59 : bataille

Il avait à peu près aussi envie de se rendre au Ministère de la Magie après cette journée interminable que de nettoyer l'intégralité de Poudlard avec un coton tige mais il changea d'avis en voyant le visage de Harry. Il avait perdu son angoisse, déjà, pour la balayer avec de la persévérance. Il montait sur un sombral que Drago ne voyait pas et invita les autres à faire de même. Luna, Ginny et Neville avait rejoint le quatuor et c'était le∙a blond∙e qui avait eu l'idée d'utiliser les créatures obscures pour se rendre à destination. 

Drago était méfiant et pouvait voir que Hermione -qui était montée à l'avant du sombral indécelable avec lui- l'était tout autant. Ou peut-être était-ce parce que le vol n'était pas le fort de la jeune fille. 

Il atterrent dans un coin caché et entrèrent aisément dans le Ministère. Il n'était pas interdit d'y aller et iels connaissaient la route... du moins Harry, Ron et Drago la connaissait. 

Le Ministère était un bâtiment grandiose au centre duquel on trouvait une grande place ornée d'une fontaine. Il y avait tant de fenêtre, d'étages, d'ascenseurs, de détails du monde sorcier, qu'il était impossible de tous les lister. Drago les avait déjà entrevu les quelques fois où il avait implorer son père de l'emmener avec lui au travail. Il était petit lorsqu'il était venu ici pour la dernière fois, il aurait donc pensé que le paysage serai moins impressionnant maintenant qu'il avait grandit, mais non, il l'était toujours autant. C'était une beauté différente de celle de Poudlard. On ne se sentait pas bien dans le ministère. Il ne revoyait pas l'idée d'une seconde maison, c'était une beauté plus froide mais plus profonde. Quelque chose d'impressionnant et de majestueux qui donnait l'envie de se faire oublier. 

Iels coururent vite dans les couloirs heureusement remplis du ministère, quelques-un∙es d'entre elleux sous la cape d'invisibilité de Harry pour une présence moins suspecte dans ce lieu. 

.

C'était là. Comment on le savait ? On ne le savait pas. Mais on suivait Harry aveuglement et lui avançait sans faire attention aux autres, les yeux fixés seulement sur son objectif. Pour Harry, c'était clair : Sirius se tenait quelque part entre ses murs et il fallait l'en sortir. Pour les autres, c'était moins clair. Iels n'avaient rien vu, rien entendu, iels se fiaient à Harry mais doutait de ses visions. Il n'était jamais prudent de faire confiance à des visions, moldue ou non. 

Drago entra à la suite de Harry dans le plus longue pièce qu'il n'avait jamais vue : La seule source de lumière étaient des boules bleues qu'on devinait être des boules de cristal, posées sur des étagères comme on aurait rangé des grimoires. Il y en avait des rangs interminables si bien qu'elles se perdaient dans l'obscurité de la pièce avant qu'on ne puisse en voir la fin. 

Des prophéties. 

Le mot s'imposa à Drago sans qu'il ai besoin d'y réfléchir. Il se tourna vers Harry, celui-ci était loin de penser à des prophéties, il cherchait quelque chose du regard. 

« Iel devrait être là ! répondit le garçon à la cicatrice à la question silencieuse de Drago. 

- Je t'avais dit que c'était peut-être un piège ! » s'écria-t-il, sortant sa baguette car s'apprêtant déjà  à voir surgir une armée de mangemorts derrière lui. 

Harry tendit curieusement sa main vers une sphère turquoise dans laquelle se mouvait une douce fumée. Le blond se plaça instinctivement plus près de lui et ils sursautèrent tout les deux en entendant une voix connue. 

Ce n'était pas une voix grave, mais elle appartenait à un homme. Drago le reconnu immédiatement et sentit son sang se geler dans ses veines mais Harry dut attendre que la silhouette se dessine dans la faible lumière pour le reconnaitre. 

Cheveux blonds, yeux bleus, cane, longue cape. Même si on ne voyait pas son visage, couvert par un masque d'argent, Iels devinèrent. Lucius Malfoy. Cette fois ce fut Harry qui se plaça devant Drago, la sphère dans la main. Les jointures de ses doigts étaient blanches tant il la serrait fort, elle allait finir par se briser à la force de ses mains. 

Lucius Malfoy croisa le regard de son fils, quelque chose de curieux passa dans ses yeux, peut-être une envie de capituler pour ne pas avoir à mettre son enfant en danger, mais la lueur s'en alla, il ignora le blond pour se concentrer sur ce qui devait être sa mission, imposant sa main pale à Harry pour qu'il lui remette la pierre. 

