❦ Iruka, le petit félin. ❦
"Pardon ?
-Tu as très bien entendu. Bien sûr, ce ne sera que le temps qu'on trouve comment lui rendre son apparence.
-Mais... Je ne suis habitué qu'aux chiens, pas aux chats ! Je ne sais pas m'occuper de ces bêtes là...
-Rien de compliqué ! Tu achètes une litière à l'animalerie de Konoha ainsi que des croquettes pour chat et après, tu le laisses faire sa vie ! Bien entendu, tu évites de le faire sortir pour ne pas le perdre. Compris ?
-Est ce que j'ai le choix ?
-Non. Je te convoquerai dès qu'il y aura du nouveau."
Elle me fait signe et je sors, le matou dans les bras. Non mais, pourquoi moi ? Un chien d'accord, j'aurais compris bien qu'il aurait été mieux chez les Inuzuka, mais là un chat... Et Iruka en plus ! Le chunin professeur le plus connu de Konoha avec lequel j'ai du mal à aligner deux phrases sans piques dedans ! Je m'arrête dans le couloir désert et lève l'animal vers mes yeux, histoire de mieux le regarder. Le pelage tigré marron et crème, la cicatrice sur le nez, les grands yeux marrons qui me fusillent... Oui, pas de doute c'est bien lui. Mais comment est-il devenu comme ça ? J'ai complètement oublié de le demander à Tsunade tant j'étais horrifié.
Je sors du bâtiment du Hokage et me dirige directement à mon appartement, je préfère l'y déposer avant pour éviter certaines questions. Les passants et quelques ninjas que je croise me regardent amusés par la situation. Kakashi Hatake, l'homme aux huit chiens, le louveteau de Konoha, fils du Croc Blanc, se ballade avec un chat dans les mains. Oui oui, un chat ! Je suis fini... Je viens de détruire toute l'image que j'avais auprès du village. Surtout quand cet animal ressemble étrangement au petit professeur absent depuis ce matin de l'école qui ne peut pas me blaireau. Non mais quelle idée elle a eu la vieille de me le refiler... En plus la connaissant elle fera exprès de faire durer l'expérience même si elle a la solution pour lui rendre son apparence.
Arrivé au bâtiment je monte presque les étages en courant jusqu'au mieux et ouvre prestement la porte pour la claque de plus belle derrière moi. Je lâche littéralement l'animal, ou Iruka, à voir, et pars dans la cuisine dans l'optique de boire un grand verre d'eau. D'habitude les gens s'enfilent un verre de whisky, moi c'est de l'eau. Et ouais, chacun son truc, c'est aussi ce qui fait de moi le ninja le plus cool du pays du feu. Je me retourne quand j'entends des bruits bizarres venant du salon, et j'ai l'horreur d'y découvrir le professeur en train de faire ses griffes sur mes murs. Je l'attrape vivement par la peau du cou et le soulève jusqu'à mon visage histoire qu'il ne voit que moi et ne s'intéresse qu'à moi.
"Écoute bien, le matou aquatique, je vais aller chercher ce qu'il te faut à l'animalerie et si en revenant j'ai le malheur de trouver un mur ou un meuble en mauvais état, non seulement je t'arrache les moustaches une par une mais en plus je me ferais un certain plaisir de lâcher mes chiens chez toi jusqu'à ce que tu reprennes ta forme humaine. Pigé ?"
Il me répond en grognant. C'est possible ça ? En tout cas, j'espère que le message est bien passé. On ne salope pas les affaires des autres même si on se déteste ! Je claque la porte et m'élance dans les rues pleines de Konoha. Je passerai aussi prendre quelques trucs à manger, je n'ai rien acheté depuis la dernière mission. Je traine les pieds sous le soleil de plomb de l'après-midi, je n'ai nullement envie de rentrer et subir la présence de l'autre, bien que trainer seul dehors n'est pas alléchant non plus. Et puis là je n'ai pas tellement envie de lire... Je soupire. L'animalerie est déserte et c'est tant mieux, je ne tiens pas à ce que le village entier soit au courant. L'homme qui tient la boutique s'approche de moi avec un grand sourire. Pas étonnant, il sait que je viens souvent et que j'en ai pour une belle somme. Je ne sais pas s'il m'aime bien pour ce que je suis ou pour ce que je lui déverse.
"Monsieur Hatake ! Que vous faut-il aujourd'hui ? J'espère que vos monstres se portent bien.
-Ça va. Il me faudrait... Euh comment dire... Des trucs pour un chat.
-Des trucs... Pour un chat ?
-Oui... Enfin, de quoi m'en occuper.
-Pas de soucis, si vous en voulez un j'en ai à foison !"
Il me montre les cages en verre un peu plus loin où des chats de toutes tailles et de toutes couleurs roupillent. Haha, la blague.
"Ça ira, j'en ai déjà un chez moi et ce n'est, heureusement, que temporaire.
-Je vois... Dans ce cas suivez moi, je vais vous montrer."
Il m'emmène dans un rayon rempli de jouets et de sachets en tout genre. Comme celui pour chien, en fait. Il prend un sachet ainsi qu'un bac avec écrit 'litière' dessus et m'explique qu'ils font leurs besoins dedans. Et je dois mettre ça dans mon appartement à moi ? Le cauchemar. Il me tend ensuite un paquet de croquettes et s'arrête au niveau des jouets, me demandant s'il fait ses griffes. Et comment ! Mes murs... Il prend aussi une plaquette avec une sorte de moquette collée dessus.
"C'est là dessus qu'il devra gratter et pas ailleurs, il faut le lui apprendre."
Moi, apprendre ça au prof ? Et en chat en plus ? Ça risque d'être comique s'il refuse. Il s'arrête une énième fois pour me demander si je prends des jouets. Ça, ça risque d'être drôle. J'imagine bien la tête de chat battu qu'il fera en voyant ça. J'opte pour une petite souris en tissus et on part à la caisse. Je ne sais même pas pour combien il y en a là dedans mais bon, il le faut bien. J'ai beau ne pas l'aimer, il faut bien qu'Iruka vive convenablement. Et puis ce n'est pas comme si je n'ai pas les moyens.
