12.
« Tu reprends un peu de poulet, Iris ?
- Oui, merci. »
Ravie que j'accepte sa proposition, ma mère s'empresse de remplir mon assiette.
Elle et le poulet yassa, c'est une longue histoire. Ma mère me raconte souvent que dans sa famille restée au Sénégal, c'est un sacrilège de ne pas savoir cuisiner le poulet yassa. Et pas le poulet yassa simple, non, le poulet yassa à la Adiouma. Mon arrière arrière grand-mère Adiouma avait une recette bien à elle, mais malgré tous les efforts de ma mère pour me l'expliquer, je ne sais toujours pas la reproduire.
« Tu l'aimes ? Demande ma petite sœur. J'ai aidé Maman à le préparer !
- Il est délicieux !
- Eglantine est une très bonne cuisinière, renchérit ma mère, heureuse d'avoir fait comprendre la recette du poulet yassa à au moins une de ses filles. »
Face au compliment, ma petite sœur écarquille les yeux, rouge de plaisir.
Mon père se racle la gorge.
« Bientôt les examens du deuxième semestre...
- J'ai encore le temps, Papa...
- Seulement deux mois, ce n'est pas beaucoup. »
Mon père et son obsession du timing.
« Elle va réussir, Raymond. Iris réussit toujours. »
Ma mère me sourit, encourageante.
Je sais qu'elle place beaucoup de ses espoirs en moi. Elle est fière de mes études, des valeurs qu'elle m'a inculquées, de la femme que je suis devenue. Elle est fière de sa petite Iris Aïssa Del, sa fille aînée, sa fille chérie. Mon père aussi est fier, même s'il le montre moins.
Je n'ai pas le droit de les décevoir.
Mon poulet terminé, Eglantine se tourne vers moi, et s'exclame :
« Tu viens arroser les fleurs avec moi, Iris ? »
Je hoche la tête. Bien sûr, que je viens. C'est notre rituel. Chaque dimanche, après le dîner, Eglantine et moi allons jusqu'au jardin.
Il est petit, à l'image de ma maison, mais il y a de la place pour les fleurs.
Mes parents ont toujours adoré les fleurs...
« Pas trop longtemps, le train d'Iris pour l'université part dans une heure ! Piaille ma mère. »
Eglantine et moi sommes déjà auprès de la minuscule serre.
Munies de nos arrosoirs, nous la contemplons, silencieuses, admiratives.
Mon père m'a expliqué qu'à ma naissance, il avait offert un bouquet d'iris à ma mère. C'était les plus belles de la serre, aime-t-il dire. D'où mon prénom. Pour ma sœur, c'était des églantines.
Des iris et des églantines...
---
Voilà ! Je trouvais ça important de présenter un peu la famille d'Iris. En espérant que ça vous aura plu !
A demain pour la suite, bisous ♡
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top