26 : coup de poing

Média : Stiin

Tw : Homophobie, mention de maltraitance 

Iels étaient silencieux∙ses, maintenant. Hors de la pièce aux livres, et marchant lentement dans un couloir parce que la fille tentait d'avancer à tout petits pas pour avoir le temps d'en parler. Elle ne le fit pas, pourtant, elle savait que lorsque quelqu'un n'était pas de l'avis de Drago, celui-ci n'était pas du genre à revenir sur son opinion, il était plutôt celui qui voulait imposer son mode de pensé de ne jamais se remettre en question. Elle aussi, d'ailleurs, se remettait rarement en question... mais dans ce cas précis c'était parce qu'elle savait que c'était Drago qui avait tord. Elle ne lui en voulait pas vraiment, lui cherchait des excuses, des raisons... avec l'éducation qu'il avait probablement eue on pourrait lui en trouver, des excuses... mais elle pensait qu'il avait changé. 

« Qu'est ce qui ce passe ? demanda Potter en les voyant arriver dans le dortoir avec des mines défaites. 

- Occupe toi de ton cul, le balafré. lâcha Drago en tirant les rideaux de son lit pour avoir la paix. Certaines fois, il regrettait vraiment qu'il n'y ai pas de chambres individuelles pour les élèves en dehors des préfet∙es. 

- Merci, Blondie, bonne nuit.» répondit Harry qui se fâcha. 

Les autres échangeaient des regards perplexes. Dans le cas de Dean et Seamus, ils étaient toujours en train de se demander si Potter et Drago étaient en train de jouer ou de se disputer. Ils ne se parlaient quasiment que par sarcasme et il était parfois dur de saisir s'il se déroulait ou non une vraie dispute. En général ce n'était pas le cas, mais cette fois-ci, comme Ron leurs demanda implicitement de ficher le camps, ils déduisent que la colère n'avait pas été une comédie. 

Une fois Dean et Seamus loin, Hermione écarta les rideaux du baldaquin du blond qui lisaient un livre à la lueur d'une lampe à huile -un lumos n'étant pas bien pratique pour voir clair-.

« Drago... je sais que ça doit te faire bizarre, mais c'est quelque chose à accepter... ça ne peut pas changer. 

- De quoi vous parlez, exactement ?» demanda Ron. 

Hermione soupira. 

« Je faisais certaines recherches sur le professeur Lupin... introduisit Hermione. Et puis... Nous avons découvert quelque chose qui n'a vraiment pas plus à Drago...

- Évidement ! Je- Je n'y crois pas ! On lui faisait confiance à ce type et en fait, il est mauvais... Il est fourbe... je n'en reviens pas. Je croyais que c'était un bon prof et en fait il ne vaut pas mieux que celui qui avait Voldemort à l'arrière de sa tête !

Ron poussa une sorte de glapissement et Hermione ouvrit de grand yeux. 

- Eu... je veux dire Vous-savez-qui. corrigea Drago.»

Potter s'approcha un peu. 

« Malfoy, Hermione, vous avez découvert quoi exactement ? 

Les concerné∙es échangèrent un regard. 

- C'était il y a longtemps, et puis, c'est sa vie privée... tenta Hermione. 

- Vous avez découvert quoi ?! » Insista Potter. 

Quand il le voulait, il pouvait vraiment être autoritaire à faire frémir. Hermione soupira. 

« Un article d'un magazine stupide. Où il y écrit que... que... eu...

- Mais quoi ? se mit également à pousser Ron.

- Que le professeur Lupin a embrassé ce connard de Sirius Black quand ils étaient à Poudlard, voilà ! lâcha Drago donc la voix se brisa légèrement.»

Il y eut un blanc. Plusieurs réactions totalement opposées s'enchaînèrent :

« Bah c'est pas si grave, si ? demanda Ron.

- Sirius Black est un criminel ! l'engueula aussitôt Hermione.

