27 : incident
Le même soir -même si Drago ne l'apprit que le lendemain puisqu'il avait séché le diner pour ne pas avoir à supporter les regards bizarres de ses ami∙es- la tour des Gryffondor fut attaquée par Sirius Black. Plus précisément, la grosse dame fut poignardée, sa toile totalement déchirée. On ne la retrouva qu'un peu plus tard, en cavale dans un autre tableau, ce qui, pour une aristocrate en robes à crinolines, était assez humiliant.
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« Ouvrez vos livres page 394.» ordonna le professeur Rogue en entrant dans la salle de Défense contre les Forces du Mal.
Les élèves, qui s'attendaient à voir le Pr Lupin, en particulier Neville qui voyait l'un de ses professeurs préférés être remplacé par sa plus grande peur, ne comprirent pas la situation. Drago et Hermione, en revanche, assis cote à cote, échangèrent un mouvement de têtes entendu.
Nous étions à la fin d'un mois, qui correspondait par hasard à la pleine lune. La nuit précédente, durant la longue discussion avec Potter, la lumière du satellite bleu éclairait le ciel comme en plein jour. Le Pr Lupin devait se remettre d'une longue nuit de transformation. Cela expliquait son apparence de vieillard fatigué, d'ailleurs.
« Vos livres.» répéta le parrain de Drago, ses yeux noirs fixés sur lui de façon particulièrement dédaigneuse.
Potter n'avait peut-être pas tellement tord, songea Drago, les adultes l'entourant depuis ses premiers pas exerçait sur lui une intimidation, une dominante. Pourtant il arrivait encore à y voir de l'amour déguisé en haine.
Le blond lut la fameuse page 394 pour y découvrir des documents sur les lycanthropes. Bien sûr.
Le programme de Défense contre les Forces du Mal n'en était absolument pas aux bêtes nocturnes, mais M. Rogue devait trouver un plaisir sadique à humilier le M. Lupin dans sa propre salle de classe. Il avait l'air d'un véritable diable, dans sa cape noire, parlant de sa voix grave avec ses traits de visages plissés comme s'il était constamment en colère.
Le cours fut éprouvant pour beaucoup y compris pour Drago lui même. Il ne faisait plus parti des favori de Rogue... il ne savait pas pourquoi, ni quand c'était exactement arrivé, mais le professeur le méprisait autant que Potter, désormais. Et le garçon dut s'avouer à lui même que lorsqu'on comptait parmi les ennemi∙es de Rogue, la cohabitation durant les heures de cours se faisait plus dure.
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Et bien sur, après l'impressionnante addition de tracas qui s'étaient accumulés durant les dernières heures, on ne pouvait plus s'attendre à de la tranquillité.
Drago se réveilla boudeur, d'un nouveau rêve tragiquement agréable dont le principal protagoniste était Cedric Diggory. Il fut d'abord soulagé. Il avait souvent peur qu'un de ses rêves se sorte des frontières de son cerveau et qu'il ait céder à quelque chose dans le monde réel... puis il se souvint qu'il devait se confronter dès l'après-midi au garçon car il jouait dans un match contre Pouffsouffle... Merlin.
Il croisa les doigts pour que Diggory manque à l'appel. Ce qui ne fut pas le cas, car la vie aimait rendre les choses fracassantes en empêchant les petits vœux de se réaliser.
Il croisa ensuite les doigts pour ne pas avoir ni à parler, ni à toucher le garçon... Il bégaya lamentablement quand celui-ci lui dit pardon en le bousculant et quand il effleura sa main en voulant ramasser du matériel. Tout ses souhaits s'inversaient, visiblement. Il se força à ne pas penser que la main était douce comme il l'avait prévu... Il se força à ne pas penser aux rêves, non plus.
Un fois envolé, il se concentra sur le jeu, sur les balles à gober pour qu'elles ne franchissent jamais l'arceau... Il contorsionna tellement ses pensés pour n'avoir aucunes distraction qu'il vit trop tard la silhouette encapuchonnée qui avalait une nouvelle fois l'âme de Potter, comme ce jours là, dans le train.
Il ne fit pas un geste en le voyant tomber de son balai jusqu'au sol, puis en voyant le balai s'écraser en mille morceau. Il était trop haut pour l'entendre, mais il imaginait que le bois cassé avait du faire un beau bruit fracas. Il ne vit pas non plus grand chose, à cause de la pluie. Mais dès qu'il comprit il laissa tomber les cages pour filer en piquet vers le sol et vérifier si tout allait bien.
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Désormais ses pensés n'étaient pas volées par Diggory, mais par Potter.
Il se tenait avec Ron, Hermione, les frères Weasley et un certain nombre d'autres Gryffondor, autour du lit de l'infirmerie dans lequel gisait son ami. Hermione, se rebellant toujours contre les choses injustes, essayait de trouver une explication à la présence de détraqueurs dans l'enceinte de l'école, Ron mangeait pour combler le stress et Drago restait mutique.
