49 : Pénélope

Média : starlitsilvereyes (tumblr.com)

Mention de mutilations / blessures / maltraitance

Pour la première fois, Harry arrive à avoir une conversation normale avec Cho. Ron joue très bien au Quidditch quand personne ne le regarde, mais il a le trac quand il joue en public. Percy écrit à Ron pour lui conseiller de soutenir Ombrage et de s'éloigner de Harry. Ron déchire la lettre. Sirius vient parler à Harry dans la cheminée de Gryffondor et explique que le ministère a peur que Dumbledore n'entraîne les élèves pour se faire une armée.

Plus le temps passait, moins Drago aimait le Quidditch. Il aurait volontiers troqué la séance d'entrainement contre une terrible heure de révision avec Hermione -qu'il pouvait aisément lancer sur le sujet de l'avancée de la S.A.L.E s'il n'avait pas la motivation de faire ses devoirs.-

Ron, en revanche, semblait aimer de plus en plus le fameux sport de balais. Il ne jouait que rarement car il ne faisait pas partit de l'équipe mais on pouvait aisément voir qu'en regardant les joueur∙euses voleter dans l'air, ses yeux brillaient comme quand il regardait Hermione. Ce type là non plus n'était pas maitre dans l'art de la dissimulation d'émotions. 

« Tu devrai songer à l'inclure dans l'équipe si tu deviens capitaine l'année prochaine, glissa le blond à Harry qui triturait ses gants de protection en cuir brun. Il meurt d'envie de jouer, ça crève les yeux. 

- Il veut passer les sélections, révéla le garçon à la cicatrice en souriant. Il joue très bien quand personne ne le regarde. 

- Comment tu le sais alors, tu es personne

- Ouais, j'ai une vie aussi pourrie que celle d'Ulysse. répondit Harry, cette fois c'était son gant qui glissait de son poignet qui lui donnait du fil à retordre. 

- Ouais, 10 ans à rentrez chez lui comme toi tu passes des années à affronter Voldy. soupira le blond. J'ai pigé. T'es vraiment pas subtil en références.

- Je ne pensais réellement pas que tu aurais une référence aussi moldue, sang-pur. 

- Moi je ne pensais réellement pas que tu étais capable de faire une référence aussi complexe, je ne te croyais pas capable d'ouvrir un livre. Et si tu étais plus cultivé tu saurai que jusqu'à l'Antiquité l'histoire moldue et l'histoire sorcière est la même, la séparation à eu lieu au Moyen-Age. 

- Ne te méprends pas, je n'ai lu qu'un résumé de l'Odyssée, pour qui tu me prends ? Je ne suis pas un premier de la classe comme toi et Hermione.

- Je ne suis pas un premier de la classe ! s'écria le blond, outré. 

- Oh si, tu es l'incarnation du badboy premier de la classe. 

- Ça aussi, tu l'as lu dans un résumé de bouquin ? 

- En fait, c'est Hermione qui me l'as dit, c'est tout ce que j'ai retenu sur son monologue des histoires romantiques et des différences de réceptions d'une oeuvre en fonction du genre des lecteur∙ices...» 

Harry s'était perdu lui-même dans sa phrase. Mais il avait peut être vu juste sur un point, en tout cas, car Drago était désormais en train de se questionner réellement sur les différences de réceptions d'une oeuvre en fonction du genre des lecteur∙ices. Il songea qu'il irait en parler avec Hermione pour en savoir plus... ce qui lui fit réaliser qu'il était définitivement un premier de la classe... Morgane... 

Avec tout ça, les deux garçons n'avaient pas saisit un mot de la stratégie de jeu. 

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Cependant, l'entrainement se déroula sans accro. En temps que gardien et poursuiveur, la stratégie n'était pas bien importante pour remporter la victoire, et ils n'avaient remporté haut la main. Si haut, que Cho Chang s'était glissé à la sortie du vestiaire pour féliciter Harry. 

