Je ne m'attendais pas à ça.

Il ne m'a pas menti, il n'est pas vieux. Il doit avoir deux ou trois ans de plus que moi.

La première chose qui me frappe, ce sont ses yeux.

De beaux yeux gris, très clairs, rieurs. Des yeux magnifiques.

Les boucles de ses cheveux sont couleur cuivre, graciles, aériennes. Son regard espiègle.

Ce n'est peut-être pas le garçon le plus beau que j'ai jamais vu -ce titre étant réservé à Benjamin Haquart, capitaine de l'équipe de rugby de mon ancien lycée- mais c'est certainement le plus séduisant.

« Je suis encore un vieux croûton pervers et mal intentionné ? »

Je fais de mon mieux pour retrouver mes esprits, et dis, d'un ton tremblant :

« Tu n'es pas un vieux croûton, mais je ne peux pas connaître tes intentions. »

Un sourire étire ses lèvres, terriblement attirantes.

« Ne t'inquiète pas, Pandagirl. Je ne vais pas te violer, si c'est ce que tu entends par « mal intentionné ». Tu n'es pas du tout mon style.

- Ah oui, est qu'est-ce que c'est, ton style ? Je rétorque, une pointe de défi dans la voix.

- Les filles qui ont des fesses et une poitrine. Ce qui n'est clairement pas ton cas. »

Si mon côté fervente pacifiste ne m'avait pas retenue, je l'aurais giflé.

Pour qui se prend-il ?

J'ouvre la bouche, la referme, cherche une répartie cinglante, et ne trouvant pas, je me contente de cracher :

« Rends-moi ma peluche. »

Il sourit de nouveau, amusé. Il a un merveilleux sourire, mais je le déteste. C'est le genre de sourire qui signifie : essaie toujours, je suis plus malin que toi.

J'insiste :

« Rends la moi. »

Hors de question que je parte sans elle, et hors de question que je reste avec ce connard.

« Je t'ai vexée, Pandagirl ? Je suis désolé.

- Tu ne m'as pas vexée. Rends-moi ma peluche. »

Il reprend sa place contre le mur. Une fois encore, ses traits sont masqués par la pénombre de la nuit.

Putain, je déteste quand il fait ça.

« Je te la rendrai. Demain.

- On ne se voit pas, demain. Tu me la rends maintenant.

- On pourrait se voir. »

Je lève les yeux au ciel, sidérée.

« Voler les peluches porte-bonheur des filles, c'est ça ta technique pour les revoir ?

- Exact.

- Je croyais que je n'étais pas ton style.

- J'ai peut-être menti. »

Alors ça, c'est la meilleure.

« Dix-neuf heures, à L'Andalouse ?

- Attends, je n'ai jamais dit que j'acceptais !

- Tu veux retrouver ta peluche et moi, je veux te revoir, donc tu acceptes ce que je te propose. C'est logique. »

Je soupire. Je n'ai pas le choix.

« D'accord. Je te préviens, tu as intérêt d'être là.

- Je serai là, Pandagirl.

- Iris.

- Quoi ?

- Je m'appelle Iris. Et toi ? »

Il s'approche de moi, me laissant le loisir de contempler à nouveau ses prunelles grises.

« Tu le sauras demain, chuchote il à mon oreille. »

Le temps que je réalise ce qui vient de se passer, il est déjà parti.

-

Fin du troisième chapitre, n'hésitez pas à me dire si vous l'avez apprécié (ou pas) !

A bientôt pour la suite !

Bisous ♡