Je pars donc sur le chemin du retour, mon bras droit chargé du sac et l'autre dans la poche. Je trouve encore cette histoire étrange... D'abord on vient me dire de rejoindre le Hokage sur le champ, ensuite on me refourgue un matou dans les bras en l'expliquant qu'il s'agit de Iruka Umino, transformé par l'un de ses élèves par l'intermédiaire d'une copie d'évaluation, que je dois m'en occuper jusqu'à ce qu'elle trouve une solution sous prétexte que j'ai suffisamment d'animaux pour savoir m'occuper de lui, et maintenant j'ai acheté ce qu'il faut pour une bête de ce genre alors que je ne m'en servirai que quelques heures, voir quelques jours à peine. J'aurais peut être dû lui demander de les louer plutôt que de les acheter ? Bah... Au pire, il y aura bien quelqu'un dans Konoha qui en voudra.
"Eh, Kakashi !"
Oh non... Faites que ce ne soit pas Gai...
"Ah, mon éternel rival !"
... Faites qu'il ne remarque rien...
"Tiens, depuis quand achètes-tu de la nourriture pour chat ?"
... Faites que quelque chose lui tombe dessus et l'assomme...
"Tu ne réponds pas ?"
Pourquoi ? Pourquoi ! Quelqu'un se moque de moi là haut, j'en suis persuadé !
"Maître Hokage m'a demandé de m'occuper d'un... D'un... D'un chat.
-Ça doit te changer de tes cabots.
-J'en sais rien pour l'instant je ne l'ai presque pas vu, mais bon j'aurais quand même préféré qu'il se transforme en chien...
-Transforme ?
-Salut, Gai !"
Je ne sais pas si je peux lui dire, je prends vite la poudre d'escampette et saute de toit en toit jusqu'à chez moi où j'entre par la fenêtre, surprenant le dauphin qui se trouve juste en dessous. Mince, à quelques centimètres j'aurais pu l'écraser... Dommage. Tiens, vu sa tête, il a deviné à quoi j'ai pensé. Tellement expressif avec juste un regard... Je pose mes achats au sol pendant que je retire tout mon attirail, chaussures, veste, sacoche, bandeau frontal, pochette de kunais... C'est fou comme je me sens plus léger maintenant. Je pars dans la cuisine tout déballer et tout mettre en place sous les yeux de mon colocataire, si je puis dire, qui reste assis dans le salon à me regarder. Ouais, j'ai un cuisine ouverte avec une sorte de bar qui sépare les deux pièces. Ne suis-je pas sensé être le ninja le plus cool de Konoha ?
J'installe les granulés dans la caisse et cherche un endroit où je pourrais la mettre. Mon Dieu qu'est ce que ça pu ce truc. Je n'ai pas de balcon, dommage je l'y aurais mis. Je pose finalement les... Toilettes d'Iruka dans le coin de la pièce salon en priant pour que ça n'empeste pas dans tout l'appartement. Accroupi, je me tourne vers lui et lui fais signe de venir, ce qu'il fait avec précaution, et lui montre du doigt.
"Maintenant c'est ici que tu feras tes besoins. Je ne veux rien trouver dans l'appartement."
Je ne sais pas si le message est bien passé vu comme il fixe la litière, mais bon on verra bien. Je cherche ensuite une vieille gamelle dans mes placards et mets les croquettes dedans que je laisse sous le bar. Elle ne me servira pas avant un bout de temps alors... Et je termine par le truc pour griffe et son joujou. Je ne peux m'empêcher de sourire sous mon masque. Je m'agenouille de nouveau à côté de lui, il n'a absolument pas bougé, et lui montre le bout de moquette.
"Si tu veux faire tes griffes tu les fais là dessus, pas touche aux murs ni aux meubles ! Et ça, dis-je en lui tendant la souris, c'est pour faire mumuse."
Je ne peux m'empêcher de rire devant la tête qu'il tire. Ni une ni deux il me saute dessus en criant comme un chat peut le faire et me rentre les griffes dans mes épaules. Il essaie de me griffer le visage et j'arrive à retenir ses pattes grâce à mes réflexes sans m'arrêter de rire. Je finis par me calmer et me relever, ça fait tellement longtemps que je n'avais pas ri comme ça... J'en ai mal aux joues et au ventre. Iruka s'est renfrogné et reste au coin comme un élève puni, il est encore plus drôle en chat que quand il rougit et s'énerve quand il est humain. Je lui caresse rapidement la tête en riant doucement et pars m'installer sur la table de cuisine pour terminer le rapport que j'aurais dû rendre il y a plus d'une semaine. Heureusement que j'ai une bonne mémoire...
Je sors de ma concentration à cause d'un bruit derrière moi. Je me retourne et tombe sur une image plus drôle et craquante qu'il ne faudrait. Le petit félin de professeur est dans l'évier en train d'essayer de tourner le robinet d'eau froide avec ses petites pattes velues. Je sourie en me levant mais quand je tends le bras pour l'aider, il réussit à le faire tourner mais trop fort, il se reçoit toute l'eau froide d'un seul trait puis saute du récipient en criant, complètement trempé. Je ris encore en le voyant les yeux exorbités sous la table, roulé en boule et tremblant. Je ferme l'eau le temps de prendre un bol que je remplie et lui pose près de la gamelle qu'il n'ose pas approcher. Je soupire et pars à la conquête d'une serviette pour qu'il ne mouille pas mon appartement et qu'il ne prenne pas froid.
"T'es vraiment drôle en fait... Tu sais, si tu voulais boire, il fallait juste me le faire comprendre..."
