8.

Thème : Un dîner en famille 

Participant :. Emma-Holmes

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Tony soupira en voyant l'état de son fils qui entrait avec agitation dans le salon.

- Peter ton nœud est de travers, t'en as jamais mis ou quoi ? demanda-t-il tout en rectifiant la position de son nœud papillon.

- Si, au bal de l'année dernière, mais c'était Pap's qui me l'avait mis ..., répondit Peter en détournant le regard. Et puis j'aime pas trop ces trucs, je peux pas l'enlever ? Je suis déjà assez mal à l'aise comme ça ..., supplia le jeune homme embarrassé de ses yeux de chiots.

- Ce n'est qu'une question de quelques heures, Pete. Et puis ces trucs là comme tu dis, va falloir t'y habituer si tu veux aller plus loin que des constructions de bidules Star Wars, contra Tony d'un petit sourire.

- Hey ! Ce sont pas de simples "bidules", n'insulte pas l'Etoile Noire s'il-te-plaît ! se défendit le jeune homme.

- Si tu veux. En attendant va voir où en est ton père avec la dinde pendant que je finis la déco, demanda Tony.

L'adolescent eu une moue septique en voyant leur sapin de Noël à moitié décoré.

- Heu... Tu ne voudrais pas plutôt qu'on fasse l'inverse ? Pas que j'insulte ton sens de l'organisation hein mais c'est juste que ce côté là est un peu chargé tandis que celui-ci les couleurs ne vont pas trop ensembles, et puis...

Tony tendit la boîte de boules à son fils.

- Tu peux me dire que j'ai des goûts de merde petit. Tant pis j'irai jouer le cobaye avec Stephen ! Ô désespoir, moi qui pensais être vivant au moins jusqu'à ton mariage..., se lamenta-t-il théâtralement, une main sur le front.

Peter pouffa en secouant la tête.

- Pff t'exagère, Pap's cuisine très bien, sinon on aurait commandé.

- Commander un soir de Noël ? T'es pas bien toi, répondit Tony, secouant la tête et le laissant à ses boules pour rejoindre son mari.

Quelques temps plus tard, la maison était prête à accueillir les invités de la soirée. Le sapin brillait d'un or, rouge et vert parfaits, tandis que les couverts en cristal sur la table scintillaient sous la lumière du lustre. Les trois mousquetaires attendaient patiemment et nerveusement la venue de Maria et Howard Stark. Ce serait la première fois que Stephen et Peter allaient rencontrer les parents de Tony Stark.

Peter se rongeait les ongles nerveusement, adossé à l'épaule de Stephen tandis que celui-ci lui caressait tendrement les cheveux.

- Arrête de stresser comme ça, tu ne vas pas à un entretien d'embauche que je sache. Celui qui devrait s'enfermer dans un coffre au fin fond de l'Himalaya c'est moi, affirma le sorcier en haussant un sourcil.

- Ouais ben rencontrer ses grands-parents à 19 ans c'est pas tous les jours qu'on le fait non plus ! bouda le jeune homme.

- Vous n'avez aucun droit de vous plaindre vous deux, celui qui les a supportés pendant 18 ans c'est moi, contra Tony.

- Peut-être, mais toi tu as vécu avec eux dès ta naissance, donc tu les connais et tu sais à quoi t'attendre, alors que moi je ne suis même pas sûr qu'ils soient au courant que je ne suis pas une femme ..., déclara Stephen.

- Oui mais-

- Excusez-moi d'interrompre votre discussion argumentée Messieurs, mais il semblerait que les parents de Monsieur Stark attendent devant les portes principales de la tour, déclara la voix robotique de FRIDAY.

Peter sauta instantanément sur le dossier du canapé, comme si le feu lui avait brûlé les fesses.

- Ils sont là, ils sont là, ils sont là !! cria-t-il presque, les mains sur les joues, un air de panique totale lui collant la peau.

Tony et Stephen se lancèrent un regard amusé, concluant unanimement que leur fils était bien celui de l'homme de fer, avec juste un peu de peps en plus. Ils eurent tous deux un petit sourire en coin, regardant avec affection le petit garnement qui animait la tour d'une joie et d'un amour inconditionnels, peut-être inconsciemment, aux plaisir des autres.

