Vendredi 27 Juillet 2018
         Le Caire, Egypte

Le soleil s'était levé depuis un bon bout de temps sur le pays des pharaons. Les rayons du soleil, comme envoyés par Rê le dieu du soleil en personne, se reflétaient sur le Nil et faisaient planer une atmosphère des plus mystérieuse sur la ville du Caire. En plein dans l'immense capitale égyptienne, un groupe de touristes américains supportaient la chaleur en se tenant debout devant leur car.

L'un d'eux manquait à l'appel. Un jeune homme de 18 ans dont le prénom assez rare et court, Olen, pouvait signifier saint ou rélique.

Toujours allongé sur son lit double, les draps recouvrant son corps dans un désordre sans nul pareil, il osa ouvrir les yeux, incité par un rayon de Rê qui sut se faufiler à travers les rideaux. Dans une tentative pour l'échapper, ses yeux tombèrent sur le réveil qui montrait 7h55. Il sourit, il ne pouvait être 7h55 parce que cela signifiait que dans 5 minutes il devait rejoindre les autres vacanciers.

Toujours endormi et par précaution, il tira paresseusement ses 1m88 le long du lit afin de se préparer. Par pure précaution encore, il tourna ses yeux verts émeraudes vers le réveil. 7h56. Dans un geste brusque, il tomba du lit et courut vers la salle de bain.

Il rinça son visage fin dont la couleur légèrement bronzé contrastait avec ses yeux verts éclatants, mais s'accordait avec ses cheveux châtains sombres légèrement bouclés. Il plongea dans la douche et une minute après il sortit, sécha son corps avant d'enfiler, un caleçon avec un imprimé de chameau, un short kaki mettant en valeur ses mollets d'athlètes, un t-shirt vert sur son torse dénué de poils et enleva le bonnet de bain sur ses cheveux pour le remplacer par un bob, vert. Il enfila ses sandales et récupéra son sac ainsi que son appareil photo à la volée sans un regard en arrière.

Il arriva devant l'ascenseur mais celui-ci venait de partir. Il ébouriffa ses cheveux avant de regarder les escaliers qui était à sa droite. Il souffla et se mit à descendre les escaliers quatre par quatre avant de se heurter à une horde de clients dans le hall. Déjà, il apercevait leur guide faire l'appel. Malheureusement, le grand escalier de l'hôtel était truffé de clients montant et descendant dans tous les sens avec ou sans bagages. Olen chercha rapidement une solution et décida en un éclair de glisser à l'aide de la rampe des éscaliers.

Ni une, ni deux, il s'assit convenablement et se laissa glisser rapidement jusqu'au bas de l'escalier. Arrivé au bout de la rampe, la vitesse qu'il avait emmagasiné le propulsa à l'extérieur de l'hôtel et il se retrouva à plat ventre sur la pelouse en face de l'hôtel, sous le regard médusé de ceux qui étaient là. Il se releva aussitôt avant d'inspecter ses affaires. Son appareil avait pris un coup mais il espérait qu'il soit toujours fonctionnel, quant à lui malgré la terre qui était sur ses vêtements, il allait bien.

- Olen K. Walker?

- Présent ! Présent, dit-il en reprenant son souffle.

- Ok tout le monde est là.

Heureusement pour lui, il était le dernier nom de la liste. Il esquissa un léger sourire faisant apparaître ses faussettes que sa mère qualifiaient d'adorables. Sur le trajet vers le site touristique, Olen jeta quelques coups d'oeil à cette ville qui avait abrité tant de choses, il se laissa emporter dans sa contemplation avant de se prendre un rayon dans les yeux, ils arrivaient déjà dans le désert.

Il s'appliqua aussi vite que possible sa crème solaire, ce n'est pas parce qu'il était un peu marron pâle que cela allait l'empêcher de se faire brûler la peau. Le guide leur donna quelques lignes de conduite comme le fait de rester en file ou encore de bien se couvrir. Sur ce coup-là, Olen ne s'inquiétait pas. Ils descendirent donc tour à tour et dans l'ordre du bus. Lorsqu'Olen mit les pieds au sol, un léger vent chaud caressa son visage. Le groupe suivit leur guide vers ceux qui allaient les conduire dans le désert. L'un de ses souhaits allaient tout de suite être exaucé. Il allait pouvoir monter sur un chameau! Brulant d'excitation, il lui fallut malgré tout quelques minutes pour pouvoir se tenir en équilibre sur ces animaux.