Je l'essuie alors qu'il me fusille du regard et boit enfin. Tout ça pour en arriver là. J'essuie aussi le sol et jette négligemment le bout de tissu plus loin. Je le récupérerai après. Je replonge dans mon rapport dans le but de le terminer et le ramener avant la nuit. Iruka me rejoint sur la table où il s'assoit, sa queue battant le vide, comme s'il me surveillait.
Quand je rentre au soir, Iruka dort sur mon vieux canapé en cuir étalé de tout son long. J'ai l'impression que sa situation ne le préoccupe pas plus que ça... Bon en même temps il n'a qu'à subir ce qui lui arrive, il ne peut pas faire grand chose de ses journées... Je fais cuire une assiette de pâtes qu'il me restait de la veille et m'installe à mon tour dans le canapé, faisant attention de ne pas m'affaler sur le mini félin. Je suis complètement fatigué alors que je n'ai rien fait de ma journée. Peut être devrais-je me remettre à m'entraîner ? Oui sûrement, je rouille vraiment. Tout le monde ou presque me dépasse au village... Je soupir de frustration. En fait ma renommée ne vient plus que de ce stupide sharingan, sans lui je me rends compte que je ne suis que le fils du traître de Konoha...
Je soupire. Il me parait loin le moment où j'ai ri tout à l'heure sans penser à ma minable vie. D'ailleurs la cuisson est terminée mais je n'ai pas le courge de me lever pour l'instant. Inconsciemment je glisse ma main droite sur le ventre poilu à mes côtés et dessine différentes arabesques. Iruka se réveille et redresse la tête pour me voir quand il me surprend en se mettant complètement sur le dos, les pattes en l'air ronronnant sous mes caresses. Non ? Iruka qui aime que je le caresse ? Il me surprend de plus en plus celui là. Son ventre est tout chaud et doux, c'est bien agréable, autant que les chiens voir plus. Ses poils sont vraiment doux en comparaison. Mon ventre gargouille, je finis par me lever suivi du professeur et mange rapidement mon repas alors qu'Iruka fixe ses croquettes sans broncher. C'est sûr que ça ne doit pas être top de passer des bons plats de sushis et de ramens à ces choses qui n'ont certainement aucun goût. La pitié prit sa place en moi, je lâche ma fourchette et lui donne le reste de mon repas qu'il dévore férocement.
"Eh bien, on dirait que tu n'as rien mangé depuis hier. Bien qu'avec ta condition... Bref, Sakura m'a ramené du gâteau, je suppose que tu en veux ?"
Je le vois sourire et hocher vivement la tête. Le fait qu'il sourit ne me surprend absolument pas, après tout mes chiens le font bien et puis rien n'est normal dans ma vie, alors... Je mange ma part et lui en donne une plus petite proportionnée à sa taille et termine par une rapide vaisselle.
"Moi, je vais me laver. Je te laisse la lumière ou ..?"
Il hoche de nouveau la tête avec un drôle d'air sur la truffe. Il a peur du noir ? Je hausse les épaules et m'enferme dans la salle de bain pour en sortir une dizaine de minutes plus tard propre de partout et vêtu de mon top noir et de mon pantalon de survêtement. Je veux mon lit. Juste mon lit. Je baille en rejoignant le matou et étalant une couverture sur le canapé.
"Voilà, toi tu dors ici, tu restes sage. Ok le prof ?"
Je pars dans ma chambre en fermant la porte sans me retourner. Manquerait plus qu'on dorme ensemble maintenant ! J'éteins les lumières et m'allonge directement sous la couette, je me rends compte en voyant la fenêtre que je n'ai pas fermé les volets... Tant pis. Je m'endors doucement bercé par les griffures et les miaulements derrière la porte. Je suis tellement... Attendez. Griffures et miaulements ? Je me lève d'un bond et ouvre violemment la porte pour lui ordonner d'arrêter mais je n'ai le temps de ne rien faire qu'il court entre mes jambes et se réfugie sous ma couette. C'est quoi encore cette histoire ? Je suis déjà gentille de l'héberger, il ne va quand même pas me faire un caprice à chaque fois qu'on fait quelque chose ! Je râle en l'attrapant mais me figé devant ses yeux qui semble me dire 'pitié !'. Il faut que je résiste. Je dois résister à cette toute petite bouille qui frémit avec ses petites moustaches... OK je craque. Sale matou, je déteste les chats. Je le pose sur le sol en lui ordonnant d'y rester et repars dans mon lit où je m'endors pour de bon dans un sommeil sans rêve.
Avec ma porte et les volets restés ouverts je pensais hier me réveiller avec le soleil, mais non. Ce stupide professeur est encore venu m'emmerde et à coup de griffes cette fois ! Je dormais paisiblement quand ce fou, que dis-je, ce sauvage s'est mis à violemment gratter dans mes cheveux avec ses petites griffes ultra dangereuses ! Et je dois me coltiner ça ? J'en ai marre ! Bon, OK. C'est l'une des rares fois où il m'a emmerdé depuis qu'il est chez moi, ce qui m'étonne d'ailleurs, mais je ne supporte pas qu'on me réveille ! Voilà, point. Le sommeil, c'est sacré, surtout chez un shinobi. Non mais ! Et le respect, alors, il est passé où ? Je continue de ruminer dans ma barbe pendant que je lui donne à manger. Pouvait pas se retenir un peu ? Et puis il a ses croquettes !
"J'aurais dû me douter que tu ne les mangerais pas..."
Je retourne prendre des affaires propres dans ma chambre et vais me laver le visage dans la salle d'eau. En voyant l'état de ma pagnette à linge je me dis que je devrais peut être faire une lessive sous peu... Ou même maintenant. Je remplie la machine à laver que je mets en route et m'habille avant de retourner manger quelque chose. Ou plutôt me prostrer devant mes placards ouverts à me dire que je n'ai rien qui me donne envie à manger. Bon, je vais prendre les céréales. Oui j'ai des céréales au chocolat à mon âge, et alors ? Ne suis-je pas le ninja le plus cool de Konoha ? Je devrais sortir cette tirade à vive voix vu le regard que me lance Iruka. Il se moque le bougre !
