Chapitre 15: Disparition

Pdv: Damon 


Une fois dans ma chambre, le téléphone à la main, je relis une nouvelle fois les informations que j'ai reçues de James. Il a été extrêmement rapide, et la raison en est simple : il n'y a presque rien à son sujet. 
Pas de vie,
Comme un fantôme qu'on aurait sorti de son tiroir. 
Lexi Morgan, si tel est bien son vrai nom, est née dans l'État de l'Illinois. Elle a dix huit ans. Ses parents sont décédés dans un accident de voiture. Il y a aucune information sur son enfance, même pas à l'hôpital qu'à il y a cinq ans, où l'on apprend qu'elle est scolarisée à domicile ici au New Jersey.  Elle a un frère, Riley Morgan, vingt-six ans, son seul parent, il procureur.

Je suppose que c'est grâce à lui qu'on a aussi peu d'informations sur sa sœur.

Elle est inscrite en première année à l'université de Princeton, où elle étudie la photographie. Elle mesure un mètre soixante-cinq pour cinquante kilogrammes. Ses yeux sont marron, mais je sais qu'ils ne se limitent pas à cette couleur. Avec ses cheveux blonds et sa peau pâle, il est évident qu'elle ne sort pas beaucoup. Je trouve son profil trop simple. Il est également noté dans son dossier scolaire, que James a pu pirater, qu'elle est muette à spécificité. 

Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles, lorsque j'ai obtenu son adresse, j'ai voulu lui rendre son appareil photo ; je suppose qu'elle y tenait beaucoup. Mais ce n'est pas tout… Après l'avoir observée pendant des heures, je peux dire que cette fille dégage quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, mais son regard sur moi avait quelque chose d'étrange. 

Je veux la revoir.

Ce matin, j'ai décidé d'accompagner Chris à l'université avant d'aller au travail. Le sparadrap près de mon arcade sourcilière indique que je ne suis pas encore complètement remis mais ma tête vaut toujours mieux que celle qu’affichait Chris. 
De temps en temps, je consulte mon téléphone pour me rappeler son emploi du temps. Lorsque l'heure arrive, je prends une pause et pars à l'endroit où je l'ai vue pour la première fois. Elle est là, encore loin, avançant, accompagnée de son amie, et elle semble écouter attentivement ce qu'elle a à raconter.

Je sors de la voiture et m’adosse sur le capot avant de sortir une cigarette de ma poche. Je l'allume et souffle la fumée qui s'échappe de ma bouche avant de poser mon regard sur elle. Je constate qu'elle me regarde déjà.

Nos regards se croisent, et je ne peux m'empêcher de la détailler des pieds à la tête. Je la vois fuir mon regard mal à l'aise et un petit sourire se dessine sur mes lèvres.
Elle ne le sait peut-être pas, mais c'est pour elle que je suis là. Je l'observe s'éloigner et récupérer mon téléphone dans ma poche qui n'arrête pas de vibrer avant  de décrocher.

— Allô.  Dis-je. Je constate que son amie me lance des regards remplis de noirceur.  Mais j'ai juste envie de rire tellement elle ne fait peur à personne. 

— Nous avons un problème. Dit il 

— J'arrive.  Dis-je avant de raccrocher. 

Je lance une dernière fois un regard dans leur direction avant de monter dans ma voiture et de démarrer. 
Qu'est ce que je suis venue foutre ici?

****

J'arrive à la boucherie et on m'informe que je dois me rendre au bureau.  

— Qu'est-ce qui se passe ? dis-je en entrant dans la pièce.  

— Nous avons un petit problème, et le patron a demandé que tu t'en charges.  Répète t-il 

— Je t'écoute, dis-je en m’adossant sur la porte.  

— Nous n'avons plus de nouvelles de Terry depuis vendredi dernier, c'était son jour de retour.  

— Et en quoi cela me concerne-t-il ?  