La marche vers le site fût plutôt tranquille. Le soleil bien que frappant, était assez doux. Olen contempla cet espace vierge qui fut bientôt tâché par l'apparition d'une pyramide.

C'était magnifique.

Grande et imposante, sa structure était comme pour ses semblables, un mystère. Comment des hommes sans outils technologiques avancés, avaient pu réaliser un tel chef-d'oeuvre? Il remercia en lui-même ses parents qui avaient financé ses vacances en récompense de son entrée en fac de médecine. Il profitait ainsi d'une année sabbatique payée et comptait en profiter pour visiter les pays d'orgine de ses parents.

Il descendit comme un grand garçon du chameau, qui quant à lui fut attaché au pied de la première pyramide. Le groupe de touristes commença à prendre des photos avec les commentaires des accompagnateurs en bruit de fond. Olen saisit son appareil et cadra les pyramides avant de les capturer dans le petit appareil, qui par la grâce de Rê, fonctionnait encore. Il se détourna ensuite légèrement pour prendre en photo les étendues de sable doré et chaud.

Il rejoignit le groupe en regardant les quelques clichés et par la même occasion gagner un peu d'espace pour ce qui l'attendait. Sur l'une des photos du désert, il aperçut quelque chose d'étrange. Une touffe mauve au beau milieu du désert. Il releva les yeux et aperçut à nouveau la dite touffe qui se mouvait en faisant des petits bonds.

Étrangement attiré par ce mouvement, il quitta discrètement le groupe et commença a avancé vers cette étrange présence. Après avoir suivi la fourrure violette à travers le désert sous ce soleil de plomb pendant un certains temps, Olen se mit à réfléchir sur la possibilité de faire demi-tour.

Puis d'un coup, une immense pyramide fit son apparition dans son champ de vision. Ses yeux devinrent aussi ronds que des billes alors qu'il se demandait comment il n'avait pas pu remarquer cette pyramide lorsqu'il était dans le bus. Ou même depuis la ville tellement elle était immense et dépassait de loin celles qu'il avait depuis lors aperçu. Il réfléchit à cela durant quelques minutes avant de remarquer ce qui l'avait amené ici. Un lapin. Violet? Ce dernier le fixa pendant un temps avant de fuir vers un coin de la pyramide.

- Hey! l'interpela-t-il Où penses-tu aller comme ça ?

Olen le suivit donc avant de se faire avaler comme Alice au pays des merveilles dans un trou, non au pied d'un arbre mais bien au pied de la pyramide. Un cri plaintif s'extirpa de sa bouche alors que dans la pénombre quelque chose brillait.

S'approchant avec une lenteur de serpent tout en cherchant du regard le lapin, il débusqua une entrée qui menait vers une pièce où se trouvait une montagne d'objets en or. Par réflexe, il tenta d'en prendre une photo mais l'appareil ne fonctionna pas, il était éteint. Malheureusement pour lui, il n'avait pas de batterie de rechange, un petit couinement attira son attention. À ses pieds le petit lapin se tenait près d'une plaque où étaient inscrites des écritures qu'il arrivait apparemment à décoder. Se baissant pour mieux voir, il attrapa le lapin qui essayait de se faire la malle.

- Tu vas où toi? Tu vas devoir m'aider à me sortir d'ici.

Il reporta son attention sur la plaque. Elle parlait de harpe et de déesse mais il peinait à bien lire car certains mots semblaient être couverts de poussière. Il tendit son autre main vers cette dernière dans le but de pouvoir la récupérer et de s'en aller avec mais lorsque ses doigts l'effleurèrent, son esprit fût consumé par la brume avant que son corps ne s'écroule sur le sol.

Lorsque ses yeux s'ouvrirent à nouveau, ils rencontrèrent le plafond de son appartement non loin de la faculté. Il avait encore fait ce rêve, cela faisait plus d'un an qu'il était revenu d'Égypte, et un an que ce rêve le tourmentait. Regardant son horloge il vit 7h55. Il sourit. Il allait encore être en retard.

Et merde.