- Et bien FRIDAY, je pense que nous n'allons pas laisser deux personnes âgées dehors par ce froid, fais les donc entrer et conduis les ici, décida Tony en haussant les épaules.

La jeune araignée se rendit soudain compte de sa position et se releva avec vivacité, époussetant prestement ses vêtements. Il regarda rapidement son reflet dans la baie vitrée, réajustant une mèche de cheveux puis de nouveau son nœud papillon.

Il vint ensuite aux côtés de ses pères devant l'ascenseur, se tenant droit comme un piquet, les mains jointes devant lui.

Peter adoptait souvent cette posture quand il était stressé, avait remarqué Stephen. Il lui glissa alors à l'oreille :

- Détends-toi, ce ne sont pas des monstres.

- J'aimerais bien, au moins je saurais quoi faire de mes mains ! s'exclama-t-il.

Le sorcier émit un léger rire mais s'arrêta lorsque le "ding !" de l'ascenseur retentit. Les portes coulissèrent lentement, prenant leur temps, comme si elles sentaient le long frisson qui parcourait l'échine de Peter, voulant maintenir son stress et son attente le plus longtemps possible. Celui-ci retint son souffle lorsqu'il aperçut un visage familier sortir de cette cage montante.

Des rides aux bords des yeux, une moustache parfaitement taillée, une coiffure plaquée impeccablement dont pas un seul cheveu blanc ne dépassait, le tout accompagné d'une expression indéchiffrable et impénétrable. Howard Stark venait de rentrer dans la pièce et seule sa présence imposait le respect.

Peter fut choqué de la ressemblance physique de Tony avec son père. Le génie avait beau ne pas le porter dans son cœur, les liens du sang montraient clairement leurs appartenances. L'inventeur jeta un regard circulaire, analysant les moindres recoins de ce qu'il voyait. Son regard s'arrêta soudainement sur Peter et il se dirigea sans hésitation vers lui. Celui-ci vit rouge, sentant son pouls s'accélérer et crut même qu'il allait vomir son cœur. Il trembla, ses mains déjà moites au début n'étaient plus qu'eau à présent.

Une voix grave et profonde parvint à ses oreilles :

- Bonsoir, je me présente, Howard Stark, déclara celui-ci en lui tendant une main ridée mais ferme.

Peter hésita un instant mais essuya rapidement en essayant d'être discret sa main sur son costume avant de la tendre à l'homme face à lui.

- B-Bonsoir, Peter Man, e-euh Spider Parker, e-enfin Peter Parker ! (Merde ressaisis-toi Peter !) E-excusez-moi je suis un peu stressé, enchanté de faire votre connaissance, finit Peter d'un air embarrassé tout en affichant un sourire contrit.

Le vieille homme le fixa et laissa apparaître un sourire amusé.

- Il n'y a pas de quoi voyons, j'imagine que tu as dû affronter bien pire que moi, conclut-il d'un clin d'œil.

- E-Euh peut-être ..., répondit le jeune homme d'un air interrogatif.

Tony lui avait-il dit qu'il était Spider-Man ? Ou bien Howard l'avait deviné de lui même, ce n'était pas très difficile après sa bourde lors de sa présentation ... Peter aurait tellement voulu s'enterrer au fin fond de l'Alaska à cet instant.

- Howard chéri, tu vois bien que tu le mets mal à l'aise, laisse-moi donc voir le visage de mon petit-fils s'il-te-plaît, déclara une douce voix féminine, laissant apparaître la tête d'une vieille femme au sourire affectueux.

Peter sentit de nouveau son cœur s'accélérer en réaction à ce qu'il voyait et entendait. Décidément, si cet organe ne le lâchait pas à la fin de cette soirée, cela relèverait du miracle.

En attendant, une main délicate vint se poser sur la joue de l'adolescent, mettant fin à toutes ses pensées. Peter en eut le souffle coupé et ses yeux ronds allèrent à la rencontre de ceux de Maria Stark.

L'affection maternelle et l'apaisement qu'il put lire sur son visage mirent de suite Peter dans un confort sans nom dont il ne voulait s'extraire.

Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu de contact maternel, Peter avait oublié combien cela lui faisait du bien. Même si Tony et Stephen faisaient tout pour le rendre heureux et épanoui, il n'empêche tout de même qu'il ressentait quelque fois le manque d'une présence féminine.

La main de l'adolescent rejoignit de manière naturelle celle de la vieille femme. Bien que ce fut la première fois qu'il la rencontrait, même si elle n'était pas sa grand-mère biologique, c'était comme s'il la connaissait depuis toujours et que son contact était familier. L'enfant abandonné qui sommeillait en lui décida de se manifester et Peter en eut les larmes aux yeux.

Sans poser de question, Maria prit Peter dans ses bras, le serrant de ses bras frêles. Celui-ci lui rendit son accolade, comme si tout cela était naturel.

La douce chaleur corporelle émanant de leur étreinte créait un confort rassurant intense au plus profond de Peter.

- Comme tu es beau et fort Peter, murmura Maria, son éternel sourire au visage.

- Merci Grandma, répondit celui-ci. 

Et tous deux savait qu'il ne la remerciait pas seulement pour son compliment. Il lui semblait également naturel de l'appeler ainsi ce que Maria approuva également au vu de l'agrandissement de son sourire.

Ils s'éloignèrent et furent surpris de constater que les hommes les regardaient fixement bouche bée, sauf Tony qui avait un petit sourire en coin.

- On peut dire que c'est un sacré coup de foudre, Thor serait passé par là ou quoi ? plaisanta celui-ci.

Les joues de Peter s'empourprèrent immédiatement, sa main venant gratter son cou avec gêne.

- D-Désolé, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, s'excusa la jeune araignée.

Tony s'approcha vers lui et chuchota :

- T'inquiète gamin, j'te comprends, après tout c'est grâce à elle que j'ai pu survivre avec ça, dit-il en désignant Howard qui serrait la main de Stephen.

Peter lui répondit d'un sourire gêné et compatissant. Il savait à présent à qui son père avait eu affaire lors de son enfance.

- Stephen Strange ? N'êtes-vous pas le célèbre neurochirurgien qui eut un accident de voiture et disparut de la circulation ensuite ? questionna d'ailleurs celui-ci.

- C'est bien moi, confirma Stephen en serrant le poing.

- Que vous est-il arrivé suite à l'accident ? Continua Stark.

- J'ai perdu le contrôle total de mes mains et me suis donc retiré aux côtés de Tony, répondit froidement le docteur.

- Oh ! Vous êtes donc en couple ? Je pensais que vous n'étiez que de bons amis, s'étonna le vieil homme, fronçant les sourcils.

Tony ne tenant plus sur place face à ce spectacle, se plaça rapidement aux côtés de Stephen, prenant sa main dans la sienne.

- Oui nous sommes mariés et vivons très heureux avec Peter que cela te plaise ou non Howard. Alors si tu es venu semer la zizanie entre nous, je t'invite à prendre cette porte qui t'accueillera à merveille pour te montrer la sortie. Mais si tu as fini ton interrogatoire je t'invite à passer à table afin que nous en finissons au plus vite avec cette soirée qui commence bien, déclara sèchement l'homme de fer.

Les hommes Stark se regardèrent fixement avec véhémence, ne détournant leurs yeux en aucun cas. Un froid glacial s'installa dans la pièce, contrastant fortement avec la chaleur que Peter avait ressentie quelques instants plus tôt.

Celui-ci jeta un regard à Maria qui s'avança vers son époux pour lui prendre le bras. Il décida alors d'en faire de même avec Tony.

- Howard ...

- Papa ..., supplièrent-ils d'une même voix.

Mais cela n'eut aucun effet sur les deux hommes, leur regard s'accrochant fermement l'un à l'autre.

- Howard chéri, tout cela est ridicule, je pensais que vous aviez dépassé ce stade, pria la vieille femme.

- Papa s'il-te-plaît, il n'en vaut pas la peine, chuchota Peter.

- Peter a raison chéri, laisse tomber et finissons en au plus vite, le soutint Stephen.

Tony finit par grogner et détourna ses yeux avec colère. Il fusilla du regard Peter et Stephen en croisant les bras.

- Eh, ce n'est pas après nous que tu dois être en colère ! le réprimanda le sorcier.