"Quoi, tu n'as jamais mangé de céréales depuis ta majorité ?"
Il hoche positivement la tête, d'accord, en gros il se moque de moi. Bah lui, réputé pour être un grand ninja pervers aux mille techniques toujours posé et cool, et me voilà à manger des céréales ? Ça tue le mythe. Mais je m'en fiche, j'aime bien les céréales. Et puis pour ce que j'en ai à faire de mon image... Je rince mon bol quand ma porte d'entrée s'ouvre à la volée pour laisser place à un petit blond portant un sac beaucoup plus grand que lui. Il a vraiment besoin de tout ça ?
"Bonjour Kakashi sensei !
-Yo, Naruto. Prêt à partir ?
-Ouais ! J'suis v'nu vous dire au revoir et vous remercier d'avoir accepté que je suive l'ermite pas net.
-Il n'y a... Pas de quoi."
Je me force à sourire devant lui. Sasuke est parti, Sakura est allée voir Tsunade, et Jiraya sensei m'a demandé de prendre Naruto à charge à ma place. Ça fait mal de perdre ses trois élèves. Je l'avais bien dit au troisième que j'étais incapable de m'occuper d'eux, que je ferais mieux de rester dans les forces spéciales... Je suis fait pour tuer des gens, pas pour enseigner.
"Vous savez où est Iruka sensei ? Je voudrais lui dire au revoir."
Je me tourne vers le brun qui se cache derrière un pied de chaise. Je m'avance pour le saisir, il ne proteste même pas, trop abasourdi par la nouvelle apparemment. Il n'y a pas que moi qui vais souffrir... Je l'installe dans les bras de Naruto et enfile ma veste avant de sortir.
"Depuis quand vous avez un chat !
-C'est... Iruka sensei. Il est victime d'une farce d'un de ses élèves et le Hokage m'a confié sa garde le temps qu'elle trouve comment le retransformer. Claque la porte avant de partir."
Sur cette phrase je descends les escaliers de mon immeuble. Une fois en bas le soleil m'éblouit fortement, il faut croire que la canicule annoncée va vraiment arriver. Je traverse le village jusqu'à me trouver devant la pierre commémorative. Je me sens nul, je devrais arrêter de me morfondre tout le temps, mais je n'y arrive pas. Et les départs de tous mes élèves me tuent presque, même si Sakura reste au village et qu'elle me ramène parfois de quoi manger, comme le gâteau de la veille. Et dire que je ne leur ai rien apporté dans leur apprentissage... Je suis vraiment un zéro. Un raté. Le fils du traitre. Papa... Je saute maintenant de branche en branche jusqu'à être suffisamment éloigné du village pour être tranquille. Je vais me bouger un peu aujourd'hui, ça ne me fera pas de mal.
Je ne rentre qu'à la nuit tombée, la chaleur aujourd'hui a été accablante. Je suis vidé. Et j'ai faim, je n'ai rien mangé depuis ce matin et quand j'y pense, Iruka non plus. Je me demande ce qu'il a fait de sa journée. J'ouvre doucement la porte et entre lentement quand la boule de poils me saute littéralement dessus, les griffes et les dents sorties. Mais qu'est ce qu'il me veut encore, lui ? Je le fais tomber rudement sur le sol, peut être trop mais comme on dit, les chats retombent toujours sur leurs pattes, et m'éloigne dans la salle de bain. J'ai une énorme couche de sueur et de poussière à retirer. La chaleur qui trône dans les pièces est accablante, je sens que je vais mal dormir. Mais bon, au pire je ferais la grasse matinée.
Je profite de ma douche comme si je n'en avais pas prise depuis des semaines. Les muscles endoloris se décontractent sous l'eau chaude, j'ai bien forcé dessus toute la journée, et vu que ça fait un bail que je n'avais rien fait, je risque d'avoir des courbatures. Je quitte l'eau fraîche pour me sécher et m'habiller, mais la chaleur est trop insoutenable. C'est possible que mon appartement ait chauffé à ce point ? Je resterais bien en boxer comme je le fait quand j'ai trop chaud mais il y a cet imbécile d'Iruka qui doit m'attendre derrière cette foutue porte... Oh et puis tant pis. Il est trop gentil pour faire vent de mon visage à quiconque. Je sors donc comme je l'ai prévu et commence à faire chauffer de l'eau dans une casserole pour faire cuire du riz. Bizarre, pas de trace du chat...
"Qu'est ce que..."
Je viens seulement de me rendre compte de l'état de la pièce. De la nourriture sur le sol, les placards ouverts, les livres de mon étagère du salon tous renversés... Mais qu'est ce qu'il a fait ? Je reste indécis quelques instants, n'osant y croire. Quand je me tourne vers lui, c'est un regard plein de haine auquel j'ai droit. Il s'approche en montrant ses dents, sortant les griffes, prêt à m'attaquer encore. Je ne bronche même pas quand il fait pénétrer ses ongles dans la peau de mes jambes blanches pour l'escalader jusqu'à s'arrêter à mes épaules. Tient, il vient de se rendre compte que j'ai la face à l'air. C'est drôle comme les gens ont tous la même réaction devant moi.
Je l'attrape par la peau du cou dans l'espoir de le dégager de moi mais rien n'y fait, il s'accroche tellement que quelques gouttes de sang perlent de chaque griffure. Et là, il s'apprête à faire quelque chose que je ne voyais même pas venir. D'un rapide coup de patte, il me griffe toute la longueur de la joue gauche, de l'oreille jusqu'en travers des lèvres, passant par dessus la cicatrice. Ça, ça fait mal. Pas de chance, je ne suis pas de bonne humeur. Je resserre ma prise sur lui, me fichant bien de sa douleur, et d'une violence dont je ne me croyais même pas capable, le jette contre le premier mur à ma portée. Ce n'est qu'en le voyant sur ses pattes, les oreilles en arrière, tout tremblant et les yeux humides de peut que je me rends compte de mon geste. Je reste figé, fixant la main avec laquelle j'avais fait ça. Je n'ai même pas réfléchi... Je suis violent à ce point ? Tout ça pour un chat qui a retourné ma cuisine dans l'espoir de trouver à manger et à boire parce que je me suis barré toute la journée. C'est de ma faute, encore...
