Chapitre 14

Pdv: Chris


Ça fait deux jours que je n'ai pas vu Damon, plus précisément depuis l'incident au club. Je descends les escaliers de la maison et me dirige vers la cuisine ouverte. Il est adossé contre le plan de travail, une tasse fumante à la main, concentré sur son téléphone, mais il lève le regard quand j'entre dans son champ de vision.

Damon ne sourit pas souvent, alors ça me met toujours mal à l'aise de le voir esquisser un maigre sourire comme il le fait présentement.

— Il ne t'a pas raté, dit-il en me détaillant alors que je me passe la main dans les cheveux. J'ai la mâchoire cassée, un œil au beurre noir et quelques côtes fracturées. Ils m'ont pris par lâcheté ces enfoirés.  

— Tu peux parler, dis-je en le regardant également, mais contrairement à moi, son visage est presque nickel, il est déjà en train de cicatriser.  

— Où t'ont-ils récupérée ?  

— Ici, hier matin, devant la porte. Je venais juste de sortir de la voiture, dis-je simplement en me servant une tasse de café noir et en y ajoutant du lait.  

— Humm, dit-il simplement. Il finit sa tasse, range son téléphone dans sa poche et s'en va.

Je bois une petite gorgée de mon liquide chaud avant de m'arrêter, les côtes me faisant un mal de chien.

Adam comme à son habitude a voulu me faire payer mon imprudence mais je m'en fou.
J'ai passé toute ma journée de dimanche avec Lucile. Je ne sais même pas pourquoi je fais tout ça mais une chose est sûre, cette fille va me rendre dingue.

**Flashback**

Dimanche 


Il est six heures lorsque j'arrive dans la chambre du motel que j'ai réservée depuis longtemps. J'y viens souvent quand j'ai besoin d'un petit arrêt, quand j'ai juste envie d'un lit ou d'une douche. Je n'aime pas les hôtels, c'est beaucoup trop bruyant, j'aime pouvoir me déplacer sans être vue.  
J'ouvre la porte et la trouve assise au sol, à la même position où je l'ai laissée la veille, ses mains toujours enchaînées au pied du lit.  
Je referme la porte et elle lève ses yeux fatigués vers moi.  

— C'est bon, j'ai compris, je ne recommencerai plus. S'il te plaît, détache-moi, j'ai besoin d'aller aux toilettes, dit-elle, et je me rapproche d'elle, la détache et l'aide à se relever, mais elle me repousse.  

— Ne me touche pas, dit-elle en se dirigeant vers les toilettes. Quelques minutes après, j'entends l'eau couler et je m'assois sur le lit. Je lui ai apporté de quoi se restaurer et des vêtements de rechange.  
Quand elle sort, uniquement vêtue d'une serviette autour de sa poitrine, mon envie d'elle se fait pressante.  
Ses cheveux châtain clair, mouillés, tombent en gouttes sur ses épaules. Elle n'a pas de très longs cheveux, ils s'arrêtent au niveau de ses épaules.  
Je me lève et me positionne devant elle. Elle ne dit rien, le visage baissé.  

Je n'aime pas ça.  

— Regarde moi, dis je. J'arrête son menton et soulève son visage pour mieux la regarder. Elle est tellement belle au naturel, je ne comprends pas pourquoi elle s'obstine à porter toutes ces couches de maquillage comme hier.  
Ma main caresse son épaule où l'eau se dépose avant que je ne souffle.  

— Tes habits de rechange sont sur le lit, prends-les, dis-je en me tournant. Je mets mes deux mains sur mon visage et les frotte. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Si mon père me voyait...  
La porte des toilettes se referme et, quand elle ressort, elle porte un jogging et un haut large. Je la regarde en m'avançant une nouvelle fois vers elle.  
Nos regards se croisent, elle possède de magnifiques yeux verts, comme du jade, sombres et intenses.  
Sans pouvoir y résister plus longtemps, je pose mes lèvres sur les siennes.  
Un simple baiser, j'avais juste envie de goûter ses lèvres, et je m'éloigne d'elle, ce n'est pas le moment.  
Je sais qu'elle m'en veut pour hier, après l'avoir tiré avec force, je l'ai enchaînée et laissée sans rien. Elle a dû avoir très froid dans cette tenue légère qu'elle portait.

