38.
Je n'aurais jamais cru qu'un réveil puisse être aussi mouvementé.
Lorsque je reprends conscience, Coralie est avachie dans un fauteuil à côté de mon lit. Elle dort, la tête renversée, ses mèches blondes découvrant ses joues rondes et rouges. Je crois que c'est la première fois qu'elle me paraît jeune. Innocente.
« Coralie ? »
J'aimerais parler plus fort, mais je ne parviens qu'à chuchoter.
C'est suffisant pour que Coralie ouvre l'œil.
Son regard, d'abord vague, se pose sur moi. Son visage s'illumine.
« Iris ! »
Elle bondit du fauteuil. Elle paraît aussi heureuse qu'émue.
« Pourquoi tu as fait ça, hein ? »
Je baisse la tête. Je ne sais pas.
Elle dépose un baiser sur mon front, et dit, doucement :
« Je vais chercher un médecin. »
Coralie quitte la chambre, et je profite de son absence pour l'observer. Ce n'est pas la mienne. Elle est blanche, d'une blancheur immaculée. Propre, bien rangée. Un bouquet d'iris orne la table de nuit.
Mes yeux se posent sur les draps. Blancs, eux aussi. Puis sur mon bras, relié à une grosse poche de liquide transparent.
Hôpital.
La suite n'est qu'allées et venues d'infirmières et de médecins. Ils observent ma perfusion, prennent des notes, me parlent, me disent que je ne dois pas m'inquiéter, que mes parents vont bientôt arriver.
Au contraire, je suis inquiète. Ils doivent être déçus de moi. Comme Coralie. Comme Lila.
Et, pendant que je demeure silencieuse, étendue sur mon lit d'hôpital où j'ai dormi si longtemps, la culpabilité s'installe en moi.
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