Je pose ma main sur mes yeux un instant, reprenant mes esprits et m'insultant intérieurement de tous les noms, puis éteins rapidement le gaz et m'évade dans ma chambre que je ferme bien. Sans vraiment m'en rendre compte je tombe sur le lit, le corps secoué de spasmes que je tente douloureusement de contenir. Comme mes larmes. Sauf que je n'y arrive pas.
Ma tête se loge dans mes mains si blanches mais si sales, je me recroqueville complètement sur la couverture, et quand ma dernière barrière cède, je pleure toutes les larmes que mon corps a su contenir depuis tant d'années. Je ne sais pas si quelqu'un m'entends et franchement je m'en fiche. J'ai besoin de pleurer. Même si ça ne fait plus viril, même si ce n'est pas bon pour ma putain d'image. Toutes mes pensées m'achèvent: la mort de mon père, les injures dont j'ai été victime par sa faute, la solitude, la mort d'Obito, celle de Rin, celle de mon professeur, celles de tous ces ninjas que j'ai tués de sang froid, la traîtrise que j'ai failli faire au troisième du nom, ma faiblesse, la désertion de mon premier élève, l'éloignement de la deuxième, et le départ du dernier... Et maintenant... Le sang séché sur ma joue s'humidifie, je l'essuie d'un geste lent pour ne pas tâcher mes draps et glisse dessous. J'ai froid malgré la chaleur. Je m'endors en espérant que demain sera un jour meilleur...
Je me réveille lentement, ébloui par le soleil qui semble déjà haut dans le ciel. Je reste dans mon lit un long moment avant de prendre la peine de me lever pour me rendre aux toilettes. Si seulement on n'avait pas besoin de faire pipi... J'enfile mon tee shirt sans manches avec mon masque ainsi qu'un pantalon avant de sortir. Pas d'Iruka jusque là. Hum, j'ai dû lui faire peur hier. Génial, déjà que je passais pour quelqu'un à éviter, avec ça en plus plus personne n'osera m'adresser la parole. Je soupire et pars prendre mon petit-déjeuner, je cherche le félin dans la pièce mais il n'y a aucune trace de lui. Bizarre. Oh non, je me rends compte que j'ai tout à ranger... J'ai tellement la flemme... Je soupire et m'attelle à la tâche. Je finis par balayer la pièce et me servir de quoi manger. Bon bon. Ça devient vraiment super bizarre là. Toutes les issues sont fermées, il est donc encore à l'intérieur.
Je parcours mon appartement de fond en comble, même derrière la canapé. Le seul endroit où je n'ai pas cherché c'est ma chambre. Il y serait entré pendant que je me soulageais ? J'entre lentement, rien à signaler sauf une boule sous la couette défaite. Bingo.
"Iruka ?"
Pas un seul mouvement. Je lève un sourcil et m'approche, je pose ma main sur lui pour sentir un petit corps chaud et tremblant. C'est normal ça ? Je retire complètement le tissu pour le découvrir roulé en boule et affolé devant moi. Oh, alors je fais si peur que ça ? Bon, ça se comprend... Je soupire et m'assois à côté de lui, approchant ma main de lui. Sa premier réaction est de reculer, puis il se laisse faire ne me lâchant pas du regard. Je m'allonge sur le dos sans cesser les caresses, je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir faire de cette journée chaude et ensoleillée.
Je sors de mes pensées quand Iruka se blottit contre mon flan, la tête enfouie sous les pattes; je ne peux empêcher un frisson remonter le long de mon échine à cause de ses moustaches. Je reste ainsi pour ne pas le déranger, je peux bien lui faire ça. Et puis il est mignon comme ça. Mon Dieu, je viens de dire non seulement qu'un chat pouvait être mignon, mais qu'en plus Iruka l'est aussi. Punaise vivement qu'il rentre chez lui. Bien qu'il ne m'embête pas tant que ça... Juste les griffures qui grattent vachement. On va dire que je les ai méritées. Je sens mes yeux se fermer tous seuls et je ne lutte pas. Le pays des rêves est souvent l'endroit où je me sens le mieux.
"Kakashi sensei..? Kakashi sensei... Kakashi sensei !"
Je sursaute en entendant crier. Mais où est passée cette si douce voix qui m'appelait doucement ? Oui, dou-ce-ment ! J'ai dû m'endormir... Je garde les yeux ouverts comme je peux, observant l'adolescente devant moi les bras croisés. Ah, Sakura...
"Salut ?
-Ça fait plus d'une heure que Tsunade vous attend dans son bureau !
-Tsunade... J'avais rendez-vous avec elle ? Depuis quand ?
-Vous n'avez pas eu le message ?"
Je hoche négativement la tête, surpris de ne pas être au courant. Comment ça se fait ? J'ai reçu le message pendant ma micro sieste ? Et puis j'ai dormi combien de temps ? Et Iruka, où est-il ? Il ne pouvait pas me réveiller ? Je le retiens celui là ! Et pourquoi la vieille veut me voir ? J'ai fait une bêtise ? Pas à ma connaissance... Une mission ? Non, j'ai la garde d'Iruka... Le matou ! Oui, elle doit avoir trouvé un remède ! Je saute sur mes pieds et enfile un tee shirt seulement, il fait trop chaud pour le reste, je noue mon bandeau autour de mon front et sors accompagné de mon ancienne élève, le petit félin se prélassant dans mon lit. Je me dépêche de monter rejoindre ma supérieure pour éviter une trop grosse engueulade, il fait trop chaud et trop calme pour ça. Je sais, ce n'est pas une raison. Mais pour moi, si !
