée à l'utilisation de la magie en dehors de l'école mais se persuada qu'on ne pourrait jamais retrouver sa trace s'il faisait cela dans une rue peu fréquentée, bien proche d'un habitat sorcier.
Il tenta plusieurs sorts connu. Aucun ne marcha.
Il finit par s'asseoir sur le sol -dans un endroit propre tout de même- et par sortir un livre de sa malle. Quelqu'un sortirait ou entrerait forcement de cette maison à un moment ou un autre !
Cela n'arriva cependant que plusieurs heures plus tard. Le garçon s'était probablement endormit sur le béton car il n'eut aucun souvenirs de quoi que ce soit entre son arrivée et le moment où Remus Lupin lui secouait l'épaule avec un air inquiet.
« Mais qu'est-ce que tu fais là ? »
Drago se frotta les yeux puis les planta dans ceux de son ancien professeur. Il regrettait un peu d'être venu ici. Il avait été odieux avec Sirius, la fois précédente... mais c'était ça ou se faire marquer. Il expliqua en trois mots la situation à Remus qui le fit entrer dans le bâtisse. Sirius les y accueillit avec un drôle d'air. Il y avait de la surprise, beaucoup d'empathie et une à-peine-identifiable touche de fierté.
Il voulu s'excuser, tout expliquer... mais dans sa fatigue et sa journée mouvementé il devenait mutique. Sirius n'insista pas pour obtenir quoi que ce soit, iel hocha seulement tristement la tête et le fit monter à l'étage, poussant la porte d'une chambre.
C'était une chambre terne et froide, mais elle restait plus agréable que celle du manoir Malfoy, que le garçon voyait se noyer de plus en plus dans les ténèbres. Il y posa ses affaires, n'eut pas le courage de s'encombrer de formules de politesse et s'effondra lourdement sur "son" lit, dormant enfin en paix depuis ce qui semblait faire des mois.
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