— Je peux rentrer chez moi ? dit-elle. La voix fatiguée 

— Je t'ai apporté à manger. Mange, dis-je comme si je n'avais pas entendu sa question. Sans un mot, elle prend le plastique posé sur la table et en sort un hamburger et du coca, puis le mange.  

Je sais qu'elle est aussi calme uniquement parce qu'elle est fatiguée.  
Je me couche sur le lit et décide enfin de dormir. Je n'ai pas vraiment fermé l'œil de la nuit dernière et maintenant que je sais qu'elle va mieux, je peux me détendre.  
J'ai fais exprès de ne pas bloquer la porte pour voir si elle va s'en aller.

Je me réveille quelques heures plus tard, mais je suis bloqué par quelque chose, non pas quelqu'un.  
Blottie contre moi, elle est en train de dormir profondément. Je retire ses cheveux qui cachent son visage et je ne peux m'empêcher de la trouver belle, magnifique.  
C'est la première fois qu'une femme me fait un tel effet et juste l'imaginer se donner à un autre homme me rend fou. Je peux accepter son passé, mais son présent et son avenir m'appartiennent désormais.  

— Si tu t'avises encore une fois de me trahir, ce n'est pas au sol que je te ferai passer la nuit, dis-je en caressant son doux visage. Tu n'as pas besoin de ces hommes tant que tu m'as moi, dis-je, et elle ouvre les yeux pour me regarder.  

— Chris, nous ne…  

— Je viens de décider autrement, je la coupe.  

— Mais…  

— Tu es à moi maintenant. Si tu ne l'avais pas encore compris, tu m'appartiens, dis-je, et nous nous fixons longuement.  

— Allez, on y va, je te raccompagne, dis-je en souriant comme si rien ne s'était passé.  
Le trajet se fait en silence et, après plusieurs minutes, nous arrivons enfin devant son immeuble. Elle le partage avec une amie qui est dans la même faculté qu'elle.  

— Tu veux monter ? dit-elle, et je la regarde sceptique. De toute façon, tu as pourri mon week-end et je te rappelle qu'à cause de toi, je n'ai pas pu finir ma prestation, alors tu me dois 10 000 dollars sans les extras.  

— Je vois que tu ne te prends pas pour de la merde, dis-je en sortant de la voiture.  

— Et je n'ai même pas inclus les danses privées, qu'est-ce que tu croyais ? dit-elle en me regardant avant de prendre la direction de son entrée.  

— Et une nuit avec toi ? dis-je, les mains dans les poches, la suivant en montant les escaliers.  

— J'ai désormais un petit ami, alors j'arrête pour le moment, mais pour toi, exceptionnellement, ça sera le double, dit-elle avant de me lancer un petit regard, et je ne peux m'empêcher de sourire encore plus. Cette fille est folle 

— Ta colocataire doit être là ?  

— Non, elle ne reviendra que tard dans la nuit, elle est partie voir sa famille.  

Je regarde l'heure sur ma montre, et il n'est que seize heures.  
Nous passons le reste de la soirée ensemble et j'en profite pour dormir dans ses bras. Bien qu'elle me fasse bander, nous n'avons rien fait pour une fois, juste la contempler me suffit, même si je sens que je ne vais pas me retenir bien longtemps.  

Au petit matin, je sors de sa chambre et décide de rentrer chez moi. Je n'ai pas envie de croiser sa colocataire.
Je gare la voiture devant la maison après de longues minutes de route et une fois sortie, je me fais choper par les hommes de mon père qui me prennent de force dans un camion noir après m'avoir donné quelques coups collectifs. 

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