- Bah il y a deux secondes tu disais que tu étais pas d'accord avec Drago !

- Parce que Drago s'en fout que Sirius Black soit un assassin, son problème, c'est que Remus Lupin ai embrassé un homme ! 

- Sirius Black est pas assassin, il devait être quelqu'un de bien au moins en apparence quand le prof l'a embrassé, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs et d'embrasser les mauvaises personnes, je vois pas en quoi ça nous regarde ! s'exclama le garçon roux qui cette fois-ci hurlait carrément sur Hermione. Il n'aimait pas être prit pour un imbécile et il commençait à en avoir marre que son amie le contredise à longueur de journée. 

- Ça nous regarde parce qu'on confie notre éducation à quelqu'un comme ça.» grimaça Drago. 

Il se se l'avouait pas, mais la peur d'être "comme ça" figeait son sang dans ses veines. Il était de la famille de Sirius Black, après tout. Il savait que Sirius Black était l'un des seuls membre de la famille à s'être retrouvé à Gryffondor... tout comme lui. Et cette envie d'embrasser les garçons... Peut être qu'une malédiction l'avait frappé et condamné à vivre une vie similaire à celle du cousin de sa mère. Peut-être était-il contaminé ? 

CLAP !

Le coup partit tout seul. C'était la seconde tarte qu'il se prenait dans sa vie et cela eut pour effet de le faire bouillonner. Que son père lui file une claque était quelque chose, mais que Hermione se permette un coup de poing en plein dans le visage était bien different. Drago l'aurait sévèrement frappé en retour si Ron ne l'en avait pas empêché. 

« Excuse moi, Drago, ça m'a échappé, je suis désolée...» grimaça la jeune fille qui avait l'air d'être sincère. 

Elle aurait mérité une belle pique acérée et acide mais avant qu'il puisse rétorquer quoi que ce soit, Potter le prit par le bras et l'entraina dehors, non sans un mauvais regard pour Hermione. 

« Qu'est ce que tu me veux ? dit Drago, debout, les bras croisés tandis que Harry c'était assis dans la faible clarté de la nuit sur les marches en marbres d'un escalier. 

- Je veux juste te parler, calme toi.»

Le blond soupira et s'assit aux cotés du garçon à lunettes. Il n'avait aucune envie d'être là, il aurait voulu ne voir personne pendant quelques bonnes heures, ou bien aller rendre une petite visite à Myrtle dans les toilettes des filles. Pourtant il obéit, par curiosité, et également parce qu'il n'avait pas envie de se fâcher avec ses ami∙es.

« Bon écoute. soupira Potter. Avant je croyais que t'étais qu'un sale petit con arrogant et prétentieux...

- Merci. 

- J't'en prie. Et, la première fois que j'ai pensé que c'était surement pas le cas, c'est quand j'ai vu ton père te mettre cette claque.»

Drago baissa la tête, honteux. 

« Et j'ai compris que... on se ressemblait plus que je ne le croyais. 

- Je ne vois pas en quoi. Tout le monde t'adore, personne ne te vois comme un petit con arrogant et prétentieux

- Déjà si, il y a toi. Et puis... disons que la famille dans laquelle j'ai grandis n'était pas spécialement fan de moi. avoua le brun.

- Je croyais que tu étais adulé chez tes moldu∙es ?

Potter emit un rire triste. 

- Il y a mon cousin qui s'est souvent amusé à mettre ma tête dans les toilettes avec ses copains. Ma tante qui ne m'a jamais fait un sourire et mon oncle... je crois bien que c'est le pire. J'ai grandis avec un placard en guise de chambre, si tu veux tout savoir. Et puis on m'a privé de nourriture et mis des barreaux à ma fenêtre, l'année dernière. C'est Ron et ses frères qui sont venus me sauver. J'en rigole, mais je me sens très mal quand je suis là bas.»

La plupart des gens auraient dit « désolé∙e », mais Drago se contenta d'écouter. 