- Je sais, désolé. Mais rappelle-moi juste pourquoi on l'a invité ce soir ? rétorqua celui-ci.

- Parce que cela reste ton père, qu'il serait temps que les tensions s'apaisent, que tu montres l'exemple à ton fils et que c'est Noël, lui énuméra calmement son époux.

- Mission impossible avec cet homme, tu le vois bien !

- Mais je trouve déjà très courageux de ta part d'avoir volé à mon secours et d'avoir mis fin à cette confrontation. Tu es l'adulte, il est l'enfant.

- J'le foutrais aux services sociaux moi c't'enfant, grogna le génie.

Stephen eut un sourire amusé et embrassa rapidement sa moitié, ne voulant pas rajouter de l'huile sur le feu.

Puis Peter prit son père dans ses bras, l'admirant pour tout ce qu'il lui avait montré en quelques minutes.

- Tu n'es pas seulement un super-héros ordinaire, tu es notre super-héros, confia la jeune araignée avec assurance.

Un sourire heureux et reconnaissant prit place sur le visage de Tony. Bon Dieu mais qu'avait-il fait pour mériter un fils pareil.

Stephen se joignit à leur accolade, approuvant parfaitement les dires de leur fils.

- Mais je ne serais totalement rien sans vous, souffla Tony, serrant avec force les deux personnes les plus importantes à ses yeux.

*

Quelques minutes plus tard, tout le monde fut installé à table, malgré les débuts de tension. 

Stephen arriva dans la pièce avec la dinde fumante dont l'odeur alléchait les babilles de toutes les personnes présentes.

- Quelle jolie décoration, complimenta madame Stark, afin d'alléger la tension qui restait.

- Merci, papa l'avait commencée mais j'ai vite pris le relais quand j'ai vu qu'il avait des goûts ... assez particuliers, rit Peter en jetant un regard farceur à Tony. 

Celui-ci lui répondit pas un tirage de langue.

- Il est vrai que mon fils n'est pas très doué dans ce domaine, heureusement que Jarvis était là pour l'aider à l'époque. Pour lui, mettre du vert et du violet ensemble était tout à fait normal ! Et je ne parle même pas du mélange orange et rose ... lui confia-t-elle.

Peter eu les yeux ronds et regarda son père avec dégoût.

- C'est pas vrai ..., souffla-t-il.

- Bon vous avez fini vous deux ?! s'énerva légèrement le concerné. Maman passe-moi ton assiette s'il-te-plaît.

Maria et Peter se lancèrent un regard complice, comprenant que Tony voulait esquiver le sujet.

- Et sinon, en quelle classe es-tu Peter ? demanda Howard qui n'avait pas ouvert sa bouche depuis le début du repas.

- J'ai fini l'école Monsieur, je suis en première année au MIT, répondit docilement Peter.

- Oh, je te pensais beaucoup plus jeune ! s'étonna Stark.

- Faut croire qu'il a hérité de ma peau de bébé, plaisanta Tony.

- Et de tes cernes, ajouta Stephen, plaçant une cuisse de dinde dans l'assiette de Peter.

- Eeh ! s'exclamèrent les deux concernés en cœur.

- Ce n'est pas ma faute si mes armures demandent à être tout le temps chouchoutées, contra le génie, la bouche pleine de pudding.

- Et moi que les vieilles dames perdues et les chats coincés dans les arbres grouillent les rues, grogna le jeune héros en piquant dans une pomme-de-terre grillée.

- Tu es un garçon très serviable Peter, ne fais pas attention à ce que disent les autres, affirma sa grand-mère en levant son couteau.

- Ne t'en fais pas, de nous trois, c'est moi le plus utile dans cette tour, lui apprit-il.

- Mais c'est qu'il prend la confiance celui-là ! Maman je pense que tu as une mauvaise influence sur mon fils. Recule un peu, ronchonna Tony.

Maria, Peter et Stephen éclatèrent de rire tandis que Tony mordait à pleine dents dans son morceau de dinde.

- Merci de ta coopération Stephen, accusa-t-il.

- Quand tu veux chéri, répondit celui-ci, un sourire espiègle sur les lèvres.

Peter eut soudain une envie pressante. Il s'excusa auprès de la tablée et s'esquiva rapidement aux toilettes.

