Thème : Une mission qui tourne mal 

Participant : hinatadesbois

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La rue n'est plus qu'un amas de béton retourné et de goudron décollé. Cette attaque, bien que les Avengers parviennent à contenir les assaillants, laisse bien plus de marques sur les habitations et les aménagements de l'agglomération que ce que les héros souhaiteraient.

Nul ne sait qui sont ces extraterrestres mais une chose est sûre, ils ne sont pas là pour boire le thé.

Les Avengers sont divisés, obligés de se battre en plusieurs groupes sur plusieurs fronts.

Ces ennemis sont bien préparés et plutôt bien organisés. Ils ont compris le terme diviser pour mieux régner et c'est ce qu'ils ont fait.

Iron Man et War Machine sont tous les deux réquisitionné dans les airs afin de s'occuper des aliens volants. Ils ont le Faucon en aide pour veiller sur leurs arrières.

Thor et Hawkeye sont tous les deux sur les toits des immeubles alentour et éliminent la vermine en contrebas.

Captain America et Black Widow eux affrontent de front le reste des créatures.

Ce n'est malheureusement pas une partie de plaisir et chacun a cessé de compter ses blessures.

Les autorités ont évacué la zone sur plusieurs dizaines de pâtés de maisons et l'armée est en renfort au périphérique de cette zone afin d'éviter que les aliens aillent plus loin dans la ville.

Chaque héros est bien trop pris pour qu'aucun d'eux ne voit arriver par une rue adjacente la petite araignée du Queens.

Quand Peter, assis devant sa télévision avait vu ce trou géant s'ouvrir dans le ciel et déverser les aliens dans la ville, il n'avait pas hésité une seule minute. Il devait partir retrouver les Avengers et leur venir en aide.

Le jeune homme se réceptionne sur le mur d'un immeuble abîmé et observe la scène apocalyptique qui se déroule sous ses yeux mécaniques.

Comment peut-il aider les Avengers ? Il est déjà bien incapable de savoir par où commencer tant les ennemis sont nombreux.

Du coin de l'œil il aperçoit un monstre essayer de fuir et d'échapper à la vigilance des autres. Si celui-ci parvient dans le centre-ville ça sera la panique. Sans plus réfléchir, il lance une toile et cette dernière englue la créature qui se retrouve coincée contre une épave de voiture.

Et il en voit une de plus et encore deux autres, sans réfléchir plus, il les colle elles aussi, les emprisonnant dans ses toiles.

Finalement il est plus utile qu'il ne le pense. Et alors le voilà se balançant d'un immeuble à l'autre en arrêtant les bestioles qui tentent de de s'échapper. Il est content et se dit que Monsieur Stark sera peut-être fier de son travail.

Enfin il espère car l'homme n'a pas pour habitude d'être heureux quand Peter se met en danger. Et cette fois-ci ne dérogera pas à la règle malheureusement, et Peter le sait, pour cause, son mentor ne sait même pas qu'il est là.

- Je vais me faire engueuler c'est sûr, pense Peter avec une légère angoisse.

Il se souvient très bien de la scène que lui avait faite Monsieur Stark suite à l'accident du Ferry. Et le jeune homme doit bien se l'avouer, il n'a aucune envie que ça se reproduise.

Mais il est bien vite sorti de ses pensées par un alien qui se jette sur lui alors qu'il est accroché à une toile à une dizaine de mètres du sol.

La misérable créature l'attrape par la taille et dans son élan l'expulse plus loin. La force exercée par l'extraterrestre le propulse sur le bitume fissuré et Spider-Man se retrouve à rouler sur lui-même avant qu'une benne à ordures n'arrête sa course incontrôlable et que son dos suivi de sa tête cognent durement le métal du conteneur.

Un instant le jeune homme voit quelques étoiles, sonné légèrement.

Quand sa vision se fait plus nette, l'ennemi qui s'est réceptionné bien mieux que lui, est déjà en pleine course pour se débarrasser du héros.

Bien vite Peter se relève sur ses pieds et tire une toile vers le toit de la bâtisse en brique sur sa droite.

Il a, cependant, l'intention de s'échapper rapidement mais ce n'est pas assez. Le monstre le saisit par sa cheville droite et le tire de nouveau vers le sol.

Peter sent et entend son os craquer sous les doigts trop nombreux de l'alien et sans même s'en rendre compte il lâche un hurlement de douleur quand sa malléole se brise.

Il tombe comme un paquet parterre, son assaillant se penche vers lui avant de le saisir par la gorge et de se contenter de le soulever.

