20 : sombre été
L'absence de Dobby se faisait sentir. Il était de tradition que les elfes de maisons soit acheté∙es en même temps qu'une maison elle-même et qu'on ne les libère jamais, même si tout le monde savait comment faire, à moins de la mort d'un propriétaire et, dans la plupart des cas, iels étaient immédiatement revendu∙es. Le cas ici présent était donc extrêmement rare. Jamais une grande famille de sorcier∙es encore jeune n'était privée de son esclave.
La question c'était posé entre les parents Malfoy, de racheter ou non un nouvel elfe, mais on décida à la place d'embaucher une cuisinière et une femme de ménage à la place, car avoir un elfe qui n'était pas Dobby rappellerait à Lucius la façon dont il avait été humilié par Harry Potter à la fin de l'année scolaire.
Drago ne vit jamais les deux nouvelles employées. Il paraissait qu'il s'agissait de deux soeurs jumelles qui avaient l'air très âgé et très pauvre bien qu'elles n'aient en réalité qu'une cinquante d'années, mais c'était tout.
De son coté, il restait dans sa chambre, comme toujours, faisant ses devoirs, comme toujours... et parfois pensant, tout simplement. Il arrivait qu'il s'éveille avec l'une des chansons moldues du post de radio de Dean dans la tête, il faisait alors de son mieux pour la garder le plus longtemps possible en mémoire, histoire que ce petit détail fasse au moins la différence entre ses longues journées monotones.
Il faisait très chaud, dehors, et Drago ne partit pas en vacances cette année là. Son père prétendait avoir beaucoup de travail et s'être vu refusé ses demandes de congés. Ce qui était probablement le cas... Il devait rattraper la façon dont il avait forcé ses collèges à signer le formulaire de renvoi de Dumbledore l'année d'avant.
Dans tout les cas le soleil semblait narguer Drago qui restait dans sa chambre. Il aurait put aller dans le jardin, mais dès qu'il essayait il se retrouvait seul dans l'herbe et réalisait que c'était tout aussi ennuyeux.
Son père ne l'avait pas grondé, peut être était-il trop occupé à se disputer avec Narcissa, il se contentait de faire comme s'il n'existait pas. Et c'était douloureux, mais toujours moins douloureux que de se faire hurler dessus.
Drago arrêta également de manger avec ses parents à l'heure des repas sans même leurs demander leurs avis. À la place quelqu'un -qui devait être sa mère- faisait monter des assiettes dans sa chambre. C'était un soulagement de ne plus passer une trentaine de minutes dans le salon avec une ambiance si tendue, mais cela faisait aussi Drago se sentir horriblement seul. Il considérait la solitude comme une alliée quand il arrivait à ne pas penser à elle, mais dès que l'ennui débarquait, elle se faisait forte et intenable.
Il compta les jours sur un calendrier, une croix noire à chaque nouveau matin. Même si les croix s'approchaient de plus en plus du rond dans lequel il avait inscrit « RENTRÉE », il avait l'impression que le temps passait au ralentit.
Quelques instants de ses vacances sortaient du lot, comme la fois où il avait balancé son gel pour ne plus jamais en remettre ou bien toute les fois où il croquait dans des pommes. Il avait l'impression de ne manger que ça, mais il adorait les pommes, surtout les vertes car les rouges et les jaunes avaient un gout trop sucré.
Une fois il écrit une lettre à Potter qu'il froissa et balança dans sa corbeille l'instant d'après. Il n'était tout de même pas désespéré au point d'écrire à Potter. Il ne savait même pas si le garçon était son ami ou s'il lui avait parlé deux trois fois pour le remercier de les avoir aidé l'année précédente.
« Sing with me, sing for the year
Sing for the laughter, sing for the tear
Sing with me if it's just for today
Qu'est ce que c'est, la suite, déjà ?»
Cette chanson là était celle qui s'invitait le plus souvent, le matin, dans sa tête. Il ne l'avait écouté qu'une fois et il l'avait adorée. Le problème, c'est que comme il ne se souvenait plus de la fin, elle restait dans sa tête pendant des jours. Il n'en avait même pas appris le titre. Il écrivit les quelques paroles ont il se souvenait et se promis de tenter de retrouver la suite.
Il essaya également, un jour, en descendant dans le petit salon dans lequel personne n'allait jamais, de jouer la mélodie sur le petit piano noir. Il était là depuis un bon moment, surement trop vieux, mais la magie l'empêchait de se désaccorder.
N'ayant rien à perdre il ferma la porte et tapota sur des touches, au hasard, à la recherche d'un son semblable à la première note de la mélodie. Il ne se souvenait pas non plus des premières paroles, alors il tenta les notes du refrain. Ce n'était pas parfait, d'autant plus qu'il n'y connaissait pas grand chose en piano, mais ce n'était pas trop mal. À force de répéter, cela donnait même un résultat assez harmonieux.
« C'est joli. Dit un jour sa mère qui passait devant la pièce. Tu l'as inventé ?
- Pas vraiment, ça me trotte dans la tête.
- Je t'entends jouer depuis des jours. Tu es quelqu'un de persévérant, moi je n'ai pas tenu une journée à jouer du piano. Pendant mon premier cours avec mon précepteur, je suis allée me cacher dans la chambre de Bella et je suis restée dans le placard toute la journée.»
Cette anecdote fit sourire Drago.
« Il est à vous, ce piano ?
- Non, à ton père.
- Il sait jouer ?
- Je suppose que oui, sinon nous ne l'aurions pas gardé. Je ne l'ai jamais entendu, mais je crois que ça a un rapport avec la musicomagie.»
Drago hocha la tête, il avait déjà entendu ce mot. Il s'agissait d'une forme alternative de magie pratiquée d'abord par des créatures aquatiques avec leurs lyres. Pour certaines espèces la baguette n'était pas le meilleur moyen de faire de la magie et elles préféraient se battre avec des instruments. Alors, les humain∙es, ne supportant jamais de ne pas savoir faire quelque chose qu'une autre espèce pouvaient faire, tentèrent aussi le coup. C'était donc assez peu répandu, mais il arrivait de croiser des sorcier∙es expertisé dans le domaine de la magie musicale, la musicomagie. Cela expliquait au moins pourquoi une famille de sang-pur conservatrice gardait un instrument de musique moldue entre ses murs.
Narcissa fit un petit sourire avant de laisser Drago seul mais celui-ci l'interpella une dernière fois :
« Merci pour les repas, Mère.
- C'est une idée de Lucius, c'est lui que tu dois remercier.»
Elle avait un pâle sourire, Drago était un peu surpris. Il n'aurait pas pensé que cette attention viendrait de son père.
« Bon courage, Mère.» ajouta-t-il.
Mais elle ne répondit pas, elle n'avait pas entendue, ou bien elle avait fait comme si de rien. Maintenant il s'en voulait de la laisser manger seul avec cet homme. Mais il était un peu tard pour faire marche arrière, alors il se replongea dans la chanson qu'il avait baptisé "Sing for the tear" à défaut d'en connaitre le véritable nom.
---
Je vous spam, je suis désolé∙e. J'ai discuté avec mon chapitre, il ne peut plus attendre. Il s'ennuie quand il est brouillon, le pauvre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top