Pendant ce temps, la tension du début de soirée reprit peu à peu place, un lourd silence régnant dans la pièce, dont seul le bruit des couverts se faisait entendre.

Tout à coup, une sonnerie de téléphone vint briser l'atmosphère calme.

Tous les yeux convergèrent vers Howard Stark qui sortit son téléphone de sa poche, examinant le nom figurant sur celui-ci.

Le plus vieux se leva et s'apprêta à sortir de la pièce. Mais cela était sans compter l'impasse de Tony qui restait figé devant la porte.

- N'y pense même pas Howard, déclara-t-il sèchement.

- Je n'ai pas le choix Anthony, c'est un appel important, répondit celui-ci sur le même ton.

- Je m'en contrefous, tu m'as déjà assez fait le coup quand j'étais gosse, je ne te le laisserai pas faire à Peter, répliqua Tony, sentant le feu de la colère monter progressivement en lui.

- Je n'ai pas à recevoir des leçons de morales de ta part Anthony, ce n'est pas en me goinfrant de gâteaux et participant à de stupides soirées que j'ai réussi à fonder Stark Industries ! riposta le viril homme.

- Oh excuse-moi, c'est vrai que le bonheur n'est que pour les gens pauvres et sans intérêts, aucun écart n'est permis ! La famille aussi est un élément sans intérêt, à quoi bon s'occuper de son fils si on a une bonne femme et un majordome pour le faire ! rétorqua Tony, de la rancœur dans la voix.

- Arrête de te ridiculiser Anthony, je n'ai jamais dit de choses pareilles, il faut juste établir l'importance de chaque élément et le travail est pour moi primordial. La famille également, mais j'avais une entreprise à gérer ! argumenta-t-il.

- J'avais bien compris que le travail figurait comme numéro un sur ta putain de liste je te demande juste d'en faire un numéro deux pour ce soir, pour Peter, ton petit-fils ! demanda le génie, essayant de se calmer.

- Je considère Peter comme un étudiant normal au MIT, pas comme mon petit-fils qui a été adopté par un couple d'homosexuels ! lâcha le directeur.

Un silence assourdissant frappa la pièce de plein fouet.

Maria regarda son mari avec horreur et un certain mépris. Stephen quant à lui en avait lâché ses couverts de stupéfaction, se retenant d'aller foutre ses poings là oui il pensait.

Tony, en revanche, ne s'en était pas privé et Howard se retrouva projeté au sol, la mâchoire éclatée. Malheureusement pour lui, Tony n'en avait pas fini.

Mais FRIDAY l'interrompit, sa voix robotique sonnant alarmée :

- Monsieur, je suis désolée d'interrompre votre altercation, mais je détecte quelque chose d'anormal sur l'aile droite de la tour.

- Mais nous sommes sur l'aile droite. Qu'est-ce qu'il se passe FRIDAY ? répondit précipitamment le génie d'un air paniqué.

Pendant ce temps, Peter finissait de se laver les mains quand son sens d'araignée s'agita brusquement, allant même jusqu'à lui provoquer une migraine. La jeune araignée se courba en prenant sa tête entre les mains et geignit de douleur.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe bon sang ? gémit-il.

C'est un son assourdissant qui lui répondit, suivi d'une énorme explosion qui le projeta à plus de 100 mètres. La douleur était telle qui ne pouvait plus le supporter et le jeune héros sombra au plus profond de son inconscient.

Spider-Man se réveilla quelques temps plus tard, une douleur lancinante lui vrillant chaque partie de son corps. Il essaya de se relever à l'aide de son bras droit, mais il comprit bien vite que celui-ci était cassé lorsqu'une vive brûlure remonta de tout son long.

Il se releva donc du mieux qu'il put, s'empêchant d'hurler de douleur.

Tout lui revint soudain en mémoire. Noël. Le repas de famille. Howard Stark. Maria. Stephen. Tony.

- Merde ! gémit-il, se précipitant vers une quelconque sortie malgré les ruines et les quelques flammes restantes. Grâce au systèmes anti-incendie, les plus grosses ont été heureusement neutralisées.

Malgré la douleur et la chaleur, l'araignée enjamba rapidement les obstacles face à lui et se retrouva bientôt dans le salle à manger.