Comme le garçon refusait, De nouveaux visages masqués menacèrent. On ne les vit pas arriver, on sut seulement qu'ils étaient là, apparu en un instant, comme des fantômes. 

Après celui du père Malfoy, une silhouette ôta un loup de son visage et s'approcha du groupe d'enfants. Iels auraient dut être tétanisé∙es, songea Drago. Il était, lui. Il avait déjà vu cette femme et elle lui avait fait très peur, cette fois, elle semblait avoir retrouvé toutes ses forces ce qui était encore pire. 

En voyant Bellatrix, Neville lança le premier coup de baguette. Premier d'une longue liste. 

D'abord, la fuite parue être la solution, Drago se laissa porter par les mouvements des autres, lançant des sorts quand il fallait tirer, courant quand il fallait courir. Sa tête jonglait de la peur que ses camarades ne soient blessé∙es à la peur de blesser son père. Il ne le tuerai pas, bien sur, mais si un de ses sorts le touchait ce serait le début d'une bataille qui continuerait bien au delà des murs du ministère. 

Surement parce qu'iels étaient plus jeunes, iels parvinrent à fuir assez vite de la salle des prophéties, plus vite que les mangemorts qui compensaient ce qu'iels n'avaient pas en force en sortilèges. Harry coupa une lumière qui venait vers Drago, Ginny tira Luna pour la rendre plus rapide avec d'exploser malencontreusement une à une les sphères qui contenaient des prédictions et des nuages. Iels n'eurent pas le temps de voir ce qu'une prophétie libérée provoquait en se fracassant contre un sol car iels sortirent de la pièce sans se retourner. 

Le soulagement qui envahi Drago à l'idée d'être sauf ne dura qu'une seconde. À présent, il chutait et eu un violent impact avec un carrelage... du moins, quelque chose qui ressemblait au toucher à un carrelage car la luminosité était trop faible pour y voir quoi que ce soit... 

Il reconnu la main qui avait prit son bras et qui lui lança un sort pour l'empêcher de bouger. Lucius lâcha son fils et s'avança vers Harry, qui se tenait au centre de la pièce. 

C'était une autre pièce sombre, cette fois-ci illuminée seulement par quelque chose qui ressemblait à un portail entre un monde d'esprits et de vivants. Le portail était gris, il formait comme une galaxie dessinée au graphite dans une sorte de dolmen de pierre. 

En cercle presque parfait autant du petit monument, les camarades de Drago étaient chacun∙es retenu∙es par un∙e disciple de Voldemort : Neville par Bellatrix, Hermione par Greyback, les autres, il ne les connaissaient que de vue. Au centre, dangereusement proches du dolmen, son père était face à Harry. 

À ce moment là, Drago aurait battu son père à mort, aurait affronté tout ses regards méprisants, l'aurait poussé dans la substance immatérielle argentée du portail s'il avait sut que cela pourrait sauver Harry. Mais le sortilège de son père l'empêchait de bouger, il ne pouvait qu'assister au spectacle, totalement impuissant. 

Avec ses yeux seulement, donc, il nota que des adultes de leurs camps était arrivé∙es à leurs rescousses. On comptait Maugrey, Remus et Sirius... mais aussi d'autre personnes qu'il ne connaissait pas comme un grand homme noir vêtu de ce qu'il décrypta comme étant une toge ou bien une fille qui semblait assez jeune -le même âge que Fleur Delacour, environ- avec des cheveux violets explosifs tant ils étincelaient. Ces nouveaux et nouvelles arrivant∙es se battaient à merveille, dans un combat hypnotisant que Drago aurait admirer avec plaisir dans d'autre circonstance mais son coeur était trop occupé à s'emballer pour Harry, qui se battaient au milieu des adultes tandis que les autres faisaient de leurs mieux pour sortir en douceur. 

Et puis.

Une rupture dans l'affrontement. 

Drago voulu hurler sans pouvoir bouger les lèvres quand il vit un rayon vert caractéristique se précipiter sur Sirius. Il était déjà immobile, mais son corps se paralysa pour de bon jusqu'à son fonctionnement cérébral devant la scène. Sirius allait être touché∙e par le rayon, en courant vite il aurait été facile de le pousser de la trajectoire du sort... mais il ne pouvait plus bouger, et les autres ne le voyait pas...

Il eu l'impression de voir le monde au ralentit, durant les fractions de secondes qui prirent l'étincelle à courir dans l'air, vers sa cible... Et puis de nouveau, son coeur s'emballa, de surprise, cette fois. 

