Chapitre 1: Nouveau Départ.

"Aujourd'hui je pars.

Tu avais raison il faut que je grandisse et que j'aille de l'avant.

Je trouve ça quand même triste de me dire que c'est ton décès qui me pousse à partir...
J'ai prévenu maman et papa seulement hier soir. J'ai l'impression que leur décision a creusé un fossé entre nous, qu'elle nous a complètement éloignés.

Tu sais, je vais être honnête, je préfère te faire mes adieux parce que je sais pas si j'arriverai un jour, à revenir ici..."

Quelques larmes m'échappent alors que je dépose un baiser sur la tombe de cette femme qui a été là dans les moments les plus noirs de ma vie.

" Je t'aime Mémé... "

À regrets, je tourne le dos et monte dans le taxi.
Aujourd'hui commence ma nouvelle vie.

New York me voilà.

Après 5h de route je suis enfin arrivée dans La Grande Pomme.
Je me sens tellement petite dans cette immense ville, mais enfin pas le temps de rêvasser j'ai récupéré les clés de mon nouvel appartement, mes affaires ne devraient plus tarder et j'ai encore beaucoup de choses à faire.

Je me prends un café pour me donner du courage et de la contenance.

Je sors mon poudrier et examine mon reflet d'un air critique. Les cernes sont bien au rendez-vous et mes cheveux châtains retenus en un chignon approximatif. Je vérifie mon maquillage, le mascara souligne discrètement le vert de mes yeux, je redonne une touche de baume tinté à mes lèvres, que je mordille presque aussitôt de nervosité...

« ça fera l'affaire »

Je suis nerveuse. Nerveuse pour ce nouveau job, pour cette nouvelle vie.
En revanche, pour le cliché de la petite française fraîchement débarquée en Amérique on repassera.

15 ans que j'ai déménagé en Californie avant aujourd'hui, avant de quitter la Cote Ouest pour son opposée.

15 ans que j'ai quitté le sud de la France, à l'initiative de mes parents qui voulaient me donner toute les chances de réussir en tant que sportive de haut niveau.

J'avale une gorgée de café, aussi amer que mes souvenirs.

Toute ma vie a été planifiée autour de la gym, qui est devenu vitale pour moi.

Entrée en sport étude à 13 ans, tout avance merveilleusement bien.
Mon emploi du temps est très strict et je n'ai pas une minute pour moi entre les cours, la gym, les stages, les préparations aux compétitions et j'en passe...

Je n'ai pas le temps de souffler, mes journées sont ultra chargés.

Tout est minuté, calibré,... prévisible.

J'ai un copain, Jason dont je pense être amoureuse et mes amies Kate et Mila avec qui je passe le plus clair de mon temps.

Et il y a Louka, plus qu'un ami, mon confident, mon frère. Toujours présent pour moi peu importe les situations.

Nous nous sommes tous rencontrés grâce à la gymnastique et à cet instant je ne peux imaginer la vie sans eux.

2015, la compétition que j'ai attendu toute ma vie approche, avec elle la clef des qualifications pour les jeux olympiques de Rio.

Pour mes entraîneurs c'est une formalité. Le club et la fédération me soutiennent. Je suis leur meilleur espoir.

Pour moi cette qualification aux jeux olympiques à 17 ans serait la meilleure chose pour ma carrière et une immense victoire, et le tremplin vers quelque chose de plus grand.

C'était sans compter sur le karma, le destin, les aléas de la vie, appelez ça comme vous voulez.

Car pour la première fois, dans ma vie réglée comme du papier à musique, rien ne se passe comme prévu ...

Lors de mon passage au sol, je chute. Lourdement. Sur la tête. En plein milieu de mon enchaînement...
C'est le trou noir.

La fin de tout.

Je me réveille deux semaines plus tard.

Quelques séquelles physiques mais aucun pronostic vital engagé.
Rien de grave pour mon corps, mais la mort de tous mes rêves.

Le médecin vient me voir et c'est la descente aux enfers.
Il m'annonce que si je venais à rechuter avec la même violence je pourrais ne pas me réveiller...
Mes parents prennent pour moi la décision qu'il m'est impossible de prendre: arrêter la gymnastique...

Je me sens trahie et tellement triste...

J'ai bâti toute ma vie sur ma carrière de gymnaste.
Mon monde s'écroule.

Je ne parle quasiment plus à mes parents, mon copain me quitte et mes « amies » prennent largement leurs distances.

Seul Louka reste présent pour moi, jusqu'à son départ pour Washington.
À partir de là je ferme toutes les portes et filtre ses appels. Je préfère rester seule la plupart du temps.

Pour moi ma vie s'écroule, seule la gymnastique comptait, et sans elle, alors plus rien n'a d'importance.
Je deviens une ombre. Je ne suis plus rien...