Sans qu'il ne sache pourquoi, cela fit lever les yeux aux ciel à Drago. Cette fille lui faisait ressentir un dégout presque aussi fort que celui qu'il éprouvait pour Ombrage, surtout quand elle tournait autour de son ami. C'était la première fois qu'iels se parlaient, de là où il étaient il ne les entendaient pas mais il décryptait aisément leurs mots maladroits, leurs joues rouges, leurs sourires timides... cela aurait put être un joli manège comme celui qui se dessinait à chaque contact entre Ron et Hermione, mais c'était tout autre pour lui. Il les trouvaient pathétiques, loin d'être mignon∙nes, vraiment pathétiques. 

« C'est ta tête normale ou tu es en colère ? demanda Ron, sortant du vestiaire de Quidditch, en regardant Drago regarder le spectacle. -Jolie mise en abime.-

- Elle sera réellement en colère si j'ai encore à voir ta gueule. » marmonna le blond du tac au tac avant de réaliser ce qu'il venait de dire et de s'excuser avec une grimace. S'il était doué pour étouffer un rire ou un cri, il y avait cependant des piques de réparties qui lui venait naturellement et qu'il ne pouvait s'empêcher de lâcher sans réfléchir. Il les regrettait rarement, mais il avait conscience du mal qu'elles pouvaient faire alors il tentait de les contrôler.

Au loin, Harry se sépara de Cho, retournant vers ses amis avec un pas bien plus rapide que d'habitude, rouge comme une tomate, dans une attitude qui aurait fait sadiquement rire Drago dans une autre situation.  

« T'as fini avec ta Circé ?» grommela le blond quand le garçon à la cicatrice fut assez proche pour l'entendre. 

Cette fois-ci Ron et Harry le dévisagèrent sans comprendre. Vivement qu'il retrouve Hermione. 

Hermione, justement, se tenait comme souvent en tailleur prêt de la cheminé et parcourait sans un clignement de paupières un livre plus gros qu'une brique. Les trois garçons vinrent s'installer à ses cotés d'un même mouvement, ce qui lui fit faire un bond que Pattenrond imita, comme connecté à elle, avant de jeter un regard mauvais à Ron. 

« C'était comment, le Quidditch ? s'informa-t-elle par pure politesse au près des concernés. 

- Harry a savouré sa victoire. Marmonna Drago assez faiblement pour ne pas être entendu. 

- Plutôt pas mal.» répondit Harry avec un grand sourire. Il sortit un début de devoirs coincé dans un manuel pour en rédiger la suite.

Le coeur de Drago s'arrêta. Il était assis juste à coté de Harry, ça lui sauta aux yeux. Cependant, il ne dit rien. Les blessures, quelles qu'elles soient, il connaissait bien. Ses morsures en croissants de lune avaient été suffisamment présentes dans sa vie pour qu'il apprenne à cacher, vivre et comprendre comment vivre avec des traces rougies sur la peau. 

Il savait que quand on voyait les traces d'un∙e autre, il était préférable de ne pas poser de questions directement dessus, mais plutôt de demander à cette personne comment elle allait. Il savait que si les cicatrices étaient anciennes, la curiosité malsaine était inutile, il n'avait nul besoin de connaitre leurs histoire. Il savait aussi qu'empêcher à tout prix les gens de se faire du mal n'était pas la solution, qu'il fallait avant tout régler le problème de fond. Les cicatrices n'étaient que les manifestations physiques d'une douleur mentale, c'était celle-ci qu'il fallait guérir. 

Ses traces, pourtant, ne ressemblaient pas à celle qu'un être se faisait ellui-même. Elles étaient loin de ses morsures, loin des scarifications de certain∙es, loin des plaques de stress rouges causées par les ongles frottés sur la peau des mains de Neville, loin des bleus que d'autres adoraient exhiber comme un cri de détresse. Ses marques là avaient été faites par quelqu'un d'autre, ce qui les rendit bien plus choquantes aux yeux de Drago. Il pouvait tolérer et comprendre qu'une personne se blesse, il pouvait tolérer qu'on blesse une personne, mais il détestait profondément voir les marques d'abus de pouvoir sur le corps de Harry. 