La première chose qu'il vit fut le chaos qui régnait dans la pièce. Il n'en reconnaissait plus rien, tout n'était que ruines et poussières. Peter sentit son cœur s'accélérer, se demandant avec horreur s'il restait un survivant.

Il entendit soudain un faible gémissement au loin et le jeune héros dut user de toutes ses capacités auditives pour en situer l'origine. Il se précipita vers la source du bruit et souleva la partie du plafond tombée du mieux qu'il put, puisant ses forces du plus profond de son être. Allez Peter ! La vie de ta famille dépend de toi ! pensa-t-il pour s'encourager.

Il réussit finalement à dégager le débris et découvrit que Stephen en était la victime

.

- Pap's non !! Putain ! jura-t'il. Tiens bon je vais te sortir de là !

Le jeune héros prit son père dans ses bras aussi délicatement qu'il pouvait, mais vit que celui-ci ne réagissait plus vraiment.

- Pap's non reste avec moi ! Papa !! S'il-te-plaît ! supplia son fils.

Mais malheureusement son père était inconscient et n'eut aucune réaction.

Peter se retint de s'effondrer et de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais il se secoua la tête afin de se ressaisir. La vie de son père était entre ses mains.

Spider-Man analysa les alentours et repéra une potentielle sortie grâce à une baie vitrée brisée. Il s'en approcha donc, son père sur le dos, marchant avec précaution. Il se pencha afin d'analyser le nombre de mètres qui les séparaient du sol.

Il y avait au moins 300 mètres.

Peter sentit la panique monter en lui. Seul, il n'avait aucun problème à descendre. Mais là, il avait la responsabilité de la vie de son père. Il n'y arriverait jamais c'était beaucoup dangereux. Tandis que la panique montait progressivement en lui, il entendit faiblement une phrase dans sa mémoire. Il fronça les sourcils, se concentrant pour se remémorer ce lointain souvenir.

« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. »- Oncle Ben... murmura Peter. Comment ai-je pu t'oublier ?

Une larme roula sur la joue rebondie de l'enfant. Mais un faible sourire prit place sur ses lèvres, redonnant confiance à leur propriétaire.

- Tu as raison Oncle Ben, je n'ai pas le droit d'abandonner, affirma avec assurance le héros.

Une nouvelle confiance naissant en lui, Spider-Man se reprit en main et décida de réfléchir stratégiquement.

Heureusement pour lui, il avait toujours ses lanceurs de toiles avec lui. S'il enroulait son père autour de la taille avec lui, cela lui permettrait de le porter un peu plus facilement et plus sûrement. Il ne restait plus qu'à tirer une toile sur l'immeuble le plus proche et de se laisser glisser.

Peter mit rapidement son plan en action et fut ravi de constater qu'il fonctionnait. Il atteignit quelques minutes plus tard la surface plane. Il déposa alors délicatement son père sur le sol, prenant le temps à présent d'examiner les blessures parcourant son corps. La plus grave était sur le haut de son crâne d'où beaucoup de sang s'était écoulé.

L'araignée sentit soudain une main sur son épaule et eut le réflexe de riposter en lui faisant une clé de bras.

- Aouch Peter c'est moi arrête ! s'exclama Tony, grimaçant sous la douleur.

- Oh désolé papa ! répondit Peter en défaisant vivement sa prise. Je suis un peu aux aguets à cause de mon sens d'araignée qui est constamment en alerte, expliqua-t-il. Tu vas bien ? Tu n'as pas trop eu de dégâts ?

Tony hocha négativement la tête, rassuré aussi de voir que son fils était vivant et allait plutôt bien. Puis il remarqua son époux sur le sol avec stupéfaction.

- Stephen !! Ne me dis pas qu'il est ..., s'angoissa l'homme de fer. 

Il chercha rapidement le pouls de sa moitié, l'angoisse le prenant au plus profond de ses tripes.

- Non non, ne t'inquiète pas ! Je pense qu'il est juste un peu sonné, le rassura-t-il. Mais il y'a tout de même cette blessure sur le sommet de sa tête qui m'inquiète, confia le héros.

- T'as raison gamin, il faut l'emmener d'urgence à l'hôpital, répondit le génie après avoir vu la ladite blessure.

