Je n'ai pas revu Sarah de la journée mais je sais que pour mes deux dernières heures je ne pourrai pas la l'éviter.

Lorsque je rentre dans l'amphithéâtre du professeur Jones, je suis bien décidée à changer de place.

Immature me direz vous ? Sûrement.

Mais il est hors de question que je reste à côté d'elle vue ce qu'il s'est passé ce matin.

Je pose donc mon sac sur une table à l'opposé de ma place habituelle mais je n'ai pas le temps de m'asseoir que je suis surprise par un souffle derrière mon oreille que je reconnais presque immédiatement.

Peter: Viens t'asseoir avec moi. Me chuchote t-il.

Je me retourne et lui sourit tout en déposant un chaste baiser sur ces lèvres.

Peter récupère mon sac sur la table et attrape ma main pour me guider jusqu'au siège du fond où Drogo est déjà installé.

Drogo: Tes fréquentations sont de plus en plus détestable. Me dit il un sourire provocant coller à sa bouche.

Moi: La ferme Dracula. Chuchotais-je

Je lui tire la langue et m'installe entre mes deux vampires.

L'amphithéâtre se remplit de plus en plus alors que la boule qui m'oppresse l'estomac ne cesse de grandir. Mes yeux accrochent alors soudain la silhouette de Sarah qui vient de faire son entrée. Son regard se pose directement sur les places que nous occupions pendant les cours précédents puis, comme une évidence, elle se détourne et observe le fond de l'amphithéâtre où je me trouve.

Je tourne rapidement la tête et observe peter entrain de griffonner sur son cahier. Un sourire débile vient automatiquement se greffer sur mon visage, mon cœur bat plus vite et je ne peux m'empêcher de rapprocher ma main de la sienne pour que je puisse enfin être en contact avec lui.

Peter révèle la tête et me rend un sourire sincère avant d'amener ma main jusqu'à ces lèvres. Je pouffe tout en sentant mes joues chauffer.

Fragment d'âme: Oh petit ange... Tu n'as donc aucune parole... Amoureuse d'un immortel... Stupide petit ange... La mort te récupérera plus vite que tu ne l'imagine...

Je sens toute les couleur quitter mon visage et ma respiration se coupe nette.

Amoureuse, immortel, mort,... Ces mots se répète en boucle dans ma tête et je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a raison...

Je détache rapidement ma main de celle de Peter qui hausse un sourcil interrogateur face à ma réaction et je reporte rapidement mon attention sur le professeur Jones qui vient de faire son entrée dans la salle de cours.

Nous reprenons le cours sur les vampires mais je n'arrive pas à me concentrer sur celui ci.

Peut on réellement tomber amoureuse aussi rapidement ?

Depuis que j'ai rencontré Peter, pas une fois dans cette relation, nous avons pu partager quelque chose de fort hormis hier soir. Rien qu'à l'évocation de ce souvenir mon corps se recouvre de chair de poule.

Les geste et la tendresse qu'il a fait preuve avec moi ont été aussi déroutante que fantastique.

Peter a réussi à franchir chacune des barrières que j'avais solidement construite autour de mon cœur. Les faisant voler en milles morceaux une à une jusqu'à arriver à celui ci et le toucher en plein centre. Cet homme a réussi à m'imprégner de lui jusqu'à l'os.

Puta je suis ridicule.

Je ne peux me mentir plus longtemps mes sentiments à son égard sont bien plus puissants que je ne me le suis imaginée.

Il faut que je trouve une solution pour mon problème Jones pourra peut-être m'aider...

Le cours se termine sans même que je ne l'ai vu se commencer. Une bonne partie des étudiants sont déjà sorti, je lance regard vers Peter qui est en train de ranger ses affaires je fais de même. Et lui marmonne rapidement qu'il ne m'attende pas et que je rentrerai à pied. Je ne lui laisse pas le temps de répondre et descends les marches deux par deux jusqu'à me retrouver face à Jones.

Moi: Je dois vous parler. Lui dis je légèrement essoufflée.

Jones hausse un sourcil interrogateur puis me répond d'une voix calme et posée.

Jones: Pas de problème. Je devais justement te faire part de mes recherches. Allons dans mon bureau discuter tranquillement autour d'une tasse de thé.

Je suis docilement Jones et lorsque je jette un dernier regard en arrière, Peter est debout, son regard rempli d'incompréhension et de déception. Je détourne rapidement mon regard afin d'éviter les reproches silencieux qui me renvoie.

Arrivé devant la porte du bureau de Jones, il ouvre la porte et m'invite à rentrer en premier. Je suis surprise par le désordre qui règne dans cette pièce passant d'un masque africain poser à même le sol au vieux papirus égyptien éparpillés de toute part sur le bureau.

Mon professeur s'excuse brièvement et range rapidement les choses les plus encombrantes. Il m'invite à m'asseoir sur le vieux fauteuil en cuir en face de son bureau et s'active à faire bouillir l'eau dans la bouilloire.

Je triture mes doigts sans oser relever les yeux un silence gênant envahi la pièce.