Peter se retrouve donc maintenu par cette main gigantesque aux doigts innombrables enserrée autour de sa gorge, ses pieds à quelques centimètres de la terre ferme.

Du côté des Avengers, Faucon échappe de peu à une autre créature, bien malgré lui, il s'est un peu éloigné des autres. Il fait le tour de quelques bâtiments et se retrouve quelques rues plus loin. Il vole autour d'un immeuble pour rejoindre ses coéquipiers mais il se prend les pieds dans une substance gluante et blanche qui le bloque.

Avec une grimace il se dégage comme il le peut et remercie qui veut bien l'entendre de ne pas s'être pris les ailes dans ces toiles.

Des toiles ?

Qu'est-ce que ça veut dire ? S'il y a des toiles, il y a forcément une araignée.

- Tony ? demande Sam alors qu'il regarde de tous côtés.

- Qu'est-ce que tu as le pigeon ? lui demande Iron Man alors qu'il est aux prises avec une créature.

Sam grimace face au surnom que lui donne le milliardaire.

- Est-ce que le petit est là ?

Dans la rue, un peu plus loin, dans l'ombre des immeubles qui les entourent, Spider-Man est toujours prisonnier du monstre qui le retient.

Les doigts dégoûtants de la créature ne cessent de se resserrer autour de la gorge du jeune homme.

Avant que ce ne soit l'oxygène qui lui manque, Peter ressent avant tout la douleur qui se répand dans son corps, dans sa gorge et fond vers ses poumons. Au début il parvient encore à inspirer une infime quantité d'air qui soulage ses organes.

La peur le fait réagir. De ses deux mains, il s'accroche au bras auquel il est suspendu et soulève ses jambes, dans un mouvement il donne un premier coup de ses deux pieds joints contre le torse de la créature devant lui, mais c'est un échec, le monstre ne bouge pas, il est incroyablement fort. Alors il réitère son geste une fois encore mais très vite, il se fatigue alors qu'il sent les membres visqueux se serrer davantage.

Sans bien savoir pourquoi, ses yeux se remplissent de larmes, sa gorge est en feu et ses poumons crient un apport en oxygène, ses doigts sont engourdis.

Dans son esprit il se souvient d'avoir lu un jour qu'il faut sept minutes environ pour tuer quelqu'un par strangulation, cette information reste gravée comme une marque au fer rouge dans sa mémoire et la douleur qu'il éprouve n'est rien fasse à la peur qui le submerge peu à peu.

Dans un effort surhumain, il soulève ses jambes de nouveau mais sa force n'est plus. Il frappe de son poing les bras et ce qu'il peut atteindre de sa courte portée, mais le monstre ne bouge toujours pas.

L'alien semble même prendre du plaisir à voir ainsi ce misérable insecte s'agiter au bout de son bras tendu.

Peter panique, son visage est souillé par les larmes. Il sent sa trachée se rétrécir et bientôt il n'a plus d'air à apporter à ses organes furieux.

Ses poumons hurlent de détresse, il ne voit plus, n'entend plus, et les minutes passent, trois, quatre combien encore avant d'être délivré de l'étreinte de ce monstre ? Combien de temps encore avant de mourir étranglé et de ne plus souffrir ? Doit-il abandonner où se battre ?

Il est épuisé. Il s'est fait avoir comme un débutant, mais après tout c'est ce qu'il est, un débutant.

Monsieur Stark va tellement être déçu, pense-t-il dans un court moment de lucidité.

Le monstre plie son bras et rapproche la tête de Spider-Man de son visage extraterrestre. Comme s'il prenait du plaisir dans le désespoir et la souffrance du jeune héros.

De l'autre côté du pâté de maison, Tony ne comprend pas pourquoi Sam lui demande une chose pareille.

- Spider-Man ? interroge Tony avec crainte. Il ne me semble pas l'avoir convié à cette réception, répond le milliardaire quelque peu inquiet par une telle demande. Pourquoi ?

- Je viens de me prendre les pieds dans une de ses toiles, répond Sam cherchant un signe du gamin.

Son regard tombe sur plusieurs aliens tous ficelés comme des rôtis par les filins de Spider-Man, ça ne fait plus aucun doute.

- Il est ici, il n'y a aucun doute, confirme le héros ailé.

Quand Tony entend cette phrase qui ne le ravit absolument pas, il repousse violemment le monstre qui se bat avec lui et envoie valser les autres à coup de répulseur.

Il avertit les autres héros qu'il doit vérifier ça par lui-même. Et sans plus attendre, il vole comme une fusée vers le lieu où se trouve Sam.

