Je cours sans m'arrêter, sans un regard en arrière. La pluie qui s'abat sur Mystery spell est de plus en plus forte. J'ai du mal à voir où mes pieds se posent mais je ne m'arrête pas. Je suis épuisée tout mes muscles me font souffrir mais seul les mots de Jones résonnent dans mon esprit.

"L'ami à qui j'ai téléphoné, avait déjà rencontré une personne possédant ses dons."

"Et un matin elle ne sait pas réveiller."

"2 ans..."

Tout ça n'est qu'un mauvais rêve... Tout ceci n'est pas possible...

Dans un sens, je ne me suis jamais imaginer vieillir comme si mon subconscient connaissait déjà le sort funeste que l'on me réserver.

Tout les chemins qui s'offre à moi me conduisent sans exception vers la mort.

J'arrive enfin devant l'immense portail en fer du manoir. Je suis trempée, gelée mais surtout abattue.

Si je dois mourir ainsi alors je veux jouer une dernière fois !

Je rentre sans même faire attention à ce qui m'entoure. Il me semble entendre vaguement la voix de Nicolae qui m'appelle lorsque je monte les dernières marches pour accéder à l'étage.

À peine la porte de ma chambre ouverte que je me précipite dans mon armoire sans même refermer quoi que ce soit derrière moi.

Comme une droguée cherchant sa dose, je me jette à genoux devant celle ci, balançant les vêtements, chaussures ou tout autre objet ne correspondant pas à ce que je cherche réellement.

Mon étui enfin en main, je le pose avec délicatesse sur mon lit et l'ouvre avec précaution. À la vue de celui ci je ne peux m'empêcher de laisser un soupir de satisfaction sortir de mes lèvres.

Je le prend alors par le manche et le place directement en posant mon menton sur la mentonnière. J'inspire un grand coup et ferme mes yeux.

L'archet en place sur les cordes je laisse ma main s'envoler au rythme des notes.

Comme par instinct, mes doigts s'activent sur les cordes et la mélodie envahi tout l'espace autour de moi ainsi que mon esprit.

Mozart.

Concerto numéro 3.

La douceur des notes que diffuse mon instrument m'apaise et me permet le temps de quelques minutes d'oublier. De tout oublier...

Ma malédiction.

Peter.

Ma vie.

Ma mort...

Les dernières notes se taisent alors une a une laissant seulement place au bruit légèrement plus fort de ma respiration.

Mon bras droit tenant fermement l'archet retombe alors que j'allais faire de même avec mon violon, une présence dans mon dos m'oblige à me retourner.

Peter est là. Il semble surpris mais ne dit rien restant à distance comme si il avait peur d'envahir mon espace.

Fragment d'âme: Rappel toi petit ange... Il était avec une autre il n'y a pas si longtemps...

Comme un flash, je revois la scène de lui aussi auprès de Dorothy jouant du piano et rigolant comme de vieux amis.

Je me retourne et range mon instrument alors que la voix de Peter retentit.

Peter: C'était absolument magnifique tout comme toi ma douce.

Sans relever la tête, j'entends les pas de Peter s'approcher de moi. Je lève alors la main vers lui, lui intimant d'arrêter sa progression. Peter se stoppe et m'observe les sourcils froncés ne comprenant certainement pas le pourquoi de ma demande.

Je range mon violon à sa place, referme la porte de mon armoire et appui mon dos dessus. Tout en continuant d'observer le sol, je pose enfin cette question qui me ronge depuis mon départ de l'université.

Moi: Qui est Dorothy pour toi Peter ?

Peter: Une amie rien de plus... Comme moi elle vient de Roumanie et joue du piano. Nous ne partageons rien d'autres.

Sans que je ne m'en rende compte Peter s'est approché et est maintenant devant moi. Il prend mon visage en coupe entre ses grandes mains froides et essuis les quelques larmes qui sont tombés sans même que je ne l'ai sente...

Peter: Roxane il n'y a que toi. Depuis qu'on est arrivé au manoir, j'ai l'impression d'être enfin complet. Comme si tu étais cette partie de moi que l'on m'avait arraché et qui aujourd'hui retrouve enfin sa place. Tout va si vite entre nous et en même temps j'ai l'impression que ce n'est pas assez...

Peter pose alors ses lèvres sur les miennes, un baiser si tendre que je me sens défaillir face à celui-ci...

Mes bras s'enroulent automatiquement autour de son cou pour approfondir notre baiser, ses mains descendent dans le bas de mon dos exerçant une légère pression sur mon corps pour le coller au sien.

N'y tenant plus, je retire rapidement son tee-shirt tout en le poussant sans la moindre délicatesse sur mon lit.

Ce n'est plus une envie mais un besoin.