Tout à coup, le sens d'araignée déjà en alerte de Peter se mit à retentir plus fort que d'ordinaire. Celui-ci prit rapidement ses parents dans ses bras, ignorant la souffrance que cela pouvait lui causer et sauta le plus loin possible.

Un lourd son et un grand tremblement leur parvinrent depuis quelques mètres. La lettre "E" de la tour Avengers venait de s'effondrer, manquant d'écrabouiller la petite famille.

- Woaw on l'a échappé belle, merci Pete, déclara Iron-Man ébahi.

Peter lui répondit par un sourire lorsqu'un autre sujet lui revint en mémoire.

- Mais au fait où sont Maria et Howard ?? se rappela-t-il soudainement.

- Ne t'inquiète pas pour eux, pour le moment il faut à tout prix qu'on s'occupe de Stephen, répliqua Tony avec empressement. Aide moi à le porter jusqu'à l'ambulance, lui ordonna-t-il.

*

Quelques temps plus tard, père et fils se trouvèrent seuls à attendre des nouvelles de celui qui manquait à l'appel pour que la famille soit au complet. Celui qui lançait des piques mais en même temps qui apaisait les quelques tensions qu'il pouvait y avoir. Le seul qui savait cuisiner comme un chef, peignait comme un artiste et jouait du violon comme un virtuose malgré son handicap. Celui qui était une vraie source d'inspiration pour tout le monde. Celui qui avait rené de ses cendres.

Tony avait pris Peter dans ses bras, celui-ci ayant niché sa tête sur son épaule. Malgré l'angoisse du résultat des examens, ils essayaient de se rassurer mutuellement, trouvant du confort chez l'un et l'autre.

Tony se racla la gorge et décida de raconter à son fils ce qu'il s'était passé lors de l'explosion.

- FRIDAY m'avait prévenu que quelque de bizarre se tramait donc j'ai vite appelé des armures pour nous protéger. Heureusement pour ma mère, elle a réussi à s'encastrer dedans je ne sais comment et a pu s'en sortir sans trop de dommages. Elle est d'ailleurs actuellement avec Bruce afin de soigner les blessures superficielles. Elle est surtout choquée de ce qu'il vient de se passer. Je pense qu'elle aura besoin de son petit-fils préféré pour surmonter ça et aller mieux, apprît Tony à son fils accompagné d'un clin d'œil.

Celui-ci hocha la tête avec un sourire rassuré et déterminé. Il était heureux que sa grand-mère s'en soit sortie indemne. Il venait à peine de la rencontrer, mais pourtant il ne pouvait pas imaginer le reste de sa vie sans elle.

- En revanche, Howard eu un peu plus de mal parce qu'il était sonné à cause de ... enfin bref il n'arrivait pas à rentrer dans l'armure donc Stephen a volé à son secours pour l'aider. Il avait réussi pile au moment où l'explosion retentissait ... il n'a donc pas eu le temps d'enfiler la sienne et se retrouva propulsé à des kilomètres. J'ai vu ma vie défiler à ce moment là ..., confia Tony. Je pensais que j'allais le perdre à cause du manque de contrôle que j'ai sur ma colère ... je m'en voudrais toute ma vie s'il ne s'en sort pas ... s'accusa-t-il.

Peter savait qu'il n'avait pas tous les éléments de l'histoire pour comprendre pourquoi son père culpabilisait. En revanche, ce qu'il sût c'est que son père avait besoin de lui plus que jamais à cet instant. Il savait que celui-ci était le maître dans l'art de la culpabilité, lui même en était son fidèle disciple.

Il serra alors son père adoré aussi fort que ses bras pouvaient lui permettre, lui montrant que malgré la souffrance et les peines qu'il pouvait traverser, Peter serait toujours là pour le soutenir et l'encourager. Il savait également qu'il pouvait comptait sur Tony pour lui rendre la pareille. 

C'était leur mode de fonctionnement, l'un ne pouvait vivre sans l'autre. Leur confiance et assistance mutuelle leur permettaient d'avancer malgré le vent tempêtueux qu'est la vie.

Car après tout, ils étaient SpiderSon et IronDad, et ça, personne ne pouvait le nier.

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