« Malfoy, je sais que tu vis le même genre de truc, chez toi. C'est pour ça que j'ai arrêté de te détester. 

- Désolé, Potter, mais tu devrai recommencer à me détester parce que ce que tu racontes c'est de la maltraitance et que moi, on ne m'a jamais maltraité.»

Potter ferma les yeux un instant, reprit son souffle. Il avait l'air sur de ce qu'il avançait. 

« Est ce que tes parents te font sentir comme si tu n'existais pas ?

Le blond repensa aux étés précédents qu'il avait passé seul malgré le fait qu'il y ait son père, sa mère et deux femmes de services chez lui. Il repensa à l'unique conversation qu'il avait partagé avec Narcissa. Il s'était sentit tellement bien, après. C'était tellement rare que sa mère lui parle. 

- Oui. reconnu-t-il. Mais ça ne me dérange pas, on a pas tous besoin de contacts humains...

- Arrête de leurs chercher des excuses, réponds juste à mes questions et ferme là !

- T'es vraiment nul pour rassurer les gens, tu sais. 

- Merci, toi aussi. Le garçon à la cicatrice reprit : Est-ce qu'iels te forcent à t'isoler ?

Le garçon pensa à la période où il s'était forcé à ne pas bien s'entendre avec les Gryffondor pour faire plaisir à son père. Pourtant, cette décision était venue de lui !

- En quelque sorte. 

- Est-ce que tu as l'impression de devoir te battre pour mériter leurs amour ? 

Complètement. Pensa-t-il. 

- Parfois. Dit-il.

- Est-ce que tu te sens en sécurité avec elleux ?» 

Il ne voulut pas répondre à celle-ci, mais son corps le trahi le lui faisait détourner le regard. 

« Mes parents ne me maltraitent pas ! Iels ne m'ont jamais privé de rien, jamais frappé -enfin, une seule fois-... ce ne sont pas des personnes malveillantes ! Je les aimes. Je ne comprends même pas pourquoi tu me parles de ça maintenant !

- Justement. J'y viens. Patiente, un peu ! reprit le garçon à la cicatrice. Tes parents ne te maltraitent peut-être pas, si tu ne veux pas appeler ça comme ça, tant pis. Mais tu te sens pigé avec eux. Ton éducation a été lourde, écrasante au point qu'il y a des choses que tu ne te permet même plus de penser. Moi j'ai toujours sut que Oncle Vernon était un abruti, avec toute sa bouffe et ses plaintes devant sa télé, mais peut-être que s'il avait été beau, charismatique, bon manipulateur... j'aurais adhéré à tout ce qu'il me disait.

- Je vois bien que tu parles de mon père, là. La subtilité c'est pas ton truc.»

Harry esquissa un sourire. Puis continua pour arriver à son but initial :

« Tu sais, parmi toutes les conneries que mon oncle balançait devant sa télé, il y a eu cette fois là où on voyait deux filles s'embrasser. Il les avait aspergé d'insultes, c'était pitoyable. Mon cousin était tout petit à coté de lui et il faisait exactement la même chose. 

- Vous allez arrêter avec ça ? Hermione et toi on dirait que vous avez monté une secte !

- Tu es notre ami, on veut juste pas que tu penses comme ça. Je ne veux pas que tu pense comme mon oncle. Je sais qu'au fond tu es très different de lui. Personne ne te pousse à avoir les mêmes opinions que nous mais... réfléchis-y. Je pense que c'est plutôt ton père, le sectaire, dans l'histoire. 

- Ce serait bien que tu arrêtes de t'acharner sur mon père, aussi. 

- Mouais, j'essaierai. Désolé.

- En fait, t'as l'air vachement sage pour quelqu'un qui vient d'une famille aussi pourrie, Potty. 

- C'est parce que ma famille à moi ce n'est pas celle-là. J'en ai une bien meilleure, maintenant.»

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top