Iron Man ne met que quelques secondes à rejoindre le Faucon. Quand il parvient à ses côtés, il voit immédiatement les toiles qui retiennent les aliens.

Son cœur bat frénétiquement contre ses côtes et son souffle se fait court. Voir les toiles c'est bien mais il préfère tout de même voir Spider-Man. L'homme est inquiet et son esprit est mortifié à l'idée que le gamin soit tout seul dans cette mélasse et qu'il lutte contre ces monstres.

Tony ne perd pas de temps et enclenche le baby-moniteur afin de localiser le jeune héros.

Quand le point clignote sur son écran intégré, c'est la panique. Peter n'est qu'à une dizaine de mètres de là, juste derrière l'immeuble qui est devant lui.

Il va le tuer, Tony est très énervé, ce gosse n'a aucune préservation de lui-même, il ne tient pas compte de sa propre sécurité et fonce tête baissée face aux dangers. Le gamin finira par avoir sa peau.

Peter se sent partir, il sent sa conscience glisser et son corps s'engourdir. Il voudrait lutter plus, se battre mais son corps s'endort alors que ses poumons hurlent de détresse et qu'ils se serrent du vide qui les tue. Il se meurt. Il déglutit mais sa salive ne passe pas, plus rien ne passe, sa gorge écrasée par la force qu'exerce l'alien autour de son cou.

Sept minutes, le temps est écoulé, Spider-Man le sait, il va mourir. Ses bras se défont de leur prise autour des poignets du monstre. Sa poitrine ne se soulève plus. Son corps pend misérablement au bout du membre de l'extraterrestre. Quand ses yeux roulent dans leurs orbites et que le néant l'englobe, il croit entendre un bruit métallique et un sifflement caractéristique.

C'est le néant.

Tony déboule dans cette ruelle au moment où la tête du gamin se relâche et tombe légèrement en arrière

La vision qu'il a sous ses yeux lui donne la nausée. Un extraterrestre vient d'étrangler son enfant sans scrupules ni remords.

L'homme tend sa main paume ouverte vers le monstre et lui tire en pleine tête.

La créature s'écroule, lâche Peter qui tombe à la renverse. L'extraterrestre est mort avant même de toucher le sol.

Iron Man se précipite aux côtés de son enfant qui gît au sol sans connaissance. Il s'accroupit tout près du jeune héros et essaie de penser rationnellement.

Dans l'urgence, il retire son masque et quand le visage de Peter lui apparaît, le cœur du milliardaire s'arrête un instant. Le jeune homme a les lèvres bleues, le visage d'un blanc fantomatique, les joues couvertes de larmes.

Le regard de Tony descend vers le cou du jeune homme et des traces rougeâtres, presque violettes couvrent sa gorge comme un collier morbide.

- FRIDAY, scan ! hurle presque Iron Man.

Ça ne prend que quelques secondes mais aux yeux de Tony c'est comme une décennie.

- Monsieur Parker ne respire plus et son activité cardiaque est inexistant, l'informe l'intelligence artificielle.

Mort.

Dans la brume de son esprit complètement brouillé par la panique, il n'entend pas Sam se poser à l'entrée de la ruelle.

L'ancien soldat se rue sur le jeune héros et commence à inspecter son état physique, il positionne son oreille au-dessus de la bouche de Spider-Man et observe en même temps sa poitrine et comprend immédiatement l'urgence. Peter ne respire plus. Il pose deux doigts sur son poignet et là encore rien. Son cœur ne bat pas.

- Tony ? l'interroge-t-il.

Mais le milliardaire ne réagit pas, trop secoué de voir son enfant ainsi.

- TONY ! crie le faucon alors qu'il incline la tête de Peter en arrière. Le milliardaire semble se reprendre et regarde Sam une panique ancré dans ses prunelles brunes. Tony, tu dois m'aider, il faut que tu sois avec moi, tu comprends ?

L'urgence dans la voix de Sam le fait réagir, son corps bouge tout seul, son esprit étouffé dans une brume de peur, il pose ses mains sur la poitrine de son enfant, mort, inconscient se répète-t-il.

Les deux héros commencent les gestes de réanimation.

Sam souffle deux fois dans la bouche de Peter et sa poitrine se soulève, Tony attend et prend le relai, il fait trois séries de dix compressions sur le thorax de son gosse. Sam recommence, et Tony continue.

Des minutes, peut-être une heure, Tony a mal aux poignets mais continue et Sam insuffle toujours plus d'air dans les poumons du garçon étendu au sol.

