Une petite fille est assise, le dos reposé contre le tronc d'un grand chêne. Elle a les yeux clos, les mains jointes.

Une tresse sage discipline ses cheveux noirs et lisses. Comme les miens.

Le blanc de sa robe contraste avec le caramel de sa peau. Elle pourrait sembler paisible, mais je sais que quelque chose ne va pas.

Je n'entends pas sa respiration.

Je ne vois pas sa poitrine bouger.

Je m'approche, m'agenouille près d'elle. J'ai envie de la serrer dans mes bras.

« Viens, dis-je, gentiment. »

Une longue seconde s'écoule. Elle ne répond pas. J'insiste :

« Viens, s'il te plaît. »

Elle ouvre les yeux.

Ils sont gris.

Gris, gris, gris.

« Il est trop tard pour moi, Iris. Tu m'as perdue. »