Il plissa les yeux. La main du jeune homme était en partie grise, de la couleur de ses sorts de soins qui recouvraient les blessures pour les soigner plus vite, mais on distinguait de petits traits trop précis pour avoir été laissés au hasard. 

« Je ne dois pas dire de mensonges.»

Un frisson parcouru le blond, il oublia ce qu'il savait sur la façon la plus habile de parler de tout ça et agit instinctivement, se laissant submerger par ses émotions :

« C'est cette face de truie qui t'as fait ça ? 

Il n'avait pas crié assez fort pour que les dernières personnes présentes dans la salle commune l'entende, mais Hermione et Ron tournèrent vers lui des visages confus. Harry tenta de couvrir son bras par une manche de sa robe d'uniforme. Sans succès. 

- C'est rien. 

- Non ! C'est pas rien ! s'écria Hermione en voyant la main à son tour. 

- Merlin, qu'est ce qui t'ai arrivé ?» demanda Ron, les yeux ronds devant la peau de Harry. 

Les nombreuses pupilles du groupe détaillaient toutes la blessure. 

Drago tenta de ne pas s'imaginer à la place du garçon, il continua, provocateur mais loin d'être taquin, et toujours en colère d'avoir dut supporté le flirt ridicule de Harry et Cho :

« C'était ça, ta "retenue"?» s'exclama-t-il scandalisé.

Il n'obtient qu'un regard noir. 

Harry fut sauvé par un curieux bruit, comme un toussotement dans les flammes. 

« Il n'y a plus personne ? demanda une voix avant qu'elle ne soit suivie d'un visage aux cheveux longs, un instant plus tard. 

- Sirius ! s'exclama Harry, quittant le fauteuil rouge pour s'agenouiller devant le feu. 

En effet, le visage de Sirius remplissait maintenant les flammes. Iel avait meilleure mine que la dernière fois que Drago l'avait vu∙e, en troisième année, mais ses cernes restaient profond et le reste de ses traits tout aussi fatigués. 

- Comment vas-tu ? Avec Ombrage, ça se passe bien. 

- Je vais bien, mentit Harry en guettant les réactions des autres, les cours d'Ombrage sont des tortures, elle refuse qu'on utilise la magie. 

- Ça ne m'étonne pas, marmonna Sirius, le ministère s'intéresse beaucoup trop aux affaires de Poudlard, ses derniers temps. Iels craignent le retour de Voldemort, et iels craignent que Dumbledore ne forme une armée, c'est pour ça qu'iels essayent de contrôler vos cours, maintenant. 

- Une armée ? Pourquoi ? 

- Je l'ignore. Une armée pour prendre le contrôle du ministère, sans doute. expliqua Sirius. 

- Pourquoi Dumbledore voudrait prendre le contrôle du ministère ? » s'indigna Harry. 

Mais on entendit une silhouette dévaler les escaliers menant aux dortoirs, ce qui coupa court aux conversations. Sirius dût partir sans un salut. 

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« Je suis désolé. chuchota Drago, plus tard, quand on entendait aisément les respirations régulières des autres garçons dans le dortoir joliment obscur. 

- De quoi ? murmura Harry.

- La situation dans laquelle je t'ai mise, avec tes marques, tout à l'heure. J'aurais dut le faire avec plus de tact. 

- C'est bon. » 

Harry s'était naturellement décalé pour laisser une place à Drago et son coussin à ses cotés. 

« Tu veux que je vienne ?

- Si tu veux. Je dors mieux avec toi. 

- Tu m'étonne, je te sers de puching-ball toute la nuit. 

- Hé ! C'est pas vrai !

- Non, j'avoue, c'est pas vrai. Mais t'as la tête de Pattenrond qui a faim quand tu dors. 

- Hé ! Toi ta la tête de Pattenrond blasé tout le temps. se défendit pitoyablement Harry. 

- Wo ! On peut pas dormir en paix les amoureux !? » Intervint la voix lointaine de Seamus étouffé par un rideau. 

Drago devint aussitôt mutique et se tourna sur la gauche pour tourner le dos à Harry, qui, de son coté levait les yeux au ciel. 

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