- Allez, Peter, grogne le soldat ailé, quand il regarde encore Tony compresser les côtes de ce gamin.

Et c'est la voix tonitruante du milliardaire qui le fait sursauter quand ce dernier hurle finalement :

- De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, hein ? s'énerve Tony.

Perdant tout contrôle il frappe maintenant le corps de son gamin alors qu'il est persuadé qu'il va le perde, mettant un coup sur sa poitrine de son poing fermé.

- TU CROIS QUE C'EST ÇA ? QUE C'EST COMME ÇA QUE TU VAS PROUVER QUE TU ES UN HÉROS ? hurle Tony sa voix brisée de désespoir.

Il repousse Sam qui tombe à la renverse encore choqué par ce qu'il voit et entend. Le milliardaire attrape son enfant par les épaules et le secoue sans ménagement.

- RÉVEILLE-TOI, crie-t-il, une larme s'échappe. RÉVEILLE-TOI

La tête de Peter se balance au rythme imposé par Tony. Et son corps reste mou. Iron Man craque finalement et enlace le gamin dans ses bras laissant le chagrin le submerger tour entier. Et l'homme sanglote, sa joue posée contre les cheveux de son enfant.

Sam n'en revient pas, le petit est mort, ils n'ont pas réussi à le ramener. Son cœur se serre dans sa poitrine. Voir le milliardaire craquer ainsi est insupportable. Quel malheur. Quelle tristesse. C'est une tragédie.

Tony pleure comme jamais encore il n'a osé le faire devant quelqu'un. Le corps secoué de sanglots déchirant, le cœur broyé et détruit pour toujours. Il a perdu son enfant, son fils, ce gosse si plein de vie. Et il n'était pas là pour l'aider, pas là quand ses yeux se font fermés. Comment va-t-il annoncer une telle atrocité à May ? Elle ne lui pardonnera jamais. Elle ne s'en remettra jamais.

Et un sursaut, un souffle, un espoir. Est-ce possible ?

Tony se décolle de la chevelure de Peter et ose jeter un œil. Une peur gèle ses veines. A-t-il rêvé ?

Quand ses yeux se posent sur le visage de son enfant, il voit et entend, le souffle léger qui s'infiltre dans les poumons de son enfant. Alors il le positionne plus confortablement dans ses bras et une toux sèche et irritée sort des lèvres encore un peu bleues du jeune homme.

Sam vient les rejoindre et observe l'enfant. Bien que ses yeux soient encore fermés et qu'il semble respirer avec difficulté, il est vivant.

Dans leurs communicateurs ils entendent que la situation s'améliore et que les derniers aliens sont en train de fuir les lieux. D'un regard le milliardaire et le faucon se mettent d'accord.

Tony ne perd pas plus de temps et décolle le gamin dans ses bras. Il vole bas et pas trop vite pour ne pas faire souffrir Peter davantage.

Pendant ce temps Sam explique aux autres ce qui est arrivé et le repli de Tony.

Combien de temps s'est-il écoulé, Tony ne serait le dire exactement. Il est là, assis dans ce fauteuil, à observer son gamin respirer et à ses yeux c'est réellement la chose la plus incroyable.

C'est pourtant un geste tout simple, une action que nous faisons chaque jour, tout le temps sans même y penser. Et pourtant aussi simple que cela paraît, il y a deux jours, c'est bien à cause de ça que son gamin est presque mort. Mort.

Quand il y pense, quel miracle, l'enfant ne répondait plus, il était mort, décédé, éteint. Mort.

Il passe ses mains sur son visage las et fatigué quand une pression sur son genou se fait ressentir. Dans un sursaut il redresse la tête et observe le jeune héros qui lui sourit, ses yeux noisette brillant de fatigue. Il vient tout juste de se réveiller.

Le jeune homme ouvre la bouche pour s'expliquer mais le génie l'en empêche d'un geste de la main.

- Chut ! lui dit-il. Tu ne dois pas parler. Tes cordes vocales et ta trachée doivent encore guérir, l'informe le milliardaire.

Il passe ses doigts dans les boucles indisciplinées de Peter et se surprend même à aimer ça.

Il n'a pas le temps de se lever pour recouvrir le plus jeune qu'il se rendort déjà.

D'un geste tendre il lui embrasse le front.

Ce gamin est réellement la cause des mèches grises qui se sont installées dans sa masse de cheveux mais à vrai dire, Peter est aussi l'autre preuve que Tony Stark a un coeur.

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