— Je veux que tu ailles chez lui. Il travaille pour nous depuis des années et n'a jamais pris de congé aussi subitement; Adam s'inquiète. De plus, il est impliqué dans les affaires de la famille, dit-il, et je comprends immédiatement où il veut en venir. Je soupire.  

— D'accord, j'ai compris.  

— Voici son adresse, il n'habite pas loin d'ici, dit-il en me remettant un bout de papier.  

— Je vous tiendrai informé.

****

Je me tiens devant la porte entrouverte, l'odeur âcre de la moisissure me prend à la gorge. Quelque chose ne va pas ici. Je pousse la porte, qui grince sinistrement, et entre dans la pièce plongée dans l'obscurité. La lumière du couloir peine à percer l'intérieur, mais je fais quelques pas en avant, prêt à tout affronter.

C’est alors que je le vois. Là, dans un coin, le corps sans vie est étendu sur le sol, immobile. Un frisson parcourt mon échine. Je m’approche lentement, chaque pas résonnant comme un écho dans le silence lourd de la pièce. Les détails me frappent : la pâleur de la peau, les bras tombés de chaque côté, et surtout, cette expression figée sur le visage, un mélange d’effroi et de paix éternelle.

Je m’agenouille, le souffle coupé. Le sol est froid sous mes genoux, et je réalise que je suis en train de trembler, sûrement d'excitation car je sais que je vais devoir faire payer celui qui a fait ça. Mes yeux scrutent la scène, cherchant des réponses. Des traces de sang se dessinent autour du corps, formant une flaque sombre qui contraste avec le parquet usé. Je me demande ce qui a pu se passer ici, dans cet endroit qui aurait pu être un havre de paix.

Mon regard dérive vers des objets éparpillés : un livre ouvert dont les pages sont froissées, un verre brisé sur le sol. Chaque détail semble raconter une histoire, mais je peine à la déchiffrer. Je dois appeler les autorités, non, je dois d'abord me rassurer que ça n'a rien avoir avec l'organisation.

Je prends une profonde inspiration pour me ressaisir. 
Le temps presse.

En scrutant la scène, je commence à relever quelques indices qui pourront m'aider. 

Tout d'abord, je remarque un bracelet en métal au poignet de Terry. Il est gravé d'un prénom : "Emma". Cela pourrait être un indice clé. À côté de lui, une table est renversée, et des objets sont au sol. Un téléphone portable, un porte-monnaie, et un ensemble de clés. Je n'ai pas mes gants donc je ne peux rien fouiller. 

Je ne dois surtout pas laisser mes empreintes dans cet endroit. 

Ensuite, je jette un œil aux papiers éparpillés. L'un d'eux est une facture récente, indiquant une adresse dans le quartier. Cela me donne un point de départ pour mieux comprendre ce qui se passe. Je le prends et le mets dans ma poche.

Je remarque également un livre posé près de lui, La maîtresse du milliardaire froid de Léa Ngako. Cela semble un peu étrange, j'imaginais mal Terry grand lecteur.

Enfin, il y a une note froissée, cachée sous le corps. Je l’attrape délicatement et la déplie. Les mots sont gribouillés, mais je peux distinguer des phrases qui parlent de stress, de menace, et d'un certain "Cesar". Ces éléments pourraient indiquer qu'il avait des problèmes dans sa vie personnelle, ce qui pourrait être essentiel pour comprendre ce qui lui est arrivé.

Je déplie la note avec précaution, les mots sont écrits à la hâte, presque dans un état de panique. Voici ce que je lis :

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*Terry*

*Je ne peux plus continuer comme ça. Cesar ne cesse de me menacer. Je ne sais pas quoi faire. J’ai peur. Je t’en prie, n’en parle à personne. Je dois trouver une solution avant qu’il ne soit trop tard.*

* E.*

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— Je crois que j'ai trouvé notre meurtrier. Me dis-je à voix basse alors que mon sang se met à bouillonner.
Maintenant la question est: Qu'est-ce que je fais du corps ?

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