Je ne mange plus et passe mes journées recroquevillée dans mon lit. Je voudrais mourir.

C'est alors que mon salut vient du ciel. Littéralement.
Lorsque mon arrière grand-mère apprend que je me laisse dépérir, elle prend le premier avion depuis la France et vient s'installer à la maison.

J'ai toujours été très proche d'elle.

C'est une femme épatante et tellement brillante.
Au fond de mes ténèbres elle m'enseigne son art et me montre comment extérioriser mes sentiments à travers le chant et le piano.

Et au bout de quelques mois, je recommence enfin à reprendre goût à la vie.

Je fais doucement le deuil de ma vie passée, reprends mes études et obtiens mon diplôme. Assistante de communication.

Elle est fière de moi. Moi aussi. Elle m'aime. Je l'aime encore plus. Elle me dit qu'elle sera toujours là et je la crois.

Jusqu'au 6 avril dernier. Oú elle me quitte, emportant avec elle une immense part de moi. Sans mon pilier je me refuse à rester là, dans cette maison, entourée de personnes qui ne me comprennent pas, alors je pars.

Je me trouve un emploi, dans une grosse boite à New York, un appartement et je pars.

Je préviens mes parents la veille de mon départ pour ne pas trop leur faire de peine, même si en vérité, je le fais surtout pour moi... je me refuse à entrer encore en conflit avec eux.

Aujourd'hui je suis donc à New York décidée à vivre ma vie par moi-même.

C'est un nouveau départ pour moi une nouvelle chance et je dois la saisir.

Avec mes économies et le salaire prévu par mon nouvel employeur je me suis trouvé un petit appartement dans l'East Village.

J'adore mon appartement qui est absolument parfait. Une cuisine ouverte sur le salon salle à manger, une salle de bain avec baignoire, indispensable, une chambre avec un dressing.
Il ne casse pas trois pattes à un chameau mais nous le trouvons parfait.

Oui. Nous.
J'ai toujours grandi avec des animaux d'ailleurs j'ai laissé mon chien Rox à mes parents.
Lui qui a toujours été habitué à avoir un jardin je ne pouvais pas être égoïste et le prendre avec moi.
Mais je ne me voyais pas emménager dans cette grande ville complètement seule.

Aussi en passant devant l'animalerie en bas de mon immeuble j'ai tout de suite craqué pour cette petite merveille.
Un rat.

Oui un rat. J'ai toujours voulu en avoir un mais ma mère n'en voulait pas chez elle...
Mais comme aujourd'hui je décide enfin pour moi même. Me voilà maman de ma petite Créature.

Je rentre avec mon petit rongeur et prépare sa cage. Je me prépare à manger et vide les derniers cartons.

Assise par terre, devant mon dernier carton ouvert, Créature qui furète sur mon épaule, je réfléchis.

Demain c'est mon premier jour de travail chez Carter Corp, je suis à la fois excitée et terrifiée.

Je me cale devant la télé en faisant des papouilles à créature mais je dois avouer que ça me fait vraiment bizarre d'être seule pour la première fois...

Les larmes me montent aux yeux.

"Reprends toi Lou bordel."

Demain est un autre jour et j'ai décidé de trouver une salle de sport et de reprendre doucement la gym.

Je n'en ai pas parlé à mes parents.

Je sais très bien qu'ils seraient contre, mais le manque que je ressens est bien trop important.
J'ai besoin de m'entraîner. De sentir toute ces sensations qui m'electrise. C'est comme un saut en parachute ... Grisant... Vital.

Il est tard et je dois me coucher. Pour mon premier jour je ne veux pas me rater.

6h45 le réveil sonne, quel supplice...

C'est parti!

Je prends ma douche, je déjeune et m'occupe un peu de Créature.
Je lui fais un bisou, le repose dans sa cage. Je prends une grande inspiration, j'ai l'impression d'avoir du mal à respirer tellement je suis stressée...

Je me répète en boucle :

« Tout va bien se passer »

Je vais me préparer, ça va me changer les idées. J'opte pour une tenue simple et classe

Pour le maquillage je fais quelque chose de léger sur les yeux et un rouge à lèvres mat sur mes lèvres.

Je suis prête! Je saute dans un Uber direction Carter Corp.
Je suis à quelques minutes en métro du bureau, mais les rues de New York sont tellement bondées que je n'ai pas envie de me perdre ou d'arriver en retard pour mon premier jour.

Enfin devant l'impressionnant building, je me laisse envahir par l'appréhension. Prenant une grande inspiration, je rassemble mon courage et entre.

« Courage Lou.
Ce n'est que ton premier jour.
Le premier jour du reste de ta vie. »


Voici le premier chapitre de ma fanfiction j'attends vos avis merci encore d'avoir lu 😘

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