"Maître Tsunade ! Bonjour, quelle belle journée que voilà...
-Tais toi, ferme cette porte, et ramène tes fesses devant mon bureau."
Je m'exécute rapidement et en silence, ne voulant pas m'attirer les foudres de la princesse limace. Je vois bien sa veine palpiter sur sa tempe. Elle rassemble quelques papiers avant de lever les yeux sur moi.
"L'élève coupable de la blague ne sait pas comment rendre la véritable apparence à Iruka Umino. J'ai demandé à Shukaku de chercher dans les parchemins et tu vas être content. Shizune prépare la solution, reviens demain dans la matinée et tout sera réglé."
Je reste sans broncher un instant. La nouvelle aurait dû me faire plaisir, à la place je sens le froid s'insinuer dans mon corps. Et dire que j'avais réussi à m'habituer à la solitude, et voilà que passer deux jours avec un matou a tout fichu en l'air. Je suis trop faible. Je la salue et quitte lentement la pièce, fermant la porte derrière moi. Je devrais annoncer la nouvelle au petit brun... Et peut être aussi m'excuser. Je m'arrête devant la boutique d'Ichiraku. Il aime les ramens, peut être que mes excuses passeront mieux avec ça ? J'en achète deux bols et rejoins mon appartement. Iruka boit ce qu'il lui reste d'eau, je lui remplie le bol rapidement puis me débarrasse de mes affaires. Comment lui dire ? Encore, lui annoncer que demain il redeviendra normal, c'est simple, mais comment... M'excuser ? Je n'ai jamais fait ça et j'ai peur d'être ridicule. Eh bien oui, moi aussi j'ai peur du ridicule.
Je sors la nourriture et le rejoins sur le canapé, il est quatorze heures passées il doit avoir faim. Oui, je me lève tard, et alors ? Je lui pose son bol et m'affale pour dévorer le miens sans complexe, de toute façon il a déjà vu mon visage. Il continue à être méfiant, il picore le plat en me lançant des regards et en restant sur la défensive. Bon...
"J'ai été voir Tsunade, je dis sans le regarder, elle a trouvé comment te rendre ton apparence. Demain, tu seras... Débarrassé de moi."
Il fronce le nez en se redressant, comme si je venais de dire une bêtise. Quoi, il devrait être content, non ?
"Et puis..."
Il faut que je lui dise... Courage, je suis bien sensé en avoir !
"Je voudrais m'excuser pour hier... Je n'aurais pas dû te jeter comme je l'ai fait."
Ouha, c'est dit. J'ai les joues en feu et le regard fuyant, et qu'est-ce que j'ai chaud. Je retiens de justesse un soupire et m'apprête à me lever pour m'enfuir quand il saute sur mes genoux. Qu'est-ce qu'il a encore ? Il se roule en boule contre moi et ne bouge plus. Pourquoi ? Juste, pourquoi ? Je suis contraint à rester à ma place jusqu'à ce qu'il décide de bouger. Bien sûr, je pourrais parfaitement le virer de là, mais je viens de m'excuser alors autant être doux, surtout qu'il ne fait rien de mal. On passe l'après-midi comme ça, affalés dans le canapé, je le caresse et lis un livre à la fois, ça parle de deux hommes qui se battent contre la drogue, c'est plutôt intéressant. Quoi ? Évidemment que je peux lire autre chose que les bouquins de Jiraya !
Le petit brun finit par s'étirer de partout sur mon ventre, ronronnant à n'en plus finir. Je le pensais plus timide que ça, moi. Mais ça me plait. On termine la soirée en mangeant le reste de nos bols et quelques trucs qui traînaient dans mes placards. Il faudra d'ailleurs que je les vide pour les nettoyer. Après tout ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait et il n'y a rien d'autre à faire de la soirée... Je m'attèle donc à la tâche torse nu tant la chaleur m'oppresse, Iruka s'occupe à regarder les dates de conservation. Il donne un coup de patte dans tout ce qui est périmé et j'ai l'horrible honneur de découvrir que la moitié de mes placards date de l'année passée, si ce n'est plus. Il va falloir que je retourne faire des provisions....
Quelque chose de doux me réveille, une chose qui caresse mon dos de mouvements identiques. Et puis c'est chaud... Tout comme la masse qui repose entre mes omoplates. Quelque chose me caresse la joue, ça me chatouille même, et un petit ronronnement incessant parcourt l'intérieur de mes oreilles. Je suis bien là, comme chaque matin d'ailleurs... Sauf que chaque matin, il y a toujours quelque chose pour gâcher se moment. Je me demande ce que ça va être aujourd'hui. Alors j'attends. Rien. Rien. Toujours rien. Je ne sais pas depuis combien de temps je me réveille doucement comme ça... Des secondes ? Des minutes ? Bah... Aucune importance, je me sens bien. Je me demande aussi quelle heure il est... J'ouvre paresseusement les yeux et j'ai la superbe surprise de ne pas être agressé par la lumière du jour. J'ai fermé les volets ! Une première... Bref, je me redresse comme je peux, il y a quelque chose dans mon dos, je tourne la tête et me trouve nez à nez, et c'est le cas de le dire, avec la truffe d'Iruka. C'est... Vachement mignon. Pouha, comment j'ai pu dire ça d'un chat ?
Je me contorsionne pour l'attraper et pars dans la cuisine boire un bon café. D'accord, il est treize heures passées. Tsunade ne m'a pas dit de passer ce matin ? Bon, tant pis. Je serre du lait au professeur avant de me réfugier dans la salle de bain en espérant pouvoir me donner une mine convenable. Je ressemble toujours à un cadavre, allez savoir pourquoi. Tsunade, depuis mon enfance, m'ausculte presque chaque semaine, au début elle me donnait plein de vitamines, mais rien n'a jamais changé. Elle pense que je couve une maladie à moitié développée, d'où le suivi très, très régulier. Trop même. Je ne lui en veux pas, c'est la seule qui pense à ma santé. Enfin, sauf quand Jiraya est dans les parages...