Iels étaient un peu inquièt∙es. Même s'iels savaient que Potter n'avait rien de grave, le voir inconscient sur un lit était stressant, sans vraiment qu'on sache pourquoi. Les frères Weasley faisaient des blagues mais cela n'empêchait pas le cerveau de Drago d'imaginer le pire.
« Et s'il mourait ? » Qu'est ce que ça lui ferait, s'il mourrait ? Maintenant ou bien poignardé par Sirius Black ? Ou bien assassiné par Voldemort ? Ça lui faisait bizarrement très mal d'imaginer ça, plus qu'avec d'autres personnes.
Heureusement Potter ouvrit vite les yeux il se fut ceux de Drago qu'il rencontra en premier.
« J'espérais trouver le prince charmant, pas le crapaud.» dit-il d'abord avec un air amusé.
Hermione fut la seule à faire sortir un petit gloussement sincère, puis elle soupira en se rendant compte que personne ne la comprenait.
« C'est moldu.» justifia-t-elle.
« En fait tu viens de me traiter de crapaud ? réalisa Drago un peu tard. T'es gonflé ! Moi qui me suis empressé d'aller t'emmener à l'infirmerie quand tu es stupidement tombé dans les pommes !
- Merci, ô, mon sauveur ! Que ferais-je sans toi ?
- Tu mourrais, et ça nous ferais des vacances. Tu passes ton temps à frôler la mort de toute façon !
- Je peux pas mourir, je te manquerai trop !
- Mais ils s'insultent où ils se parlent normalement, là ? demanda Dean.
- Ils se parlent normalement. répondit Seamus, incertain.
- Mais ils sont en train de se souhaiter la mort l'un de l'autre. Je comprends pas. insista Dean.
- C'est vraiment bizarre. J'y pense, Harry ! Ton Nimbus 2000 est foutu ! s'exclama Seamus sans aucun tact tandis que quelqu'un ouvrait la bâche qui couvrait le balais fracassé.»
Potter regarda les morceaux de bois avec tristesse, mort de déception à l'intérieur. Il pourrait emprunter les balais offerts par l'école... mais ce ne serait pas pareil que ce balais là. Il était beau, rapide, et puis il y tenait. Il ne possédait pas grand chose, alors n'importe quoi devenait précieux.
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Celleux qui avaient veillé sur Potter quittèrent leurs posts et s'éparpillèrent petit à petit dans le château. À présent, il ne restait plus que Ron qui jouait aux échecs avec Harry et Hermione et Drago qui lisaient des livres sur les chaises. Parfois, le blond levait la tête pour se moquer de Potter se faisant "laminé par un rouquin".
Deux autres "rouquins" revinrent un peu plus tard, en veillant à ce qu'aucun∙e adulte ne puissent les voir comme s'ils s'apprêtaient à faire une bêtise.
« Psst, Harry !
L'interpellé leva la tête de sa fatiguant partie d'échecs perdue d'avance.
- Mm ?
- On sait que tu voudrais allez à Pré-au-Lard et on a un plan !
- Un plan ? s'exclama Ron, curieux.
- La ferme, toi ! ricana le frère que Drago supposa être Georges. Tiens, prends cette merveille !»
Il tenait dans sa main un vieux parchemin qu'il tendit à Potter puis il sortit sa baguette.
« C'est quoi ce truc miteux ? grimaça Harry.
- "C'est quoi ce truc miteux ?"? répéta celui qui devait être Fred. Ce "truc miteux", c'est la clef de notre succès, ça nous fait un peu du mal de nous en séparer mais on se dit que tu en aura plus besoin que nous ! Georges ?
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ! récita Georges en tapotant sa baguette de bois contre le papier.
Tout le monde se pencha pour observer ce que racontaient les tâches d'encres qui étaient apparues sur le papier.
- "Messieux Lunard, Queudever, Patmol et Cornedrue ont l'honneur de vous présentez, la Carte du Maraudeur." lut à voix haute Potter.
- Nous leurs devons beaucoup. »
Il ouvrit la dite-carte pour découvrir ce qu'elle contenait et son expression blasée s'éclaira.
« Ne me dites pas que c'est...
- Une carte...
- ...Avec les déplacements de tout le monde...
- ...Ce qu'iels font...
- ... À chaque heures de la journée !
- Trop cool ! s'exclama Potter.
- Vous ne m'en avez jamais parlé !» s'offusqua Ron.
Mais ses frères l'ignorèrent superbement.
« Quand tu as finit de t'en servir, n'oublie pas de dire...
- "Méfaits accomplit !"
- ... Sinon tout le monde pourra la lire.»
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