Par miracle, Sirius s'était juste à tant retrouvé∙e plaqué au sol par une force invisible. Bellatrix Lestrange, trop surprise que son sort n'est pas abouti, n'eut pas le réflexe de retenter de tuer sa∙on cousin∙e et iel eu le temps de s'échapper avant tout ça, partant quelque part par transplannage. 

Drago fut libéré par la fille au cheveux violet du sortilège qui entravait ses mouvements. Il n'eut même pas le temps de la remercier, ni même de s'attarder sur son père, assis par terre, qui regardait les fragments d'une prophétie brisée. Il courut pour rejoindre Harry qui poursuivrait Bellatrix au travers des couloirs du ministère. Il était tard, maintenant, ils étaient vides. 

Les autres sur les talons, il déboula dans la pièce principale du bâtiment où des milliers de fenêtres de verres avaient été explosé par terre. Ici, il se figea et les autres aussi, car un Harry évanoui se trouvait entre un Voldemort et un Dumbledore en duel. 

Voldemort était visible pour la première fois, et malheureusement à la hauteur des espérances de l'imagination de Drago. Il était aussi terrifiant qu'il se l'était figuré. Il recula d'un pas. 

Heureusement, l'homme -pouvait-on vraiment parler de lui comme d'un humain, encore ?- ne fit pas long feu, car au moment où le Ministre de la Magie, suivit de beaucoup d'employé∙es, arriva dans la pièce, la bouche-béante face à celui qui était indéniablement de Seigneur des Ténèbres, il se volatilisa ne laissant aucune trace derrière lui. 

Drago aurait surement dut se préoccuper de son père, à qui quelqu'un avait passé les bracelets et qui le regardait avec des yeux noirs, mais il ne lui accorda pas un geste et couru vers Harry. Les autres eurent le même réflexe. Quelques paparazzis l'abreuvèrent de flashs lumineux mais, en un instant, tout cela fut loin. 

Quelqu'un devait avoir transplanné car le groupe -assez hétéroclite, vu de l'extérieur- se trouva face à la devanture du 12, Square Grimmaurd. 

Iels de bousculèrent pour entrer, se sentant enfin en sécurité. Drago laissa le soulagement envahir son corps. Il se lassa tomber sur une table, ayant encore du mal à réalisé tout ce qu'il avait esquivé. 

Luna et Ginny étaient agrippées l'une à l'autre. Ron et Hermione s'étaient imperceptiblement rapproché∙es. Harry sauta dans les bras de Sirius dès qu'il le∙a vit et ne se sépara plus d'ellui avant d'avoir eu la certitude qu'iel n'allait pas lui fondre entre les doigts. Quand Harry lâcha Sirius, ce fut Remus qui se précipita sur ellui pour le∙a serrer et l'embrasser, n'ayant strictement rien à faire de si on les voyait ou pas. Il n'y eu pas de réactions, ce n'était pas le moment. 

« Moony, tu peux me lâcher, je vais pas fondre. 

- J'ai eu tellement peur. » souffla le dit-Moony en contemplant Sirius. Il avait réussit à le lâcher physiquement, mais l'inquiétude brillait encore sur son visage et il ne pouvait pas s'arrêter de le∙a regarder. 

Il y eu un silence paisible. Tout était allé si vite qu'on se croyait précipitamment tiré∙es d'une longue nuit de sommeil. 

Dumbledore, que personne n'avait vraiment vu car il se tenait dans un coin, prit doucement la parole pour ne pas brusquer les étourdi∙es par le combat. 

« Harry, j'ai à te parler. »

Drago voulu prendre la main d'Harry, l'entourer de ses bras, l'embrasser, lui parler pendant des heures et l'empêcher de suivre Dumbledore, juste pour cette fois. Harry allait finir par tomber de fatigue, il tenait à peine débout...

« Et, Miss Granger. Nous vous devons beaucoup, je ne sais pas ce que nous serions sans vous, mais vous devez rendre à César ce qui est à César.»

Il dit cela en faisant un geste vers Minerva McGonnagall qui venait d'arriver par cheminette, catastrophée, comme en témoignaient ses cheveux gris parsemés de suie. 

Hermione esquissa un sourire et passa sa main sous son pull pour défaire l'attache d'un collier d'or qu'elle tendit à sa professeure de métamorphose. Durant le petit instant que dura l'échange, le blond reconnu le retourneur de temps, le collier que son amie avait acquit durant sa troisième année. 

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