Peter se retrouve allongé sur le dos, torse nu alors que je m'empresse de m'asseoir à califourchon sur lui. Les mains de Peter agrippe mes hanches pendant que j'enlève mon haut ainsi que mon soutien-gorge.

J'ai besoin de ressentir sa peau contre la mienne.

Je repars à l'assaut de ses lèvres alors que les mains de Peter vagabondent sur mon corps. Je laisse un soupir de plaisir s'échapper de mes lèvres lorsque les siennes viennent dévorer mon cou et le haut de ma poitrine. Il me retourne alors et vient se placer au-dessus de moi, me surplombant de toute sa hauteur. Il plonge alors son regard dans le mien laissant son pouce caresser mes lèvres.

Peter: Je t'aime Roxane.

Ces mots sont sortis spontanément de sa bouche laissant place à une sincérité qui me coupe le souffle d'où je ne peux m'empêcher de lui répondre.

Moi: Moi aussi Peter.

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que Peter repart à l'assaut de mes lèvres. Et c'est ainsi que je m'abandonne encore une fois à lui.

******

Ma tête posait sur la poitrine de Peter je laisse vagabonder ma main sur son torse tout en appréciant ce moment rempli d'amour qu'il m'offre.

Mais bizarrement je ne me sens pas aussi bien que je le souhaiterais...

Je suis envahi par un sentiment que je connais très bien. La culpabilité.

Dans ma vie, j'ai souvent été coupable de nombreux crimes certains plus abominable que d'autres. Mais jamais la culpabilité n'avais pu m'envahir comme aujourd'hui.

Je me sens coupable d'avoir privé Peter, moi, nous du lien qui aurait pu nous rassembler bien plutôt.

La musique.

Un soupir m'échappe sans même que je m'en rende compte ce que mon amant, lui, remarque immédiatement.

Peter: Parles moi Roxane... À quoi penses-tu ?

Je m'assois sur le lit maintenant le drap sur ma poitrine dénudée tout en me tournant légèrement pour lui faire face.

Roxane: Je tenais à m'excuser auprès de toi...

Peter se relève à son tour, les sourcils froncés et son visage envahi par l'incompréhension.

Peter: Mais de quoi veux-tu t'excuser Roxane ? Tu n'as rien à te faire pardonner...

Je souffle et baisse la tête tout en saisissant la main de Peter.

Roxane: Bien sûr que je te dois des excuses. Nous aurions pu partager ensemble, ce qui arrive à nous faire vraiment vibrer. Nous nous serions certainement découvert plutôt et à cause de mon égoïsme je nous ai fait perdre à tous les deux un temps précieux...

Peter me tire alors vers lui pour me serrer fort dans ses bras. J'apprécie son étreinte bien plus que je ne l'aurais fais. Je veux profiter de tout pleinement maintenant et surtout avec lui.

Peter: Nous avons tout notre temps pour ça m'a douce !

Si seulement Peter...

La nuit est déjà bien avancé et sans même nous parler, nous nous recouchons collé l'un à l'autre.

Malgré les heures qui défilent, je n'arrive toujours pas à m'endormir ressassant inlassablement les paroles de Jones.

Je me tournes délicatement pour faire face à Peter et observer chaque traits de son visage totalement détendu.

Je ne peux pas le laisser maintenant que je l'ai rencontré. Pas comme ça, pas à cause de cette foutue malédiction...

Aussi fou que cela puisse paraître, j'aime cet homme au-delà de tout ce que je pensais possible. Il est ma raison de vivre mais surtout celle pour qui je me battrai face au triste sort que la vie me réserve.

Je décide de me lever discrètement du lit pour prendre mon téléphone et allais me rafraîchir dans la salle de bain.

2:56.

Et je n'ai toujours pas fermer l' œil, la journée promet d'être longue...

Je repose mon téléphone sur la table de nuit et prends la direction de la salle de bain le plus silencieusement possible.

Une fois la porte fermée derrière moi, je me déshabille et entre finalement dans la douche. L'eau chaude apaise les quelques courbatures dû à ma folle nuit.

N'ayant plus de gel douche je me penche de l'autre côté de la baignoire où se trouve une bouteille neuve.

Malgré le fait que je me tordre dans tous les sens, ma petite taille ne me permet pas de l'atteindre. Bien décidé à me débrouiller toute seule, je monte légèrement sur la baignoire. Un faux mouvement me fais glisser entraînant avec moi le rideau de douche. Ma tête cogne lourdement contre celle-ci.

Moi: Fais chier !

Je passe ma main derrière mon crâne encore douloureux et lorsque j'amène ma main à ma vision je remarque rapidement du sang sur mes doigts.

Je me suis vraiment pas loupée...

Comme un Electrochoc c'est là que je comprends que la seule manière pour moi d'être sauvé sera d'être transformé....

Coucou mes chatons d'amour j'espère que vous allez bien ?

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