Je sors avec Iruka sous le bras, ses grognements ressemblent fortement aux bruits qu'il fait quand il râle. Ça aussi, c'est mignon. Les gens nous dévisagent tout le long du chemin, ça me gêne franchement là. Je vois même la petite vieille que j'aide souvent fixer Iruka la bouche ouverte. Bon, oui j'ai un chat dans les bras, et alors ! Je crois que je ne l'ai pas seulement pensé, je l'ai littéralement hurlé. Je baisse la tête, je n'aime pas être au centre de l'attention comme ça, et fonce jusqu'au bureau du Hokage en passant par la fenêtre. Moins de risques de croiser des gens, surtout Genma la commère. Elle ouvre la fenêtre en soupirant fortement et me tire à l'intérieur. Je lâche Iruka qui reste à mes pieds quand elle parle.
"Je croyais t'avoir dit 'ce matin' ! Imagine ce qu'il se serait passé si j'étais en réunion ou autre !
-Hum... Je vous aurais attendu ?"
J'entends Shizune et Iruka pouffer de rire alors que Tsunade prend une teinte écarlate. Quoi, elle m'a posé une question alors je lui ai répondu ! Décidément les femmes...
"Bref... Shizune, donne moi la potion."
Elle me tend une petite fiole violette. Je m'en saisi, suspicieux. Pourquoi est-ce qu'elle ne lui fait pas boire directement ?
"Ramène le chez lui et fais lui boire la moitié mélangée à de l'eau. Il risque d'être malade, je pense que vous pouvez vous supporter encore un peu, non ?"
Iruka et moi nous regardons mutuellement sans rien dire. Il va encore falloir que je joue les nounous ? Elle me donne la clef de son appartement et nous vire de son bureau par la porte. Oh non... Iruka grimpe sur mon épaule en silence et nous repartons aussi rapidement que nous étions venus. A mon plus grand malheur, Genma nous tombe dessus au dernier tournant avant la sortie de la tour. Comme par hasard... Il dévisage Iruka avant de remonter les yeux vers moi, les plissant comme s'il savait que je cachais quelque chose. Ce qui n'est pas vraiment faux...
"Toi, avec un chat ?
-Euh... Oui. Ordre de Tsunade.
-Surtout qu'il ressemble à Iruka..."
Que répondre à ça ? Je secoue ma main en guise d'au revoir et sort rejoindre les petites rues peu empruntées en cet après-midi d'été pour me rendre chez le professeur. Sauf que je n'ai aucune idée d'où il habite... Il me guide comme il peut jusqu'à un petit immeuble bien tenu au Sud du village de Konoha. Pas mal le prof. Je monte au deuxième étage et pénètre dans son petit chez lui. J'ai l'impression de violer son intimité alors qu'il est avec moi. Je cherche ses verres, j'en replis un des deux liquides et l'emmène dans sa chambre. Bah oui, un peu d'intimité quand même, qui sait comment je vais le retrouver ? Si ça se trouve il sera nu avec son bandeau comme seul tissu sur le corps... Punaise, je fantasme là.
Je rejoins son salon en tentant de calmer mon début d'érection, je fais le tour de ses meubles remplis de bibelots et de photos de différentes personnes. Des photos de classe, d'un homme et d'une femme, certainement ses parents puisqu'ils sont présents à plusieurs reprises avec Iruka enfant. Ses yeux n'ont pas changés. Je me demande depuis combien de temps et comment il a eu sa cicatrice. Surement une histoire plus intéressante que la mienne... J'allais m'asseoir dans le canapé quand j'entends un geignement provenant de la chambre. Je l'y rejoignis pour voir de quoi il aurait besoin, je le retrouve allongé sur le ventre, nu avec ses cheveux brun étalés sur son dos de caramel... Et merde. Dire que j'avais réussi à me calmer... Et pourquoi je fantasme sur lui ?
"Kakashi... Tu pourrais me... Mettre sous la couette ..? Je suis courbaturé de partout, je n'arrive pas à bouger..."
Je ris doucement en m'approchant du lit et tire sur la couverture qu'il n'écrase pas, je le soulève en essayant de ne pas regarder sa nudité et le glisse sous les draps que je termine de tirer avec mon pied. Eh, je ne suis pas ninja pour rien. Je termine en lui retirant son bandeau de son cou.
"Est-ce que... Tu pourrais me donner un médicament contre les maux de têtes ?
-Où est passé ton vouvoiement ?
-Vu ce qu'on vient de vivre ensemble, je pense qu'on peut le laisser de côté. Un médoc s'il te plaît..!
-Bon, bon, je souris, Tsunade n'a pas dit si je pouvais t'en donner...
-Elle n'a pas dit que tu ne pouvais pas.
-Pas faux."
Je suis ses indications pour trouver les médicaments recherchés, il y a le choix pour les maux de tête, le petit professeur doit en avoir souvent avec ses monstres d'élèves. Rien que trois j'ai eu du mal, mais alors là... Je m'assois sur le côté libre du lit pendant qu'il boit tout d'une traite. Les transformations ne lui réussissent pas visiblement. Je souris en repensant à sa truffe devant la litière et sa petite souris en tissu.
"Pourquoi tu souris comme ça ?
-Oh, je pensais à ton jouet que j'ai laissé chez moi..."
Il rougit comme une tomate et détourne le regard, gêné.
"Arrête, j'ai super honte là..."
Je ris encore un peu en me penchant inconsciemment sur lui, et lui se redresse. Est-ce qu'on va le faire ? Oui, on le fait. Je ferme les yeux immédiatement, appréciant le moment comme il est, caressant ses lèvres douces des miennes que je venais de libérer de mon masque. Je n'aurais jamais pensé l'embrasser un jour, si on m'avait dis que ce jeune homme se trouverait chez moi, puis moi chez lui à nous embrasser je lui aurais hurlé qu'il était fou et je l'aurais jeté par la fenêtre. Sauf si on avait été à l'extérieur... Quoi qu'il en soit, on ne m'avait rien dit. Bref, je m'embrouille... Peut être à cause de sa langue qui caresse la mienne ?