Comment vais je bien pouvoir lui dire ce que je suis ?

Toujours dos à moi, la voix de Jones perce le silence.

Jones: La Güestia ce n'est pas qu'une légende pour toi n'est-ce pas ?

Moi: Non elle est mon fardeau... Vous avez réussi à en apprendre plus ?

Jones s'approche de moi tout en me tendant une vieille tasse en argile fumante de thé. Je la récupère tout en serrant mes doigts le plus possible autour de celle ci.

Le regard de Jones semble soudain plus triste et mon instinct comprend tout de suite ce qu'il veut dire...

Moi: Les nouvelles sont si mauvaises que ça ?

Jones: Je le crains... L'ami à qui j'ai téléphoné, avait déjà rencontré une personne possédant ses dons.

Moi: Avait... Dis je dans un souffle à peine audible.

Jones: Malheureusement... Au départ ils ont commencés à travailler sa force mentale. Elle avait réussi à bien le contrôler aucune voix ne la tourmentés, ni aucun esprit ne lui apparaissait. Ils ont pensés tous les deux que tout ceci fonctionner bien mais après quelques années.

Mon souffle s'est considérablement accélérer et des larmes silencieuses coulent sur mes joues. Jones s'avance vers moi, récupère ma tasse toujours pleine et la pose sur son bureau avant de s'accroupir pour me faire face tout en serrant ma main.

Jones: Elle a pensé que bloquer ainsi ses capacités lui permettrait de se sentir mieux mais sans le savoir elle a totalement épuisée son corps. Et un matin elle ne sait pas réveiller.

Je ravale un sanglot et demande d'une voix faible.

Moi: Combien de temps a-t-elle tenu ?

Jones: 2 ans...

Je prends une grande inspiration, récupère ma main que Jones tenait et essuie le restant de larmes présente sur mon visage. Je ravale le flot d'émotions qui m'envahit et me lève.

Moi: Je vous remercie pour tout ces informations Professeur Jones mais je ne vais pas abusée plus de votre temps. Comme vous avez pu le constater je suis un cas désespéré.

Je récupère mon sac et quitte le bureau de Jones malgré ces protestations.

Encore perdu face à ces nouvelles révélations, je me rends compte après quelques temps que je me trouve dans un coin de l'université que je ne connaissais pas encore.

Alors ma vie va se résumer à ça... Soit je décide de laisser ma malédiction m'envahir mais j'accepte aussi de sombrer rapidement dans la folie soit je la combat et me condamne à une mort moins douloureuse certes mais bien plus rapide.

Tant qu'à faire me tirer une balle serait bien plus simple !

La mort ne m'a jamais effrayé on m'a appris à vivre, à rire et à danser avec elle. Jusqu'à aujourd'hui je n'avais rien à perdre...

Alors pourquoi aujourd'hui quand j'y pense elle me petrifie ?

Peter...

Il est devenu plus qu'une personne de mon entourage mais ma raison de vivre et de me battre. Malgré le fait que nous nous soyons continuellement repousser depuis notre rencontre, notre rapprochement était inévitable.

Fragment d'âme: Tu pourras te battre autant que tu veux petit ange, nous serons toujours là pour que tu nous rejoigne dans les ténèbres...

Comme un courant d'air glacé, une mélodie vient résonner dans les couloirs. Je décide de la suivre tout en sentant un mauvais pressentiment s'insinuer en moi.

J'harpente les couloirs désert de mon université tout en me demandant si je réussirai un jour à finir le cursus que je voulais tant faire à mon arrivée ici.

La musique s'intensifie au fur et à mesure de mes pas jusqu'à ce que je me retrouve face à la salle de musique.

La porte n'est pas totalement fermée, je la pousse le plus délicatement possible pour entrevoir l'artiste assis derrière le piano.

Mauvais pressentiment...

Deux rires se font entendre un féminin et le deuxième me glace le sang...

Non pas lui... Il ne peut pas...

J'ouvre alors un peu plus encore la porte et le spectacle qui s'offre à moi me brise bien plus que l'annonce de Jones.

Mon cœur se déchire à nouveau, ma poitrine me brûle, ma vue devient de plus en plus trouble et mon souffle ce coupe.

Peter est là assis au côtés de Dorothy rigolant comme de vieux ami et jouant ensemble une même mélodie.

Ca devrait être moi... Ça devrait être nous mais je lui ai fermé la porte et bientôt il sera trop tard...

Finalement n'est-ce pas mieux ainsi ?

Trop fatiguée et certainement brisée par tout ça une seule envie envahi tout mon être.

Je recule le plus discrètement possible et une fois assez éloignée de cette porte des enfers, je cours. Mes poumons me brûlent je n'arrive plus à reprendre mon souffle mais un seul mot résonne dans mon esprit. J'ai besoin d'être seule et de me réfugier dans la seule chose qui a réussi à panser mes blessures aussi profondes et douloureuses puissent elles être.

Mon violon.

Coucou mes chatons d'amour j'espère que vous allez bien ?

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