On s'écarte quelques secondes après ce doux échange, Iruka m'attire vers lui et je me retrouve allongé à ses côtés dans le lit douillet. Je n'y avait pas fait attention avant mais... Son appartement est vachement frais. Peut être parce qu'il est resté fermé plusieurs jours ? Il se colle à moi en enfouissant son visage dans mon cou, soupirant d'aise. Je ferme les yeux, c'est agréable de sentir un corps chaud contre le miens, ça fait tellement longtemps que ça ne m'est pas arrivé... Je crois que la dernière fois c'était en mission avec mes genins, on s'était retrouvé à quatre dans une toute petite pièce dans un hôtel miteux du pays des vagues. On s'était fait surprendre par la pluie un peu plus tôt et cet endroit était le seul où on pouvait loger... Je me suis retrouvé entre Naruto et Sasuke pour qu'ils ne se battent pas la nuit... J'avais plein de bleus, mais au moins on avait bien ri.
Le silence s'installe entre nous, pour une fois qu'on arrive à rester à deux sans se disputer, Tsunade serait heureuse à l'heure qu'il est ! D'ailleurs, j'ai l'étrange impression que tout ça n'était qu'une mascarade étrange pour nous rapprocher... Tsunade m'a déjà dit que je devais me trouver quelqu'un avec qui terminer ma vie tranquillement et vivre en dehors des missions. Elle se doutait que je suis gay ? Pas moi, je viens seulement de le découvrir. Enfin, suis-je gay ou seulement amoureux d'Iruka ? C'est pareil ou pas ? Sa voix grave et fatiguée me sort de mes pensées.
"Je te demande pardon.
-Pourquoi ? Je ne comprends pas.
-De t'avoir griffé, dit-il sans se redresser, toi tu pouvais parler, moi non."
Je hoche la tête pendant que ma main se ballade dans son dos. Je passe aux mêmes endroits qui le faisaient frémir quand il était chat, et d'après ce que je sens ça n'a pas changé.
"Ce n'est rien. Je l'ai mérité, après tout.
-C'est vrai que tu as laissé Naruto partir avec ce pervers...
-Hum."
Je ne sais que dire d'autre. Il sous entend bien que je ne suis qu'un incapable qui ne sait pas s'occuper d'enfants. Il me reproche de ne pas avoir réussi à m'occuper d'eux jusqu'au bout. Je me tend en y pensant. Je crois qu'il l'a senti car il relève la tête vers moi, déposant un baiser sur mes lèvres et me serrant fortement contre lui.
"Arrête de t'en vouloir.
-Pourquoi ?
-Je ne te connais pas vraiment... Mais je pense que tu as suffisamment culpabilisé dans ta vie pour continuer. Tu leurs as appris les valeurs fondamentales d'un grand ninja, tu as fais beaucoup pour eux.
-Ou peut être pas assez.
-Tu rigoles ? Sakura est devenue l'élève du Hokage, Sasuke même s'il est à la botte d'Orochimaru, il fait de grandes choses pour son âge, quant à Naruto... Tu lui permets de devenir beaucoup plus puissant et de rencontrer l'homme qui le considérait comme son petit fils avant même qu'il naisse."
Pas faux... Je soupire et plonge mon nez dans ses doux cheveux qui n'ont pas été lavés depuis... Bah depuis qu'il a été transformé. Je lui en fais la remarque en riant encore, le faisant rougir davantage.
"C'est de la faute de Konohamaru... Dès que j'aurais des forces, j'irais sous la douche et aussi me laver les dents. Oh et puis j'irais aux toilettes ! Quelle agréable sensation ça doit être que de se soulager debout et dans un endroit propre...
-Je peux t'aider si tu veux. Je suis là pour le reste de la journée.
-Eh bien...
-Ne sois pas gêné.
-J'aimerais t'y voir...
-C'est vrai ?"
Oh, il a compris le sous entendu pervers. J'ai de la chance, j'arrive à mes fins et me retrouve dans la baignoire avec lui, lui faisant des câlins et lui frottant les cheveux. Il râle. C'est bien Iruka Umino, le petit professeur de l'Académie des ninjas.
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon petit chat, j'aime bien l'appeler comme ça depuis l'expérience d'il y a trois mois. Trois mois déjà... Ça passe vite. On a déjà emménagé ensemble depuis le mois dernier et tout se passe bien, on aime bien s'embêter mais on ne se prend pas la tête. Ça change comparé à avant, enfin ce sont surtout les autres que ça a surpris. Sauf Tsunade et Shizune. Je savais qu'elles préparaient quelque chose... Mais c'est grâce à elles que je suis heureux maintenant. Je rentre dans l'appartement et pars directement dans la chambre rejoindre l'endormi. Je pose la boite sur le lit et réveille doucement Iruka, le secouant un peu et l'appelant.
"Bonjour...
-Salut. Bien dormi ?
-Tu m'as donné un coup de pied, mais sinon ça va.
-Ouvre ton cadeau !"
Oui je sais, je l'agresse même en dormant. Qu'est-ce que j'y peux ? Il ouvre le couvercle en me lançant un regard de biais pour ensuite poser ses yeux sur le contenu. Ses prunelles brillent. Un grand sourire vient orner son visage.
"Tu m'offres un chat...
-Je savais que tu aimais, alors...
-Merci !"
Il m'embrasse tendrement en serrant le chaton dans ses bras. Les gens m'ont encore regardé bizarrement dans la rue, mais je m'en fiche. J'ai fait ça pour Iruka. On s'allonge tous les trois pour terminer la grasse matinée.
"Bon anniversaire."
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